jeudi 15 octobre 2009

Je vous aime entendez-vous bien

14 avril 1987

Mes enfants très chéris,

J'ai essayé dans mes causettes avec vous, de vous faire comprendre à quel point je vous aime.
Mon seul but, dans ma vie, a été de chérir mon mari, votre père, et de faire avec mes faibles moyens mais de tout mon amour, des femmes et des hommes responsables devant la vie, forts, mais tendres, affectueux et généreux pour ceux qui le méritent.
Vous avez eu, chacun à votre tour, des périodes difficiles à traverser ... je pense avoir fait mon possible pour vous soutenir, du moins j'ai essayé ... de tout mon cœur.
Je suis très fière de vous.
Je ne pensais pas dans mes rêves de jeune fille si bien y arriver. Mais, désirant avoir au moins quatre enfants, j'avais la ferme intention de faire tout ce qui serait en mon pouvoir pour que mes enfants soient le mieux possible.
Je suis heureuse lorsque je vous ai près de moi. Je suis très fière. Vous avez bien travaillé, vous méritez de réussir votre vie. Faites à votre tour tout (NDLR. souligné dans le texte) avec amour et générosité pour votre descendance. N'oubliez pas votre père, quoi qu'il arrive, soutenez vos enfants, aidez-les, aimez-les -soyez doux, compréhensifs, généreux - ne soyez pas égoïstes, pensez à eux en premier...
Si vous les avez mis "au monde", ce n'est pas pour les laisser se débrouiller tout seul. (NDLR. je suis particulièrement touchée par ce passage)
Vous allez penser, pourquoi cette lettre, à cette date ?
Papa est parti à 6h1/2 ce matin pour visiter les travaux du TGV Atlantique. Je ne peux pas me rendormir et je pense à vous tous mes chéris.
J'espère avoir la joie de vivre encore de nombreuses années pour vous chérir.
Mais, si Dieu ne le voyait pas ainsi, je voulais que vous sachiez ce que je pense et ce que je désire.
Je vous aime, entendez-vous bien, faites des efforts pour garder la famille unie.
Pensez à ma grande tendresse pour vous tous.
Votre mère


NDLR. Elle a eu encore vingt années pour les chérir, puisqu'elle est décédée l'an dernier. C'était la grand-mère de Cécile, qui me l'a donnée à lire ce matin.
Et j'ai été si émue ! Il y a tout dans cette lettre, tout de l'amour véritable. Et tout de ces choses qui aident à se construire et qu'il faut absolument dire tant qu'on le peut encore.

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