dimanche 29 mars 2015

Killing chair

Je travaille désormais souvent debout.


D'abord parce que j'utilise le rebord de la fenêtre de mon bureau,
pile poil à ma hauteur,
avec une vue sur le jardin,
qui,
même lorsque le temps est maussade
me ravit.

Ensuite (mais surtout en fait)
parce que j'ai zéro personnalité.
Non seulement tous les geeks de Silicone valley travaillent comme ça,
Mais aussi, comme pour le bullet journal
j'ai suivi la recommandation de Michel,
le créatif collègue, auteur de Tilekol.
qui affirme que la chaise tue,
et qu'elle tue plus que la cigarette
(heureusement qu'on oblige les fumeurs à pratiquer leur vice debout au grand air ...
on leur sauve la vie ...)


De la même manière que tout en pratiquant la méditation qui m'apaise,
je m'interroge sur une mode qui vise quand même à nous faire accepter notre situation,
issue d'une philosophie s'accomodant parfaitement de la notion de castes,
je dois dire que je reste un peu partagée sur le concept.

D'un côté, je suis convaincue que visser des gamins à leur chaise en classe,
c'est pas bon,
et je suis très heureuse devant ma fenêtre, d'utiliser mes jambes, au lieu des roulettes de mon fauteuil,
pour me déplacer jusqu'aux dossiers et autres papiers.
J'aime cette mobilité de la mécanique du corps.
C'est presque un peu addictif.

On the other and,
c'est un phénomène de mode directement importé des Etats-Unis,
et je me méfie de tout ce qui actionne des mécanismes de peur
et vise à nous faire consommer,
en l'espèce un bureau ergonomique avec un tapis de marche dessous.
Quand la petite voix dans ma tête me souffle de passer moins de temps sur l'ordi
et un peu plus dehors, à faire autre chose que travailler,
j'aurai plutôt tendance à l'écouter.
Tous ces tableaux épinglés me laissent une impression de gêne,
j'aime pas bien la frénésie collective généralement.
Mais peut-être que ma no-personnalité et moi,
un jour, on se laissera circonvenir ?


Illustrations internet
Edit : j'espère que la chaise ne tue pas les chats...



9 commentaires:

  1. Toi pas de personnalité ?

    (le 1er avril c'est mercredi seulement)

    Ils ont raison peut-être ? Rester trop assis, je ne sais pas si ça tue, mais ça ramollit et ça fait grossir... je vais passer l'info à mes geeks domestiques et planquer leurs fauteuils de bureau. Mercredi, je pense, on va bien rire :)

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  2. elle me plaît bien l'heure de publication et j'ai même pas fait exprès !

    PS1
    je ne suis plus en surdosage et ça va toujours, c'est le grand nettoyage de printemps dans ma vie et c'est chouette.

    PS2 Tu as lu "Guérir son enfant intérieur" de Moussa Nabati ?

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  3. Gren, la femme qui marche debout !
    Je ne connais pas ce livre, je vais voir si la médiathèque l'a.
    Mais maintenant, j'ai moins envie de lire ces trucs, j'ai envie de vivre en fait.
    Vive le surdosage temporaire !

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  4. Je l'avais depuis longtemps, jamais ouvert... avant hier soir. J'avais fini le roman en cours (je me suis remise à la lecture aussi, avant je pouvais lire plusieurs livres par semaines)je cherchais un truc à lire et... dès les 1ères pages le livre décrit exactement ce que je commence à comprendre. C'est la petite fille en moi qui a pris le dessus, c'est elle qui a peur qu'on ne l'aime pas, qu'on la juge mal, qu'on la critique, qu'on lui reproche ceci ou cela, qu'on la gronde, qu'on la trouve nulle, bête et vilaine, c'est elle qui ne se sent jamais à la hauteur, jamais suffisamment bien... C'est parce que je n'ai pas vécu pleinement mon enfance, parce que je me suis trouvé trop tôt dans une position d'adulte, que les rôles se sont inversés avec mes parents et surtout ma mère (et là devine à qui ça me fait penser ?)
    Dans mon cas tu ajoutes une personnalité pas très affirmée...

    Comment se séparer de ce que l'on n'a pas vécu ?

    Tu te rappelles de ce rêve que j'avais raconté ? La petite fille avec des couettes mais les cheveux blancs et le visage ridé ?

    Jusqu'il y a quelques jours, je me sentais une gamine à l'intérieur, j'avais des réactions affectivement immatures tout en assurant pas trop mal mes responsabilités d'adulte par ailleurs. Je n'arrivais pas vraiment à comprendre pourquoi.

    Ce bouquin m'aide à mettre des mots sur tout ça.

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  5. je sais pas, ma chatte (ben quoi) dort sur le lit de ma fille, sur le plateau de la table basse du salon, sur le palier juste au-dessus de la bouche d'aération de la cheminée, dans les bacs à fleur mais presque jamais sur une chaise !

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  6. Pour moi, accepter sa situation ne signifie pas du tout se résigner, c'est plutôt reconnaître ce qui est, à un moment donné. Je le vois comme un point de départ : aujourd'hui, la situation est ainsi, si elle ne me convient pas, que puis-je faire pour la changer ?
    Et au fond, c'est exactement ce que tu es en train de faire, non ?

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  7. Oui, c'est très juste ce que tu dis Emilie.
    Bon alors Gren, ce poisson d'avril ?

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  8. Raté à la maison, mais alors à l'école... un festival, dans ma classe du moins, parce que les collègues ne sont pas des marrants : en 10 ans on n'a jamais fait de poisson d'avril pour toute l'école ni entre nous -(
    - port des pantoufles obligatoire
    (et là ils étaient déçus que ce ne soit qu'un poisson, parce que les pantoufles en classe, finalement c'est plutôt bien, d'ailleurs certains sont revenus avec le lendemain)
    - texte documentaire sur le poisson carré
    - annonce que selon les nouveaux programmes ils allaient devoir devenir ambidextres et évaluation initiale
    - des bêtises sur le calendrier collectif d'avril (rentrée des classe, Halloween, automne en avril)

    ils ont tout gobé sans broncher (à part le calendrier, mais il a fallu un peu de temps), finalement ce n'était même pas drôle...

    le plus marrant c'était à la récré : je corrigeais les fausses évals en salle des maîtres une collègue s'est approchée et m'a dit très sérieusement "ah bon ? je n'en ai pas encore entendu parler, je n'étais pas au courant"

    :) :)

    je t'envoie les docs

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  9. Trop marrant. J'ai bien aimé les photos, et encore plus l'histoire du poisson carré.
    Alors quand même, je précise que dans la plupart de nos écoles de campagne, les pantoufles sont obligatoires, et ce n'est pas un poisson d'avril !
    Même que ça m'agace quand les gamins traînent leur pieds savatés, ou se déconcentrent pour les ramasser quand elles se décrochent...

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