100 bornes par jour...
C'est la tournée des popotes pour recenser les enfants non francophones nouvellement arrivés.
Entamée hier sous des trombes d'eau, terminée sous une gerbe d'or et de paillettes.
J'ai repensé à l'an dernier, la rentrée de soleil, puis l'année sous le signe de la loi de l'emmerdement maximal, la tartine tombant toujours du côté beurré.
Cette année, pas d'examen, pas de challenge.
Je me suis dit :"Rentrée pluvieuse, rentrée heureuse". Sur France inter, il y avait une émission sur la méthode Coué. Trop marrant.
Ce matin, je suis partie tranquille : une auxiliaire de vie vient dorénavant tous les midis pour mon père, et deux fois par semaine l'après-midi, pour l'emmener faire ses courses personnelles, lui tenir compagnie.
Alors, comme j'avais la journée devant moi, j'ai continué ma tournée vers l'extrême sud, celui des routes de sous-bois et de tournent-vite. Je suis montée sur le plateau, le refuge des babas cools, le pays des bals et des myrtilles, là où il y a des ruisseaux, où les bruyères mauves s’alanguissent sous les fougères qui n'ont pas encore commencé à jaunir. J'ai repéré les châtaigniers, je n'ai pas eu le temps de m'arrêter pour les champignons.
J'aime cette lumière automnale, qui aborde la peau en rayons obliques, plus doux, plus tendres, rase l'herbe et va se perdre sur l'horizon. Je sens sa caresse par la fenêtre ouverte. Je me sens chanceuse, même si je sais que ce sera plus compliqué cet hiver.
On dirait qu'au ciel quelqu'un a jeté une poignée de pigments sur les vallons, la gamme des verts, du tendre presque jaune, au sombre bleuté sous les sapins, s'étale comme un nuancier géant d'une colline à l'autre.
J'ai goûté chaque vue s'offrant à mon regard, au débouché d'une courbe, d'une côte, les eaux brillantes entre ciel et terre.
Je suis allée au bout du bout, à Gioux, une école à deux classes : maternelle d'un côté, CP à CM2 de l'autre, une école sympa, collée à la mairie, bien entretenue, avec vue sur pierres et fleurs, cour ombragée, cantine avec vraie cuisinière, collègues avenantes.
J'ai testé évalué deux élèves anglaises, pris le temps de rédiger le compte rendu sur place, je suis repartie le cœur léger.
Oui, j'aime aller sur le plateau.
Les photos viennent du blog de ma copine Hilly, Tas de pierres toi-même.
Elle vit sur le plateau.
Et avec l'eau, l'herbe et les pierres du plateau, elle fait des trucs
jolis
et ronds
de préférence.
Des trucs dont on n'a pas idée,
mais qui sont comme une évidence quand on les regarde.
Des nids, des coiffes, des girons où déposer son esprit et reposer son âme,
des étoiles de pierres,tombées du ciel,
là où il faut, comme si elles y avaient toujours été.
Là.
Elle dit que tout est là
oui
et qu'elle arrange juste un peu.
Moi j'aime bien, parce que ça fait de l'énergie gratuite.
chouette tout ça :o)
RépondreSupprimerc'est très joliment dit... beaucoup de poésie dans le tourbillon de la rentrée
RépondreSupprimeret les photos sont magnifiques !
mot : mornes
dans le sens antillais du terme ça me va
:)