1339 km
Un sac à dos greffé à mes omoplates, deux bâtons en prolongement de mes bras.
Deux paires de sandales.
Une paire de chaussures, un slip et un pantalon morts au champ d'honneur.
Un slip et un T-shirt fétiches.
62 protège-slips.
Un paquet de sacs congélation avec zip.
Deux ampoules, un flacon de Bétadine, un paquet de compresses.
Une brosse à ongles et une pierre ponce.
Quatre tubes de crème Nok, et un de Cicaplast.
Des dizaines de boîtes de sardines, de moules et de poulpes.
A l'huile d'olive et à l'escabèche.
Des litres d'eau.
Du pain rassis, du fromage de brebis, des pâtes et des amandes.
Dix boîtes de Vache qui rit.
Et quelques tapas.
C'est bon les tapas.
Des sourires.
Des éclats de rire.
Des chuchotements, des confidences.
Une Trudy, une Catherine, une Michèle, une Aline, une Noëlle, un Willy, une Anita et un Pierre pour l'amitié pèlerine.
Une Mamina en cadeau bonus.
Un Jaime, un Cipriano, deux Henk, une Ina, un Choi, un Salvador, un Miguel, une Vivianne, une Christelle, un Mario, un Angelo, une Paula, un Roberto, que j'ai bien aimé croiser, mais que je ne reverrai jamais.
Et tous ceux dont je n'ai pas retenu le nom.
Et tous les anonymes.
Des Slovaques, des Coréens, des Japonais, des Taiwanais, des Finlandais, des Néerlandais, des Suisses, des Allemands, des Anglais, des Américains, des Australiens, des Néo-Zélandais, des Espagnols, des Boliviens, des Mexicains, des Brésiliens, des Italiens, des Belges, des Canadiens, des Polonais, un Grec...
Des Français.
Et des pèlerins en tracteurs.
Du soleil, du vent, de la pluie, de la neige.
De la douceur, de la chaleur, et du froid.
Des chiens gentils.
Des chiens trop gentils qui veulent venir aussi.
Trois chiens méchants. Ensemble.
Des cailloux, beaucoup de cailloux, des pointus, des ronds, des petits, des gros.
Plein.
De la terre, de l'herbe, de la poussière et trop d'asphalte.
Des vignes.
Du blé.
Des forêts.
Des routes, des autoroutes, de looooooooooongues zones commerciales,
et tellement de jolis villages.
Des moments de joie.
Des journées de découragement.
Des montées, des descentes.
Plein.
Des églises.
Plein aussi.
Des petites, des vieilles de mille ans, des récentes moches, des grandes gothiques et moches aussi, des ouvertes, et beaucoup de fermées.
Des pas dans la nuit.
Des aubes sombres et des aubes claires.
Pas de crépuscule : dodo.
Sauf une fois.
Des centaines de chansons.
Mais deux valses sans paroles : les siennes.
Deux piscines.
C'est pas beaucoup.
De drôles de panneaux,
et des heures à voir défiler le paysage de la fenêtre d'un car.
Des champs d'éoliennes.
Des dizaines d'éoliennes.
58 refuges jacquaires publics
2 privés
1 hostal
et 1 palace
Beaucoup de couvertures, mais pas de punaises.
Deux douches froides.
Un vocabulaire très riche : una cama a bajo, la calefaccion, un desayuno con tostadas y un té, un té verde y un vasito de agua (por favor...), una caña
donde esta el albergue publico ?, cuanto kilometros hasta el proximo pueblo ?
Des questions existentielles.
Des décisions.
Quatre fois quatre kilos perdus.
Et quatre fois quatre kilos revenus.
Quand ça veut pas....
Et des fourmis dans les jambes.
Qui gigotent.
La voie de Soulac jusqu'à Hendaye ? Puis Irun et le Camino del Norte ?
Encore seule ?
Non,
d'abord, le road trip.
Les pieds dans la nation navajo.
merci
RépondreSupprimerpour ce récit
ces mots
et pour le partage de ce chemin
on a vibré avec toi
espéré avec toi
souffert avec toi
et TU y es arrivée
bravo
à bientôt
Ça n'aurait pas été pareil sans l'idée de vous.
RépondreSupprimerJ'aime ce billet. Il est "tonique" mais malgré ça il me pique un peu les yeux.
RépondreSupprimerJ'ai envie de repartir, tout le temps et je sais que je ne peux pas ... pour l'instant.
C'est bon, t'es prête pour le Tro Breizh. :-)
RépondreSupprimermême la lecture du bilan me mouille les zyeux !!!!!!!!
RépondreSupprimermerci Coline
RépondreSupprimermême remarque d'émotion que les autres
♥
quel bilan ! ...
RépondreSupprimerdrôle, mais qui fait un peu piquer le nez
précis, mathématique presque, et poétique
si agréable à lire ...
je l'attendais !!!
@ Trema : j'avais lu "Tro Beizh" ;-)))
Je vous salue bien bas, bravo.
RépondreSupprimerJe vous suis dans l'ombre numérique et vous m'avez emmenée ... un peu !
I wish you a very good trip with your sons...
btavo ! sincèrement bravo ! et merci pour le partage...
RépondreSupprimerbizzzzzz
bon jeudi!
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