lundi 29 janvier 2018

Éloge de la lenteur

Ça pourrait être un dimanche en France, ou n'importe ou en fait.
Un dimanche d'hiver, un peu gris, après un long samedi pluvieux,
joyeusement terminé en contradanse...



Mais quand même moins froid,
j'ai pu prendre mon petit déjeuner sur la galerie en avant,
à regarder l'eau couler,
et toute la végétation jaunie,
cruellement brûlée par les températures polaires de ces derniers jours.

Si j'étais en France, j'aurais fait à peu près la même chose,
lentement.
La lessive, le ménage, les petits plats réconfortants pour la semaine...


Si j'étais en France je n'aurais plus mal à la gorge, ni au pied.
Je serais allée chez le médecin, sans négocier le prix, sans avancer l'argent et attendre six mois le remboursement...

Mais je serais aussi certainement restée en pyjama, pour traîner un peu,
à récupérer tranquillement de la semaine.
J'aurais peut-être le blues du dimanche soir qui m'a quittée depuis quelques semaines déjà,
depuis que j'arrive à prendre un peu d'avance sur mes préparations.

Dans ce doux ralenti d'hiver, le compte à rebours à commencé.
Je viens de remplir le formulaire qui acte que je rentre.
Je me demande comment ça sera, où, et avec qui.

C'est pas désagréable.

jeudi 18 janvier 2018

Bull'help yourself #11 Pisteur de janvier

De saison donc... même ici !

Front froid

"Welcome back, sorry for your loss."
Certains rajoutent "I'm there if you need".
Avec chaleur et courtoisie, mes collègues font ce qu'elles sont éduquées à faire,
et comme d'habitude, je trouve cela réconfortant.
Vos messages aussi étaient doux à lire.
C'est pas parce que c'est dans l'ordre des choses qu'on a moins de chagrin.
En revanche, ce deuil fait comme un écho assourdi à celui éprouvé quand j'étais petite,
et que la vie de maman, comme la nôtre, s'était trouvée fracassée dans cet accident.
Finalement, elle aura vécu bien plus longtemps que les pronostics médicaux de cet époque,
et quand même un peu mieux que l'état végétatif prédit.
Le temps aussi pour elle d'apporter un peu de joie et de chaleur à d'autres pensionnaires de son établissement.
Même abîmé par la vie, on a toujours un rôle à jouer, une place dans l'univers.


À Lafayette lundi, avant de rentrer au Pierre Part, j'ai trouvé ce T-shirt chez Goodwill.
Ici on dit que si tu vois des cardinaux dans ton jardin c'est que quelqu'un est en train de penser à toi, ou qu'un défunt te visite de l'au-delà.
Une double raison de me l'offrir.
Sans compter qu'il a des manches longues, et qu'un froid de loup s'est abattu sur la Louisiane.
Du vrai froid, avec des températures négatives, une route verglacée...




Personne ici n'est équipé pour cela, sans compter que, dans ce pays d'eau, avec tous ces ponts et l'humidité ambiante, froid glacial = gros danger de circulation.

cette photo vient de FB
Lundi était férié, mardi on a quitté l'école à 12.30 et depuis on est off.
On devrait reprendre demain vendredi.
Autant vous dire que j'ai eu du temps pour récupérer, surtout que j'avais préparé pas mal de ma semaine.
Mais l'inactivité physique me pèse énormément et je vais essayer de bouger un peu aujourd'hui, au soleil hiver la route passe au noir et je mettrai mon truck en position 4x4.


dimanche 14 janvier 2018

Last call for boarding

Je suis dans la salle d'embarquement.
Je pense que vendredi prochain,  

je ne skyperai pas
 
avec maman...
Et aussi que quand j'étais dans la douche, 
cet homme, 
mon partenaire de musique, de danse et bientôt de voyage,
à préparé mon déjeuner...
Il a pris le temps de m'envoyer ce cliché, légendé "bon appétit mon amour !"
Et je me dis :quelle chance ! 




lundi 8 janvier 2018

Lettre du bout du cœur, l'épilogue ?

Vous avez été nombreux à lire, et relire cette lettre du bout du cœur,
que j'avais complétée en juin dernier,
partagée entre le chagrin et la colère,
contre moi-même surtout.
Pour vous, et tout spécialement pour Bénédicte,
voici une sorte de conclusion...




Pour donner du sens si vous n'êtes pas fluent,
une bonne traduction, ici (clique).

A l'an qui vient

J'aurais voulu vous raconter les choses gaies, les réveillons,
les retrouvailles avec les amis, l'odeur du pain frais et du vrai fromage,
les rivières d'ici, les conversations avec les Boys.
J'aurais préféré vous raconter des choses douces, les bras d'un homme qui m'attendait,
la danse, les mots chuchotés, la découverte de la confiance et de la tendresse, les repas préparés à quatre mains...


Seulement voilà, ce premier jour de l'an qui venait, maman est morte.
Le souffle coupé, impossible de la ranimer.
C'était comme si elle et moi, on le savait.
Moi qui avait pris, depuis cet été, un billet de retour avec une semaine de congés supplémentaires.
Elle qui, le jour de la Noël, a ri, puis pleuré en recevant son cadeau, après le bon déjeuner qu'on avait partagé tous ensemble.
Elle a dit :  " Une maman, on n'en a qu'une, et moi la mienne est morte."
Je me souviens que ça m'avait fait drôle.
Elle n'a pas eu le temps de souffrir apparemment.
Merci l'univers.


Elle est partie alors que je n'étais qu'à deux heures de là, et pas déjà sur l'autre bord.
Les bricolages avec le dossier de tutelle, de soi-disant dernières volontés, l'acte de décès erroné... je ne veux même pas imaginer ce qui ce serait passé le temps que je rentre.
Pour ça aussi merci.
Elle est partie quand un homme simple, bon et délicat était là avec moi, pour me prendre dans ses bras et me conduire jusqu'à elle, me soutenir et essuyer mes larmes...
Merci encore.