vendredi 25 décembre 2020

Mots comptent triple

Il est encore temps de vous souhaiter un joyeux Noël !

Me concernant, il fut totalement raccord avec cette année de merde.

Le Kid, qui devait nous rejoindre après son travail, est tombé en panne, dans la neige, à 40 km de chez lui, et donc encore loin de chez nous... Il a eu la peur de sa vie, et, son père et moi, avons considéré que c'était préférable à une visite des gendarmes pour nous annoncer un accident.

Nous lui avons donc conseillé d'appeler l'assurance pour le remorquage, et le taxi du retour chez lui.

Il s'était donné du mal cette année, avec tous ses paquets emballés dans le coffre. Dépité, il est rentré réveillonner d'un bol de céréales, vu que, s'apprêtant à rester trois jours avec nous, son frigo était vide.

Je ne sais pas comment nous avons fait notre compte, mais nous avons, comme d'habitude trop mangé, bien que l'incident nous ait passablement coupé l'appétit.


Heureusement, il a pu compter sur sa copine venue à la rescousse ce matin.

J'imagine que ça nous fera des souvenirs et qu'on en rigolera dans quelques mois.

En attendant, à part l'épisode "hotline et déception", nous avons quand même eu de bons moments. 


On se décale à la semaine prochaine, bien contents de ne déplorer aucune perte, en espérant qu'il n'y aura pas d'autre surprise au tournant.

Car rire, sourire, prendre son mal en patience, il faut bien...

Ce sont des mots qui comptent triple en ce moment.

Sans oublier l'amour, bien sûr, qui devrait dicter tous nos gestes, quelles que soient les circonstances.

J'avais plus assez de lettres.

De toute façon, quand on aime, on ne compte pas !






lundi 21 décembre 2020

Joyeux solstice

Ce soir est visible dans le ciel, le baiser de Noël, le baiser de Jupiter à Saturne.

Ce soir, c'est aussi le début de la nuit la plus longue.

Ce qui signifie qu'à partir de demain, les jours commencent à rallonger, et qu'on a déjà tenu jusque là.

C'est bien non ?

Ces derniers jours, je n'ai pas vu le temps passer, trop occupée à enfourner ces petits gâteaux de Noël que mes garçons adorent.


J'en ai même oublié de saluer la nouvelle lune.

Je ne m'en suis aperçue qu'en voyant s'épaissir le premier croissant, en retour tardif d'une promenade le long de la rivière.

Je guette désormais qu'elle soit pleine, pour concrétiser quelques petits et grands projets.


Que l'épidémie s'éteigne, ou qu'elle s'attarde, des projets, il en faudra.
Il faut bien continuer à vivre et faire de notre mieux.

Aujourd'hui c'est aussi l'anniversaire de Vanouchka.
Me voici donc à Limoges.
Retrouvailles amicales et familiales.
Un avant goût de Noël.
Je vous souhaite une belle lumière d'hiver.


dimanche 13 décembre 2020

Cultiver la joie

Hier j'ai regardé deux films, la Belle et la bête, celui de 1946 avec Jean Marais.

Et Vice Versa, une production Pixar, qui m'avait échappée, l'année de mon départ pour la Louisiane.

Un film d'animation aussi ludique que pointu sur la nécessité des émotions en terme de survie, et sur leur gestion, ainsi que celle des souvenirs, par le cerveau.


C'est comme la revue Cerveau et Psycho, mais en dessin animé.

J'en ai essentiellement retenu que nous avons raison de cultiver la joie, même dans les moments les plus terribles, en ranimant les bons souvenirs grâce à la musique, 

Qu'est-ce que ça nous manque ces concerts...

le spectacle de la nature,

le corps en mouvement, les rêveries,

des nuages qui se prennent pour un arc-en-ciel


l'étrave d'une île



Un chemin de traverse
 et surtout les interactions avec la famille, les amis, les autres en général.
C'est tout bientôt...

Il m'est aussi apparu que, pour cultiver la joie, il faut aussi savoir accepter la tristesse.

Car sans elle, comment nos proches, ou même des inconnus, pourraient-il nous prodiguer la douceur du réconfort, celui-là même qui nourrit la joie de ceux qui le dispensent comme de celui qui le reçoit ?

Ce petit recadrage cérébral arrive à un moment où mon corps se rappelle à moi, avec des extrasystoles un peu flippantes, mais finalement bégnines et même pas médicamentées.

Comme elles s'apaisent avec le mouvement, et qu'en l'absence de stress, elles pourraient bien être liées à la baisse d'activité physique résultant du confinement (s'il te plaît univers, fait rouvrir la piscine et le yoga...), je passe, dès que la météo se fait clémente, le plus de temps possible dehors.

Vélo et jardin ne remplacent pas les câlins.

Mais ils permettent de cultiver la joie.

lundi 7 décembre 2020

Rescapée des Fabulettes

En tant qu'enfant devenue adulte,

en tant que fille devenue femme,

en tant que maîtresse d'école,

en tant  que sorcière qui doute, 

je ne pouvais pas non, passer sous silence le départ d'Anne Sylvestre.

Ce n'est pas parce que la disparition d'une grande dame de 86 ans soit dans l'ordre des choses, qu'elle nous rend moins triste.

Autant celles d'autres artistes me laissent totalement indifférente, autant j'ai eu l'impression de perdre une camarade, qui a su mettre des mots simples et beaux sur notre condition, la poésie de l'existence, les mérites quelque fois d'une colère plus saine que la sérénité, et le bonheur de savoir dire non, afin de vivre en accord avec soi-même.

 

Un exemple vraiment.


Un petit clin d'œil à la musique traditionnelle...



Ah c'qu'on hiberne ici !

En  ces temps confinesques, l'ennui semble gagner du terrain, et je ne parle même pas des états psychiques sérieusement dégradés.

Personnellement, je me raccroche, autant que faire se peut, à quelques valeurs sûres.

Par exemple, prendre soin de soi, chaque jour. Ce n'est pas qu'il y ait grand monde pour aller vérifier tes aisselles ou tes racines, mais comme je passe l'essentiel de mon temps avec moi-même, autant me trouver agréable à regarder. Je me tiens compagnie en m'invitant à déjeuner.

Prendre soin des autres, donner des nouvelles pour en recevoir, entretenir la communication, encore plus avec ceux qui ne te répondent pas. Quand ils finissent par le faire, tu t'aperçois qu'ils ne vont pas très bien, et qu'insister était parfaitement justifié.

Apprécier les témoignages d'amitié de ceux qui en font autant : une copine qui fait demi-tour pour m'accompagner chez le médecin, un bol de soupe devant la porte, un texto qui dit : "je suis en bas, t'es là ?"

Passer du temps, le plus possible de cet infini sablier, dehors. Admirer une mésange se gavant des dernières pommes, le vol d'un héron, les poules de la voisine, se repérer à l'arrondissement puis au rétrécissement de la lune, user la carte IGN à force de tracer de nouveaux itinéraires, s'extasier devant un coucher de soleil.

Retrouver la mémoire, rassembler et trier des souvenirs, faire, enfin ces albums...


S'organiser pour passer Noël en famille, et rêver secrètement d'un réveillon de Saint-Sylvestre avec de la musique vivante.

Mettre un peu de lumière dans l'obscurité hivernale, avec le retour du non sapin. Des branches ramassées quand je cours les bois, et la petite caisse bien rangée dont on redécouvre chaque année les les trésors soigneusement emballés.


Je ne me demande plus quand tout cela va s'arrêter.
Je veux croire que, dans quelques mois, nous tomberons les masques.
J'avais eu, ces derniers mois, la désagréable impression d'être spoliée du début du reste de ma vie, et puis j'ai laissé filé cette idée au profit d'une posture mentale plus rassurante : je considère que nous hibernons.
Avec l'espoir que nous en sortirons papillon et non pas ours...

D'autres traversent les jours à leur manière. 

J'ai d'abord trouvé un graffiti dans le local de mon jardin, le prénom de Padna, mal orthographié, sur le mur, juste en face de la porte. J'ai cru à la blague d'un Chavans, j'ai ri. Mais non, c'était personne de mon entourage. Alors j'ai un peu flippé, et puis le cantonnier m'a donné une clé. 


L'enquête villageoise nous occupe l'esprit. Quelques jeunes ont été surpris à fureter et se livrer à quelques couillonnades dans le bourg.

To be continued...

mardi 1 décembre 2020

Les jours les plus courts

Je crois bien que c'est la première année, depuis longtemps, que j'apprécie l'entrée dans la grisaille et le froid, comme un passage obligé vers le printemps qui reviendra forcément.

J'ouvre les yeux, c'est encore l'obscurité.
Je traîne un peu, entre la nuit et le jour, je rêvasse, rien ne presse.
Tant que la lumière était douce, j'ai passé le plus de temps possible dehors.
J'ai poussé jusqu'aux premières brumes. 
Maintenant il faut les gants, et plusieurs couches de laine fine.


J'avais différé une liste de petites choses à faire pour les jours plus courts, pour les heures en dedans.

J'ai entamé cette liste avec plaisir.

Des petits sachets de graines récupérés sur les légumes de ma cagette hebdomadaire.



Dans une chute de tissus, un double boudin de porte pour étrenner mon coin atelier...


Bourré d'un côté avec de vieilles chaussettes, et de l'autre avec les plumes d'un vieil oreiller.
Très ...volatiles les plumes !
Le tuto ici clique

Dans d'autres chutes, un nouveau lot de masques -norme Afnor-
en prévision de ma formation parisienne,
puisqu'apparemment, ils sont obligatoires partout dans la rue.
Edit du 2 décembre : formation annulée... dépitée...


Ils sont doublés d'un morceau de lange de coton, très doux à la peau.
Dans un bord j'ai glissé une barrette de nez, soit récupérée sur un masque jetable, soit avec un lien pour les sacs plastique.
Le tuto de l'Atelier des gourdes est ici clique...


Parfois je m'installe à l'atelier.
Puis je reviens écrire, à la petite console de verre qui me sert de bureau devant la fenêtre du salon.
Lumière partout, rideaux nulle part.
Le marronnier est tout déplumé.
Ce soir, j'ai ressorti et allumé de vieux photophores.
Mon cœur a fait un bon joyeux.


Malgré la langueur de la solitude, la mienne, celle des messages que je reçois, 
j'entre dans l'Avent avec confiance.
Le temps passe. Et alors ?