lundi 23 octobre 2017

Née pour remplacer, née pour consoler

Je suis née un 23 octobre.
Le jour de l'anniversaire de ma mère.

20 ans plus tard, dans le livret de famille, j'ai découvert qu'une autre petite fille était venue au monde pile un an avant moi.
Le cou emprisonné dans le cordon, pas le temps de respirer l'air de la vie...

Le chagrin de ma mère, sa culpabilité d'avoir conçu un enfant dans le péché, son angoisse de me perdre, je les ai portés je crois toute ma vie.

Une valise un peu plus lourde que celle qu'on emmène habituellement à la maternité. Qu'il aura fallu traîner longtemps... Pas facile de se construire une sécurité de base.

À quatre ans, un petit frère est venu au monde, qui a remporté tous les suffrages, et n'a remplacé personne.
Le seul garçon de mon père, après toutes ces filles, dont celles dont on ne parlait jamais, issues d'un précédent mariage...
Quatre ans, l'année aussi où j'ai vu le loup...

Et puis 7 ans plus tard, l'accident de ma mère. Le sang, l'âge adulte, avant l'heure.
Et la remplacer elle.

Un jour je comprends combien mes choix de vie, et de partenaires sont biaisés par ces impostures. Mais trop tard, les dés sont jetés.
Pour moi les hommes tristes à consoler, les fantômes à remplacer, les ardoises à effacer.
Pour moi et avec moi.
Avec mon accord finalement.
Et encore avec lui...
C'est peut-être pas un hasard, si en voyant défiler les joyeux monstres et squelettes de la parade d'Halloween, je me suis dit qu'il était temps de laisser les costumes des autres au vestiaire.



Peut-on se réparer à deux, ensemble, côte à côte ?
Exister sans être utilisée ?
être consolée ?
C'est qu'il y a encore un chemin entre savoir et pouvoir...ne pas se remettre dans les mêmes situations malsaines ou déséquilibrées.
Rendez-vous l'an prochain !



Edit : oublié de préciser que la première photo, c'est le présent de Barbara, qui n'oublie jamais... Merci pour vos mots, vos messages, vos lettres, encore plus précieux quand on est loin !

lundi 16 octobre 2017

Festival à la douce

J'aime la douce Lafayette
la tiédeur de l'air du soir,
les rassemblements de famille sous les barnums pendant les festivals,
surtout celui-ci, le festival Acadien et Créole,
entièrement gratuit.
Par contre j'y passe moins de temps.
J'aime aussi être un peu tranquille à Pierre Part, m'occuper un peu de moi, lentement,
avant de me jeter dans une nouvelle semaine.
J'ai donc une fois de plus profité de mon vélo, de la piscine et de la danse.
Daniel, mon fidèle ami cadjin, et sa cousine étaient là vendredi soir, et je me suis une fois de plus régalé de leurs souvenirs de cuisine de grand-mère et maman...
Toutes ces friandises de Noël, les dattes rolls et les divinity fudges... et la grosse affaire que c'était pour ces dames magnifiques.
Faut voir Daniel battre les blancs pendant que le sucre est chaud...
Ou ajouter les graines de sésame au caramel de sirop de canne...


Et bien sûr on a mangé de la friture mais haut de gamme

Des brêmes aux chevrettes (des aubergines au crevettes)


Pis j'ai beaucoup, beaucoup dansé le samedi
Notamment avec Mike (un autre), le frère de Stephen, descendu de Dallas pour l'occasion...mais aussi Doug, Tom, Pree, et tout un tas d'inconnus venus de bien loin pour danser cajun.
Comme il n'y a pas de parquet, je suis rentrée avec les pieds refaits...


Demain je retourne à l'école le coeur content, mais l'après-midi seulement.
Le matin j'ai une formation de sciences, un peu vaine me concernant, mon esprit étant sur le départ et l'heure plutôt à profiter de la vie qu'à refaire tous mes cours...
Mais bon, allons voir !

mardi 10 octobre 2017

Week-end plus size #10 Un petit break, une grand respiration

C'était la première vraie coupure depuis la rentrée,
surtout que j'y avais ajouté le jeudi.
J'ai pas fait la moitié de ce que je voulais faire,
Mais j'ai profité du plus important.
Quatre jours sans voiture, à sillonner la ville à vélo.


Piscine en plein air et méditation quotidiennes, un peu de danse,
une sortie un peu irréelle, à cheval sous la pleine lune, avec l'homme des bois,
toujours aussi blaireau, mais quand même excellent guide dans la campagne louisiannaise.



Et une longue randonnée en pirogue, imprévue, à son initiative...
Départ dans les empreintes d'alligator,




Deux heures quarante à l'aller,
pagayage contre un courant déroutant,
crapahutage dans la boue,
jusqu'aux genoux, 
portage de la pirogue au barrage, 
limbo sous les troncs qui entravent l'eau...


Je sais bien pourquoi il veut qu'on reste amis...
c'est pas tous ces dates dont il voudrait profiter ,
qui seraient capables d'en faire autant sans vouloir me vanter...
Et pour quelqu'un qui aime bien soi-disant être tout seul,
well, heureusement que j'étais là ce week-end...

Arrivés au restau (pieds nus, il avait perdu mes chaussures au barrage)...il a même esayé d'emballer devant moi.
Il se présente, dit qu'il est musicien, lui propose de venir l'écouter la prochaine fois...
Elle bien propre sur elle.
Lui vieux, hirsute et qui ressemble à rien.
Le rateau...
Huhu... la grande classe comme dirait une de mes copines.
J'ai bien ri en tout cas.
Surtout que ça m'a pas fait de peine.
J'étais assez détendue du string.

Au retour, 2 heures seulement,
dans le sens du courant, obstacles connus et anticipés,
j'en ai profité pour vider les deux ou trois vilaines choses qui restaient dans mon sac,
sans m'appesantir sur ses dénis et incohérences qui ne me concernent plus.
Ce matin, je me suis souvenue que tout ce chagrin, il ne date pas du mois dernier,
et que j'avais bien essayé d'y mettre un terme.
Alors oui, c'est moins déconcertant de se dire qu'il a fallu un peu plus que quelques semaines pour me défaire d'un mirage largement initié par la vie farouche.
Que j'ai bien fait d'affronter la situation, et de le revoir, plutôt que d'appréhender de le croiser au coin d'un bal avec une autre main dans la sienne.

Et puis jeudi soir, j'ai répété avec un groupe qui veut travailler sur mes chansons.
Jimmy m'avait dit : "C'est pas normal que t'aies jamais chanté ici."
Mais si ça l'est : c'est le prix à payer quand tu dois rester dans l'ombre d'un ego qui ne s'intéresse pas vraiment à qui tu es, mais te tendra le ti'fer pour que tu restes derrière lui.
Les arrangements étaient juste géniaux, la violoniste et le batteur excellents.
J'étais vraiment émue.
Le lendemain, je suis allée écouter ses arrangements à lui, sur ce projet qui traîne sans avancer depuis un an et demi.
Pas mal.
Mais il y a du boulot.
Beaucoup.
La vérité c'est qu'il est un grand chanteur, mais pas un violoniste exceptionnel.
S'il se donne de la peine, ce sera chouette.
Sinon, bah il pourra continuer à cultiver l'amertume de ne pas avoir la place qu'il estime mériter...

Et moi, si je résume, je me suis surtout pardonnée d'avoir confondu l'attirance avec l'amour, le vrai.

À part ça, et un ciel faussement menaçant


on n'a pas eu d'ouragan...



Depuis Katrina les médias exagèrent beaucoup les risques,
sachant que quand même, de temps en temps, ils sont réels..

Et enfin, une soirée magique et féérique, hors du temps,
avec le cirque du soleil...
Une première pour moi, et j'ai vraiment aimé.
Ça vaut le déplacement.






mardi 3 octobre 2017

Crazy socks

Petite semaine de 4 jours  (3 pour moi, j'ai pris mon jeudi...)
et célébration du club 4-H.
Aujourd'hui, journée chaussettes folles.
J'aime bien...



Embellie

Un mois après les ouragans, et quelques coups de pagaie plus tard, je crois être parvenue, en tirant des bords pour naviguer au près des vents contraires, à braver les courants d'émotions qui agitaient cette forte mer de chagrin.
Plutôt que d'abattre, j'ai choisi de louvoyer de tribord en babord.
Il faut prendre le temps comme il vient.
J'essuie encore quelques grains, mais je vois la Terre et elle est belle.
Ça tangue oui parfois, mais j'ai pas cabané finalement.



Le gros temps est derrière moi. Le vent adonne de nouveau, je navigue parfois de conserve aux hasards des rencontres de  mer.

 Par exemple au Fall festival de Tremé,
derrière la plus ancienne église catholique de la Nouvelle Orléans.



Dans mon sillage, quelques souvenirs à la traîne, sur lesquels j'ai mis des mots.
Et je connais désormais ce qui me manque vraiment.
C'est le coeur battant de la vie farouche, un regard différent sur ce pays, qui me restera toujours,
et que je parcourerai certainement encore avec lui.







Sous la prochaine lune pleine, monter Ginger, sentir l'odeur des sous-bois dans la nuit.
Et n'avoir envie ni de ses mains privées de jardin, ni de son pas solitaire, ni de sa peau sans frisson, ni du désir sans tendresse.
Ce maigre butin des amours naufragées, qui roulent entre faux-semblants et coups d'éclats,
a basculé par-dessus le bastingage.
À la troisième plonge, le galant s'est noyé...