Longtemps j'ai cru qu'il ne fallait rien attendre de personne.
Quand j'écris longtemps,
ça veut dire l'essentiel de ma vie.
De mon enfance,
de ce père qui ne disait rien à personne de notre détresse,
tout en se désolant intérieurement de notre solitude,
j'avais cru apprendre qu'il est préférable de se débrouiller seul.
La facture est salée,
un sentiment d'abandon permanent,
l'impression terrible de ne pouvoir compter que sur soi-même,
d'être seule au monde.
En un sens,
ça forge le caractère.
Mais encore aujourd'hui,
j'ai beaucoup de mal à demander de l'aide,
et encore plus à l'accepter.
C'est pourquoi l'amitié impromptue m'est un cadeau somptueux,
sur lequel je ne me pose plus guère de question :
je l'accepte et c'est tout.
Il y a eu,
ces dernières années,
via ce blog notamment,
des rencontres extraordinaires,
des soutiens inattendus,
des voiles levés entre l'ombre et la lumière.
Du coup, quand Mamina - une lectrice de ce blog- m'avait proposé,
pour mon premier périple déjà,
d'être là en cas de besoin,
ça ne m'a pas paru étrange.
J'ai soigneusement noté son numéro,
mais je ne m'en suis pas servi.
Elle a réitéré sa proposition pour ce deuxième tronçon,
et comme finalement je ne me suis pas arrêtée à Orthez,
ça aurait pu encore être partie remise.
Mais elle est venue à ma rencontre à Sauveterre,
juste pour un moment au soleil et quelques mots autour d'un verre,
tant il est vrai que les soirées pérégrines sont essentiellement axées autour des trois préoccupations vespérales quotidiennes : la douche, manger, dormir.
Une surprise dont je me souviendrai toujours.
A Saint-Jean-Pied de Port,
elle était là aussi,
et si j'ai pu rentrer chez moi dès le samedi après-midi,
c'est grâce aux kilomètres qu'elle a avalés pour venir me chercher,
à l'asile dans sa maison,
la soirée douce,
et le lever aux aurores pour me conduire à la gare.
Elle a dit :
"Toi tu ne me connais pas,
alors que moi je te connais, à cause du blog."
Mais en vrai,
ça ne faisait aucune différence.
Moi je dis,
les miracles d'internet,
faut les prendre comme ils viennent.
Il y a eu aussi Michel,
à peine croisé sur le chemin,
qui m'a laissé son numéro,
au cas où je me retrouverai en rade à St Jean.
Et que dire de Noëlle,
qui marchait comme elle respirait,
depuis Vézelay,
depuis début mars,
depuis 900 km,
avec fureur parfois ?
Noëlle n'a pas seulement inventé le sandwich à la sardine avec un œuf mollet dessus,
et le tractage de Coline à flanc de montagne.
Noëlle, elle a grimpé la dernière côte d'Ostabat pour aller faire les courses à l'épicerie du village,
et quand je suis arrivée fourbue,
prête à me jeter sur le lit sans dîner,
elle a déballé une boîte de petit salé aux lentilles qu'elle a mélangé avec des coquillettes,
et je peux vous dire que c'était chaud, bon et réconfortant.
Noëlle, elle n'a pas fait de grandes études,
mais à la distribution de cervelle, elle avait pris une grande gamelle
elle parle cash
et parfois ça coince.
Elle est drôle, belle et courageuse,
elle ne fait pas de tralala,
et surtout, elle était là pour moi.
Moi je dis,
les miracle du chemin,
faut les prendre comme ils viennent aussi.
La main tendue, le cœur ouvert.
♥
RépondreSupprimerJe n'ai pas de mots à t'offrir en réponse à ce que tu nous livres dans tes derniers messages...
Juste le coeur touché à lire ce que tu as vécu, le + et le -, et les rencontres tellement humaines...
Que tout ça te nourrisse et te porte pour ta reprise demain, et tous les jours qui suivront !
Merci pour ce beau partage…
RépondreSupprimerjuste ♥
RépondreSupprimeret @ comme pimj !!!
ça y est je suis en retard là fallu que je repasse par ici !!!
bonne reprise !
pour nous aussi , Coline " ton coeur est ouvert et ta main tendue " par tout ce partage que tu nous offres !
RépondreSupprimerMerci , très sincèrement ♥
le merci est réciproque !
RépondreSupprimermerci d'être dans la "vraie vie" comme sur ton blog, merci pour ce partage si naturel, merci pour ton beau sourire, bravo pour ton courage...
Alors, à bientôt pour terminer ce chemin ?
Bises
J'ai lu ce post hier, j'en étais toute émue...sourires, partages, c'est si simple et pourtant si rare !
RépondreSupprimerCoucou...Nicole...Noëlle est rentrée et heureuse de t avoir rencontrée. Enzo m attendait au train,c etait trop chou,j ai mouillé mes yeux,,,,à biertont sur Le mail....lot of love.....
RépondreSupprimeroui on a de beaux partages sur ce chemin. Et on est tellement peu habitués à ces gestes "gratuits", désintéressés, fait à des inconnus (nous) que c'en est tout émouvant.
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