vendredi 21 février 2020

Caminho portugues # 0 : la coquillette s'envole

C'est pas grand chose.
Une émotion que je n'avais pas ressenti depuis très longtemps.
Entre l'appréhension et l'euphorie.
Le sac.

La route.
Le parking.
Le bus.
Au calme à l'aéroport.
Avec une petite voix intérieure qui me souffle étrangement combien ce départ va compter.
La coquillette embarque sans se retourner.

dimanche 16 février 2020

Madame Nicole a un plan





Un plan très simple.

Plus de plan.

Quelques projets pour m'ancrer, me faire plaisir.

Et puis c'est tout.



Madame Nicole fait de son mieux pour ouvrir son premier chakra.

Celui qui se trouve à la base de la colonne vertébrale.

Le chakra de la survie et de la peur.

De quoi ai-je le plus peur ?

Je sais pas trop.

D'un tas d'affaires...

Mais quand même, la peur de manquer de ressources et de retrouver la pauvreté est très présente.

Or, depuis que j'ai compris que ça allait probablement se faire cette rupture conventionnelle,

je me sens basculer doucement,

comme ces magiciens des films d'Hayao Miyazaki, qui marchent dans l'air.



Pas besoin de monter une autoentreprise.

Pas besoin de me reconvertir professionnellement.

Pas besoin de me tracasser dirait Padna...

Juste vivre.



Tous les murs s'écroulent, la Terre est vierge.

Il me reste à l'explorer.

Donc là, vendredi, je vais marcher.
Et ça me semble que j'aurai pas à me tracasser pour la pluie.




Puis les prochaines vacances je retrouverai ma chère Louisiane

et son insouciance, qui sont une leçon de vie.

Et en septembre-octobre, réaliser mon rêve de non rentrée scolaire :

aller voir l'été indien au Québec.



Ok, ça fait déjà trois plans...

mais vous voyez l'idée non ?

Il me reste six chakras à ouvrir, ce n'est pas rien...






mercredi 12 février 2020

Une coquille pour la coquillette....

Impossible de remettre la main sur la coquille de mon premier pèlerinage.
Perdue dans un carton jeté ?
Impossible de remettre la main sur mes souvenirs.
Perdus dans la dissociation traumatique ?
C'est comme si des pans entiers de ma mémoire s'étaient effondrés.
Je suis terrifiée.

Heureusement il y a des points d'ancrage...
Regarde donc ça !



Une carte de vœux de Barbara...
On peut dire une carte prémonitoire.
Le 28 juillet 2015, j'atterrissais en Louisiane.

Un petit trou là-dedans et hop ! La meilleure des coquilles pour accompagner la coquillette...

mercredi 5 février 2020

La grossitude ça n'existe pas #18 L'obésité : quand le corps crie justice


Un de mes petits cousins vient de subir une sleeve. Un contournement de l'estomac pour que la nourriture passe directement dans son intestin. Il sera comptabilisé dans les 68 000 interventions annuelles de chirurgie bariatriques. 70% de taux d'échec à 5 ans... Une violence faite au corps, pour qu'il redevienne "normal". dans un monde où l'obésité est considérée avant tout comme la résultante d'un manque de volonté. Dans un monde où, 30% des gros ont été victimes de violence sexuelles ou physiques. Dans un monde où la dénonciation d'abus sexuels est encore trop souvent perçue de prime abord, comme une affabulation.
Je sais que c'est ce qui m'attend.
La fameuse "famille", celle des cousinades et des grands discours,
dira que je suis folle, que j'invente.
Elle protégera l'agresseur, qui croyait lui-même qu'une enfant de cinq ans ne se souviendrait pas.

Pourtant je ne veux pas que l'un de nous meure avant que justice ne soit faite.
Sous quelle forme, je ne sais pas.
Je croyais avoir pardonné, et que ce pardon me sauverait.
Mais c'est devenu comme une urgence vitale pour moi.

Depuis que le destin a mis sur ma route un enfant à la mémoire dissociée,
qui m'a renvoyée à ma propre amnésie traumatique.

Lorsque l'on subit un grave traumatisme, sous l'effet de la terreur et du stress, la production d'adrénaline et de cortisol est si forte qu'elle pourrait provoquer un arrêt cardiaque.
Alors le cerveau se met en mode survie : il protège en priorité lui-même et le cœur et fait disjoncter les circuits. C'est une véritable anesthésie émotionnelle, qui s'opère par production de morphine et de kétamine-like.
C'est ce qu'on appelle la dissociation : le corps est présent, l'esprit détaché.
L'amygdale va stocker, comme dans une boîte noire, tous les faits tels qu'ils se déroulent. Court-circuité, l'hippocampe ne pourra pas les engrammer dans la mémoire autobiographique.
C'est le trou noir salvateur. Mais ils sont encore là...
Et quand ils resurgissent, intacts, bien moins déformés qu'un souvenir conscient narratif, dix, vingt, trente ou quarante années plus tard, ils sont généralement prescrits, il n'y aura pas d'action judiciaire. Ou alors à grand peine...
Tandis que le traumatisme occulté a fait son oeuvre : de sérieux dégâts sur la santé.
De la victime bien sûr.
Et la conduit parfois à se remettre dans des situations de danger, puisque son esprit reste ailleurs...

Plus cette victime est jeune, plus l'agresseur est un proche, plus l'agression est répétée, et plus la dissociation et les troubles associés sont sévères.
Curieusement, l'amnésie est plus souvent partielle dans les cas graves.

Faut-il remuer le passé ?
Vaut-il mieux laisser retomber la boue et nager dans les eaux claires de surface, ou nettoyer à grand peine cette vase qui trouble la fontaine ?

De la peine, j'en ai beaucoup.
Pourquoi avoir survécu si c'est pour vivre une existence empoisonnée ?


lundi 3 février 2020

Madame Nicole reprend une vie

Je dirais que tout va bien.
J'ai mal oui, mais seulement à la hanche droite.
Genoux et chevilles opérationnels.
Bonne densité osseuse, articulation en bon état.
Arthroses cervicale et dorsale qui me laissent libre de faire ce que je veux.
Bascule du bassin sévère, que je connaissais déjà.
Action réaction : je vais retourner voir mon ancien podologue, qui est loin certes.
Mais qui avait néanmoins raison de remonter mon bassin d'un côté, plutôt que de compenser la longueur de la jambe de l'autre.
Avec ses semelles, je n'avais pas mal...

Bon ça c'est le bulletin santé.

Et une question que je me pose chaque jour : qu'as-tu fait de bon pour toi aujourd'hui ?
Ces derniers temps franchement, pas grand'chose : j'ai survécu...
Et je me suis couchée tous les jours trop tard, rarement pour la bonne cause.
Faut que ça change.

Sauf que le soir, c'est dur.
Dans mon âme, c'est comme si on avait remué de la boue,
qui remonte et m'étouffe.
Une vieille chose du passé.
Je sais bien que le passé doit rester à sa place,
qu'il faut faire avec et c'est tout.
Mais il y a des pages qu'il faut finir d'écrire pour pouvoir les tourner.
Des pages, j'en ai tournées un tas.
Mais pas la plus douloureuse.
Marcher me permettra de prendre une décision.
Et ça ira.

Je repense souvent à une remarque que m'a incidemment fait une ostéopathe :
ceux qui nous prennent notre énergie inutilement, il faut les sortir de notre vie.
"Si quand vous vous appuyez sur quelqu'un, il s'enfonce, franchement, ça ne vaut pas la peine de s'embêter avec...".
Il  y a au moins une personne qui ne s'enfonce pas : c'est Franzouski.
Il est venu passer un week-end avec moi récemment, et ça a bien remis le facteur sur le vélo...
Mon ex-mari aussi, étonnamment.
Et quelques amis.
Pour le reste, j'entre en période de test on peut dire.

Je veux finir ce bulletin par une note très joyeuse.



En allant danser samedi soir,
j'ai été chopée à l'entrée par Jean-François,
"Tu veux chanter ?".
Oui, évidemment.
Un petit intermède inattendu et très interactif.
Madame Nicole a le cœur content pour démarrer la semaine !