C'était l'après-midi, dans la pénombre du soleil déclinant.
La fraîcheur des draps s'était étouffée dans la chaleur humide depuis longtemps déjà.
Mais elle avait retourné l'oreiller, un bras dessous, une main dessus, posée comme une odalisque.
Avec une infinie tendresse, elle l'observait qui dormait, comme on décortique la vérité toute nue.
Abandonnée par son sommeil.
Seule sur son bord, et lui très loin dans ses rêves d'homme libre.
Elle espérait qu'il se réveille, qu'il se retourne, étende son bras de géant et l'attire dans le creux de lui, dans son giron rassurant.
Elle aimait sentir sa main dans son dos, et caresser le sien.
Ses doigts feraient provision de souvenirs en effleurant ses traits, du front au menton, comme dans cette comptine enfantine. Et lui, avec ce petit sourire presque gêné, il refermerait les yeux pour un petit moment encore. Le temps de l'écouter respirer, d'enfouir son visage dans sa nuque, de s'imprégner de son odeur, de décalquer le grain de sa peau dans sa paume ouverte.
Elle tend la main.
Le drap, le vide...
Il n'est pas encore revenu
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Texte produit pendant un atelier d'écriture à la galerie Arko de Nevers
conduit par Claire Garand
sur le thème de l'exposition actuelle
les œuvres de Pechane,
avec la technique du sumi-e, qui joue sur le vide et le plein, le blanc étant comblé par l'imagination de celui qui regarde.
pas gai :) mais sublime
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