J'avais plein d'idées.
Je voulais poster un billet d'humeur,
les exilés fiscaux, "véritables réfugiés qu'on a chassé de chez eux", les bras m'en tombent,
les pauvres, leur logement et le RSA,
l'augmentation indécente des salaires des patrons du CAC 40,
la énième discussion sur "faut-il interdire le redoublement"
et même la fin du monde...
Je voulais évoquer ce monsieur qui a chuté en arrière, juste devant ma voiture,
sa frêle silhouette de loden vert
déjà invisible aux yeux du monde
du moteur coupé, des feux de détresse
le temps de lui faire traverser la rue
du cœur serré quand il m'a dit "j'ai 88 ans et la maladie de Parkinson".
Je voulais écrire sur l'amitié, l'amour, l'altérité
et l'impromptu éminemment prévisible de la mort
qui nous met tous à égalité
la même fin, la même incertitude sur l'heure de la dernière heure
ce qu'on décide de faire du temps qui nous reste
sur ce qui aura vraiment compté si elle nous prend demain.
Mais finalement
j'ai juste eu envie de rigoler
et je compte bien que ça vous fasse marrer aussi.
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