vendredi 31 juillet 2009

Send me an angel

Bon, trêve de plaisanterie, je ne vais pas rester fâchée avec le groupe de mes amours d'adolescente.
Je vous le mets en vrai.
Mais j'ai bien peur que désormais ce ne soit plus jamais pareil.

Bird singing still loving you - Animation Flash

Bird singing still loving you - Animation Flash

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Sun&flowers in my school


Trop cool.
Repasser à l'école,
en profiter pour faire mon marché.
Et du coup, zapper les mauvaises ondes,
que le PC est en panne
et qu'il ne sera sûrement pas réparé pour la rentrée.

Hallucinations auditives

Quand je pense que j'adorais cette chanson.
Si c'est pas malheureux.
Mais bon franchement, MDR, je n'ai pas pu résister.
Cela étant, je vous préviens quand même, c'est du lourd, et même super lourd.
Ni fin, ni élégant.
Donc, oreilles délicates et sensibles passez votre chemin,
ce post n'est pas pour vous.
Pour les autres grosse marade garantie.



Merci à Cécile pour l'envoi.
Je vois que la maternité ne t'a pas rendue sourde.
C'est encourageant.

jeudi 30 juillet 2009

Mazurka pour toi

Ma toute première mazurka.
Composée pour l'audition de l'école de musique, il y a deux ans déjà.
Et retrouvée au fond d'un fichier.
La partie au tralala à la fin n'est pas de moi, c'est un extrait de "Mazurka évidemment" de Philippe Prieur.
Décidément
j'aime le trois temps.




La photo vient de là :
http://www.flickr.com/photos/16744191@N02/2104780375/

mercredi 29 juillet 2009

Un été de débauche (4) En passant par Embraud

J'ai quitté Rodez, hélas, avant la fin de l'estivada, mais c'était pour la bonne cause.
C'était pour, après avoir filé droit sur Clermont, arriver samedi, en fin d'après-midi, à la ferme d'Embraud, mon oxygène, ma réserve de choses jolies, ma banque à chanter et à danser, ma galerie de visages amis.
J'ai retrouvé avec plaisir le son et le répertoire de la nouvelle formation "Vent de Galarne", avec cette esthétique si particulière à toutes les productions de Frédéric Paris.
Et puis, décidément poursuivie par les italiens sur mon chemin de trad. estival, je suis tombée comme il se doit, en amour du duo Valla-Scurati, et tout particulièrement du piffero de Stefano Valla.
Si vous y voyez une allusion quelconque, dites-vous bien que vous avez raison : le piffero est un instrument éminemment phallique, oh combien, qui convient particulièrement au personnage qui lui fait jouer ce qu'il veut, au-delà des capacités primitives de l'instrument.
Harmonie hyper sensuelle de ce hautbois de l'Apennin avec l'accordéon de Daniele Scurati.
Bref, que du plaisir.



PS1. Le son est médiocre, c'est exprès, puisqu'il est interdit de le réutiliser ailleurs ...
PS2. Les photos ont été réalisées avec la complicité de David Portet et Daniel Delacoult.

Un été de débauche (3) Estivada de Rodès

Quatre jours de festival dédié à la culture occitane, entièrement gratuit.
Ambiance méga cool, festive, souriante.
Pas de marchands du temple.
Pas le moment non plus d'entamer un régime hypocalorique, ou pire, sec.
(On notera que le foie gras est beaucoup moins cher que la salade.)
La programmation était très axée sur le Maghreb, avec des réussites très chouettes comme Mosaïca ou la Compagnie Rassegna.
Des groupes que vous retrouverez dans l'heure du trad , là :
http://radiopaysdegueret.fr/category/emissions/lheure-du-trad/
à la rentrée, parce que j'ai adoré.
J'ai moins aimé Natacha Atlas, parce que je ne comprends pas l'arabe du tout ...
Et comme dans tous les festivals de cet été, les italiens tirent leur épingle du jeu, comme ceux de Trigomigo, ou Nadine Rossello.
Mention spéciale aux Aveyronnais, qui donnent envie de revenir pour de longues vacances.
Mention particulièrement et spécialement appuyée pour tous les bénévoles qui font tourner la baraque, rangent, nettoient, etc.
Et encore ++++ à Florent, qui tient tout seul le cabaret scène ouverte après les spectacles, ce qui n'est pas toujours évident.

Bien évidemment, comme l'Estivada est une belle réussite, elle est menacée l'an prochain :-(
Parce qu'un musée doit être construit dans le foirail où elle se tient, en plein centre ville ; ça OK, on comprend, ça se gère.
La preuve avec le déménagement de St Chartier.
Mais aussi parce que la commune -de gauche, j'en tombe à la renverse- s'y est toujours opposée quand elle était dans l'autre camp municipal.
Bref si on veut garder l'Estivada (et le camping municipal de Layoule tant qu'on y est) va falloir le dire, et même le crier.
TRÈS FORT ! ...




PS: La belle brune en pantacourt et cotillon blanc, qui s'envole pendant les sauts béarnais, c'est Cati Rambaud ; ça donne envie d'apprendre les danses du Sud-Ouest avec elle non ?
Ben ça tombe bien, elle assure des ateliers, peut animer un stage, et même du bal gascon à la voix avec son complice Bastien Miquèu.
Et en plus ils sont très sympa ...
Le contact c'est là : cantasegausas@gmail.com

mardi 28 juillet 2009

Un été de débauche (2) Château d'Ars, château d'art

Le dernier volet des photos de St Chartier, avec la complicité, pour une partie des photos, de Nicole et Jean-Marie Dechezleprêtre.


La scottish du jour

C'est celle-ci, "l'amour de tous les jours" mélodie sur le texte déjà publié, le 21 mai dernier, là :

http://agnelous.blogspot.com/2009/05/lamour-de-tous-les-jours.html


La photo c'est le Tajmahal.

Les hommes de Louise



Les hommes de Lou
penchés sur son berceau
qui sourient à la vie
de ce souffle nouveau.



Je sens que ça va me faire une chanson ça.



ça y est, la voilà :





Les hommes de Lou
penchés sur son berceau
qui sourient à la vie
de ce souffle nouveau
Les hommes de Lou
marchent au son des musettes
redessinent le temps
des bergères sur l'herbette

Lou, Louise, Louison
dans ton château comme il fait bon
Et dans tes yeux on voit le monde
à la lisière de la maison

La mère de Lou
a le sourire heureux
de celles qui aiment
pour qui le ciel est bleu
La mère de Lou
a la peau satinée
d'un pays de soleil
devenu étranger

Lou, Louise, Louison
Viens te cacher dans son giron
Nichée dans l'odeur de son cou
Laisse-toi couvrir de baisers doux

Le père de Lou
est encore un enfant
étonné de se voir
devenu aussi grand
Le père de Lou
sait bâtir des maisons
ses mains de charpentier
la protègent des vents

Lou, Louise, Louison
Abrite-toi sous cet auvent
Dans l'ombre de sa cocherelle
Tu pourras déployer tes ailes

mercredi 22 juillet 2009

mardi 21 juillet 2009

No water please

Une fanfare de scène, qui se nourrit de rock, salsa, funk et + si affinités.
Vus, écoutés, entendus et appréciés au festival Lézard vert de Fursac (23), samedi dernier.
ça groove, ça swingue et ça envoie, y a qu'à se laisser aller.



Pour leurs dates de concert, c'est là :

http://www.myspace.com/nowaterplease

lundi 20 juillet 2009

Un été de débauche (2) Au pays des luthiers ...

... les maîtres-sonneurs sont rois !
Ballade en lutherie :

Love me two times


Elle l'a lu ici.
Elle l'a aimé.
Cédille s'est offert l'album en vrai.
Elle a bien fait.

Princesses mère et fille


Elle sont pas belles ces deux là ?
Jéjé, franchement, t'as de la chance ...

dimanche 19 juillet 2009

Café philo

Non, décidément, non ce n'est pas la peine de tout se dire.
Entre ce que l'on sait, ce que l'on devine, ce que l'on sent et ce qui est trop difficile à exprimer, il y a déjà beaucoup à lire.
Et ça occupe bien l'esprit.
Pas la peine non, de se croire obligé d'en rajouter.
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Je parle (beaucoup) (trop).
Je le sais.
Trop vite souvent.
Pourtant, il y a des paroles que je n'aime ni entendre, ni prononcer.
des paroles à éviter.
Celle qui gâcheraient un chouette moment de silence, plein de sens.
Celles qu'on peut éviter juste en se regardant.
En se touchant.
Celles qui blessent inutilement, qui font mal.
Les bons mots jetés en pâture par ceux qui confondent franchise et méchanceté, humour et moquerie. C'est très à la mode ça, de faire honte à quelqu'un devant tout le monde.
------------------
Et puis il y a les paroles indispensables, celles qui nous font avancer.
Le baume de notre cœur.
Les encouragements, les mots de confiance et de soutien, d'estime et de compassion.
Les paroles qui réparent, qui mettent des mots sur les maux, qui conjurent la douleur, la solitude et la peur.
Les mots doux, qui caressent et rassurent. Les mots légers de l'enfance, qui s'envolent comme des plumes au vent et retombent en confettis colorés, pour faire rire et chanter.
Des mots cerfs-volant qui font planer.
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Je trouve qu'il y a des mots très difficiles à prononcer, mais qu'on ne peut pas éviter.
Enfin, qu'on ne devrait pas.
Non, pas les mots d'amour, pas ceux-là, non.
Ceux là, quand ils ne viennent pas, c'est que ce n'est pas leur heure. Pas la peine de les bousculer.
Mais les mots de souffrance, de colère, de reproche et d'incompréhension, il faudrait pouvoir les crier librement, ou les murmurer à l'oreille.
En les choisissant très soigneusement.
Et qu'ils soient écoutés.
Et qu'ils soient entendus.
Et qu'ils soient acceptés.
Et qu'ils soient répondus.
Oui.
Parce que chacun de ces mots là, quand il n'est pas dit, vient fortifier chaque jour l'épaisse muraille qui nous prive d'abord de la lumière de l'autre, puis nous étouffe jusqu'à nous emmurer vivants.
A ce mur là, on ne peut ni s'adosser sans y être englouti, ni s'abriter sans y être meurtri. Et le flot de non-dit qu'il contient à grand peine vient saper les profondeurs de notre âme comme une sombre et tumultueuse rivière souterraine.
Heureusement, si haut et si dense soit le mur fortifié de nos incompréhensions mutuelles, il présente toujours sur le flanc gauche, tout près du cœur, une légère fissure, celle qu'il suffit d'élargir pour se libérer.
C'est la petite fêlure du mot secret.
Un mot rond, doux et poli comme un galet.
Celui du pardon.
Aux autres.
A soi.

vendredi 17 juillet 2009

Hold on


Ben oui quoi
y a pas que le trad ...

jeudi 16 juillet 2009

Un été de débauche (2) Esprit de St Chartier es-tu là ?

Premières images
premières impressions
sur le "grand dérangement" comme disent les Québécois
qui a conduit les rencontres de St Chartier
à déménager au Château d'Ars, 8 km plus loin.
Oui l'esprit était là,
pas le vendredi soir
un peu sur son quant à soi
mais(re)construit, petit à petit
au fil des quatre jours suivants
de scènes en parquets
Un salon de lutherie exceptionnel,
des petits groupes aux détours des allées, autour des tables ...
Du son, des sourires, de l'émotion, beaucoup d'émotion
une programmation jeune, créative,
des rencontres d'un jour ...
Vous ferez bien comme vous voulez,
mais moi j'y retourne l'an prochain ...


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D'autres montages à venir...
vous pouvez m'envoyer des photos si vous voulez ...

mercredi 15 juillet 2009

dimanche 12 juillet 2009

Un quart d'heure avant le désastre

Un été de débauche (1)

Première étape, l'Auvergne, St Bonnet près Riom, le Gamounet.
Que dire ?
Juste : bourrée trois temps de haute volée et quelques photos qui valent mieux qu'un long discours !
Accueil et disponibilité impeccables, animateurs excellents, ambiance jeune et souriante,programmation high quality, bals jusqu'à point d'heure...
Tout ça grâce à une équipe de bénévoles aussi cools qu'efficaces.
Bravo les Brayauds !




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@Laurent
si tu passes par là
voici les vraies paroles
:-)

LA TRILHA
(Rondeau en chaîne)
Sus la nostra trilha
I a nòu* ausels que criden

Tot los nòu que criden mai
Lo pic e lo tord e lo trid e lo merle
Tot los nòu que criden mai
Lo pic e lo tord e lo trid e lo gal


*uèit, sèt, seis, cinq, tres, dus, un**

** tot solet que cride mai

et la traduction :

"Sur notre treille il y a neuf oiseaux qui sifflent
Tous les neufs y sifflent encore
Le pivert, la grive, la drenne et le merle
Tous les neuf y sifflent encore
le pivert, la grive, la drenne et le coq"

Drenne, ou draine : grosse grive du gui ou jocasse.

Tout ça pris sur le site des filles de Tralala Bal à la voix, là :
http://www.tralala-balalavoix.net/php/index.php
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Bientôt, le deuxième volet de notre grand feuilleton de l'été :
St Chartier se transporte au château d'Ars
et franchement
ça le fait !

vendredi 10 juillet 2009

Lo mal maridat

« Écoutez tous petits et grands
l'histoire du mal marié
qui a rêvé d'amour longtemps
sans pouvoir y toucher
 »

L' histoire de la mal mariée, tous vous la connaissez. Lo davantal pissou, lo cotilhon merdou, prisonnière de sa belle mère et battue par son homme, on vous l'a maintes fois chantée.
Mais pitié prenez de celui qui aimait, et qui jamais ne recevait, ni caresse, ni amitié.

Aqui l'historia de Gustau que amolherada femna de fusta.
C'est l'histoire de Gustau, qui avait pris femme de bois.
Oui, oui, une femme de bois, rencontrée dans son plus jeune âge.

« Tendez l'oreille petits et grands
le sort en est jeté
sur celui qui pour femme prend
une jolie poupée
 »

Elle était la fille unique et chérie d'un châtelain que la vie avait privé trop tôt de sa jeune épouse. Déchiré de chagrin, il lui avait semblé qu'aucune princesse, aucune reine, jamais, ne pourrait remplacer la sienne. Et comme elle était morte avant ses premières couches, et qu'il se sentait seul, il se fit faire un enfant de bois. Une petite fille, sculptée, à l'image de sa mère, dans un cep de vigne, par un maître ébéniste des environs dont on disait qu'il était issu d'une lignée de fées.
Et il devait y avoir un peu de vrai dans cette légende, parce que les années passaient, et que la poupée grandissait, prenant peu à peu tournure de demoiselle, puis de dame.
Et donc Gustau avait pris cette femme, qui trois enfants lui donna, qui n'étaient pas enfants de bois.

« Soyez patients, petits et grands
et apprenez comment
Gustau bientôt fut en tourment
d'une femme sans émotion
 »

Ce que Gustau ignorait, c'est que sa femme avait un secret, qu'elle n'avait jamais partagé avec lui, parce qu'avec son cœur de bois, elle l'aimait malgré tout.
Un cœur de bois, ce n'est pas un cœur de pierre.
Et lui, il ne savait pas que la vie, les couleurs et le semblant de chaleur de sa femme de bois lui venaient de sa sève fée. Et que chaque vie de chair qu'elle donnait, ça lui prenait un peu de ce sang magique et précieux.
Et des fois Gustau, quand il prenait la main de sa femme, il la sentait glisser et s'échapper.
Comme ça, pffff !
Et aussi, quand il voulait lui parler ou l'embrasser, elle tournait la tête.
Comme ça, pfff !

Et plus le bois séchait, et plus le cœur de Gustau se serrait.
Le sommeil de l'amour empêché n'est pas un refuge pour ceux qui ont besoin de chaleur dans leurs bras. Après de longues nuits de larmes silencieuses, il s'en fut dormir dans la grange, dans l'odeur chaude des bêtes et de la paille, qui lui rappelaient, il ne savait pas pourquoi, quand il était petit.
Et c'est une des ces nuits pendant laquelle il s'endormit sur son chagrin, qu'il la vit pour la première fois.
« Elle avait les yeux couleurs d'ambre
Et le ciel coulait de ses membres*
un manteau de nuit étoilée
qu'il faisait bon s'y enrouler
et quand elle ouvrit grand ses bras
lui il n'eut qu'à s'y réfugier
à s'y laisser envelopper
à voguer sur sa voie lactée
 ».

Et chaque jour, Gustau attendait la nuit, pour retrouver ce rêve de chaleur et de bienveillance.
C'est drôle pourtant, parce que, cette femme de rêve de nuit , il ne pouvait pas plus l'atteindre que sa femme de bois de jour …

« Tu voles aussi haut qu'une hirondelle
et mon cœur ne peut s'approcher d'elle.
Tu voles aussi haut qu'une hirondelle,
je voudrais qu'à mon cœur il pousse des ailes.**
 »

« Prenez pitié petits et grands
c'est une âme qui s'éteint
et dont le souffle dans le vent
dit la vie qui revient
 ».

Chaque nuit, dans la grange, il lui parlait à cette image aux yeux d'ambre qui lui semblait chaque fois plus réelle.
Et même, elle chantait maintenant.
« Tu chantes comme chantent les enfants,
et mon cœur en ferait bien autant.
Tu chantes comme chantent les enfants,
je voudrais la clef pour remonter le temps.**
 »

Elle chantait, elle chantait tant et si bien qu'une nuit, ce chant pur et clair réveilla la femme de bois, qui descendit l'escalier, sortit pieds nus dans l'herbe mouillée pour aller jusqu'à la grange.
Elle sentit, et c'était la première fois, l'odeur de l'herbe, du foin et elle leva même les yeux au ciel pour regarder les étoiles scintiller.
Elle ouvrit la porte, se faufila et trouva Gustau, son Gustau, les bras serrés sur son rêve de femme.
Il pleurait.
Oui il pleurait, comme peuvent pleurent les hommes.
Et ça lui fit mal à la femme de bois de voir son Gustau pleurer, en serrant l'image d'une autre.
C'était aussi la première fois qu'elle avait mal.
Enfin, c'est-à-dire qu'elle avait le vague souvenir d'avoir déjà eu mal longtemps auparavant, mais elle n'arrivait pas à se remémorer pourquoi.
« Tu voles aussi haut qu'une hirondelle,
et mon cœur ne peut s'approcher d'elle.
Tu chantes comme chantent les enfants,
et mon cœur en ferait bien autant. **
»

Elle s'approcha.
Elle leva sa main de bois, jusqu'à la main de ciel.
Et elles furent touchées.
Et comme elles furent touchées, elles basculèrent de l'autre côté.

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PS. * et ** parties écrites par André Ricros, à partir desquelles consigne était donnée de construire une histoire (atelier chant et conte) en les mettant en musique.
Les parties entre guillemets sont chantées.
Si j'ai le temps j'enregistrerais le tout une autre fois.

jeudi 9 juillet 2009

Cric-crac lo conte es commença

« Écoutez tous petits et grands
c'est une histoire d'un autre temps,
celle d'une fille dont les dentelles
furent souillées d'être trop belles
 »

Or donc, il y eut une fois un roi et une reine, dont la succession était déjà assurée, puisqu'ils avaient un fils.
Mais, leur bonheur n'était pas complet. Il leur manquait une petite fille, une jolie petite fille blanche et douce comme un lys.
Un jour qu'elle se languissait au bord d'une fontaine, parce qu'elle se savait proche de voir tarir sa source, la reine vit apparaître l'esprit de l'eau, qui avait pris la forme d'une écrevisse.

« Là-bas, là-bas dans le vallon
la blanche reine soupire
Elle raconte à l'eau s'écoulant,
celle que son cœur désire
 »

« Qui a salé l'eau de ma fontaine ? » grommelle l'écrevisse.
Et, elle voit que ce sont les larmes de la reine.

« Qu'as-tu, qu'as-tu à regretter
qui trouble mon eau vive ?
Aurais-tu donc le cœur blessé,
que t'empêche de vivre ?
 »

Touchée par le désespoir de la femme, elle la conduisit jusqu'à ses sœurs en leur château. Et comme elles étaient bonnes fées et que la reine vivait son automne au début de leur printemps, elles lui firent promesse et de l'enfant désiré et de leur présence bienfaitrice au baptême.
Et c'est donc baptisée du doux nom de Marguerite que la petite fille se vit douée de la beauté blanche et du cœur doré de de ces fleurs des prés.
C'est ce moment que – coup de théâtre !– l'écrevisse choisit pour faire son entrée, à reculons comme il se doit, en fouettant l'air de ses pinces.

C'est qu'il n'était pas content l'esprit de l'eau, ça non, de n'avoir pas été convié aux festivités. Et il le fit clairement savoir :
Bien négligents tous vous avez été
vous surtout mes sœurs !
Trop belle elle est,
beaucoup trop belle.
Pour qu'elle vive, si vous le voulez
des hommes il faudra la cacher
jusqu'en sa seizième année !

Et c'est le cœur bien marri que le roi et la reine firent édifier une tour close, sans ouverture aucune, pour y enfermer Marguerite, dont les cheveux d'or ne connurent désormais que la lueur des flambeaux pour les faire miroiter.
Mais,
il était un homme qui avait été oublié.
Un enfant d'abord oui, mais qui devenait un homme au fil des ans.
C'était son frère.
Son frère Renaud qui seul, avait le droit de venir la distraire.
Et pour la distraire, il lui parlait de la lumière du jour, de la lueur de la lune, de tous les attraits de ce monde totalement inconnu pour elle.
C'est ainsi qu'il lui appris les délices brûlants et les violents tourments du désir, alors qu'elle délaissait peu à peu les dentelles de l'enfance pour devenir femme sous les brocards.
----------------------
Ce désir de soleil et de vent, Marguerite, elle le plaçait tout entier dans un petit portrait qu'elle regardait chaque jour, et sur lequel elle promenait ses doigts fins pour s'apaiser.
Car Marguerite, si elle connaissait le désir, connaissait aussi l'amour depuis que le prince du portrait lui avait donné son cœur, lui qui ne l'avait encore jamais vue qu'en miniature peinte de couleurs fines.
Seule l'image du jeune homme parvenait à chasser la terreur des cauchemars de Marguerite.

« Ma mère j'ai grand peine en moi
d'un rêve qui me déchire,
car j'y suis fille chaque nuit
mais au jour blanche biche .

Les chiens de vos grands veneurs
sont toujours à ma suite,
mais celui de Renaud mon frère
sanglante est sa poursuite.
 »

Et de voir sa fille si triste, tant en peine, le roi et la reine acceptent, à trois jours seulement de ses quinze ans, qu'elle rejoigne son prince dans une litière entièrement fermée.
Personne, non personne, hormis l'inconscient de Marguerite, ne soupçonne à quel point les affres de la jalousie ont corrompu l'âme de Renaud.
Car jusqu'alors, sa sœur n'était qu'à lui. Et l'idée qu'elle puisse appartenir à un autre, ça le rend fou. Non, vraiment, s'il ne peut la garder pour lui seul, elle ne sera à personne.
De la pointe de son couteau, il découd le dessus de la litière. A la première branche basse, c'est le drame, le dessus s'arrache d'un coup. Dans un éclair gracieux de blancheur, l'image de Marguerite disparaît sous les frondaisons, dans les lambeaux de la brume d'automne.
Aucun cri, aucun pleur, aucune battue ne la ramène.
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L'hiver passe, puis de nouveau le printemps et avec ce printemps qui revient, dans le sous bois, Renaud, dont l'âme noire s'était éteinte avec la disparition de sa sœur, Renaud donc retrouve la fièvre du désir en apercevant une biche fuyant, une biche aussi blanche que neige.
Nuit et jour, oublieux même du sommeil, il s'acharne à la chasse. Et la reine, déjà très éprouvée par la perte de Marguerite, se souvient du rêve.
---------------------------
« Où sont tes chiens Renaud mon fils
tes chiens ta chasserie ?
Mes chiens sont seuls dedans les bois,
chassant la blanche biche.

Rappelle-les, Renaud mon fils
rappelle-les bien vite,
la biche que tu poursuis
c'est ta sœur Marguerite.


Il prend d'abord son cornet d'or
sa trompette jolie
mais le sang lui bat bien trop fort
il sonne l'hallali

Elle a les cheveux blonds et peignés
et les seins d'une fille
Renaud prend son couteau d'argent
en quartiers il l'a mise


Il s'en va dire au cuisinier
ce soir qu'elle soit cuite
car j'invite pour mon souper
le roi, sa compagnie

Ne furent pas au milieu du repas
comme manque Marguerite !
Soupez messieurs, soupez donc là
je suis la première assise


Ma jolie tête est dans le plat
et mon cœur en cheville
et mon sang partout répandu
dans toute la cuisine

Entre ces deux plateaux d'or
mes poitrines sanguines
à ces jolis crochets d'argent
mon joli corps pendille. 
»

Fini le repas, oubliée la curée sur la biche dépecée.
En cette nuit noire privée d'étoiles, une forme de fille s'échappe par le fenestron, dans une nuée blanche et dorée.
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Comment souhaitez-vous que cette histoire se termine ?
Bien ?
Mal ?
Ah, le bien et le mal ! On pourrait en dire des choses là-dessus, hein ?
Cric, crac, mon conte es acaba
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PS. Conte réécrit d'après la chanson "la blanche biche", qu'on peut trouver sur le CD Jardin des mystères, là :
http://ulysse.ange.free.fr/JardinMysteres_accueil.html
et un conte d'Henri Pourrat...
tout ça pendant le stage conte/chant animé par André Ricros du 3 au 8 juillet 2009 dans le cadre du festival les volcaniques, organisé par les Brayauds.
Là :
http://brayauds.free.fr/

jeudi 2 juillet 2009

Dépression post scholatum ?

Non.
Non je ne ressens pas un grand vide.
J'aime mes collègues, j'aime mes élèves, j'aime enseigner.
Mais c'est le boulot.
Auquel nous consacrons plus que notre part d'espace et de temps personnel.
Donc, non je n'irai pas ranger ma classe demain.
C'est fait.
Avec les enfants, sur le temps de travail.
Parce que si je meurs demain, je ne veux pas que ce soit en revenant de l'école.
Donc demain je taille la route.
Oui.
Vers autre chose.
La conscience tranquille ...

H D

Haut les mains
peau d'lapin
la maîtresse en maillot d'bain !


En fait
j'aime bien l'école
mais là les vacances
IL ME LES FAUT !
MAIN-TE-NANT .....