Me voici donc posée sur le stade de Pierrefitte-sur-Sauldre, village solognot de briques et de bois, où je n'étais pas revenue depuis 20 ans.
C'est le camping autogéré des Musicalies en Sologne, avec, cette année, les Chavans en fil rouge.
Mon partenaire devait venir avec moi, mais il se sentait fatigué après notre escapade lozérienne. J'ai bien vu qu'il avait besoin de se (re)poser un peu.
Je trouve que c'est maintenant que commence le vrai travail, après la lune de miel des débuts, quand chacun souhaite rester soi-même, sans jeter l'éponge sur une belle histoire à deux. J'apprécie énormément cet aspect de notre relation : écouter, entendre, comprendre, sans se sacrifier inutilement, pour se le reprocher ensuite.
Il se dit souvent que c'est difficile, à notre âge, de « refaire sa vie ». N'est-ce pas plutôt parce qu'une vie ne se refait pas, qu'elle se continue, et qu'il faut apprendre à rebattre les cartes de notre jeu ? N'est-ce pas justement le privilège de cette étape, sans enfants ni patrimoine commun, sans autre défi que celui de se sentir heureux, que de vivre une forme d'insouciance avant qu'il ne soit trop tard ?
Alors je suis partie seule, et j'aime bien. Je retrouve des visages amis, je prends mon temps pour lire et écrire le matin.
Je profite aussi de mon campi Berlingo chéri, qui n'a pas beaucoup pris l'air l'an dernier.
Cette année, il a un programme chargé et ça me fait du bien.