vendredi 14 octobre 2022

Tuer le temps

 La mort dans l'âme, j'ai dû renoncer. Positive une seconde fois, je n'ai pas retenté ma chance.

Je me suis sentie triste, j'avais mis beaucoup de cœur à préparer ce voyage. Et je n'ai pas pensé tout de suite à modifier mon billet d'avion pour rentrer plus tôt (je croyais qu'il n'était pas modifiable).

Mais j'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, m'estimant déjà bien lotie de n'être ni signalée, ni confinée, et surtout d'avoir quelques petits sous pour un plan B.

Je suis partie trois jours à Helsinki, par le ferry. Franchement, ça aurait mérité un peu plus, mais tout est très cher en Finlande, exceptés les transports en commun.

Je commence toujours les visites par un "free guided tour", passionnant et rémunéré au pourboire. On apprend beaucoup sur l'histoire, les codes culturels locaux, et tous ces petits conseils sur les activités, les restaurants...


Helsinki

Pendant la traversée, j'avais l'impression d'être en Russie. Je me demande qui sont, où vont, tous ces visages que je croise, avec la figure slave, le foulard des unes, la veste en cuir des autres, la langue.

Ils habitent ici certainement. Pourtant tout est calme.

C'est étrange cette première impression que j'ai eu d'une ville dans laquelle je n'avais pas prévu de venir.

Les voix russes se sont subitement évanouies à la sortie du port.

J'imagine éparpillées dans des quartiers périphériques plus populaires.

Maintenant je croise des joggers en mérinos gris, et de belles filles blondes, avec le même maquillage nude et d'élégantes tenues noires et beiges.

Car Helsinki est une ville chic et chère. Très chère.

Jolie aussi, si on s'intéresse à l'architecture marquée par le romantisme national et l'art nouveau.








Fin 19ème, début 20ème, les pierres du Jugend Style ont écrasé les maisons de bois traditionnelles.

Il faut lever le nez...

À suivre ...


lundi 10 octobre 2022

Coincée à Tallin

 Vous me direz : "Il y a pire !" Et vous aurez bien raison.

Bien que guérie, mon PCR de vendredi était hélas encore positif. Impossible de prendre le bus..

Le samedi fut pénible. Froid, pluvieux, j'ai traîné ma valise sur les pavés vers un nouvel hôtel.  Ils avaient bien ma réservation, mais... pas la chambre. Je n'avais pas envie de dormir dans un dortoir exiguë. Je me suis rabattue sur une autre, horrible : pas propre, bruyant, pas de chauffage... Bref, quand ça veut pas.

Le problème c'est que Tallinn, c'est aussi petit que joli. J'en ai déjà fait plusieurs fois le tour.

Alors hier, je suis allée prendre l'air. Le bus (5,60 € l'aller-retour) m'a emportée à une heure de là.

Et me voilà partie à marcher entre mer et forêt, jusqu'à Keila Joa, à 3km.



Le temps de pique-niquer, il faisait si beau, je n'avais pas envie de reprendre le bus.
Alors je suis repartie pour 7 km de plus, vers Vääna-Jõesuu,


en longeant la mer, pour voir les petites falaises d'en bas.
J'ai suivi une dame, que je voyais avancer de loin.
Grosse erreur.
Car il y a tout de même une petite marée.
Coincée entre rochers et falaise, je rejoins la dame qui me dit qu'elle n'a aucune idée si on peut passer....et se barre !
Retour en arrière impossible.
Je peux vous dire que j'ai bien transpiré.
Mais finalement la falaise a disparu, et le sentier côtier est revenu.
Je n'ai mouillé mes chaussures qu'une fois, et je sentais une drôle d'odeur après m'être enfoncée dans une boue d'algues un peu élastique. 









Je suis rentrée bien cuite, mais apaisée pat la magnificence de cette belle journée. 
À l'heure qu'il est, je suis retournée à l'hôtel qui avait buggé.
La chambre est propre, la lessive gratuite, c'est calme.
Dans 1h30 je refais un test, en espérant prendre le bus demain matin.
Je ne veux même pas penser à une autre option....

mardi 4 octobre 2022

3333 Code Ste Rita #6 En partance

Demain je pars.
Seule.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas préparé un voyage un peu compliqué.
Alors oui, j'aurais pu renoncer.
Ou attendre encore.
Mais attendre quoi ?
La fin de la crise sanitaire, la fin de la guerre, la fin du monde, ma propre fin ?
J'ai bien réfléchi.
j'avais ce plan, depuis longtemps, de passer un mois à sillonner la Russie en train.
J'avais pris un an de cours. Je balbutiais un peu.
J'avais même, finalement, un partenaire.
Nous devions partir en juin.
Le jour où nous regardions les billets d'avion, l'Ukraine était envahie par les troupes russes.
Nous étions, au printemps, partis en Italie.
Pas de nuits banches à St Petersbourg !
Mais moi, je vois le temps filer.
J'ai renoncé à beaucoup de choses déjà, avec toutes ces peurs qu'on nous agite sans cesse sous le nez. Je ne veux pas renoncer à chanter avec mon petit-fils.
Alors j'ai réfléchi.
Plus tard, c'est souvent trop tard.
Et lui, il a dit : "Tu as envie de faire cela depuis longtemps, vas-y !".
Il ne parle pas la langue, n'a pas les mêmes motivations, mais me soutient toujours.
Il en profite pour préparer mon emménagement. Avec nos aller-retour, il n'a pas eu beaucoup de temps.

Donc, voilà, je pars quand même.
Moins longtemps, moins à l'aventure.
Trois jours en Estonie, le bus, une semaine de cours de langue à St Petersbourg, trois jours à Moscou, et retour.



J'ai eu mon visa sans souci. Evidemment...
Le principal tracas, c'est l'argent. On ne peut pas utiliser les cartes bancaires, censurées par les sanctions européennes. Impossible de partir avec du cash pour un mois, c'est carrément dangereux.
Donc il faut payer beaucoup d'avance, car oui, on peut opérer des transactions pour payer l'école, l'hébergement, et même les hôtels...
Au passage, je remarque que la Société générale, le groupe Accor, bref, tous ceux qui ne se sont pas fait gauler, ont encore tous leurs intérêts là-bas...
La preuve que toutes ces simagrées sont aussi ridicules qu'inutiles. Elles ne dérangent, finalement, que les petits, les obscurs, les familles qui ne peuvent pas se revoir.
Moi, je ne crois pas au concours de qui aura la plus grosse...b... bombe !
Mois je crois aux battements d'ailes des papillons.
A l'amour qu'on porte en soi.
J'emporte une lettre de ma belle-fille, avec le dessin des petites mains de Vania, quelques fleurs. Je la posterai de là-bas.
Je pars aussi en reconnaissance finalement.
Maintenant, comme j'ai été un peu malade cette semaine, il me reste à invoquer Ste Rita que vendredi mon PCR soit négatif, c'est la dernière condition pour entrer en Russie.
Je pars aussi à cause de cette chanson...
Elle sera mon fil... bleu !


Le temps qui passe ne revient pas.
Tout le monde doit croire au bonheur,
Le meilleur bien sûr est devant !
Dépêchons-nous de vivre de nouvelles aventures
Allez roule, roule train bleu !

Le compte à rebours

Voilà une semaine que je suis rentrée de Bretagne.
Chaque matin, j'ouvre ma fenêtre en grand, sur la forêt et ce bocage que nous avons traversé à pied pour rejoindre l'Auvergne voilà un mois.


C'est l'automne, qui étale ses couleurs à bas bruit, hésitant entre brume et soleil.
Le linge sèche encore dehors en quelques heures.
Et voilà que mon cœur bascule vraiment.
Rien de triste.
Pas de nostalgie.
Non, juste ce sentiment très clair qu'une page s'est tournée, et que le compte à rebours à commencé.
Le chemin, cette grande traversée, a fait son travail.
Ce sont mes dernières semaines en Bourbonnais.
Je déménage en Bretagne début janvier, après une dernière tournée de concerts de Noël avec la Chavannée.
Là-bas m'attendent deux ans de cours de breton financés par le solde de mon CPF (sur lequel j'ai cliqué un mois avant mon départ en retraite, merci PimJ), le chant, la danse, les talus, les châtaignes, les noix, les chemins, la côte quand on a besoin d'air, l'ombre des grands arbres du jardin, et surtout, surtout, celui qui me regarde avec amour et admiration.
Tout est bien.