c'est la livraison de paroir !"
Le seuil de l'échoppe franchi,
c'est le moment fugace de la première impression,
la bonne.
Murs de pierre parisienne blanche,
et de toile de Jouy bleue ;
plancher de bois,
fauteuils de cuir,
l'un avec un type dedans,
- non, ça ne peut pas être lui -
l'autre envahi de pièces de peaux colorées,
souples et douces.
Un jeune homme se retourne
Benjamin forcément,
poignée de main
et déballage de l'objet du délire.
Je vous présente donc Benjamin
qui n'est pas sabotier, non.
Qui ne tourne pas non plus un remake de Kill Bill.
on discute un moment.
De la deuxième vie de la machine à coudre,
récupérée à Anvers.
De la deuxième vie de sa minuscule boutique,
dont il a refait le mur lui-même.
Et de la deuxième vie de mon paroir,
qui,
une fois le crochet passé dans l'anneau d'un socle,
servira à la taille de ses formes.
Car Benjamin exerce un métier peu commun.
Il est faiseur de chaussures à la main.Bottier quoi.
C'est-à-dire que,
pour la modique somme de 220 euros
(oki, c'est pas modique si tu es économiquement faible,
mais c'est une somme tout à fait raisonnable
si tu considères le prix d'une paire de Paul Smith
fabriquée par de petites mains pakistanaises)
tu peux t'offrir les pures merveilles rouges et grises que tu vois là,
en bas à droite.
Pourquoi j'ai flashé sur Benjamin ?
A cause de ses pompes déjà.
Elles ne vous font pas penser aux souliers magiques des contes ?
Mais aussi à cause de cette profonde humanité que l'on sent chez lui,
et cette envie
chevillée au corps
de faire quelque chose qu'il aime.
Benjamin n'a pas toujours été faiseur de chaussures.
Quand il était plus jeune (vu son âge, je me demande si c'est possible ça, d'avoir été plus jeune)
il voulait faire quelque chose de créatif et joliment plastique,
sans trop savoir quoi.
En attendant
il n'est pas resté
École de commerce,
finance pétrolière
noisettes chez l'écureuil...
Jusqu'en octobre dernier,
l'ouverture de l’Échoppe.
Le plan,
plus tard, c'est d'avoir un atelier plus grand, plus productif.
Mais pour l'instant,
il fait ce qu'il aime,
il en survit
et c'est ce qui compte : ne pas passer à côté de sa vie.
J'ai comme dans l'idée que ça va marcher.
Et je suis bien contente d'avoir gardé mon paroir pendant 13 ans
avant de le confier à quelqu'un qui en vaille la peine.
Édit : samedi prochain, je retourne à Paris. J'en profiterai pou livrer un lot de vaisselle "Arcopal" dans le parking de Bercy, mais ça m'étonnerait que ce soit aussi graphique et excitant.
Jolie rencontre et jolie histoire, merci Coline
RépondreSupprimer:)
génial
RépondreSupprimerbelle rencontre
belle personne qui réalise ses rêves
ses passions
l'objet a trouvé une belle maison
merci pour ce nouveau partage
pareil, merci de nous faire partager cette belle rencontre, et de nous faire rencontrer ainsi quelqu'un de rare, qui sait ce qu'il veut faire de sa vie, croit en ce qu'il fait, et en profite pour embellir la vie des autres
RépondreSupprimerpour les chaussures, vu comme ça, moi qui n'achète des pompes qu'en cas de besoin, je trouve que ça donne drolement envie de s'en faire faire une paire, qui ne ressemblera à aucune autre et aussi top du confort
- surtout qu'il parait qu'une paire de chaussure faite sur mesure, c'est un vrai bonheur (mon père a testé, en Italie, et d'ailleurs, le livre "les chaussures italiennes" le dit aussi ! :) )
oh oui, Coline ! la suite de tes aventures à Paris avec la vaisselle Arcopal dans le parking de Bercy !!!
RépondreSupprimeret moi qui n'ai VRAIMENT pas besoin qu'on me pousse pour acheter des chaussures ... un principe de vie ? "on n'a jamais trop de chaussures"
un autre ? "jamais 2 jours de suite la même paire de chaussures" un troisième ? mieux vaut ne pas être fauché ...
le deuxième principe est excellent : les chaussures ne doivent pas être portées plusieurs jours de suite
RépondreSupprimeril faut qu'elles se reposent...
sinon
attention à ne pas confondre
chaussures faites à la main
et sur mesure
ce n'est pas exactement pareil
bien qu'il y ait sûrement moyen de demander du sur mesure
mais certainement pas pour ce prix là...
En même temps que la vaisselle arcopal
RépondreSupprimerj'ai aussi co-voiturage dans ma besace de samedi...
ah ah ... co-voiturage ... ça peut être "inspirant" aussi !
RépondreSupprimerdis, tu ne pourrais pas mettre une photo de ta vaisselle arcopal, je crois que j'ai la même... en rose.
RépondreSupprimeren tout cas il a de l'humour cf la photo !
RépondreSupprimerY'a plus qu'à aller s'acheter une paire de chaussures samedi prochain moi je dis ! :p
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerah
RépondreSupprimerdommage
vous croyez que j'abuse avec mes chaussures alors ?
non seulement je mets tout le temps les mêmes... mais en plus, je rachète les mêmes d'une année sur l'autre depuis 3 ans ! oO
:)))
la fashion attitude n'est pas encore passée par moi, on dirait
vite un cookie magique pleaaaaase !
:)