Hier soir
à la télé, ils avaient programmé un show télévisé, avec en vedette, Calimero.
Calimero, président de son état, est la malheureuse victime de tous ces vilains banquiers, socialistes, et même -le complot est vaste- ses prédécesseurs à l'UE, qui l'ont empêché de nous conduire sur les voies de la croissance et de la sécurité qu'il se faisait fort de nous garantir en 2007.
N'est pas visionnaire qui veut.
Tandis que -très certainement- il expliquait à mes compatriotes comment rajouter un trou à la ceinture déjà serrée au dernier cran, j'ai décidé d'accompagner S. au karaoké.
Certes, n'ayant prévu aucune sortie, vu l'état de loque dans lequel je suis arrivée lundi, je n'avais aucune tenue adaptée. Je n'étais même pas maquillée, c'est dire. Néanmoins, une modeste tunique sur un jogpant a fait l'affaire, de toute façon je n'étais pas venue pour me faire remarquer, mais j'ai quand même pas pris la polaire. Il y a des limites au laisser-aller.
Ah, le dernier karaoké de la saison thermale !
Peu d'appelés, beaucoup d'élus, hier soir, tout le monde avait sa chance, et franchement, je n'ai pas regretté ma soirée.
D'abord, il y avait un type absolument fabuleux, le genre qui pèse 150kg, et que la scène transcende. Le look rock'n roll attittude, veste cuir à franges, bottes western, et lunettes noires,
mais qui assume.
Et vachement bien même.
Voix du tonnerre, champion toute catégorie de Johnny à Aznavour.
Le genre de type qui peut te chanter même le bottin, et que tout le public se lève pour faire les chorus girls.
Classe et respect.
Toutes celles qui sont là pour se marrer et choisissent des chansons drôles, des trucs que tu savais même pas que tu les connaissais par cœur, qui te rappellent plein de trucs, de la maternelle au lycée, en passant par ton premier baiser (avec la langue of course).
Les deux ado prépubères qui voudraient bien, mais qui n'osent pas, et que, même à deux micros, on n'entend pas.
Le type de 25 ans qui a un coup dans le nez, et qui demande un deuxième micro sans arrêt pour accompagner. Il connaît tout, même les vieux nanards, il meurt d'envie. Mais trop les flipettes pour venir tout seul sur scène. Pourtant, avec ce qu'il avait ingurgité, il aurait dû être largement déshinibé.
Et, la cherry on the (cup)cakes : celle qui chante faux. Mais alors faux. De quoi dérégler les sonotones les plus high-tech.
Faux
oui
mais qui y va
et qui y va franchement qui plus est.
Et ça, moi, j'admire.
Édit : j'avais malheureusement oublié mon appareil photo, et de toute façon, j'ai pas mon câble USB. Mais en hommage à tous les karaokéistes du monde, j'ai choisi ce morceau d'anthologie, sans lequel une soirée karaoké n'aurait certainement pas la même saveur.
2 commentaires:
oui lâchons nous
parce que les crans de ceinture et le mépris pour les fonctionnaires
bref!
rhaaa, je traine ma polaire partout...
va vraiment falloir que je prenne des cours de fashion girl...
:)
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