dimanche 8 janvier 2023

Keep on movin'

Ce fut le temps des adieux.

Toute une vie dans un fourgon.

Douze paires de bras et quinze mètres cubes.

Un escalier de la mort aux marches trop étroites et trop hautes.


Plus on a de bras, et moins on a de peine. Plié en une heure trente. A un moment, deux gars ont dit : "Mais ça ne rentrera jamais tout dedans !" Gros coup de Calgon, déjà qu'après trois semaines d'encartonnage, je n'avais plus guère de neurones disponibles. Mais si, si, nous avions des adeptes de Tétris apparemment, et après des paroles rassurantes, à la fin, on était large. 



A la fin aussi, il y avait un rouleau de sotch de secours, deux volontaires de déchèterie, un relais pour la dernière vaisselle avec laquelle je me débattais sous le coup de la fatigue, un assistant de ménage à fond.
Moi qui croyait revenir le dimanche, j'ai fermé la porte sur un appartement vide et propre.


C'était la dream team Chavans, avec du Breton dedans, ils étaient venus à deux du Morbihan.

La vie est faite de choix. On prend un chemin, on abandonne un peu quelque chose. Un peu plus tard, en Braud, le copain, très touché par le lieu, l'ambiance, ainsi que le très bon repas préparé par deux gazilles qui n'avaient pas pu être là le matin, a dit à mon amoureux : "Dis-donc, Nicole elle part en laissant quelque chose qu'elle ne trouvera jamais ailleurs."

C'est vrai. Je sais qu'il en est très conscient. Mais une relation comme celle-ci, je ne le trouverai pas ailleurs non plus. Comme je le dis toujours, il faut savoir jouer avec les cartes qu'on a. C'est une étape, pas un déchirement.

Un peu cuite par les cartons et l'émotion, j'ai laissé repartir le fourgon. J'attends l'état des lieux lundi matin, avant de partir plein ouest. Les pieds à terre ne manquent pas...

Il faut savoir laisser le passé derrière soi. Je n'avais pas eu une minute pour prélever mes pièces préférées du jardin. Je n'aurais guère eu de temps non plus pour les replanter à l'arrivée. Il y a tant à faire ! Alors, ce matin, nous sommes redescendus avec pelles et seaux, et repartis avec rosiers, sauge, groseiller et pieds de vignes. Je n'ai plus de place dans mon Berlingo, mais ils reprendront racine chez les amis qui m'hébergent, et j'emporte tout de même cinq autres petits pots avec moi.

Pour la douceur du souvenir. 

Tu vois Barbara, je donne quelques nouvelles...

4 commentaires:

Barbara a dit…

merci ♥♥♥

bravo!
et un chemin- que dis je- une vie, des vies s'ouvrent à toi ,à vous
ça va être top ! !

Rosalie a dit…

Je repasse par là, cela faisait un moment :-)
Quels moments de vie tu auras partagés ici toutes ces années, avec tous ces hauts et ces bas : ta vie prend une chouette tournure, pleine de sérénité, trop bien !!

Amitiés et mes meilleurs voeux pour cette année qui débute bien :-)
Bénédicte

lapommeduverger a dit…

J'ai bien aimé l'histoire des plantes qui prendront racine chez les amis qui vous ont hébergée tout au long de votre trajet vers la Bretagne! Et vous ne laissez pas que des plantes...mais plein de souvenirs heureux. Bon séjour là-bas et belle vie.

Anonyme a dit…

Je suis touchée moi aussi, par "la douceur du souvenir" que tu évoques au sujet des plantes du jardin... c'est beau.
Citronnelle