mercredi 10 février 2021

Le gentleman et le blaireau

Je viens de recevoir un cadeau d'un ami, des pages blanches et douces qui m'inspirent,
un vrai présent, un mouvement du cœur, de ceux qui te poussent en avant, en te disant : 
"Vas-y ! je crois en toi".
Un geste élégant qui n'attend rien en retour.

Et, le même jour, un dernier signe du ciel, envoyé par celui qui, il y a trois semaines encore, signait "ton padna", 
en souhaitant que nous restions amis, abstraction faite de toutes les galipettes hypocrites, pour rendre service certainement...

Un chèque en euros, pour que je puisse récupérer mon dernier avoir américain, impossible à transférer correctement depuis que je n'ai plus de numéro de téléphone américain.

Je m'apprêtais à répondre merci en appréciant l'aide (diligente il est vrai) de ce grand seigneur.

Quand j'ai vu le mot qui l'accompagnait.

Non non, pas un mot bienveillant ou poli.

Un mot de blaireau.

Un fucking taux de change, et une injonction : lui renvoyer un livre qu'il m'avait prêté.

La grande classe jusqu'au bout.

Maintenant je sais comment les riches restent riches et les (vrais) pauvres à leur place : 

ce blaireau, vrai richouille et faux vagabond,

qui prend l'avion comme tu casses la croûte, et aime beaucoup donner des leçons de bienséance, et de frugalité,

ce blaireau donc, va dépenser une somme en dollars aux USA, qui n'avait pas lieu d'être altérée par un taux de change, puisqu'elle ne sera pas transférée. Il eût été intelligent, honnête et cohérent, d'appliquer la règle du un pour un. 

Bah non : il se découvre une subite vocation de banquier, et se met finalement dans la poche $500 de pouvoir d'achat supplémentaire...

Un peu dans le même esprit que les rentiers qui grattent le RSA et vivent à l'étranger ...

Donc là, tu vois ce fameux livre ?

(celui qui n'a servi à rien vu qu'il n'a jamais eu envie de créer quelque chose avec moi ...)


Je vais le brûler aux Brandons...
il n'y aura pas de fête, mais il y aura de la joie !


Photo de Nelly Perret pour le blog des bateliers Hors du temps

Et il n'aura qu'à s'en racheter un autre avec les sous du taux de change...

Avec la dîme que ce crevard s'est prélevé, de toute façon, j'ai pas assez pour lui payer des timbres.

Autant participer à la célébration de la sortie de l'hiver.

(Merci ma Cédille pour cette brillante idée...)

Et après ça, je vous le promets, je ne serai que gratitude et compassion.

5 commentaires:

  1. et toc
    na
    et surtout
    ne lui réponds même pas!

    par contre ♥ pour Cédille toujours "à juste propos"
    et ♥♥pour le cadeau promesse et incitateur de futur

    à suivre !

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  2. Que de larmes tu auras versées ces dernières années à cause de lui.
    Peut-être semble-t-il mesquin parce que mal à l'aise ?
    Son pauvre livre n'y est pour rien et ne mérite pas l'autodafé, en attendant.
    Je t'embrasse.

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  3. Mais je suis d'accord avec Barbara : ne lui réponds pas (et garde le livre pour toi) !

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  4. J'y ai conquis le goût de l'aventure, et une autre considération de moi-même, l'assurance que, non seulement je mérite mieux, mais qu'en outre personne ne mérite qu'on mette sa créativité en berne.
    Une forme de détermination qui ne vient pas de lui, mais du regard que je porte sur sa manière de vivre, entièrement fondée sur des vérités tordues pour paraître plus présentables.
    Moi je n'aime que la vérité, même dure.
    Cette conviction me vient de cette histoire.

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  5. Et rassurez-vous : ghosting in process, bien que je ne crois pas qu'il prendra le risque de voir sa fierté mise à mal.

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