mardi 30 juillet 2013

Ciel mon tumblr # 12

Quand il faut naviguer à vue
pour rentrer d'Espagne en car ...
Hebergeur d'image

Quand j'essaie de soulever le sac d'une pèlerine américaine (qui va prendre le bus finalement)...

Hebergeur d'image
 
Quand je n'arrive pas à retrouver de câble de connexion pour mon appareil photo...

Hebergeur d'image 

Quand, pour commémorer le premier anniversaire de la mort de mon père,
la CPAM m'envoie une huitième demande de remboursement d'indu,
alors que j'ai épluché tous les relevés bancaires,
qu'il n'y a rien
et que depuis octobre 2012, ça fait dix fois que j'y vais...

Hebergeur d'image

Quand l'orage choisit précisément l'ouverture de la fête de l'été pour éclater
et qu'on passe les raclettes sur le parquet pendant une heure
pour écoper pendant que les danseurs... dansent !

Hebergeur d'image

Quand je dois manier la tondeuse après 20 jours d'absence
sur mon terrain en pente de 1300 m2...


Quand un sublime danseur me dit son âge,
que je réponds "c'est vieux" (amis du second degré, bonsoir...)
et qu'ensuite il danse toute la soirée avec une pisseuse,
pendant que je regarde (et que c'est bien fait pour moi)...

Hebergeur d'image


vendredi 26 juillet 2013

Coline, le retour...

Rude journée hier
 magnifique départ avant le lever du jour de San Juan
dernier bout de chemin avec des caminandos italiens
et arrivée à Burgos.
Là, galère pour le retour en bus :
plusieurs compagnies se partagent le territoire, aucune ne te dit les horaires de l'autre.
Je suis donc arrivée à Pamplona en pointillés, via Vitoria.


 La poussière du chemin : j'y marchais encore ce matin...
et voici que je le remonte en accéléré.


Un refuge privé
à la japonaise...





Là, j'attends le bus pour St jean où j'espère retrouver ma voiture...

@bientôt à tous
merci de m'avoir suivie...

Édit de 20h00

Dur, dur, le retour au quotidien.
Ce matin Iruña,
ce soir les factures et le ménage...
Plein de projets de posts "especiales" Camino Frances en tête, mais pour la semaine prochaine, le temps de récupérer un câble.
Priorité de demain





jeudi 25 juillet 2013

De passage à Burgos

Les dix derniers kilomètres
je les ai fait en bus
avec mes compagnons italiens


(mais on peut prendre une variante du chemin, juste avant Vilafria, qui longe la rivière, et permet apparemment d'arriver plus joliment en ville qu'en s'appuyant 10 km de zone commerciale - Coût : 3 kilomètres de plus )

Visite de la cathédrale
une choucroute irrémédiablement baroque
(visite obligatoirement payante
tarif réduit pour les pèlerins)



Retour à des considérations plus bassement matérielles :
je m'écarte significativement des restaurants devant la cathédrale,
bourrés de touristes qui mangent la même salade en plastique qu'ont trouve dans toute l'Europe.

Les bars à tapas, je les choisis avec que des Espagnols dedans.
C'est comme ça que j'ai atterri là (calle de San Lorenzo) :


 où j'ai testé le poulpe et les anchois
mes tapas préférés,
(guide de survie : une bière = una cerveza / une pression = una caña).
Je n'ai pas été déçue.




 Là (calle de Lain Calvo) les glaces ne sont pas à tomber,
mais leurs garnitures oui...


Je croise des pèlerins qui m'expliquent que l'albergue municipal est sublime,
mais je choisis de repartir immédiatement et,
à 16h00
je reprends le car, sans trop savoir où je vais...

mercredi 24 juillet 2013

L'avant-dernière étape

Pas de photo aujourd'hui,
j'ai perdu mon câble de connexion.

Je suis dans une cabane en bois,
en compagnie de deux PC et d'une machine à masser les pieds...
Un lieu improbable,
au milieu d'un nulle part de poussière et de caillasse
sous un soleil de plomb,
à plus de 1000 mètres d'altitude.

Un bar
un monastère qui sert de gîte
une église
messe à 18h00.

Le village s'appelle San Juan de Ortega.
Demain je serai à Burgos
et j'aviserai pour récupérer ma voiture à St Jean-Pied-de-Port.
Je n'ai rien prévu
et ça a un goût de liberté.

Édit du 9 août 2013 


mardi 23 juillet 2013

Ik ben weg

Ik ben weg.
Je suis chemin.
Je pense chemin.
Je mange chemin.
Je dors chemin.
Je vis chemin.

De la fenêtre du dortoir le soir,
parfois je crois voir le doigt de Dieu s'étendre sur mon sommeil.


Mais Dieu n'est pas toujours sûr de mon existence.
Demain, cela fera un an déjà,
je pense à lui sans tristesse.


Ik ben weg.
Je suis chemin.
Je pense chemin.
Je mange chemin.
Je dors chemin.
Je vis chemin. 

Je me lève
et je vois que la terre est belle.
Je me lève
et je marche sur sa peau.
La peau du monde souvent
a été arrachée,
laissant voir les cailloux,
cruels points de suspension
elle se fait dure aux pieds.
Mais la peau de la terre parfois,
est douce comme la joue d'un homme rasé de frais,
potelée comme le bras d'un enfant,
et je me laisse bercer par mon pas.
Dans le parfum des chèvrefeuilles sauvages,
j'entends se réveiller cette moitié du globe,
l'aube éclaircit l'horizon, saluée par les oiseaux.
Avez-vous déjà remarqué que leur chant du matin est vraiment différent ?
À moins que ce ne soit le rose de l'air qui le propage différemment.

Au onzième jour les montées semblent moins abruptes,
les champs de blés plus ennuyeux.
Nombreux sont ceux qui prennent le bus,
découragés,
ou blessés après un départ trop rapide,
encombrés d'un sac trop lourd.
Je rattrape plusieurs de ceux qui couraient devant moi.

Ik ben weg.
Je suis chemin.
Je pense chemin.
Je mange chemin.
Je dors chemin.
Je vis chemin. 

Je me lève,
et je marche.
Aujourd'hui,
comme hier,
et comme demain.

Édit : le jeu de mot (Ik ben weg = je suis parti / je suis chemin) est une idée soufflée par Jan & Catherine, d'Ostende, avec lesquels j'ai partagé de drôles et délicieux moments. Décidément, j'aime l'humour belge.

lundi 22 juillet 2013

¿ Andar sola o no ?

"- Et vous n'avez pas peur toute seule ?
- Peur, et de quoi ?
- Ben, une femme seule ..."

C'est une question qui revient très souvent.
Aurait-on l'idée de la poser à un homme ?
Personnellement, travaillant avec des détenus, je les imagine très mal se lever à 5h pour nous attendre au coin du bois ou de la vigne... Surtout en Espagne où le chemin est une véritable autoroute à pélerins.

Mais des femmes qui marchent seules,
en effet, il y en a.
Quittées, trompées, malades, ou étouffées d'une vie d'ennui d'où la parole disparaît peu à peu, inutile à force de quotidien, échappées belles pour vivre seule un bout de chemin, après une rupture, ou en préliminaire...
Pour une femme seule, le camino, c'est la preuve qu'elle peut marcher seule plutôt que mâle accompagnée ; de sa pleine capacité à porter, se porter, supporter ; de prendre ses propres décisions sans en référer à personne d'autre qu'elle-même.

Il y a des hommes seuls aussi.
Un peu pour les mêmes raisons que les femmes, quoi que j'ai noté la retraite subie ou subite comme motif supplémentaire. Mais c'est drôle, les hommes, quand ils ne se trouvent pas de compagnon de voyage avant le départ, finissent souvent par marcher groupés.
Est-ce la peur de se retrouver face à soi-même ? Je n'ai pas osé le demander à ceux que j'ai interrogés. Il y a des questions intrusives qu'on ne se sent pas le droit de poser, alors même que cheminer de conserve crée une intimité immédiate, une connivence sans avant et pas forcément d'après, une amitié inconditionnelle dont on ne sait jamais si elle sera durable ou furtive.
Un Espagnol m'a avoué - dans un demi-sourire - vouloir demander à la Vierge de lui envoyer une "mujercita" (une petite femme, je précise pour toi Anne...).
Un autre m'explique avoir commis une classique erreur de mi-parcours : être parti avec une plus jeune, et finalement se retrouver tout seul,
parfois avec chagrin,
mais toujours sans regret.
Du chemin, il a appris que tout passe,
même le déchirement de la rupture.



"Tu vois, j'étais enfermé, et tout d'un coup la fenêtre s'est ouverte. On croit toujours qu'on ne peut pas vivre seul, mais finalement si, on peut. Je n'ai jamais eu autant d'amis et fait autant de choses que maintenant. Cette autre femme, que j'ai suivie sans calcul, elle n'a fait qu'ouvrir la fenêtre, et puis j'ai regardé dehors, et j'ai vu une autre vie ; j'ai commencé à respirer, après plusieurs années d'apnée."
Évidemment, il n'avait pas anticipé la chute depuis le troisième étage, qui fait un peu mal quand même...
Mais de ça aussi on se relève,
et puis,
moi,
j'ai toujours aimé lire et relire " La chèvre de monsieur Seguin"...
 


Plus on échange,
et plus je m'aperçois que j'aime ma vie seule.
¿ Andar sola, es o esta soledad ?
Je m'interroge sur le verbe qu'il faut utiliser en espagnol  :
si c'est temporaire, c'est "estar", si ça dure, c'est "ser"...

Il dit "estar"
avec certitude, parce que, quand même, tu ne vas pas rester toute seule toute ta vie...

Et c'est vrai que
quand je vois marcher ces deux-là,
lui qui porte le gros sac à dos,
et qui tient ses bâtons,
qu'elle n'utilise que pour grimper à son propre rythme ,
des fois j'ai envie,
et d'autres pas...




¡ Vamos con animo !*



Qu'il est doux de marcher dans la pénombre
et de se retourner pour voir le soleil se lever.
Après une nouvelle étape de 21 km,
du pipi de chat à côté du calvaire d'hier,
me voilà arrivée à Santo Domingo de la Calzada.

Pas d'auberge municipale
mais un accueil de confrérie, 
et apparemment, la concurrence est rude avec l´hôtel des soeurs cisterciennes
(chambres de 2, avec chacune une douche, un luxe à 5 euros).
J'opte finalement pour la confrérie, qui a de bons arguments aussi ...


 et où, surtout
il y a moins de compatriotes
le pélerin français pouvant se révéler aussi laxatif que stressant
(je dis pas ça pour vous Aline et Noëlle, hein, vous c'est pas pareil...).
Je commence l'après-midi à l'heure espagnole,
en déjeunant avec Cipriano (je suis pas trop sûre de l'orthographe...)
de morue et patates à la riojana.
Je ne supporte plus les frites 
(d'où l'intérêt de parler espagnol, pour ne pas comer todo los dias de la mierda...)
Pardonne-moi Enrique, je t'ai déjà oublié... ¡ Olé !


* Allons-y avec courage (traduction especial pour Anne...)

dimanche 21 juillet 2013

Neuvième jour de marche

Auberge de luxe
ce soir
à Najera.
Quand je dis "de luxe", ça veut dire 15 € la nuit, et quatre au lieu de cent dans la chambrée.


M'en fous,
en faisant deux étapes de 28 km,
j'ai économisé deux nuits,
et je pourrais être rentrée pour la fête de l'été.
N'empêche, aujourd'hui c'était long, très long...
en dépit de la pause dans le patio d'un café du très joli village de Navarrete.
Je ne reverrai plus Enrique,
c'est bien dommage...




vendredi 19 juillet 2013

Un jour de plus

Me voilà donc arrivée à Los Arcos, 
dont vous n'aurez pas de photos aujourd'hui je ne suis pas encore ressortie depuis la sieste,
 il faisait trop chaud. 
Je me lève désormais à 5h, ce qui me permet d'éviter les grosses chaleurs, 
et d'arriver dans une albergue sur le coup de midi. 
Geneviève est presque arrivé à Santiago, elle m'a envoyé un sms avant-hier... 
 Ultreia ! 





Fuerza y vitalidad

Il y a des détails qui ne trompent pas... 


Fontaine à vin à six heures du matin ... 


Pipi dans les rangs de vigne... 


On est bien dans la Rioja, THE région vinicole de l'Espagne, 
olé !

mercredi 17 juillet 2013

Puente la Reina

Coucou à tous

Pas de photo aujourd'hui
dommage, elle était bien...
mais je suis sur un ordinateur à compteur qui veut rien savoir de mon appareil photo.

En tout cas,
après une nuit affreuse dans une albergue à dortoirs de 100 pélerins,
je suis arrivée là (photo internet)
c'est-à-dire à Puente la Reina.
C'est très joli, je vais toujours bien.
Et merci pour vos encouragements.
Geneviève, tu dois être arrivée ou presque, maintenant.
Alors, si tu passes par là, fais-moi un petit coucou.
J'ai beaucoup pensé à toi ces derniers jours,
ça m'a fait quelque chose de marcher dans tes pas encore frais,
toi que je ne connais pas.

 Édit du 19 juillet

 La vraie image de moi


 Ah ! La vie de pélerine, c'est pas tous les jours facile...




lundi 15 juillet 2013

Estoy en Zubiri, mañana en Pamplona










Bon choix.
Depart de St Jean-Pied-de-Port  à 7h,
et couper l’étape à Orisson, les 8 premiers kilomètres, les plus durs.









  Repos, papote, lecture. Je repars à 7h pour les derniers 19 km.
Un peu difficile, mais pas trop.
Dire qu'on s'en fait toute une montagne ! (jeu de mot subtil).
Beau temps, pas lourd, un peu venté. Je profite du paysage, de toute cette beauté.


Éric, croisé au petit déjeuner, me rattrape. C'est son cinquième chemin. 
Le premier, c'était en 2008, et après, il a choisi de venir vivre ici.
Encore un dommage collatéral du chemin !
Il travaille quelques mois, le reste du temps, il vaque comme hospitalier ou chemine.
Là, il vient de renoncer à travailler dans un gîte la semaine prochaine (p... de clavier qwerty !)
Il a envie de marcher, ça le tient.
Après la fontaine de Roland, il me laisse en me souhaitant "Buen camino !"
"Je vais dormir 6 km après Roncevaux. Tu sais, la Québécoise que j'ai accompagnée il y a deux jours, j'ai envie de la rattraper. Elle ne sait pas que je suis derrière elle..."
Il avait l'air un peu triste et fermé hier, et là, il sourit jusqu'aux oreilles à mon clin d'oeil de connivence.
J'ai le coeur content de son histoire.


Un peu plus loin,
c'est le meeting point avec Aline,
rencontrée en avril et qui marche bien plus vite que moi.
On dînera ensemble après s'être faites piéger par une messe
en voulant visiter l'église....


Ce soir, on dort à Zubiri,
et dans les alberguos,
se quitan las botas...