Sous l’œil du père
C'est un sculpteur avec son appareil photo.
Il s'appelle Alain.
Il est dans son atelier.
L'atelier est dans son jardin.
Un grand jardin d'herbes folles, d'arbres, de branches et d'eau.
Les saisons traversent le jardin à grands rais de lumière, de glacis de neige et de flaques de boues.
Et dans les herbes, les arbres, les branches, l'eau, la lumière et la boue,
il y a des enfants.
Ses enfants.
Six enfants.
Pieds nus et souvent fesses à l'air, des enfants de la terre
d'une bassine ils font un château,
de feuilles de choux, une cuirasse
d'une corde, une jungle,
d'un vieux parasol, un grand chapiteau.
Des enfants magnifiques de spontanéité
une inventivité sans borne.
Dans la famille Laboile
c'est sûr, on ne s'ennuie pas
même quand il pleut.
Et même si on s'ennuyait,
ce serait ensemble.
Avec les chats.
Alain les voit
c'est dans la boîte.
Et moi j'ai eu le plus grand mal à choisir des clichés.
Alors le mieux, c'est que vous alliez voir son blog.
Ce qui m'a le plus touchée finalement
c'est ce lien très fort de la fratrie qui transparaît dans chaque image,
même celles où il n'y a qu'un ou deux enfants.
On sent comme
dans le regard de leur père
chacun existe pour ce qu'il est,
et en même temps
comme ils comptent les uns pour les autres.
Ce n'est pas une famille sans portable
c'est juste qu'ils n'en ont pas besoin pour être.
Et je me suis ravie et étonnée de ces grands qui jouent avec les petits
sans que suinte cette retenue de l'ado qui hésite entre deux mondes.
Peut-être parce que c'est dans l'intimité justement.
Je ne sais pas.
C'est seulement beau.
C'est tout l'art du photographe que d'avoir su saisir les pas de géants
les sauts de l'ange
les éclats de rire
la contemplation d'une bestiole
les regards, les gestes tendres et les baisers,
sans qu'à aucun moment je ne me sois sentie intruse ou voyeuse.
Édit 1: chapeau bas à madame Laboile ...
Édit 2: évidemment toutes les photos sont des œuvres protégées, qu'on ne peut publier qu'avec l'accord de l'auteur...
magnifique
RépondreSupprimerspontanéité et vérité
force
je vais me plonger dans ce blog de nombreuses fois
merci pour cette découverte partagée