150 000 à tout casser
et 150 000 autres "passifs",
c'est-à-dire qui ont entendu la langue quand ils étaient jeunes,
mais qu'ils ne l'ont pas pratiquée,
parce que c'était interdit.
Toute une génération a été ainsi écartée de sa langue,
dans laquelle les jeunes reviennent grâce au programme de préservation du français en Louisiane,
le fameux Codofil qui nous a recrutés.
Mais le mal est fait,
parce qu'on enseigne le français normatif,
et qu'on participe ainsi au fossoyage du français cadien.
Qui est pourtant un bien beau français,
avec ces tournures anciennes qui me sont familières grâce à la chanson traditionnelle.
Le jour de l'entretien,
j'avais étalé devant moi la carte mentale où j'avais fourbi tous mes arguments.
C'est passé tellement vite,
j'ai pas eu le temps d'en dire le dixième,
mais j'étais au taquet.
Surtout sur la question "Why Lousiana ?".
J'y avais bien réfléchi,
vu que ce programme,
tu n'y postules ni pour les vacances (rentrée en août, 1 semaine à Noël...),
ni pour les conditions financières (paie ton assurance maladie, ta voiture, ton billet d'avion, etc.)
ni pour le chaud-froid sauna (dehors), frigo (clim dedans),
ou alors c'est que t'aime les cafards (pour toi Aline), les fourmis venimeuses et les araignées gangreneuses (les crocodiles je vous en ai déjà parlé ?),
Moi mon truc,
c'est la langue
et la musique.
C'est clair.
Je leur ai pas précisé,
mais j'avais quand même fait un stage de danse avant,
pour vérifier que ça justifiait d'être infidèle à la bourrée 2 temps.
Et à cause de ça,
j'ai demandé Lafayette.
Pas la Nouvelle-Orléans.
J'ai jamais mis les pieds dans aucune des ces deux villes,
mais je suis tombée en amour de Lafayette, pis c'est tout.
alors,
quand elles m'ont demandé pourquoi,
j'ai porté l'estocade,
en sortant de mon bullet ce poème que je traîne depuis des mois,
depuis que j'ai découvert :
KIRBY JAMBON
poète louisianais VIVANT (merci Evelyne...)
qui a même reçu un prix spécial de l'Académie française.
(C'est pas pour autant qu'on trouve ses livres en France malheureusement...)
Ah ben oui, il est prof ... Guess where ?
Crédit photo Le Figaro
Je peux dire que c'est vraiment ce passage qui m'avait décidée
extrait de Qui'c'qu'on est ?
Ecole Gombo
Ce truc qu'il a d'un aller retour permanent entre les deux langues,
entre les outils grammaticaux très articulés du français,
le langage pour débattre,
le langage pour ciseler les images,
et la fluidité légère de l'anglais qui permet de faire saisir un concept ou une émotion en associant deux mots (avec un peu de forme progressive inside).
Et c'est souvent qu'on les entend mixer les deux,
et peut-être que c'est ça leur identité finalement,
une langue unique, avec deux versants.
Edit : je vous ai dit qu'à Lafayette ils ont aussi Zachary Richard ?
ben dis donc
RépondreSupprimersûr quee ça a dû leur en foutre plein la vue tes docs
si ça c'est pas de l'application /implication /investissemnt /"tombages"(!!!) en amour
:o)
merci pour cet article
(je repasserai détailler : il le mérite les liens sur l'auteurpoèteprof aussi)
vraiment ça va être chouette !
J'ai trouvé ceci de Kirby Jambon:
RépondreSupprimerComme ein bouffon au cirque qui te garoche ein pie,
comme ein paillasse qui tchient ein éventail
cherche d’la cervelle avec einne paille
dans ein verre de terre, my oh my,
pie in the sky, pie in your eye, einne tarte à l’ail.
J'aime cette poésie sonore à la lecture silencieuse ....
Un bon vivant Monsieur Kirby!
Tout comme Valérie Rouzeau d'ailleurs qui vient de recevoir "Le prix Robert-Ganzo de poésie".
Hourras, ovation aux poètes
et merci Coline de tes écrits
qui quelquefois frisent la poé...
Faut dire aussi que du poème de K. Jambon, j'ai pas tout compris; alors j'attends une traduc. from Lafayette!!
RépondreSupprimer( from est moins ambigu que de, isn't it?)
bises
Comme j'aime ton enthousiasme et lire la passion qui t'anime !
RépondreSupprimerJe parlais il y a quelques temps des personnes qui m'inspirent, sûr que tu en fais partie !
:o)
Excellent pseudo ça, Ecce Terra !
RépondreSupprimerJe note qu'il faut une traduction, moi non plus j'ai pas tout compris,
mais je sais que garocher, c'est du patois de l'ouest, ça veut dire caillasser, jeter des pierres, et ein c'est leur façon de prononcer "un"
C'est exactement ça que j'aime bien : ce mélange "pie in the sky"...
C'est vachement bien ça, d'inspirer des gens et de pas être encore morte !
RépondreSupprimerAh,ah,ah
RépondreSupprimerRespire Coline; Coline respire!
Oui, traduction, note-le sur ton bullet!
Je cherche (comme attachée de presse chez Coline) éditeur pour Bullet journal louisiannais.
( faut s'y prendre à l'avance!)
louisianais
RépondreSupprimerTu es tellement brillante Coline que je ne vais plus oser commenter!
RépondreSupprimerMais je vais continuer de te lire car tu es passionnante!
Tu m'as donné envie de m'intéresser à Compostelle et maintenant, je vais me renseigner sur la Louisiane (on m'a toujours dit que j'ai un grand oncle qui habite là bas), Lafayette, le codofil,le bullet journal, Kirby Jambon...
Coucou Leyley : tant de gens me disent qu'au début je les impressionnais... chaque fois ça me fait un peu de peine, j'ai l'impression de vous tenir à distance,
RépondreSupprimeralors que ce n'est pas du tout ce que je voudrais. Brillante ? je ne me vois pas comme ça, mais ça tient peut-être à mon histoire.
En tout cas, quand vous commentez, sachez-le, je suis comme toutes les blogueuses, ça me fait plaisir !
Même si je suis impressionnée, je ne me sens "diminuée", rassure toi!
RépondreSupprimerLes gens intéressants, je leur pique leurs idées et je leur suce leur moelle...gniark,gniark!!
...Et puis, je me félicite de mon ouverture d'esprit et de ma curiosité ;-)
J'ai parlé de ton parcours à mon cher et tendre hier soir et je crois que je l'ai converti et que tu vas peut être avoir de nouveaux commentateurs bientôt!
oui , Coline tu es qq de brillant avec une histoire particulière ( ton histoire )et moi je suis juste heureuse de t' avoir rencontrée ..... et je t'ai suivie jusqu'à Compostelle et je te suivrai en Louisiane !!!!!!!
RépondreSupprimerDes bisoux
Les cartes mentales, j'ai toujours eu du mal (je ne dois pas avoir ce mode de pensée, ceci expliquant peut-être cela), mais si ça se trouve, tu parviendrais à m'expliquer comment les concevoir. :-)
RépondreSupprimerTrès touchants tes billets précédents.
@Emilie : il est possible que cela corresponde à mon mode de pensée en arborescence.
RépondreSupprimerEn France, on utilise beaucoup le déploiement linéaire de pensées, en trois parties et compagnie.
Mais je me souviens avoir toujours procédé ainsi pour apprendre une leçon par exemple, alors que je n'en avais jamais vu (M. Jourdain sors de ce corps !)
Quand j'ai découvert le mind mapping, ça m'a parlé tout de suite, et je m'en sers souvent en classe, ça aide bien.
Le concept c'est une idée une bulle.