mardi 22 février 2011

Delphine ou le principe de sérendipité

Les cheveux entortillés dans ma polaire en microfibres
je croise son regard dans le miroir
ah Delphine !
Elle me demande si ça va
je dis que globalement oui
mais que des soucis de travail prennent un peu le dessus sur le reste
ce qui est pénible.
Toujours ce même problème tu vois
les réactions que mon comportement provoque,
et moi,
pas prête à lâcher prise pour autant.
Et justement
ce matin
un coup de blues
je m'étais dit
qu'aligner quelques longueurs
ça me ferait quelques endorphines
pas du luxe donc.
Et elle
comment elle va ?
Elle son Cafipemf
moi mon Capa sh
mémoire à rédiger, qui plombe un peu les vacances de février
épreuve pratique à anticiper
on se dit qu'on vit les mêmes choses finalement
(sauf qu'elle elle a des enfants plus jeunes, je la trouve super courageuse d'arriver à tout gérer)
elle dit
"je ne m'étais pas rendu compte de ce que c'était mais heureusement
parce que sinon
je ne l'aurais pas fait"
et puis des petites expressions rigolotes aussi
qui me mettent en joie.
Du coup je lui dis les mauvaises pensées qui me traversent la tête parfois.
Elle répond que c'est normal, qu'elle aussi ça lui arrive.
C'est drôle,
j'ai du mal à réaliser
que
les gens comme Delphine
philosophes et souriants
peuvent avoir aussi de mauvaises pensées ; ça me rassure.
Elle propose :
quand ça ne va pas
appelle !
Mais moi,
je ne sais absolument pas faire ça
appeler pour dire que ça ne va pas.
Et j'arrive à le formuler
ce qui
en soit
est un exploit.
Bon
du coup
on déjeune ensemble après la rentrée.
Et je note que
pressée pour pressée
elle est restée dix minutes pour parler
un peu
et que juste cette marque d'attention humaine
ça a largement démultiplié l'effet des endorphines.
J'ai drôlement bien fait de choisir l'option piscine ce matin
pour les endorphines
&
pour la copine Delphine.
Le cadeau bonus
des hasards heureux,
ce qu'on appelle la sérendipité.

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