Si j'étais un mec, je devrais avoir les boules,
ce que Colinetranslator résume en général à :
ça craint !
Je savais que le marché de l'immobilier est à l'étiage.
Sauf que,
dans la Creuse,
il s'est plus qu'effondré.
30 %
au bas mot.
Autrement dit,
ma maison
acquise en 2007 -au plus fort du marché donc-
qui m'est revenue à quelques 180 000 euros.
je peux espérer en tirer 110 000 euros.
Perte sèche : 70 000 euros.
J'ai même pas pleuré,
ça sert à rien,
tout le monde est dans la même situation.
Je dirais même : il y a pire.
Je n'ai pas décidé d'attendre non plus, ça risque de baisser encore davantage.
Je me suis pensée que
nous avons fait un joli bout de chemin ensemble
nous y avons très bien vécu à 5,
mon père a pu y profiter de ses dernières années
sans passer par la case maison de retraite,
j'ai pris goût à tripatouiller la terre du jardin
elle n'est juste plus adaptée à mon mode de vie actuel.
Qu'il y a des pièces dans lesquelles je ne vais jamais.
Que je veux finir ma carrière à l'étranger,
et que je n'y emporterai pas ma maison sur mon dos.
Que les charges sont proportionnelles au volume.
Que l'éboulis que je compte acheter ensuite
sera aussi à un tout petit prix,
sans compter que les taux de crédit également sont au plancher,
ce qui est une conjonction assez exceptionnelle.
Entre les deux,
ce sera location + garde-meubles.
C'est là que je mesure à quel point mon mode de pensée s'est modifié.
Jusqu'à la semaine dernière quasiment,
je me torturais l'esprit à la vue de mon bulletin de salaire qui affiche un montant toujours plus bas.
Comment gagner plus ?
Je suis déjà au taquet.
Et puis là,
j'ai changé d'angle de vue,
et ça m'est apparu comme une évidence :
pas besoin de gagner plus
si je dépense moins :
il me suffit de m'alléger de cette maison dont je n'ai pas vraiment besoin.
Et là
l'équation est très différente.
Ce ne sont pas 70 000 euros de perte.
Ce sont 110 000 euros
moins 50 000 de remboursement de crédit,
soit un capital de 60 000 euros,
une somme que j'étais loin d'imaginer avoir dans mon escarcelle quand j'avais 25 ans
moi qui avais été élevée dans une caisse à savons.
J'ajoute à ça un crédit de 30 000 euros maxi,
à moins de 3% sur 10 ans
et tadam !
ça fait
moins de remboursement d'emprunt,
moins de chauffage,
moins d'électricité,
moins d'impôts locaux,
bref, des charges diminuées de moitié.
On vivra correctement avec mon salaire,
sans stress,
et je pourrai partir en retraite avant d'acheter un déambulateur.
Je ne sais pas s'il y a une faille dans mon raisonnement.
Mais je sais que je me sens toute calme à l'intérieur.
J'admire ta philosophie ! Tu as raison et si tu te sens toute calme, c'est que c'est un bon choix. Maintenant, je te souhaite l'acheteur qui va craquer pour ta maison et qui verra que ton prix est juste. C'est ce qui m'a aidée au moment de la vente de ma maison: elle était au prix de l'évaluation et surtout, un jeune couple avec des jumeaux (comme moi!) qui est "tombé amoureux" de la maison. Je l'ai quittée sans amertume
RépondreSupprimerC'est un peu étrange
RépondreSupprimermais je compte aussi un peu là-dessus : j'aime beaucoup cette maison, je m'y sens bien, je la quitte pour autre chose, sans drame, sans urgence.
Je pense que ça fait des bonnes ondes pour les visiteurs.
je suis heureuse pour toi
RépondreSupprimerne regrette rien
Je crois aussi que si tu te sens en paix avec cette décision, c'est que c'est la bonne...
RépondreSupprimerJ'espère avoir la même façon de voir les choses si je dois envisager de changer quelque chose à ma vie un jour
(là, j'aborde l'étape "faire du vide" dans les placards de la maison, c'est déjà un challenge :) )
@PimJ : les placards, c'est le début... et ce n'est pas le plus simple !
RépondreSupprimerJe crois que tout est plus facile quand on change pour mieux, et que c'est la suite logique d'une cheminement intérieur.
Je ne suis pas sûre que je ferais preuve de la même philosophie, si je devais changer mon mode de vie en urgence après un "accident de la vie" comme on dit pudiquement.
Et puis tu sais, ces arrachements forcés qui nous laissent nus et abandonnés, je les ai vécus très jeunes, et ce n'était pas un choix.
" un accident de la vie " je viens d'en connaître un et ........ partant du principe que je suis trjs optimiste , je le vis sans amertume .
RépondreSupprimerEn revanche , j'aurais bcp de mal à changer de maison ... trop de bons souvenirs , de fêtes , de rigolades , d'amour dans cette maison .
Il faudra certainement que je la quitte , un jour , mais pas tout de suite ; j'y suis trop bien , en sécurité ;
Je te souhaite de bien vivre dans ta nouvelle demeure et surtout d' y vivre en paix .
Le cheminement intérieur.....
RépondreSupprimerQuand j'ai commencé à parler démission, autour de moi les compteurs se sont affolés.
Je ne regrette pas du tout, et non : "l'école ne [me] manque pas".
Pourtant, je suis passée de 2.300 (sur ma fiche de paie) à 900 euros mensuels. Avec, au fil des jours, des à-coups insupportables parfois, inexistants quand j'étais "fonctionnaire".
Je n'ai plus de dettes, je paie mes charges, je me lève sans réveil et sans agenda. J'ai choisi. Et j'en accepte le prix.
Mais tout autour de moi, les compteurs tremblent encore... Quand verront-ils mon chemin ?
@Lorys : Je n'ai pas toujours été enseignante. J'avais un autre job, quatre fois mieux payé,
RépondreSupprimeret,
sauter le pas, je l'ai fait il y a 13 ans, en passant le concours. Fonctionnaire, je gagne beaucoup moins, mais ça tombe tous les mois. J'ai trop connu la pauvreté enfant, pour envisager d'y retourner.
C'est pourquoi,
je n'aurais pas pris le risque de me retrouver dans cette situation.
En revanche,
puisque ma carrière compte aussi quelques années de cotisation à une caisse de cadres,
et que j'ai commencé à bosser très jeune,
j'ai fermement décidé de faire valoir mes droits à la retraite dès que ça me suffira pour vivre, sans me préoccuper d'une éventuelle décote(et pourtant, j'aime mon job !).
D'où l'idée de bien diminuer mes charges à tous les points de vue.