mercredi 31 mai 2023

Bons baisers de Russie #1

 Бистро...

Vite, pour dire que je suis bien arrivée, après un voyage long mais sans anicroche.

Si l'on excepte le passage de la frontière. 

Dix minutes, génial.

Ah non finalement on attend une heure notre bus de l'autre côté.

Pourquoi ? Mystère et pelmenis ! C'est le genre d'endroit, où tu n'as rien fait de mal mais tu te sens quand même coupable.

Il y a peu de véhicules. Mais ils sont épluchés. Un conducteur qui a le malheur de regarder une douanière, avec un peu d'insistance d'après elle, va jouer les prolongations et perdre rapidement de sa superbe.

Notre chauffeur est un malin, ou très habitué. Il n'est pas resté dans la file mais a fini par contourner l'obstacle, pour finalement nous récupérer au bout d'une heure.

On arrive à presque minuit.



Un taxi m'attend qui me dépose chez mes hôtes.

On se couche à 2.00, le soleil se lève à 3... ce sont les  fameuses nuits blanches.

Ce matin ont commencé les cours. Je suis fatiguée mais contente.

J'ai maintenant une carte de téléphone russe, des roubles dans la poche, et un long imper rose et bleu, acheté en quatrième vitesse, car je suis partie pour un doux printemps et ici c'est encore le mois de mars...

Tout va bien.

mardi 30 mai 2023

Grands écarts

 Me voici en transit à Helsinki.

J'attends le bus qui me conduit ce soir à Saint-Petersbourg, après deux semaines de grands écarts émotionnels.

Ce fut, le lundi,  les funérailles du père de mes enfants. Triste et solitaire. Presque expédié.

Au dernier moment, Franzouski m'a demandé de dire quelques mots. J'ai fait de mon mieux.

Le jeudi de l'Ascension, j'ai poussé à Embraud, pour une fête de la rivière très réussie mais endeuillée. On sentait que tout le monde avait eu à cœur de la faire jolie, en mémoire de Marc, Chavan canal historique (depuis 1977...).


Ce week-end de la Pentecôte lui, fut très ...américain. 

Trois jours de contradance au Moulin d'Andé (27), un spot magique en bord de Seine, haut-lieu de la littérature et du cinéma. Ancienne propriété d'un très riche capitaine d'industrie, dont la fille, Suzanne Lipinska, à fait un hâvre ouvert à la culture, sous forme associative.

Il y avait le fleuve, ma chambre s'appelait Troubadour, et au mur, il y avait ce tableau. J'ai pris cela pour de bons signes.






Quinze minutes de grimpette quotidienne jusqu'à l'ancienne  orangerie reconvertie en parquet, des musiciens fabuleux, une atmosphère bienveillante et joyeuse. 

Un danseur m'a ramenée hier soir à Paris. 

Nuit dans un hôtel de la zone portuaire.

Et, ce soir, une autre aventure commence.

Dans mon  bujo, ce mois de juin s'annonce en cyrillique. 

Si tout va bien...


jeudi 11 mai 2023

Les grands départs



Comme vous le voyez, à la fin de ce mois de mai, c'est le grand départ,
pour un stage de contredanse en Normandie, enchaîné avec un vol pour la Finlande, et un bus pour Saint-Pétersbourg.
Un mois en Russie, un voyage que je ferai seule. Mon amoureux, lui, ira marcher dans les Pyrénées, et puis nous passerons l'été ensemble.
Enfin, ça, c'est le plan.
Comme vous le savez, la vie prend parfois des détours inattendus, même s'ils sont, pour certains, prévisibles.

Dans la case du lundi 15, il faudra rajouter des funérailles.
Le père de mes fils s'est éteint au petit matin de ce jour, progressivement sédaté par les soins palliatifs.
Les garçons auront eu le temps de dire au revoir, de poser les dernières questions, de prodiguer ces paroles rassurantes qui aident nos proches à partir, soulagés et apaisés. 
Lui ne souhaitait pas s'éterniser. Il avait compris le caractère irréversible de lourdes séquelles, et surtout, souffrait affreusement du colmatage de ses poumons.
J'ai le cœur à la fois sec et ouvert. Je n'éprouve aucun chagrin pour cet homme alcoolique et violent, qui avait cependant su se calmer loin de moi et avec les années. 
Aucune rancune envers moi-même pour mon erreur, seulement une profonde empathie pour mes fils et mon petit-fils.
Je choisis de ne garder que les bonnes choses, et une forme de fierté pour la manière dont Franzouski et le Kid gèrent ensemble, en s'étant encore plus rapprochés. Ils ont su être présents, réactifs. 
Ils me posent quelques questions administratives bien sûr, psychologiques parfois, et je les aiderai autant que je pourrai, mais je les laisse faire à leur idée.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir des pensées tordues : c'est le bon moment, ça ne va pas pourrir les projets de cet été pour les uns et les autres, et tous ces trucs bizarres qui nous viennent à l'esprit.
Mais au final, je suis surtout contente qu'il ne souffre plus.
Et puis, ça fait pile un mois qu'il avait été hospitalisé en urgence.
Un rappel que la vie, c'est maintenant...

Edit du 14 mai

Photo Eric Pouyet


Le lendemain même du décès de mon mari, j'ai reçu un bien triste courriel, nous informant du décès d'un Chavans canal historique, Marc Péroneille.
Son cœur, lui qui l'avait si grand et si bon, n'a pas supporté une nouvelle attaque.
Je me suis fait l'étrange réflexion qu'il avait été sauvé de justesse en janvier d'une gravissime rupture de l'aorte, qui lui avait fait prendre conscience de la fragilité de l'existence. Et que ce sursis de quelques mois lui avait permis de mettre toute ses affaires en ordre, avant de partir définitivement.
Il laissera un grand vide à Embraud, surtout quand il faudra lancer des chansons de joie, de table et de mariniers.
Voici donc mes plans une nouvelle fois bouleversés. Funérailles demain, et nouvelles obsèques vendredi. Entre temps je me pose un peu à Limoges pour passer du temps avec mon petit-fils.
Encore une fois, jouer avec les cartes qu'on a.