Week-end plus size # 10 Going through

"Tu te sens comme la Reine des Neiges ?" m'a demandé en riant un autre expat hier quand j'ai dit :
je crois que je me sens libérée...

Il faut dire que j'appréhendais anxieusement ce long week-end de trois jours.
Quand tu viens de te faire larguer, t'es moyennement réactive et c'est pas la meilleure manière de go through, traverser, comme disent les américains.
Heureusement, je n'ai eu qu'à saisir les mains qui se tendaient vers moi..
Et une fois tournée tranquillement la page du vendredi soir,
je n'ai eu qu'à profiter sans regret ni amertume.

J'en profite pour remercier ici mes sponsors : Manon, Sonia, Sullivan, Martine, Marie, Stefan, Alain, la ville de Nouvelle-Orléans, qui console bien des chagrins, le bal du dimanche de Vermillion village, vous tous et, last but not least, le roi des cajuns blaireaux... sans l'inélégance duquel rien de tout cela ne serait arrivé.

Le brunch au Croissant d'or.

Je m'interroge sur l'intérêt d'avoir encore des orgasmes alors qu'on peut manger des croissants aux amandes gavés de beurre (du vrai).

Le cocktail au French market, siroté le long du Mississippi

(sans alcool pour moi, je précise...)

Roof top...

Les sourires, les chuchotements, les confidences de filles, de femme...

Le coeur incroyable et les paroles apaisantes d'une collègue spécialisée dans le dopage de l'estime de soi..

(heu oui, toujours sans alcool).

Et un vrai jeu de football américain, un show en fait, que j'ai enfin compris et apprécié (merci coach Sullivan).
J'en ai la voix encore un peu sabrée d'enthousiasme.

Soudain j'ai pris conscience de tout ce dont on se prive quand une relation n'est pas équilibrée.
À commencer par des gens très chouettes avec lesquels on ne partage plus beaucoup,
parce que le peu de temps qu'on a, on le passe avec lui.
Et lui, il commence une phrase sur deux par "t'as pas besoin de ... "et il t'emmène voir des jeux minables et inintéressants pour gratter 30 piasses...
quant à se poser dans une piscine d'hôtel...
Ça n'aurait pas dû être un problème si on avait passé un peu plus de temps ensemble sur mes terres...
On se serait un peu séparés pour ce qu'on n'apprécie pas tous les deux.

Libérée de l'anxiété et du sentiment de solitude.
Délivrée du mâle à l'unilatéral.
La reine des neiges, par 35 degrés en robe à bretelles, est retournée un peu craintive à Lafayette.
Pour danser.
Il n'était pas là.
Il ne m'a pas manqué.
Ni de le croiser avec sa supposée nouvelle copine.
Il y avait d'excellents partenaires, j'ai juste profité.

Un copain sidéré m'a dit : "ah mais il a fait ça à la cajun ! 
Après il va écrire une chanson pour dire qu'il a perdu sa belle."
J'ai répondu que ça risque pas, il est trop flemmard.
Bienvenue dans le grand sud ...

Puis je suis rentrée au Pierre Part, pour passer ce dernier jour (lundi férié, Labor day) au calme.

Et j'ai reçu ce message de Martine : il a demandé "Tu as vue mon amie (ndlr. apprécie la subitilité) Nicole ?" 
Il voulait savoir si elle savait...
Et elle m'a dit gentiment qu'en le voyant jouer, chanter et conter en ce dimanche après-midi, dans sa belle chemise (je vais être charitable, je vais pas parler de ce qu'il y a dessous) elle avait compris pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui.
Ça a produit un étrange double effet.
J'ai jonglé que finalement mon coeur d'artichaut se fait peut-être avoir mais qu'il n'est pas si naze.
Et retour des pensées troubles : il n'est donc pas forcément promis au rateau qu'il mérite...

Mais bon sang de bois, univers, tu vas le lui mettre ce coup de pelle oui !
Ah mais non, on avait dit que je serai charitable...

Écoutons plutôt ça, parce que quelqu'un me l'a envoyée juste au bon moment

et que c'est une de mes chansons préférées, 

qui a bercé mes deux garçons dès la première fois que je les ai mis sur mon sein,
et chaque fois qu'ils se blotissaient dans mon giron ...