Oh là là, mais c'est que nous sommes déjà le premier mai ?
J'ai une petite dizaine d'articles à écrire sur ma grande traversée ferroviaire, de Vladivostok à Moscou.
Mais comme pendant ce temps là, lui n'a pas du tout avancé, je n'ai de cesse de repartir tellement j'étouffe dans cette maison où j'ai l'impression de vivre en apnée. Me voilà donc en perpétuel mouvement, ce qui n'est pas bon pour l'écriture inspirée.
Face à cette pesante indécision qui nous entrave l'un comme l'autre et plombe la relation quotidienne autrefois si joyeuse, nous allons prendre un peu de recul. Je cherche clairement un appartement pour moi seule, à la fois dans le bourg de Plouay, qui n'est pas loin et me plaît, et à Limoges, pour me rapprocher de mes enfants. C'est le destin qui décidera : le premier qui me conviendra, ce sera le bon.
Eh bien depuis que j'observe la situation sous ce nouvel angle, nous avons retrouvé la joie d'être ensemble et l'insouciance qui nous est chère. Moi je ne me sens plus coincée ici, et je retrouve ma vie, je ME retrouve. Lui n'a plus ni la pression de l'urgence, ni la tristesse de me voir malheureuse.
Nous avons bien conscience que ce rétropédalage peut signer la fin de notre relation. Mais elle est de toute façon condamnée si je reste dans ces murs. Je commençais à lui en vouloir, nous aurions fini par nous détester.
Ce qui fait que nous avons eu grand plaisir à retourner danser à la Calucada, qui se déroulait cette fois-ci en Lozère.
En une journée entière de route, la Bretagne étant si loin de tout, nous avons ouvert une parenthèse enchantée avec vue sur les gorges du Tarn, qui s'est refermée par un passage à Limoges, pour voir comment poussent mes petits-enfants. En profiter quelques mois ne serait pas pour me déplaire, surtout que Franzouski a besoin de soutien en ce moment.
Nous aimons vraiment beaucoup prendre la route tous les deux, pique-niquer et bivouaquer dans mon Berlingo. On rigole bien, et ça c'est précieux.
Le temps de quelques lessives, et d'une récupération active sur le sentier littoral entre Doëlan et Moëlan (29) (ah ces noms bretons...)
je m'élance seule demain pour six heures de route, vers un petit festival que j'aime beaucoup, mais où je ne suis pas allée depuis longtemps : les Musicalies en Sologne, à Pierrefitte-sur-Sauldre.
Au programme, retrouvailles avec les Chavans, lecture, écriture et danse, et retour dimanche ou lundi, comme il me plaira.
Lui a préféré se reposer un peu, surtout que nous repartons pour la fête de la rivière à l'Ascension, et puis à la contra dance du Moulin d'Andé à la Pentecôte.
Mai sera tout aussi nomade : affectée sur une enquête publique au sanctuaire de Ste Anne d'Auray, j'ai décidé de me transporter trois semaines dans un camping proche, pour visiter les environs, et vivre en plein air comme j'aime.
L'été sera donc cigale, avant un automne que j'entrevois avec confiance.
Quoi qu'il arrive, ce sera bon pour moi.