Long manteau de neige
Effleurer la peau du monde
Étouffer leurs cris
Effleurer la peau du monde
Étouffer leurs cris
moi je vous le dis.
Presque un an déjà que le poisson-chat a frétillé de la queue.
La terre et l’eau renversés.
Crissement de mes pas qui griffent l’épais manteau immaculé.
Traces de vie sur le chemin calme.
Les corps, les cris, les décombres, rien ne s’est passé, rien n’a eu lieu.
L’air froid glace mes poumons, et avec l’air le poison.
Invisible.
Insidieux.
Les dieux ?
Elle va encore au temple.
Peut-être a-t-elle raison de prier,
c’est le seul bâtiment encore debout.
ah ah ah !
Je l’accompagne, il paraît que leurs âmes volètent autour de moi.
Mais c’est pour être avec elle surtout.
Ses cheveux blanchis, son sourire doux.
Je la vois flotter, fragile,
jamais elle ne tombe.
En rentrant, elle fera du thé,
que nous boirons à petite gorgées.
Il faut vivre encore.
Puisque nous sommes d’eux.
Source : estampe Hiroshige – Pinacothèque
Texte rédigé à l'atelier d'écriture.
2 commentaires:
Tu es très inspirée
J'aime "le temple encore debout ahaha", je te retrouve bien là
:)
Gyledga 47
Ah ben j'ai compris pourquoi mon comm n'a pas été publié avec le premier mot antirobot : je ne l'avais visiblement pas tapé au bon endroit ! oO
:)))
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