lundi 7 août 2017

Au fond du temps

Cet été,
j'aurais beaucoup ri,
beaucoup marché,
beaucoup pleuré,
beaucoup parlé,
beaucoup écouté.

Cet été aussi, j'ai senti et assumé le regard des hommes.
Va savoir si c'est l'âge ou le beurre de karité,
toujours est-il que, si j'ai pas envie d'être seule, je le serais pas.
Easy peasy même.
Par contre, avec mon petit coeur d'artichaut, on est tombé d'accord qu'on n'a pas très envie de rejouer les mêmes scenarii.
Alors on a juste dansé.





Et puis je me suis mise en colère.
Je me sentais tiraillée, comme je le suis entre les deux bords parfois.
J'ai vidé mon sac, ça allait mieux après.
Tout ce temps, toutes ces émotions,
ça m'a détaché de lui.

Et ça c'est une sensation étrange.
D'abord j'ai pensé, je ne l'aime plus, c'était trop de non dits, de dénis et de mal entendus,
tellement d'énergie gaspillée, un luxe que je ne peux pas me permettre.
Et puis il a fait deux choses inattendus,
une visite surprise à la clinique le jour de l'opération.
En anglais on dit "show up" et c'était exactement ça, une apparition soudaine.
Et une journée avec moi, sur mes terres, à Embraud.
Ma musique.
Mes amis.
Mes danses.
Pas de fantôme assis entre nous.
Pas de gamins.
Rien que ça : lui et moi sur un parquet bourbonnais, où il n'était pas trop à l'aise.
À un moment, on a dansé une valse.
Les premières secondes, j'ai été tenté de compter les pas, de contrôler, de diriger pour que ce soit comme moi j'ai l'habitude.
Mais une petite voix m'a intimé de lâcher l'orange, je l'ai laissé guider à sa manière.
Ça tournait drôlement bien dis donc.
Pas comme ça devrait.
À sa manière,
différent, agréable, fluide.
J'ai compris que c'est ça aussi lâcher prise.
Avoir confiance, donner confiance.
Alors on peut vivre quelque chose qui n'appartienne qu'à nous, quand on sort du cadre.




Pis surtout, ces deux fois là,
je me suis sentie détachée, mais touchée quand même.
Alors si ça se trouve, on peut être détachée et aimer quand même ?
Mon petit coeur d'artichaut et moi, on n'en avait aucune idée.
Chacun devra faire une partie du chemin, rendez-vous à la prochaine croisée...

Me v'là asteure sur l'aut'bord.
Seule chez moi, à préparer tranquillement la rentrée.
Busy, busy, mais pas étranglée comme l'an dernier.
Débordée juste ce qu'il faut.
J'ai retrouvé le village, l'école, ma maison et mon vélo avec plaisir.
S'il vient me visiter, j'ouvrirais la porte.
S'il ne vient pas, je fermerais le tiroir des souvenirs.

Non je n'étais finalement pas prête à rentrer cette année.
Une année qui sera différente et intéressante.
Les oranges sont encore vertes dans le jardin.





16 commentaires:

Barbara a dit…

mais les oranges vont murir ,se gorger de sucre et de parfum ...




plein de pensées pour t'accompagner

Emilie a dit…

Encore une année bien remplie et passionnante qui s'annonce ! Je suis heureuse de ces bonnes surprises que tu as eues. Et que l'opération se soit bien passée...

cyann a dit…

Il est très joli ton article ...
Je me permets un commentaire perso :
Je suis admirative de ta liberté; j'ai 32 ans et des fois je me sens enfermée dans ma vie. Alors, c'est trés chouette de voir qu'en fait, les barrières sont surtout dans ma tête. Et j'aime me dire que tu as changé de continents, aimé comme une adolescente (avec passion), appris de nouvelles danses et que tu as encore pleins de projets !

Pimj a dit…

Je te souhaite une bonne rentrée demain, ma belle...
Et une année scolaire pleine de belles choses : amitié, tendresse, élèves épanouis et curieux, collègues agréables, et tout plein de petits et grands plaisirs en dehors de l'école aussi ♥
BiZZZàtoi et un gros paquet de ZZZondes+++

DoMi a dit…

Leti it go, let it be :-)

Madame Nicole a dit…

Environ un an avant que je ne parte, une copine de trad m'à dit "tu sais, on se met des barrières, on sait pas très bien si c'est pour se protéger ".
En tout j'éprouvé un sentiment de liberté plus grand c'est sûr, surtout avec l'autonomie grandissante des enfants, mais bien souvent, ce qui m'enferme le plus je crois, ce sont ces pensées négatives que je ressasse.
À un moment elles partent, mais ça va pas vite...

Madame Nicole a dit…

J'ai tellement moins de charge que l'an dernier que j'ai l'impression d'avoir oublié un truc mégarde important.
En tout cas, je vais mettre la pédale douce, je ne veux pas revivre ce cauchemar...
Et l'ambiance s'est bien assainie avec le départ de soeur sourire....

Barbara a dit…

bonne rentrée Coline
!

Mamina a dit…

Bonne rentrée ma grande !
C'est quand tu n'auras plus à te dire "je dois lâcher" que ce sera gagné !
Plein de bisous !

leyleydu95 a dit…

Je pense comme toi concernant nos "barrières";celles que fabrique notre tête sont bien plus fortes et solides que celles que fabrique le monde!
Certains jours, je me démotive et puis d'autres, je me dis que j'entrevois une fissure dans une des barrières et alors je reprends mon ouvrage avec plus de force encore ;-)

Barbara a dit…

j'espère que tu n'es pas trop fatiguée par cette reprise
busy mais heureuse
pleine d'enthousiasme et projets
bonne nuit réparatrice ! bisous

Barbara a dit…

Barbara a dit…

bon weekend sans doute" busy "
mais essaie de garder des plages de décompression repos et plaisirs aussi
je t'embrasse et pense fort à toi

Nath a dit…

Belle et bonne année avec plein de petits plaisirs et de grandes joies !

Je t'embrasse et te souhaite le meilleur.

Barbara a dit…

bonne nouvelle grande semaine ☼♥

Barbara a dit…

bon weekend Coline♥