Quand je reviens de chez moi
je veux dire, le chez-moi de là-bas
pas le chez-moi, où je suis ici, mais le chez-moi, là-bas
où la terre est si basse, plus basse que la mer
... là où les brumes sortent de terre,
les digues comme seules collines
où des lambeaux de mon cœur s'arrachent
à l'épine dorsale des cales des bateaux
où les oiseaux sont blancs et grands leurs troupeaux
dans le ciel, les nuages d'oies sauvages
les moulins font cartes postales mieux que vrais
je ne doute pas que c'est là-bas qu'on me berçait
dans un berceau, les pieds dans l'eau
dans un bateau, traversant les brumes
dans une luge sur rivière gelée
des bancs de poissons y étaient emprisonnés
quand je reviens de là-bas...
Je partais à l'école en vélo dans la nuit du matin
bleu ou jaune, vêtement de pluie
suivre la digue
qui suit le fleuve
qui suit le bas de ce qui est déjà bas
... quand je reviens de là-bas, je ne sais d'où je suis
est-ce d'ici, ou de là-bas ?
Les racines ne trompent pas
j'ai vu des noms sur des pierres tombales
des visages dans les annales
ils sont miens, je les tiens
dans mes mains tremblantes
comme une étoile filante
je suis partie un jour
et quand j'y retourne..
Hilly
Édit 1 : celle qui m'a appris que c'est sain de pleurer bien comme il faut
Édit 2 : sa langue maternelle, c'est le néerlandais...
très belle photo, et très beau texte !
RépondreSupprimerAh oui, c'est elle qui coiffait les cheveux de la terre...
RépondreSupprimerJ'♥ !
texte à tomber, j'en ai eu des frissons
RépondreSupprimerson blog est dans mes "favoris" depuis que tu nous l'a fait connaître, Coline