C'est la dernière semaine de la saison.
Samedi, le centre ferme ses portes, et ne les rouvre qu'après Noël pour les skieurs.
Une station thermale en fin de saison, ce sont essentiellement des retraités, des places vides, le calme.
Des soldes à tout casser dans des boutiques habituellement hors de prix, parce que, dans quelques jours, ils virent tout, accrochent les racks de skis et de chaussures. De toute façon, non seulement j'ai raclé les fonds de tiroirs de mes derniers chèques vacances pour venir, mais en plus, la petite enveloppe bonus de mes ventes sur le Bon coin va financer mon passage chez le suédois de St-Etienne.
Plus de robe d'été, légère, qu'on enfile rapidement, même avec les cheveux un peu humides. Je frissonne parfois un peu. Mais enfiler un pull en cachemire à même la peau, c'est juste divin.
Les horaires qui changent, la piscine qui ferme plus tôt, personne sur le chemin, j'ai l'impression d'être seule au monde. La nuit qui vient vite, je n'aurai pas le temps de remonter à pied. Mais quel délice de pouvoir pour quelques jours encore, marcher le nez au vent, respirer le grondement du torrent, et me glisser dans l'eau thermale, rouge et tiède comme un bain romain.
Je prends mes repas en solo. C'est drôle, pour une fois, je n'ai pas envie de parler (si, si, ça m'arrive). J'entends les conversations des tables voisines, qui tournent essentiellement autour de la nourriture et des bonnes résolutions du retour, qui évaluent les calories de tout le menu. Moi je n'ai plus envie de m'interdire quoi que ce soit et je n'ai pas envie de parler de bouffe non plus. Juste de profiter de ce cadeau somptueux : pas de course, pas de qu'est-ce-qu'on-mange-ce-soir-y-a-rien-d'autre ?
Le serveur me demande à chaque repas si j'ai demandé un changement : ça ne risque pas, je ne sais pas ce qu'il va me servir...
On ne peut pas dire que l'énergie économisée du fait de mon abstinence verbale soit dédiée au silence intérieur. Ce serait même le contraire et c'est un vrai plaisir que de pouvoir laisser vagabonder mon esprit sans péril, ni souffrance, ne rien faire, lire, écrire, beaucoup, parce que j'ai le temps.
Le temps m'est un luxe, le seul auquel je ne puisse renoncer.
7 commentaires:
Juste une petite pensée toute douce de loin pour ne pas perturber ce beau moment de ressourcement...
Plus tard, tu nous diras peut-être où est caché ton petit paradis...
Profite-bien de toi ☼
A tout hasard quand passes-tu à Sainté ? ...
chouette ça fait du bien de te lire ainsi
et c'est si bien dit ♥
je repasse ..................ultérieurement !!!!
là impossible
mais les pensées continuent
profite !
@pimj : j'ai rendez-vous avec le suédois samedi vers 13 h
j'avais pensé qu'un café... si tu es disponible...
Ah ben zut... je serai à Dijon pour une fête de famille...
:.( (enfin :) parce que quand même, c'est la fête... mais dommage !)
Peut-être une autre fois ?
Ou alors, je te laisse une thermos sur la terrasse ? ;)
pas de souci...
c'est pas notre karma
une autre fois..
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