dimanche 28 janvier 2024

La grossitude ça n'existe pas # 17 Les biais de diagnostic de la grossophobie

 De la même manière qu'on hospitalise plus facilement un homme blanc présentant les mêmes symptômes qu'une femme noire, les gros font l'objet d'une attitude biaisée de la part des soignants.

En remontant aux premières douleurs à la hanche droite, je me suis aperçue, avec effarement, que c'était... il y a dix ans ! Or, ce n'est que le mois prochain qu'une échographie viendra confirmer les suppositions de ma ... podologue et de ma kiné : une tendinopathie du moyen fessier, pathologie assez classique de la jambe plus courte, mais aussi, hélas pour moi, des coureurs.

Evidemment, quand on me voit, on ne pense pas, de prime à bord, à des séquelles de courses à pied....

Bien sûr, il y a eu mon expatriation, la crise sanitaire, mes déménagements, qui n'ont pas facilité un suivi correct. Cependant, quand je rassemble mes souvenirs, j'entends : "à votre âge et avec votre poids, c'est de l'arthrose". Ah ben non, c'en n'était pas. J'ai un peu d'arthrose cervicale et dorsale, mais rien aux hanches.

Et puis il y a eu la version sciatique chronique. Mais finalement non plus, même si certains symptômes peuvent se superposer. 

Je vous passe l'épisode de l'IRM du rachis dorso lombaire, dans une machine où je passe tout juste. Je me demande comment font les patients encore plus gros.

Mêmes si les médecins ne sont pas forcément hostiles, le poids de leur patient influence leur diagnostic. Ils prescrivent davantage d’examens complémentaires, mais passent moins de temps avec les personnes en surpoids qu’avec les autres. Alors que l'obésité est une maladie chronique en soi, elle semble être perçue comme un choix de vie. Comme tout est, plus ou moins consciemment, mis sur le compte de l'absence de volonté de l'obèse, on le considère rarement dans son entièreté.

Et je ne parle pas des discours culpabilisants ou sentencieux. Je finis par me demander si la surmortalité des obèses ne serait pas aussi liée à cette grossophobie qui finit par les éloigner du soin.

C'est finalement une jeune podologue qui m'a dit : "je ne comprends pas, vous avez plein de clichés, qui écartent toutes ces pistes, mais aucune image du siège de la douleur.

Dix ans après, me voilà revenue au point de départ...

Avec un peu d'espoir.

8 commentaires:

Barbara a dit…

😥😥😥

Barbara a dit…

je ne connais que trop le milieu médical malheureusement pour comprendre ce que tu écris
mais
et heureusement !y aussi des soignants ,des médecins "bien, à l'écoute
exceptionnels

je te souhaite eux désormais

Madame Nicole a dit…

Oui heureusement il y a des soignants clairs et respectueux. Mais il y a aussi tous ceux qui ne sont juste pas conscients de ce qui biaisé leur diagnostic. Un peu comme les enseignants quand on note un paquet de copies... je pense que le savoir aidé déjà à modifier notre comportement.

Anonyme a dit…

J' en pleurerais !

Mon médecin traitant me dit d'arrêter les sodas et les sucreries.... que je n'absorbe JAMAIS !

Tu es obèse , c'est forcément de ta faute !!!
J'ai consulté toutes les semaines pendant 3 ans une diététicienne qui a bien fait maigrir ...mon portefeuille !!! mais j'en ai ras le bol des jugements à l'emporte pièce qu'ils soit dits à voix haute ou seulement dans le regard :(

Madame Nicole a dit…

Oui, c'est un calvaire. Dans quelle région vivez-vous ?

Anonyme a dit…


Je vis "à cheval" entre Région Centre Val de Loire et Finistère...

Anonyme a dit…

J'ai une tendinopathie au tendon d'Achille même discours des médecins lâchés à l'emporte-pièce :faut maigrir! mais mes cocos si ça se faisait si facilement y'a longtemps que je pèserais 50kg !
Même sentiment de ne pas être entendue pour ma douleur mais jugée pour une espèce de laisser-aller...
Anne d'Alsace

Madame Nicole a dit…

Il y a sûrement qqn de bienveillant sur votre route pour vous aider à faire votre propre chemin vers l'équilibre.