c'est que je m'appuie, jusqu'aux vacances, 2 heures quotidiennes de route qui m'épuisent.
Les deux heures qui me manquent pour écrire.
J'ai calculé qu'à la fin de la semaine, j'ai perdu la partie active d'une journée de ma vie
et 50 euros de carburant aussi,
vu que, jusqu'à maintenant, je n'ai pas pu saisir mes frais de déplacements parce que c'est tout embrouillé côté administratif.
A la rentrée, j'envisage une grève desdits déplacements et ce n'est pas avec le sourire.
Mais l'heure n'est pas à la morosité,
puisque,
ça y est
j'ai eu mon premier RAPPORT !
Tsss ! tss! bedides goguines et bedits goguins !
Je parle de mon premier rapport d'enquête publique....
Donc, ça c'est fait.
Pas comme les cartons qui m'attendent encore dans l'entrée.
Parce que oui,
j'y retourne.
ça me tient,
impossible d'attendre jusqu'en juillet.
J'y pense souvent, cette envie que j'ai, de me lever et de marcher, de passer la journée dehors, le nez au vent et à la pluie parfois.
Ce sera sûrement très différent de cet été, sans grosse chaleur, et le flot de pèlerins plus clairsemé.
Les journées seront de plus en plus courtes, plus froides, il me faudra marcher plus longtemps de nuit, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
Connectée.
Et tâcher d'arriver tôt quand même, que mon linge ait le temps de sécher.
Le sac un peu plus lourd, pas de robe à bretelle, mais un legging et un pull, et le sac de couchage, parce qu'en Espagne les couvertures sont rares.
J'hésite entre les sandales et les chaussures.
Mes sandales, je les aime d'amour
mais on sera presque en novembre.
Je pense à tout ça.
Et à Paty la rouge.
Qui ne mourra pas, qui se réveille un peu plus chaque jour,
qui va être précautionneusement rapatriée.
A tous ceux qui me disent que c'est mieux de faire le chemin d'une traite,
je réponds que c'est bien possible, mais que de ne pas pouvoir, je n'y vois que des avantages.
Ne pas avoir à se dire "j'attends la retraite" en croisant les doigts pour être encore en état de mettre un pied devant l'autre.
Cultiver l'attente.
Me mettre entre parenthèses, mais pas si longtemps finalement, pas assez pour être violemment reprise par la réalité.
Et vivre une expérience délicieusement différente à chaque fois.
Essuyer mes larmes après la mort de mon père.
Renaître au printemps venu et alléger mon fardeau quotidien.
Avoir le monde à mes pieds en traversant les Pyrénées avec des dizaines d'autres nations.
Et cette fois marcher en pensant à Paty,
Surtout,
n'exister que par ce pas qui trace une fragile empreinte dans la terre, sans métier, sans pourquoi, sans histoire et sans famille.
Rien à fuir, rien à trouver.
Juste moi, et moi qui marche vers moi
sur la terre
comme au ciel.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMoi je trouve ton expérience du chemin magnifique...
RépondreSupprimerDepuis que j'ai découvert que certains le font par morceaux, j'ai toujours trouvé que c'était une bonne idée, et que ça permettait à chacun de le faire à son rythme, à la mesure du temps qu'il pouvait y consacrer, et à la mesure de sa forme physique aussi pour certains. Surtout aussi, comme tu dis, de ne pas devoir attendre la retraite, où on ne sera peut-être plus assez en forme...
L'important c'est d'aller son propre chemin, à sa vitesse, à sa mesure, à son rythme, et d'y trouver satisfaction, quelle qu'elle soit...
Et toi, tu le vis pleinement ce chemin...
Alors Ultréïa, amie Coline, bon chemin, profite bien de la route, des autres, et de toi-même
♥
Je pensais justement cet après-midi qu'on ne te lisait plus, merci de ces nouvelles.
RépondreSupprimerOn te suivra au long de ce nouveau périple, en croisant les doigts pour que le temps te soit clément…
Tellement contente de te lire ! Contente de savoir que ton amie se réveille doucement.
RépondreSupprimerPour le chemin, c'est tellement vrai ce que tu dis: ne pas attendre, sous des prétextes comme ça (d'une traite sinon rien). Il n'y a pas UNE bonne façon de faire, il y a juste l'envie de marcher, sans chercher à fuir, sans vouloir trouver "quelque chose".
J'y pense chaque jour au chemin et je t'admire de partir en cette saison avec les jours si courts et le froid peut-être.
super pour Paty vraiment
RépondreSupprimeret oui ! pour le chemin ;
Pimj a tout dit
je ne dirai que redondances
bravo et merci encore pour ces mots si bien tournés
cette prose qui coule qui t'est propre et pourtant nous touche tant
bon chemin
et bon courage pour le reste (route , les "pas"- indemnités rangement etc
)
ps ça me désespère ces heures qui s'écoulent sans rien vraiment rien(d'autre que des douleurs ou du vide) depuis que je ne peux plus que je ne suis plus tu ne peux même pas imaginer
ainsi soit-il Coline...
RépondreSupprimersuis ton chemin en pensant aux autres, à ceux qui ne peuvent pas, à ceux qui ne veulent pas et trouves toi
plein de bises
bon chemin , Coline !
RépondreSupprimerle chemin que tu as parcouru intérieurement est déjà magnifique en lui-même ..........alors fais toi encore et tjrs plaisir ....... et prends soin de toi ♥
Le soleil était là cet après midi chez moi... Je devrais repartir moi aussi !
RépondreSupprimerTu pars ce we Coline ?
j'ai trouvé cela pour vous les " marcheuses " :
RépondreSupprimer" Etre piéton , c'est se mêler à la conversation des arbres , aux commérages des oiseaux , aux persiflages des reptiles " J . Lanzmann
Bonne route !
Oui, je prends un car Eurolines samedi soir, et j'arrive à Burgos dimanche matin.
RépondreSupprimerJe marcherai tout de suite, parce que j'ai hâte,
J'irai en 10 jours jusqu'à Leon ou Astorga
Me voy a ver...
Tu imagines bien que je vais penser à toi (que tout le monde ici pensera à toi)
RépondreSupprimerJ'ai hâte pour toi, prends des vêtements chauds quand même... et des chaussures peut-être non ? Tu es décidée ? (sandales ou chaussures)
un pull en cachemire et mes sandales
RépondreSupprimerj'ai marché comme ça en avril, j'ai pas eu froid, et c'était en France...
Mais je prends mon sac de couchage...
chouette !
RépondreSupprimerbon cheminement imminent alors
avec nos pensées en soutien
En suivant ton projet, je lis "Chemin faisant" de Jacques Lacarrière. Même s'il relate une marche faite il y longtemps maintenant, à chaque page je trouve "quelque chose" bien proche du chemin de cet été.
RépondreSupprimerPour le froid, je pense à toi parce qu'il marche en Novembre des Causses aux Corbières...
Pour l'absence de nouvelles il dit: "Marcher, c'est accepter de disparaître pour un temps (...). Disparaître soi-même et voir les autres disparaître, un temps, de votre vie. Accepter d'être sans nouvelles pendant ..."
Buen Camino Coline, je pars dans le Finistère (sans internet) quand tu pars à Burgos. Des nouvelles... plus tard donc.
Moi, je veux bien te suivre, Coline (enfin, à distance et en pensées, hein pour l'instant !!!). Je te souhaite un beau bout de chemin (et chouette, je vais reprendre des cours d'espagnol ...) ;-)
RépondreSupprimer:) Anne, je veux bien apprendre quelques mots avec toi :)
RépondreSupprimerBonne route Coline ♥
bonne route
RépondreSupprimerc'est parti!