mardi 27 septembre 2011

On strike

Il m' a rattrapée un peu plus loin dans la rue.
" - Au fait, je peux savoir pourquoi vous faites grève, si ça vous dérange pas ?
- Je fais grève monsieur, parce qu'on n'en peut plus. Nous, et les élèves.
On n'en peut plus des classes à plus de trente,
on n'en peut plus des collègues non remplacés même pour une longue durée avec leurs élèves répartis dans les autres classes,
de ceux qui viennent travailler malades, parce qu'ils ne peuvent pas s'arrêter,
on n'en peut plus de voir des gens arriver sur le terrain avec une formation a minima, comme si ce n'était pas un vrai métier d'enseigner, comme si c'était à la portée de tous ceux qui savent lire, écrire et compter. Pour la première fois cette année, un contractuel est affecté sur un poste de Segpa, et à ce propos, on n'en peut plus que les enfants en difficulté soient abandonnés parce qu'il n'y a plus de réseau d'aide.
Sur mon propre poste, ils étaient deux l'an dernier, et moi je devrai couvrir seule tout le département. Voilà pourquoi je fais grève.
- Hum, et c'est un mouvement national ?
- Oui monsieur, je n'ai pas décidé toute seule de faire grève pour le plaisir de perdre une journée de salaire..."

J'ai réussi à dire tout ça avec le sourire. On peut dire que je suis en gros progrès.
Et je crois bien que je serai capable tout à l'heure
(10h à la mairie de Guéret)
d'aller manifester avec le sourire
parce qu'hier matin, en rentrant d'un week-end à l'écart de tout
j'ai appris en écoutant la radio
que le Sénat a basculé de l'autre côté.
Énorme.
Historique.
Si même les maires n'en peuvent plus...
Allez
2012, la libération....

3 commentaires:

Barbara a dit…

oh oui!

gren a dit…

moi c'est à 10h30, place Kléber, et j'ai dis la même chose à une maman d'élève hier soi -avec le sourire aussi- !

bonne journée coline

taenk a dit…

Luttant Félicitations ami!