dimanche 25 octobre 2015

Madame Nicole commet quelques fautes de goût

De temps en temps,
et malgré sa prudence souriante,
madame Nicole commet quelques bévues,
bien légitimes et qu'elle se pardonne rapidement,
aidée en cela par la bienveillance de sa supérieure hiérarchique.
(Madame Scarlett, c'est pour vous dire que tout va bien icitte...)

Mais globalement,
on peut dire que Madame Nicole n'en a rien à carrer de certaines fautes de goût.

Carrer : du fameux verbe "I don't care".

Par exemple,
quand Madame Nicole propose d'aider une gamine 2 fois 30 minutes hebdo après l'école, parce que ça lui fait plaisir,
et aussi qu'elle a la faiblesse de penser que ça peut être utile,
elle est un peu surprise qu'une collègue lui dise "on se l'est interdit, si tu fais ça, les autres parents vont te tomber dessus".

Car en règle générale, madame Nicole a en rien a carrer de la fameuse crainte du terrible parent américain,
lequel parent est attaché à sa progéniture comme le parent français,
et qu'en général il suffit de l'informer sans se justifier pour qu'il "appreciate a lot".
Il faut aussi comprendre que le parent américain connaît l'enjeu des mauvaises notes pour ses enfants,
qui ferment bien des portes quelques années plus tard,
et qu'il fait donc son maximum pour que tu ne mettes pas un mauvais "grade" à son enfant.
Enfin, le parent américain est souvent très investi dans l'école,
et ça madame Nicole elle aime bien et elle estime que les courriels qu'elle reçoit parfois,
c'est le revers de la médaille.
Mais des courriels, elle n'en a pas reçu pour les heures sup volontaires.

Madame Nicole n'en a non plus rien à carrer quand elle essuie une remarque d'une collègue belge
(que par ailleurs madame Nicole apprécie bien
 après avoir affiché des noms d'animaux en français de France et en français de Louisiane.
"- Où tu as pris ce mot ?
- C'est Amanda Lafleur qui me l'a dit (et Amanada Lafleur c'est THE specialiste).
- Ah mais parce que j'ai demandé aux gens d'ici et personne ne dit ça.
- Il est certain que beaucoup de choses ne se disent plus malheureusement, mais aussi ça vient peut-être du parler d'un bayou voisin."

Et madame Nicole, elle pense que ça a plus de sens de préserver les noms locaux des animaux, même avec un mot du bayou voisin,
que de leur apprendre septante au lieu de soixante-dix.
(Amis belges je vous aime, mais les cadjins disent pas septante).
En revanche, plus les enfants ont conscience qu'il existent plusieurs parler corrects du français, selon la place où on reste, et mieux la langue s'en portera.
D'après madame Nicole donc.








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