Formation.
Descendue à pied.
Une demi-heure dans le froid bleu du petit matin,
j'étais bien.
L'intitulé c'était "atelier d'écriture"
et qu'est-ce qu'on a fait ?
On a écrit.
Toute la journée.
A partir de tout un tas de consignes.
En compagnie
une heure durant,
du directeur académique.
Oui.
il a écrit aussi.
Et tous les formateurs.
Et ça, c'était vraiment cool.
J'aime quand on se met en situation
quand on partage
quand on se livre un peu
quand on est dans la même situation que nos élèves
mais pas tout à fait quand même.
Temps limité
consignes fermées mais plusieurs, qu'on ne se sente pas à l'étroit
supports histoire des arts.
D'abord ça
la Madone de Port Ligat (première version) de Salvador Dali
A quoi pense-t-elle ?
Je ne veux pas décrire.
Liste de mots.
Pourquoi, mais pourquoi ?
Moi, si mes pieds ne touchaient pas terre....
Après
chacun lit
ou pas
sa production.
C'est parfois totalement déjanté, décalé.
J'ai adoré,
et je me suis bien marrée.
Perso, sur ce coup là
émotionnellement chargé
je n'ai pas pu me décentrer d'un ressenti assez morbide.
Mais une fois épongées les idées des autres
je suis revenue à plus de légèreté
"Franchement, la plage aujourd'hui, c'était pas le bon choix.
Déjà, la mère s'est retirée. Le vent fait voler les oursins, je trouve plus les œufs durs depuis que la tente a perdu ses sardines, et j'arrive pas à déplier les pieds de la table. Pourrie beach."
Les consignes se sont succédées, les textes aussi.
A chaque stagiaire son univers.
Certains sujets ne me parlaient pas.
Pas grave, il y avait le choix.
"On m'a fermé les yeux. Je me suis assoupie. Rasant la cime des hautes futaies, je sens le vent se briser sur ma peau. Je frissonne à l'eau qui ruisselle et s'insinue à l'arête de mon dos.
Et l'été, quand le soleil est au zénith, ma poitrine se réchauffe, mais mon âme jamais.
Penchée sur la fraîcheur de l'ombre qui s'épaissit dans mes entrailles, je voudrais accueillir encore les cris, les rires, les larmes qu'a vu résonner ma jeunesse. Il ferait bon s'attarder sous la treille après la chaleur écrasante du pré, pour venir se réfugier dans la pénombre de mon giron.
Pour faire entrer la lumière, il suffirait de pousser les volets, de les ouvrir grand à claquer sur la pierre dévorée de vigne vierge.
Mais les volets, il n'y en a plus.
Un jour, ils sont venus, et ils m'ont arraché les yeux, comme ils déchirent la peau du monde. De leurs truelles agiles, grimpés en sifflant au faîte de leurs échelles, ils m'ont fait comme un linceul de pierre.
Emmurée vivante, arrimée à la terre
je respire encore faiblement.
Assez pour survivre.
Assez pour étouffer.
Assez pour me souvenir."
Sur l'Ulysse de Draper
il a fallu évoquer les cinq sens.
C'était la fin de journée,
je me suis lâchée.
Je sens que je suis à deux doigts du nouveau petit porno de la ménagère de
"Viens !
Quitte le gris sombre des vagues tempétueuses et le tangage de ton bateau, trop étroit pour ta gloire, oh héros épique de la mer.
Viens plutôt t'amarrer au roulis de nos hanches.
Viens !
Fends l'eau noire et plonge vers notre palais du fond des abysses. Viens, viens voir les nacres luminescentes, la bordure pâle des perles de nos couches, l'opale de nos bains, les ors lourds du trône qui t'attend.
Laisse tes compagnons à la morsure salée des embruns, que ta peau corrompue goûte enfin à la douceur soyeuse de nos chairs marines.
Ne hurle plus ton désir, soumets toi au chant dévorant de mes sœurs. Nos écailles n'ont pas la froideur que les humains leur prêtent.
Viens !
Viens te glisser à la chaleur du sang des filles de l'amer."
Whaouw ! Les deux premiers sont extras (mdr pour les pieds de la table) !
RépondreSupprimerLe dernier est un chef-d'oeuvre : 20 sur 20 que je te donne moi !
Je suis épatée !
Tu devrais écrire un roman.
le sujet pour la prochaine séance
RépondreSupprimerc'est couleur et gourmandise
ça ne m'inspire pas du tout...