samedi 21 septembre 2024

Impressions new-yorkaises

 C'est un vacarme permanent. Un long hurlement d'en moyenne quatre-vingt-dix décibels...

Comme dans n'importe quelle grande ville, le ronflement de la circulation est omniprésent, même fenêtre fermée. De New-York je garde en premier lieu le long et lancinant mugissement perçant des sirènes de police, les sommations au haut-parleur, en pleine nuit dans une rue habituellement calme, le deux-tons des pompiers, le hurlement strident des ambulances, les petits à coups sonores, comme un hoquet mécanique, des SUV noirs banalisés, qui se fraient un passage. Il y a toujours une sirène quelque part. proche ou lointaine. Proche.

Dans certaines rues ouest/est, ces voies transversales la circulation est calme, épisodique, prudente. Mais les avenues nord/sud, perpendiculaires aux rues, sont rugissantes, effrayantes. Un flot s'y déverse en continu. Les klaxons rageurs soulagent à peine ceux qui s'impatientent. Les cyclistes, les piétons, se disputent les passages. Toutes les tonalités d'avertisseurs sonores semblent représentées, brutalement couverts par une puissante enceinte sur un porte-bagage, dans un panier de citi-bike, à l'arrière d'une charrette de street-food. Une agression sonore permanente et toujours renouvelée.

Le métro est, à lui seul, une source de sensations toutes plus désagréables les unes que les autres. La chaleur étouffante qui m'enveloppe et m'étreint dès que je m'y engouffre, avant d'être saisie par le froid brutal de la clim quand je pénètre dans la rame. Les annonces de station quand il n'y a pas de panneau lumineux. Le sifflement suraigu et continu parfois à certains arrêts ; je vois un passager débrancher avec une grimace ses appareils auditifs.

Décidément, à part les très longues distances, ou l'unique demi-journée de pluie, on préfère les vélos....


Nous utilisons l'abonnement d'un ami, et nous n'empruntons que les vélos musculaires. Les électriques sont très lourds et trop rapides. Nous avons vu des gens tomber deux fois...

Depuis Chinatown, où l'anglais n'est dans aucune bouche, 



la traversée piétonne de Manhattan Bridge s'effectue dans le rugissement furieux des rames qui se succèdent, et les vibrations continues répercutées par la structure métallique. 

Je me demande comment les habitants des immeubles voisins peuvent endurer cela ?



Toute la traversée offre des vues magnifiques sur Downtown et le pont de Brooklyn, une merveille suspendue entre deux arches de pierre. 

Le grillage a été soigneusement ouvert ici et là par des New-Yorkais, pour rendre accessible les plus beaux clichés.

A Brooklyn, le vacarme du trafic nous poursuit, mais s'atténue pendant la promenade dans le parc qui longe la berge, ou sur celle des hauteurs. Sur la rive opposée d'East River, l'effervescence de Manhattan continue d'émettre ses signaux. 

En revenant par le pont suspendu, 


on admire le soleil déclinant sur le l'infini horizon de la baie de New-York, à l'entrée de laquelle la vigie de la liberté brandit sa flamme, sous le ronflant ballet continu des hélicoptères.


Je suis happée par une odeur métallique si forte qu'elle prend le dessus sur les effluves de carburant de la route du niveau inférieur.

De retour chez notre hôte, je remarque que, même à l'intérieur, le bruit reste présent : ce sont les clims des autres appartements qui tournent en continu.

jeudi 19 septembre 2024

Madame Nicole was here !

 Bien sûr, j'étais déjà venue trois fois. Mais c'est un ressenti différent.

Peut-être parce que je suis bien accompagnée.


Peut-être parce qu'il y a mon fils, son beau costume de banquier, ses choix de vie, sa piaule et son club de boxe à Harlem.


Peut-être aussi parce qu'on a visité Harlem, qui pourrait être beau 


s'il n'était pas aussi sale, 



  



participé à une vraie messe chantée, avec très peu de touristes, 

pris un peu de hauteur depuis le jardin St Nicholas,

 brunché dans un restaurant français.

rentré par le nord de Central Park, que je n'avais jamais exploré. Ambiance familiale et latina, on est dans la partie sud de Harlem, celle que se partagent les Porto-Ricains et les Dominicains, et qui cède devant la gentrification, repoussant la misère plus au nord.





Peut-être à cause de toutes ces nouvelles pistes cyclables, qu'on sillonne en pédalant, pour se faufiler dans le perpétuel grouillement new-yorkais.

Certainement aussi le soleil de septembre. On se baigne à Cosney Island, c'est le même océan, mais tellement moins froid que la Bretagne. C'est beaucoup plus au sud il faut dire.


On longe Brighton beach, le sud de Brooklyn, pour rejoindre Little Odessa, où, cette année, je comprends tout. Ici on ne parle que russe...












Peut-être l'appartement si bien placé dans East Village, avec sa terrasse tranquille.


Peut-être parce qu'on était là le 11 septembre...








et que j'ai remarqué cet arbre survivant, un poirier retrouvé tout brûlé et ébranché.
Transporté dans une nurserie du services des parcs, il a été sauvé et replanté. Il fleurit chaque printemps...


On est remonté le soir sur la terrasse, pour voir les traits de lumière qui, ce soir là, symbolisent les tours jumelles.


Les nouveaux espaces à explorer, comme Little Island, créée en 2021 



sur Riverside dont l'aménagement est maintenant terminé, 




et la prolongation de la High Line, avec ses petites surprises.








Les tours de plus en plus hautes, au sommet desquelles on grimpe pour voir toujours plus loin.










Ou le concert gratuit dans Bryant Park, qu'on voit ici au milieu de tours, avec de la Louisiane dedans.


Aller voir un match de base-ball, mais cette fois-ci on connaît les règles....



Peut-être les expériences nouvelles, comme aller à Brooklyn à pied par le pont de Manhattan, l'une des plus belles vues de la ville,


et appréhender Chinatown de bas en haut




faire la photo que tout le monde fait, et voir aussi ce que les autres ne voient pas, l'Empire state au loin.



Parcourir la promenade de Brooklyn Heighs et saisir la vocation première de New-York : un port !



Réaliser comme tout cela est fragile, ces gratte-ciel à ras de l'eau, depuis le ferry gratuit de Staten Island.



Enjamber East River en cabine, pour s'isoler un peu au calme de Roosevelt Island, dont l'aménagement terminé fait une étrave fendant les eaux.





Ce je ne sais quoi...