Comme on fait son lit on se couche...

Sur le modèle de son opus "l'amour c'est", 

une série de Jack Koch sur le confinement...

Un jour où ça tanguait fort dans mes pensées, accablée à l'idée que oui, ça va durer, et que quand nous sortirons, ce ne sera plus comme avant, je me suis remémorée une conversation avec un détenu.

Comment fait-on pour tenir dix ou quinze ans enfermé en prison ?

Je me suis souvenue que, ceux qui s'en sortent le mieux, sont ceux qui ont des routines très établies.

La première, déjà, c'est de faire son lit tous les matins.

J'étais en train de tirer la couette, j'ai regardé les fenêtres ouvertes, 

et j'ai réalisé que cette petite tâche toute simple du début de la journée, enclenchait finalement toutes les autres.

Celles qui permettent de se respecter, de rester digne : se laver, se nourrir, faire le ménage, la lessive...

Quel que soit leur niveau d'étude, les personnes incarcérées qui gardent une forme d'équilibre, essaient aussi de se nourrir un peu culturellement : les lectures, l'école, les activités plastiques, tout cela rythme encore les journées, mais berce aussi l'âme, alimente parfois la créativité.

Il FAUT sortir en promenade. Même si on n'a pas envie, même s'il fait froid, ou trop chaud, même quand on est privé de la grande cour pour la cour camembert. Nos yeux doivent garder le goût de la lumière du jour.

Et puis bien sûr, il y a l'exercice salutaire, le sport, l'activité physique, le mouvement du corps étant l'antidote de l'esprit qui divague.

Et je m'accroche à toutes ces routines, le travail, mes petites haltères, le yoga, la lecture.

J'ai juste tout arrangé autrement. Je ne travaille pour l'école que le lundi et le mardi. Je garde, comme avant, le mercredi, le vendredi, le week-end, pour mes activités personnelles : le blog, la couture, le ménage, les courses....

Création sans couture de la maison Pain de Sucre

On place un filtre en microfibre ou autre à l'intérieur.

Faut être un peu dégourdie en géométrie...

J'ai laissé tomber mon plan type des premiers jours. Toutes les deux heures, je me lève et je bouge. J'étale l'activité physique sur la journée, avec cette grand récompense de la sortie de fin d'après-midi.

Le jeudi, après la journée de garde à l'école, je participe au "pot du pèlerin confiné", en visio Zoom, organisé par Sylvie, du blog RadioCamino., 

C'est ma dernière leçon d'expérience de la vie carcérale : les parloirs... Garder le lien, parler avec de vrais gens (pas juste écrire), que certes, on ne peut ni embrasser ni toucher, mais qui vous démontrent, par leur seule empreinte vocale, que vous comptez pour eux, comme ils comptent pour vous.

Et ça, il faut le faire quotidiennement.

Un cadeau de la maman de Barbara,

que je viens de recevoir,

et que je suis en train de dévorer...