samedi 9 février 2013

Chassez le naturel

Franzouski donc
s'envole vendredi pour le pays des soviets.
Je souhaite bien du plaisir à ses colocataires...
Franzouski a en effet une fâcheuse tendance à penser que la balayette des toilettes est un accessoire typiquement girly
posé là à effet purement décoratif.
Baignant encore dans le monde magique de l'enfance,
il croyait toujours que le linge se lave, se plie et se range tout seul.

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Jusqu'à ce funeste lundi où
cherchant un jean potable
il a retrouvé un misérable tas de frusques
jetées en boule
au même endroit que le vendredi
c'est-à-dire très loin du panier de linge sale

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ça a été presque pire que quand on s'était mis à deux pour lui confirmer que
non le père Noël n'existe pas.
Comme il avait hurlé "Vous m'avez menti tout ce temps là ?!"
on n'avait pas voulu tout déballer d'un coup.
Il lui aura donc fallu dix années supplémentaires pour intégrer
que
la mère Noël non plus
par le fait.

En ce moment
très certainement angoissé à l'idée de ne se nourrir que de molossols pendant les neuf mois qui viennent
il est atteint par le complexe du hamster
qui consiste à garder la tête froide
dans le frigo.
Il est très rare que ma provision de fromage pour la semaine
soit disponible au delà du mercredi.
Or, le petit déjeuner au pain sec quand je pars à 7h30
c'est la double peine.
Attendrie par le fait qu'il puisse encore être en pleine croissance
à 19 ans
je lui ai donc assuré sa ration journalière de calcium en sacrifiant le comté.
En revanche
sur la tomme de chèvre qui coûte un bras
j'ai laissé l'habituel message affectueux : "T'y touches, t'es mort".

Hebergeur d'image
Ce matin
je remarque
à la fois le stylo dans le frigo
- mon fils est un artiste -
et la taille réduite de mon petit déj caprin.
Je ne reconnais pas l'écriture sur le papier,
je chausse mes lunettes :
"Tu vois, j'suis pas mort".
C'est à ce genre de détail que je sais
que ce type qui fout le souk dans ma maison
est vraiment issu de ma chair
et qu'on ne me l'a pas échangé à la maternité finalement.
Je rajoute "C'est parce que les petits soviets t'ont pas encore trouvé..."
 

4 commentaires:

  1. Ah j'adore !
    Ça me rappelle le film "Le Chat", en plus

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  2. Je suis en train de te lire depuis le début, Coline, et souvent l'émotion m'étreint, mais cette fois-ci j'ai bien ri :-)

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  3. :)))

    L'a de la répartie ce petit, enfin, ce grand, c'est clair, il sait de qui tenir :)

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