mercredi 13 avril 2011

Casino déloyal : le salaire de l'horreur

Un jour
je me souviens
avec Dadou
on est allé faire un petit tour en Auvergne
on part comme ça un peu au hasard
les mains dans les poches
alors
pour le pique-nique
on fait halte devant une épicerie de proximité
le petit Casino de Royat
On achète un morceau de cantal, des fruits, des chips
on s'installe dans un pré quelques kilomètres plus loin
pour un pique-nique pourri de première :
le fromage était plus que piquant
les chips périmées
les fruits pas glop...

chaque fois qu'on passe devant un petit Casino

on en rigole encore
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aujourd'hui je vais à la ville faire du shopping
en rentrant j'écoute France Inter
"la-bas si j'y suis" de Daniel Mermet

les couples qui prennent une épicerie de proximité en gérance
ce sont les nouveaux esclaves

ils travaillent à deux pour un smic et demi (en tout)
genre 70h/hebdo chacun
ça fait du 2 ou 3 euros de l'heure.
S'ils s'occupent bien de leur affaire
ils sont victimes de leur succès
alors c'est pire : plus de monde = plus de ménage, plus de réassortiment des rayons, être à deux en caisse, etc.
Jamais de vacances.
S'ils demandent de l'aide, une embauche, on leur dit : "trouvez une solution familiale", comprenez "faites travailler gratos vos enfants, vos parents".
A la chinoise.
Pour tenir, ils prennent des anxiolytiques, des excitants.
S'ils démissionnent ils perdent tout.

Comme Casino s'est fait traîner en justice et a perdu,
avec ses copains de la grande distrib (comme Carrefour par exemple)
ils ont réussi à faire passer une loi qui les fait sortir du champ du code du travail...

Écoutez le podcast dès qu'il sera disponible
ça fait peur
mais c'est bien de savoir ce genre de chose. Du coup
je repense autrement au petit Casino de Royat, et à ses esclaves modernes.

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