Ah Souzdal ! Un petit village musée, où les clochers bulbes ont pris racines par dizaines.
Posé, comme une perle brillante, sur d'infinies terres agricoles, fraîchement labourées à cette saison, loin de toute ligne ferroviaire, le temps semble avoir ralenti pour s'attarder sur les traditionnelles maisons de bois soigneusement conservées par leurs habitants.
Mais ce village rural souffre indéniablement de la perte de sa première ressource : le tourisme européen. C'était, avant la crise sanitaire puis la guerre, une destination très prisée des touristes, qui y affluaient en car. C'est toujours un haut lieu des alentours de Moscou, pour l'heure essentiellement fréquenté par les Russes et les Chinois. Je m'y rends en taxi Yandex, moyen de locomotion peu onéreux.
Face aux arcades désertées, un petit marché où les locaux vendent les conserves des produits de leur potager, le butin de leurs cueillettes, baies roulées au sucre, champignons séchés, du lard et du poisson.
Même tranquillement, Souzdal s'explore en une journée à peine.
Pas de gare = pas de consigne. J'ai tout fait à pied, d'abord en traînant ma valise et mon sac à dos, puisque je veux m'avancer le soir vers ma prochaine étape. Puis après les avoir confiés au bar où j'ai déjeuné.
Sur deux kilomètres, il y a une église tous les cent mètres, que l'on ne visite, ni ne photographie pas toutes.
Puis on arrive au ravissant petit kremlin, avec sa cathédrale de la nativité de la vierge (bulbes bleus étoilés = Marie).
A l'extérieur du kremlin, il y a plusieurs monastères.
J'ai choisi de visiter celui de Saint Euthyme, fortifié contre les attaques, et destiné aux hommes.
Il est classé au patrimoine mondial de l'Unesco, et fait partie du musée-réserve de Vladimir/Souzdal.
Au XVIIIème, époque du "despotisme éclairé" (ça vous rappelle quelque chose ?) de Catherine II, le monastère est sécularisé, et complété par une prison destinée aux condamnés devenus fous...
De nombreux détenus politiques et surtout religieux (notamment des Vieux Croyants ) y ont fini leurs jours.
Pendant la Grande guerre patriotique (nom russe du front de l'Est après 1941), il a servi de camps de prisonniers de guerre, puis, après la guerre, de camp de redressement pour la jeunesse, jusqu'à la fin des années 60.
Je préfère sa destination actuelle de musée...
J'ai terminé ma visite de Souzdal avec celle du musée en plein air, où sont sauvegardées des constructions de bois démontées de leur village d'origine et remontées ici. Ce sont des concepts populaires dans les pays du nord apparemment, puisque j'ai visité le même type de musée en Estonie, mais, bien sûr, adapté à l'histoire locale de l'architecture.
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