Ce soir
après un déjeuner de copines et de soleil
(cherchez pas la déco, chez moi c'est toujours sans chichi tralala...)
le moral est revenu.
Hier,
froid, pluie et brouillard,
j'avais eu un petit coup de blues.
Ça avait commencé en ouvrant les yeux,
j'ai aperçu le feu d'artifice bleu et blanc des delphiniums,
et j'ai pensé : "C'est le dernier été, la dernière fois, que tu ouvres les yeux sur ce spectacle, profites-en bien".
Et c'est venu, subrepticement, sournoisement,
un moment de découragement en commençant à vider le garage, à préparer une boîte à outils
qu'est-ce que je garde ?
le souvenir de la peau jaune de mon père
il y a un an de ça
il allait mourir et je ne le savais pas.
Les pieds nus dans l'herbe mouillée du jardin,
j'ai eu ce petite pincement du renoncement
douloureusement ambigu
ce grand espace n'est déjà plus à moi
entre le soulagement
plus d'heures de tondeuse, d'arbres à tailler, de ronces à dompter
d'entretien lourd et coûteux
et la frustration de ne pas avoir pu le garder,
de quitter cette chambre avec vue que j'adore.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas été submergée par des pensées négatives.
Je n'ai plus l'habitude, et je sais que ce n'est pas bon pour moi.
Pourtant aujourd'hui,
en écoutant mes copines de promo,
douze ans déjà
et tant d'événements dans la vie de chacune,
j'ai pensé aux petits déjeuners et aux barbecues dans le nouveau jardin
aux voyages,
à la petite terrasse :
j'ai mesuré ma chance.
Choisir, c'est accepter la réalité d'abord,
et renoncer ensuite.
Quand tout s'enchaîne si clairement,
quand on se sent libéré d'un fardeau,
et qu'on peut regarder devant sans que l'horizon soit sombre,
quand on peut se dire que, juste là, maintenant,
tout va bien
on sait qu'on a fait le bon choix,
et qu'on a bien fait de renoncer.
La tristesse s'est évaporée avec la rosée, diluée dans le bleu du ciel.
Quelques nuits encore à dormir avec vue,
et tout l'été le cœur léger.
Édit : par contre, lâchez pas l'affaire pour la pétition mentale, faudrait que le rythme s'accélère sur le Bon Coin, ça part pas assez vite...
Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois. Dans le Bourbonnais je m'étais réparée. Ici je veux m'épanouir. Ce n'est pas toujours facile. Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
dimanche 30 juin 2013
Dans le même bateau
Derniers cours la semaine dernière,
même si certains d'entre eux reviennent pour les stages d'été.
Une maman m'envoie cette carte.
A droite, la version néerlandaise d'un poème d'Antonio Machado (né à St Jacques de Compostelle...)
même si certains d'entre eux reviennent pour les stages d'été.
Une maman m'envoie cette carte.
A droite, la version néerlandaise d'un poème d'Antonio Machado (né à St Jacques de Compostelle...)
Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante no hay camino
sino estelas en la mar...
sino estelas en la mar...
Marcheur, ce sont tes traces ce chemin, et rien de plus
Marcheur, il
n'y a pas de chemin
Le chemin se construit en marchant.
En marchant se
construit le chemin
Et en regardant en arrière
On voit la sente que
jamais
On ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n'y a pas de chemin
Seulement des sillages sur la mer.
Un poème d'élève
Et la poésie extraordinaire du petit frère
celui pour qui c'est toujours un peu plus difficile
mais qui va toujours au bout .
Moi, j'aime ce concept, eux et moi, tous les quatre, embarqués dans le même bateau.
Comme j'ai toujours aimé cette idée du pédagogue,
celui qui les accompagne pour un bout de chemin.
mardi 25 juin 2013
Mandela way
Il a dit
"Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres."
et aussi
"En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant."
C'est avec la vie de cet homme
que j'ai compris
ce qu'est le vrai courage " pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. "
la puissance du pardon qui "libère l'âme et fait disparaître la peur"
ainsi que tous les possibles de la réconciliation.
Maintenant qu'il est aux portes de la mort
je pense à lui,
qui mérite de partir sans crainte
et de s'éteindre "en paix avec (lui-même) et avec le monde"
la même paix qu'il a révélé à sa nation arc-en-ciel.
Simple Minds - Mandela Day par classics007
"Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres."
et aussi
"En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant."
C'est avec la vie de cet homme
que j'ai compris
ce qu'est le vrai courage " pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. "
la puissance du pardon qui "libère l'âme et fait disparaître la peur"
ainsi que tous les possibles de la réconciliation.
Maintenant qu'il est aux portes de la mort
je pense à lui,
qui mérite de partir sans crainte
et de s'éteindre "en paix avec (lui-même) et avec le monde"
la même paix qu'il a révélé à sa nation arc-en-ciel.
Simple Minds - Mandela Day par classics007
lundi 24 juin 2013
Chocolat chaud
"- Comment c'était, le jour de votre venue en France ?
- Ouh là là, moi j'ai beaucoup, beaucoup pleuré. J'ai quitté tous mes amis, ils pleuraient aussi. Une copine nous a donné des hamburgers. Je croyais vraiment que tous les Français avaient un béret, une baguette et un vélo, et qu'ils mangeaient que des escargots et des cuisses de grenouilles. Vous mangez des cuisses de grenouille madame ?
- Non, pas depuis que je sais comment c'est fait.
- Nous aussi, on croyait ça pour le vélo et le chapeau. Mais ici, il y a pas beaucoup de vélos comme en Hollande hein.
- Et maintenant, qu'est-ce qui vous manque de votre pays ici ?
- Ah, le chocolat déjà. Et puis le lait, le lait qu'on met dans le café, c'est pas le même. La crème non plus.
- Nous c'est le beurre de cacahuète, et les petits trucs (vermicelles, ndlr...) de chocolat qu'on met sur les tartines."
C'était mon dernier cours à Aubusson.
Les Anglaises m'ont offert une fleur en tissu à accrocher à mon sac.
Je me souviens qu'elles s'étaient habilement renseignées sur mes couleurs préférées il y a quelques temps de ça.
Elles ont aussi écrit une carte adorable, bourrée d'erreurs que je ne corrige pas (sauf le chez, dont se charge un autre élève...), et que toute la famille a signé.
Elle me montre sa robe longue de bal, avec une grosse fleur à la poitrine : elle retourne en Angleterre pour la fête de fin d'année, un peu moins angoissée pour la suite, depuis que je lui ai expliqué qu'elle pourra faire ses études d'aquaculture au lycée agricole d'Ahun.
On a terminé les pronoms personnels compléments, parce que c'est très important.
Et puis après, j'ai fait une chose interdite : on est sorti, on a mis les sacs dans ma voiture, et on est partis à pied, tranquillement, à la pâtisserie.
Ils ont commandé des gâteaux, et un "chocolat chaud avec de la chantilly dessus s'il vous plaît".
Il y en a un, je crois qu'il pourrait prendre un bain de crème pâtissière.
Il lèche le papier d'abord, l'assiette ensuite.
On a parlé de tout et de rien.
Il y a une famille, les parents se séparent, le couple n'a pas résisté à la transplantation, ça arrive quelquefois.C'est comme l'arrivée d'un enfant, ou la construction d'une maison, un bouleversement qui cristallise et révèle les frustrations cachées et les non-dits.
J'aime leur confiance et leurs voix quand ils parlent français.
Je suis pleine d'admiration pour cette capacité qu'ils ont maintenant à parler de choses personnelles dans une langue qui les a adoptés, parfois contre leur gré.
Aux Anglaises, je souhaite bonne route, bonne vie, et on se quitte joyeusement,
heureuses d'avoir fait ce bout de chemin ensemble.
Les Néerlandais, je les retrouve vendredi prochain, une dernière fois, dans leur école.
- Ouh là là, moi j'ai beaucoup, beaucoup pleuré. J'ai quitté tous mes amis, ils pleuraient aussi. Une copine nous a donné des hamburgers. Je croyais vraiment que tous les Français avaient un béret, une baguette et un vélo, et qu'ils mangeaient que des escargots et des cuisses de grenouilles. Vous mangez des cuisses de grenouille madame ?
- Non, pas depuis que je sais comment c'est fait.
- Nous aussi, on croyait ça pour le vélo et le chapeau. Mais ici, il y a pas beaucoup de vélos comme en Hollande hein.
- Et maintenant, qu'est-ce qui vous manque de votre pays ici ?
- Ah, le chocolat déjà. Et puis le lait, le lait qu'on met dans le café, c'est pas le même. La crème non plus.
- Nous c'est le beurre de cacahuète, et les petits trucs (vermicelles, ndlr...) de chocolat qu'on met sur les tartines."
C'était mon dernier cours à Aubusson.
Les Anglaises m'ont offert une fleur en tissu à accrocher à mon sac.
Je me souviens qu'elles s'étaient habilement renseignées sur mes couleurs préférées il y a quelques temps de ça.
Elles ont aussi écrit une carte adorable, bourrée d'erreurs que je ne corrige pas (sauf le chez, dont se charge un autre élève...), et que toute la famille a signé.
Elle me montre sa robe longue de bal, avec une grosse fleur à la poitrine : elle retourne en Angleterre pour la fête de fin d'année, un peu moins angoissée pour la suite, depuis que je lui ai expliqué qu'elle pourra faire ses études d'aquaculture au lycée agricole d'Ahun.
On a terminé les pronoms personnels compléments, parce que c'est très important.
Et puis après, j'ai fait une chose interdite : on est sorti, on a mis les sacs dans ma voiture, et on est partis à pied, tranquillement, à la pâtisserie.
Ils ont commandé des gâteaux, et un "chocolat chaud avec de la chantilly dessus s'il vous plaît".
Il y en a un, je crois qu'il pourrait prendre un bain de crème pâtissière.
Il lèche le papier d'abord, l'assiette ensuite.
On a parlé de tout et de rien.
Il y a une famille, les parents se séparent, le couple n'a pas résisté à la transplantation, ça arrive quelquefois.C'est comme l'arrivée d'un enfant, ou la construction d'une maison, un bouleversement qui cristallise et révèle les frustrations cachées et les non-dits.
J'aime leur confiance et leurs voix quand ils parlent français.
Je suis pleine d'admiration pour cette capacité qu'ils ont maintenant à parler de choses personnelles dans une langue qui les a adoptés, parfois contre leur gré.
Aux Anglaises, je souhaite bonne route, bonne vie, et on se quitte joyeusement,
heureuses d'avoir fait ce bout de chemin ensemble.
Les Néerlandais, je les retrouve vendredi prochain, une dernière fois, dans leur école.
dimanche 23 juin 2013
Sur le chemin de Geneviève # 2
"Tout va bien.
Je suis à 20 kms de Logroño.
Déjà 210 kms et la pluie a cessé. Les ondes sûrement !
Paysages magnifiques."
Photo internet
Je suis à 20 kms de Logroño.
Déjà 210 kms et la pluie a cessé. Les ondes sûrement !
Paysages magnifiques."
Photo internet
Ciel mon tumblr # 10
Quand je découvre l'I-Pad,
prêté - à long terme - par le Centre de doc pédagogique de la Creuse.
Comment ça s'allume ?
Je commence par quoi ?
Après deux jours...
Quand, vendredi, je signe le compromis de vente de ma maison,
à peine trois semaines après sa mise en vente
Quand le samedi
je trouve un T5
clair, propre, lumineux, avec jardin, à 2 minutes du centre ville
les propriétaires : une famille sympa dont j'ai eu les filles en classe
le locataire qui s'en va : un collègue de la maison d'arrêt qui est muté
les hasards heureux...
Quand il va falloir déménager...
Quand je suis charette
plein d'échéances en même temps
que je n'arrive pas à boucler
Quand j'attends les vacances avec impatience
Et que j'essaie de ne pas penser à mon planning de l'an prochain
rythmes scolaires &
remboursements kilométriques tout pourris...
Quand il faut admettre que je vais perdre une canine
ma dernière dent de lait
et qu'il faudrait que je commence à me prostituer cette semaine
pour pouvoir contribuer au financement de la piscine de mon dentiste
jeudi 20 juin 2013
Un bon jour
"- Aaaah, c'était un bon jour, oui, un bon jour !
- Tu veux dire, une bonne journée ?
- Oui, c'est ça une bonne journée."
Ils s'intéressent à tout.
Tout leur plaît.
J'apprends un tas de trucs avec eux : que le grand-duc ne peut pas fermer les yeux, c'est pour ça qu'il peut tourner la tête si loin, que non, ça c'est pas des rennes mais des élans.
On rigole, un groupe de huit gamins autonomes, on peut les laisser galoper, aller, revenir, jouer, donner quelques pièces pour nourrir les chèvres, sans que ça fasse d'histoires.
On a de grandes conversations, en français, ils lisent les panneaux presque tout seul, éclatent de rire.
Ils sont heureux de retrouver ceux qu'ils n'avaient pas vus depuis la fin du stage de début d'année.
Isabella tombe.
Punaise, j'ai oublié la trousse de secours, j'ai plus l'habitude...
Sa sœur sort un sachet de pansements de son sac. Leur mère les y a mis, parce "qu'il y a toujours quelqu'un qui tombe".
Dans le car, je discute avec ma "collègue du mardi".
Oui, c'était un bon jour.
Vraiment.
Édit 1 : merci aux collègues de St Priest-la-Feuille, qui nous ont fait une petite place dans le car,
sinon, les sorties, bernique...
Édit 2 : je recommande ce zoo, créé au départ pour sauver des animaux maltraités chez des particuliers. Ici et là, on croise des bestioles toutes pelées, un peu minables : ce sont ceux qu'ils viennent de récupérer, et qu'ils vont tenter de remettre sur pattes.
- Tu veux dire, une bonne journée ?
- Oui, c'est ça une bonne journée."
Ils s'intéressent à tout.
Tout leur plaît.
Les bébés bisons,
le paon qui appelle Léon
les œufs d'autruche, le trampoline et les gibbons siffleurs,
les loutres, les mangoustes, les arbres qui font des grottes, les bambous géants et la tyrolienne,
ils ne zappent rien.
J'apprends un tas de trucs avec eux : que le grand-duc ne peut pas fermer les yeux, c'est pour ça qu'il peut tourner la tête si loin, que non, ça c'est pas des rennes mais des élans.
On rigole, un groupe de huit gamins autonomes, on peut les laisser galoper, aller, revenir, jouer, donner quelques pièces pour nourrir les chèvres, sans que ça fasse d'histoires.
On a de grandes conversations, en français, ils lisent les panneaux presque tout seul, éclatent de rire.
Ils sont heureux de retrouver ceux qu'ils n'avaient pas vus depuis la fin du stage de début d'année.
Isabella tombe.
Punaise, j'ai oublié la trousse de secours, j'ai plus l'habitude...
Sa sœur sort un sachet de pansements de son sac. Leur mère les y a mis, parce "qu'il y a toujours quelqu'un qui tombe".
Dans le car, je discute avec ma "collègue du mardi".
Oui, c'était un bon jour.
Vraiment.
Édit 1 : merci aux collègues de St Priest-la-Feuille, qui nous ont fait une petite place dans le car,
sinon, les sorties, bernique...
Édit 2 : je recommande ce zoo, créé au départ pour sauver des animaux maltraités chez des particuliers. Ici et là, on croise des bestioles toutes pelées, un peu minables : ce sont ceux qu'ils viennent de récupérer, et qu'ils vont tenter de remettre sur pattes.
mardi 18 juin 2013
L'erreur crée l'inventeur
Journée recettes et gâteaux au regroupement
avec l'aimable soutien des cantinières de St Priest
pour la cuisson.
Moelleux au chocolat, ok.
Clafoutis aux pommes, ok.
Creusois, ok.
Heu, non, pas ok, pas le deuxième réalisé par les enfants tout seuls.
"C'est bizarre, me dit Chantal la cantinière, il ne monte pas, il ne cuit pas".
Je touche. Oui, c'est spécial.
"Si ça se trouve, ils ont oublié un truc, comme la farine... " je dis.
Bingo.
Ils ont effectivement oublié la farine.
avec l'aimable soutien des cantinières de St Priest
pour la cuisson.
Moelleux au chocolat, ok.
Clafoutis aux pommes, ok.
Creusois, ok.
Heu, non, pas ok, pas le deuxième réalisé par les enfants tout seuls.
"C'est bizarre, me dit Chantal la cantinière, il ne monte pas, il ne cuit pas".
Je touche. Oui, c'est spécial.
"Si ça se trouve, ils ont oublié un truc, comme la farine... " je dis.
Bingo.
Ils ont effectivement oublié la farine.
Tadaaaam !
Enfin cuit, ça donne ça :
Et c'est très bon !
On appellera cette nouvelle spécialité :
le fondant aux noisettes d'Aaron.
Si vous voulez tester,
vous reprenez la recette du gâteau creusois
vous mettez moitié de farine,
et vous me versez les droits,
je partagerais avec Aaron.
Clés en mains
Il y a un an de ça
je perdais mes clés
je rêvais de clés
mon père allait mourir
mais je ne le savais pas
lundi
j'ai remarqué une serrure d'église que je n'avais encore jamais vue
aujourd'hui
j'ai eu une offre pour ma maison
il faut attendre la signature du compromis pour être sûre
mais si ça se concrétise
dans quelques jours
je donnerais mes clés à une autre famille
Ne mollissez pas sur les ondes, la pétition mentale,
ça marche.
Et à propos de marche, j'ai aussi vraiment senti que Geneviève avait pensé à moi en passant les Pyrénées.
Moi aussi, j'ai pensé à elle,
parce que je sais que c'est une étape difficile.
je perdais mes clés
je rêvais de clés
mon père allait mourir
mais je ne le savais pas
lundi
j'ai remarqué une serrure d'église que je n'avais encore jamais vue
aujourd'hui
j'ai eu une offre pour ma maison
il faut attendre la signature du compromis pour être sûre
mais si ça se concrétise
dans quelques jours
je donnerais mes clés à une autre famille
Ne mollissez pas sur les ondes, la pétition mentale,
ça marche.
Et à propos de marche, j'ai aussi vraiment senti que Geneviève avait pensé à moi en passant les Pyrénées.
Moi aussi, j'ai pensé à elle,
parce que je sais que c'est une étape difficile.
lundi 17 juin 2013
Sur le chemin de Geneviève # 1
Elle est arrivée hier soir à Ostabat,
crevée, mais contente,
après la dure montée de la chapelle de Soyarce,
là où les trois chemins se rejoignent.
Demain,
les Pyrénées...
crevée, mais contente,
après la dure montée de la chapelle de Soyarce,
là où les trois chemins se rejoignent.
Demain,
les Pyrénées...
Libellés :
Camino Frances,
Ultreia,
Via Lemovicensis
dimanche 16 juin 2013
Le flip du jour
Entre les visites de la maison
et les ventes sur le Bon coin,
chez moi,
c'est un défilé quasi permanent.
Ce matin,
elle appelle :
"On passe par chez vous, on peut venir voir la pompe électrique ?".
Pas de problème.
Ils débarquent 20 minutes plus tard.
Le visage de la dame, sa voix,
me disent vaguement quelque chose,
et je vois bien que c'est réciproque.
Je regarde les enfants,
non, je ne les ai pas eu en classe.
Au moment de partir, ils me disent le nom de leur village.
Oui, je connais.
Mais, je ne sais pas pourquoi, je n'ajoute rien de plus.
Une vague réminiscence.
Ils s'en vont,
cordiaux, sympas.
Une fois la porte fermée,
tout me revient.
Mon premier poste, il y a douze ans.
Mon premier signalement pour maltraitance.
et les ventes sur le Bon coin,
chez moi,
c'est un défilé quasi permanent.
Ce matin,
elle appelle :
"On passe par chez vous, on peut venir voir la pompe électrique ?".
Pas de problème.
Ils débarquent 20 minutes plus tard.
Le visage de la dame, sa voix,
me disent vaguement quelque chose,
et je vois bien que c'est réciproque.
Je regarde les enfants,
non, je ne les ai pas eu en classe.
Au moment de partir, ils me disent le nom de leur village.
Oui, je connais.
Mais, je ne sais pas pourquoi, je n'ajoute rien de plus.
Une vague réminiscence.
Ils s'en vont,
cordiaux, sympas.
Une fois la porte fermée,
tout me revient.
Mon premier poste, il y a douze ans.
Mon premier signalement pour maltraitance.
Lettre du bout du cœur
Je ne t'attends plus.
Je ne te cherche plus.
Peut-être es-tu trop loin,
ou trop marié,
peut-être t'ai-je déjà croisé,
pas vu,
ou pas reconnu.
A plusieurs reprises, j'ai cru que c'était toi,
je voulais vraiment que ce soit toi,
j'étais sincère quand je disais "je t'aime"
je ne les trompais pas.
Je me trompais, moi.
J'ai basculé du côté de la vie où l'idée de la mort s'insinue peu à peu.
Du côté où l'on comprend enfin
que
dès le premier jour
le compte à rebours s'est déclenché,
qu'il faut l'accepter sans en être triste, ou angoissé.
Du côté où chaque minute devient si importante,
qu'il serait vain de la gaspiller à attendre quelque chose qui ne viendra peut-être jamais.
Du côté où,
le soir,
je m'endors l'esprit en paix et le cœur léger,
parce que je ne me compromets plus avec moi-même,
que ce qui compte, ce n'est pas ce que les autres voient de moi,
et qu'enfin je peux me voir telle que je suis,
sans en être effrayée.
J'ai eu si longtemps le cœur gros et l'esprit en chaos,
que ça m'empêchait de vivre.
Alors, non, je ne te t'attends plus,
et j'ai cessé de te chercher.
Mais je sais que tu existes.
Si un jour ta route croise la mienne,
et que par chance,
il nous reste assez de temps pour faire un bout de chemin ensemble,
je te reconnaîtrais,
parce que quatre choses seront plus importantes que tout le reste.
D'abord,
je ne dois pas avoir envie de te changer.
On cherche toujours l'homme idéal,
et comme il ne vient pas vite,
on croit le voir dans des guerriers de passage,
qu'il faut changer, un peu, beaucoup, à la folie,
qu'il puisse chausser les bottes du prince charmant.
Mais les bottes sont toujours trop étroites,
et non, elles ne se font jamais...
Alors,
si j'ai envie de changer quelque chose en toi,
c'est que tu n'es pas celui que j'attends.
C'est la première chose.
Ensuite,
je veux faire un jardin avec toi.
Y travailler ensemble, dans la douceur de l'air,
avant la chaleur écrasante du zénith,
parfois sous la petite pluie fine des automnes bruns et jaunes,
ou dans le ciel glacé des jours d'hiver,
et puis finir la journée devant le feu,
au soir qui vient,
ou allongés dans l'herbe,
appuyés à la terre tiède
la peau qui a pris un goût nouveau sous le soleil
à regarder les nuages filer en rougeoyant,
dans les rayons rasant qui feront bleuir la nuit.
Si tu n'as pas envie de faire un jardin avec moi,
c'est que ce n'est pas toi.
C'est la deuxième chose.
Il te faudra aimer marcher.
Tu n'es obligé ni d'aligner ton pas sur le rythme lent des miens,
ni de marcher tout le jour à mes côtés.
J'aime marcher seule aussi.
Mais si tu n'aimes pas te lever dans les doigts roses de l'aurore,
te glisser dans le jour qui vient,
la tête encore un peu ensommeillée,
quitter la grand route pour les chemins de traverse,
t'arrêter au milieu de nulle part juste pour regarder,
perdre une heure à profiter de l'eau fraîche d'un lac ou d'un ruisseau,
c'est que je serais encore prête à m'égarer.
C'est la troisième chose.
Enfin,
je veux faire un grand voyage avec toi,
avant de revenir dans notre jardin.
Aller courir le monde,
voir les autres hommes,
comment ils parlent, comment ils vivent.
Je sais bien que le bonheur n'est pas si loin,
qu'il peut être juste là entre la porte d'entrée et le petit portillon.
Mais je n'y peux rien,
c'est comme ça,
j'ai des fourmis dans la tête,
qui me démangent.
J'aime partir, parce que j'aime revenir,
je crois.
Mais peu importe les raisons.
S'il te faut coucher chaque soir dans des draps bien blancs,
après avoir comparé le menu des restaurants du village vacances,
si tes billets sont toujours réservés avec un mois d'avance,
si tu as peur de te faire manger par les papous,
et de périr en terre inconnue,
ou pire,
si tu ne veux pas partir,
alors je saurais que les bottes ne sont pas à ta taille.
C'est la dernière chose.
Car,
avec toi,
je n'aurai pas d'enfant à élever,
pas de maison à construire et à rembourser,
pas de quotidien à gérer.
Rien qui fasse illusion,
rien qui meuble les conversations
si d'aventure il advenait que nous n'ayons plus grand chose à nous dire,
que les silences ne soient plus de connivence,
à ce moment terrible où l'on s'aperçoit qu'on ne partage plus rien de ce qui nous fait vibrer.
Il nous faudra trouver autre chose
de suffisamment fort
qui fasse que
vieillir ensemble soit une évidence
au lieu d'un pis-aller.
Edit du 16 juin 2017
4 ans après, je change pas un mot.
Mon coeur d'artichaut est toujours curieux de celui avec qui vieillir.
Après plusieurs essais-erreurs, je crois que je dois me préparer à vieillir seule.
Pourquoi ne pas se contenter de ce que j'ai ? Mystère...
Toujours je préfèrerai partir, plutôt qu'oublier qui je suis en restant.
Mais on apprend toujours. Ma dernière blessure, de l'ordre de celles qu'on s'inflige à soi-même,
au lieu de me faire revoir mes prétentions à la baisse, me conduit au contraire à réparer un oubli important.
Je ne saurai dire si c'est dans ma nature ou dans ma culture.
Au fond, ça change pas grand chose à ce besoin que j'ai de tendresse, et de tendresse qui se manifeste.
Si tu crois que les bisous dans le cou c'est pas de notre âge,
si tu sais pas ouvrir tes bras et dire "je suis désolé" quand je suis blessée
(à plus forte raison par toi...)
si t'es trop fier, ou pire indifférent, pour dire que je te manque,
bref si tu crois qu'être un homme, un vrai, fait passer les marques d'affection et de respect pour de la faiblesse,
si t'es pas capable de te remettre un peu en question,
jamais,
de tourner les pages du passées déjà lues,
pour vivre le présent différemment,
et que donc moi je devrais changer pour te plaire,
si c'est "ça ou rien",
c'est clair, ce sera rien....
Edit du 19 mai 2022
Je ne te cherche plus.
Peut-être es-tu trop loin,
ou trop marié,
peut-être t'ai-je déjà croisé,
pas vu,
ou pas reconnu.
A plusieurs reprises, j'ai cru que c'était toi,
je voulais vraiment que ce soit toi,
j'étais sincère quand je disais "je t'aime"
je ne les trompais pas.
Je me trompais, moi.
J'ai basculé du côté de la vie où l'idée de la mort s'insinue peu à peu.
Du côté où l'on comprend enfin
que
dès le premier jour
le compte à rebours s'est déclenché,
qu'il faut l'accepter sans en être triste, ou angoissé.
Du côté où chaque minute devient si importante,
qu'il serait vain de la gaspiller à attendre quelque chose qui ne viendra peut-être jamais.
Du côté où,
le soir,
je m'endors l'esprit en paix et le cœur léger,
parce que je ne me compromets plus avec moi-même,
que ce qui compte, ce n'est pas ce que les autres voient de moi,
et qu'enfin je peux me voir telle que je suis,
sans en être effrayée.
J'ai eu si longtemps le cœur gros et l'esprit en chaos,
que ça m'empêchait de vivre.
Alors, non, je ne te t'attends plus,
et j'ai cessé de te chercher.
Mais je sais que tu existes.
Si un jour ta route croise la mienne,
et que par chance,
il nous reste assez de temps pour faire un bout de chemin ensemble,
je te reconnaîtrais,
parce que quatre choses seront plus importantes que tout le reste.
D'abord,
je ne dois pas avoir envie de te changer.
On cherche toujours l'homme idéal,
et comme il ne vient pas vite,
on croit le voir dans des guerriers de passage,
qu'il faut changer, un peu, beaucoup, à la folie,
qu'il puisse chausser les bottes du prince charmant.
Mais les bottes sont toujours trop étroites,
et non, elles ne se font jamais...
Alors,
si j'ai envie de changer quelque chose en toi,
c'est que tu n'es pas celui que j'attends.
C'est la première chose.
Ensuite,
je veux faire un jardin avec toi.
Y travailler ensemble, dans la douceur de l'air,
avant la chaleur écrasante du zénith,
parfois sous la petite pluie fine des automnes bruns et jaunes,
ou dans le ciel glacé des jours d'hiver,
et puis finir la journée devant le feu,
au soir qui vient,
ou allongés dans l'herbe,
appuyés à la terre tiède
la peau qui a pris un goût nouveau sous le soleil
à regarder les nuages filer en rougeoyant,
dans les rayons rasant qui feront bleuir la nuit.
Si tu n'as pas envie de faire un jardin avec moi,
c'est que ce n'est pas toi.
C'est la deuxième chose.
Il te faudra aimer marcher.
Tu n'es obligé ni d'aligner ton pas sur le rythme lent des miens,
ni de marcher tout le jour à mes côtés.
J'aime marcher seule aussi.
Mais si tu n'aimes pas te lever dans les doigts roses de l'aurore,
te glisser dans le jour qui vient,
la tête encore un peu ensommeillée,
quitter la grand route pour les chemins de traverse,
t'arrêter au milieu de nulle part juste pour regarder,
perdre une heure à profiter de l'eau fraîche d'un lac ou d'un ruisseau,
c'est que je serais encore prête à m'égarer.
C'est la troisième chose.
Enfin,
je veux faire un grand voyage avec toi,
avant de revenir dans notre jardin.
Aller courir le monde,
voir les autres hommes,
comment ils parlent, comment ils vivent.
Je sais bien que le bonheur n'est pas si loin,
qu'il peut être juste là entre la porte d'entrée et le petit portillon.
Mais je n'y peux rien,
c'est comme ça,
j'ai des fourmis dans la tête,
qui me démangent.
J'aime partir, parce que j'aime revenir,
je crois.
Mais peu importe les raisons.
S'il te faut coucher chaque soir dans des draps bien blancs,
après avoir comparé le menu des restaurants du village vacances,
si tes billets sont toujours réservés avec un mois d'avance,
si tu as peur de te faire manger par les papous,
et de périr en terre inconnue,
ou pire,
si tu ne veux pas partir,
alors je saurais que les bottes ne sont pas à ta taille.
C'est la dernière chose.
Car,
avec toi,
je n'aurai pas d'enfant à élever,
pas de maison à construire et à rembourser,
pas de quotidien à gérer.
Rien qui fasse illusion,
rien qui meuble les conversations
si d'aventure il advenait que nous n'ayons plus grand chose à nous dire,
que les silences ne soient plus de connivence,
à ce moment terrible où l'on s'aperçoit qu'on ne partage plus rien de ce qui nous fait vibrer.
Il nous faudra trouver autre chose
de suffisamment fort
qui fasse que
vieillir ensemble soit une évidence
au lieu d'un pis-aller.
Edit du 16 juin 2017
4 ans après, je change pas un mot.
Mon coeur d'artichaut est toujours curieux de celui avec qui vieillir.
Après plusieurs essais-erreurs, je crois que je dois me préparer à vieillir seule.
Pourquoi ne pas se contenter de ce que j'ai ? Mystère...
Toujours je préfèrerai partir, plutôt qu'oublier qui je suis en restant.
Mais on apprend toujours. Ma dernière blessure, de l'ordre de celles qu'on s'inflige à soi-même,
au lieu de me faire revoir mes prétentions à la baisse, me conduit au contraire à réparer un oubli important.
Je ne saurai dire si c'est dans ma nature ou dans ma culture.
Au fond, ça change pas grand chose à ce besoin que j'ai de tendresse, et de tendresse qui se manifeste.
Si tu crois que les bisous dans le cou c'est pas de notre âge,
si tu sais pas ouvrir tes bras et dire "je suis désolé" quand je suis blessée
(à plus forte raison par toi...)
si t'es trop fier, ou pire indifférent, pour dire que je te manque,
bref si tu crois qu'être un homme, un vrai, fait passer les marques d'affection et de respect pour de la faiblesse,
si t'es pas capable de te remettre un peu en question,
jamais,
de tourner les pages du passées déjà lues,
pour vivre le présent différemment,
et que donc moi je devrais changer pour te plaire,
si c'est "ça ou rien",
c'est clair, ce sera rien....
Edit du 19 mai 2022
Non, ce n'était pas l'épilogue. Juste un semi-cadratin dans la liste de ces rencontres que la destinée place sur ton chemin, afin de tester ta détermination. T'es-tu trahie ? As-tu fait trop de concessions ? T'es-tu respectée ? As-tu laissé parler ton ego, ta peur, au lieu d'être conscient de ce que tu vaux ?
C'est loin déjà.
Un point dans le passé.
Aujourd'hui je relis cette lettre, je repense à toutes ces rencontres auxquelles j'ai cru, alors que le compte n'y était pas.
Et, bien sûr, je ne peux présager de rien.
C'est juste que ni lui ni moi n'avons à changer quelque chose.
C'est juste que nous cultivons nos jardins ensemble, en attendant d'en avoir un à nous deux.
C'est juste que nous voyageons sans heurts et sans reproche.
C'est juste qu'il a su fermer un livre pour en commencer un nouveau, et que nous nous tirons ensemble vers le haut.
C'est juste que je me sens vivante et aimée.
C'est juste quoi.
Terroir
Ce mardi
ce sera gâteaux limousins.
Clafoutis et creusois.
Étude des recettes,
listes de courses pour les familles,
c'est fait.
Restait le crash test.
Fait aussi.
Ingrédients- 100 g de poudre de noisettes
- 180 g de sucre roux (c'est important de ne pas prendre de sucre blanc) + 2 sachets de sucre vanillé
- 4 ou 5 blancs d’œufs
- 90 g de beurre
- 110 g de farine
Préparation
- Beurrer un plat à four, faire fondre le reste du beurre, laisser refroidir un peu.
- Battre les blancs à la fourchette, puis ajouter les sucres en continuant à battre.
- Dans un saladier, mélanger la farine et la poudre de noisettes.
- Incorporer les blancs sucrés, bien mélanger.
- Ajouter le beurre fondu.
- Cuire environ 30 minutes à 160 degrés (th 6), sans monter la température.
----------
En fait, il s'agit d'un financier aux noisettes...
De nombreuses recettes circulent, mais c'est toujours du blanc d’œuf et beaucoup de sucre.
En général, les blancs sont battus en neige, mais moi, je ne sens pas la différence.
En revanche, pour le moule, je ne prends pas une tôle mais un plat à four, puisque la recette originale est cuite dans une tuile, plus épaisse, et qui répartit la chaleur différemment.
Enfin, c'est plus difficile, mais d'un meilleur rendu, d'ajouter d'abord le beurre fondu au mélange farine-noisettes. On obtient un genre de crumble, dans lequel on ajoute les blancs sucrés.
Avec les jaunes qui restent, on fait une crème anglaise (1/4 litre de lait).
samedi 8 juin 2013
Attention danger
Toc, toc
Une jeune femme, mignonne, bien habillée.
- Oui, entrez !
- Bonjour, excusez-moi, c'est que je dois mettre les drapeaux pour la mairie.
- Oui, pas de problème. Il y a une cérémonie, quelque chose ?
- Oui, c'est que pour le 8 mai on doit mettre les drapeaux, mais je ne sais pas pourquoi.
- Heu, le 8 mai, c'est la fin de la deuxième guerre mondiale. Mais demain c'est le 8 juin.
- Ah oui, c'est vrai. Bon, ben alors je sais pas ; ça a un rapport avec la guerre quand même je crois.
- Hum, le 18 juin, c'est l'appel du général de Gaulle.
- Je sais pas, vous savez, je lis pas tellement les nouvelles.
- Oui, bon, c'était en 1940 hein, mais de toutes façons c'est dans dix jours, et je crois pas qu'on pavoise pour ça. Non, ça doit être le débarquement en Normandie, 6 juin 1944. Demain c'est le premier samedi qui suit, alors peut-être... Vous en avez forcément entendu parler. Tous les ans, ils passent un film, ça s'appelle "Le jour le plus long". Non ? Vraiment ?
- Oh, vous savez moi, je mets juste les drapeaux.
Eh oui,
c'est bien le problème.
Travailler à la mairie,
et ne pas savoir pourquoi on les met,
les drapeaux.
Tout ça devant mes élèves,
portugais et belges,
qui eux
sont morts de rire.
Et en France depuis moins d'un an.
Une jeune femme, mignonne, bien habillée.
- Oui, entrez !
- Bonjour, excusez-moi, c'est que je dois mettre les drapeaux pour la mairie.
- Oui, pas de problème. Il y a une cérémonie, quelque chose ?
- Oui, c'est que pour le 8 mai on doit mettre les drapeaux, mais je ne sais pas pourquoi.
- Heu, le 8 mai, c'est la fin de la deuxième guerre mondiale. Mais demain c'est le 8 juin.
- Ah oui, c'est vrai. Bon, ben alors je sais pas ; ça a un rapport avec la guerre quand même je crois.
- Hum, le 18 juin, c'est l'appel du général de Gaulle.
- Je sais pas, vous savez, je lis pas tellement les nouvelles.
- Oui, bon, c'était en 1940 hein, mais de toutes façons c'est dans dix jours, et je crois pas qu'on pavoise pour ça. Non, ça doit être le débarquement en Normandie, 6 juin 1944. Demain c'est le premier samedi qui suit, alors peut-être... Vous en avez forcément entendu parler. Tous les ans, ils passent un film, ça s'appelle "Le jour le plus long". Non ? Vraiment ?
- Oh, vous savez moi, je mets juste les drapeaux.
Eh oui,
c'est bien le problème.
Travailler à la mairie,
et ne pas savoir pourquoi on les met,
les drapeaux.
Tout ça devant mes élèves,
portugais et belges,
qui eux
sont morts de rire.
Et en France depuis moins d'un an.
Never mind
En ce moment
les soucis
je leur coupe la tête
et je les mange en salade.
Voilà.
Troisième visite d'un couple sympa.
Peut-être une offre.
vendredi 7 juin 2013
Péché mortel
Ce matin,
j'ai fait une petite chose anodine et toute simple pour la plupart des gens,
mais terriblement transgressive pour moi.
J'ai acheté un pain au chocolat.
Et je l'ai mangé.
J'étais en retard,
je n'avais pas eu le temps de prendre un petit déjeuner,
à peine celui de verser du thé chaud dans mon mug isotherme.
J'avais faim,
il était tôt.
J'ai acheté un pain au chocolat.
Et je l'ai mangé.
J'ai donc fait trois choses interdites :
- ne pas prendre de petit déjeuner équilibré ;
- acheter un pain au chocolat ;
- le manger dans la voiture.
Dans ladite voiture,
ça sentait bon,
et le feuilletage crousti- fondant était délicieux.
En le savourant,
je me suis fait cette remarque :
prends le temps de le déguster,
il n'y en a pas d'autres.
Et ça aussi, c'était nouveau :
n'en avoir acheté qu'un seul.
Même pas peur.
j'ai fait une petite chose anodine et toute simple pour la plupart des gens,
mais terriblement transgressive pour moi.
J'ai acheté un pain au chocolat.
Et je l'ai mangé.
J'étais en retard,
je n'avais pas eu le temps de prendre un petit déjeuner,
à peine celui de verser du thé chaud dans mon mug isotherme.
J'avais faim,
il était tôt.
J'ai acheté un pain au chocolat.
Et je l'ai mangé.
J'ai donc fait trois choses interdites :
- ne pas prendre de petit déjeuner équilibré ;
- acheter un pain au chocolat ;
- le manger dans la voiture.
Dans ladite voiture,
ça sentait bon,
et le feuilletage crousti- fondant était délicieux.
En le savourant,
je me suis fait cette remarque :
prends le temps de le déguster,
il n'y en a pas d'autres.
Et ça aussi, c'était nouveau :
n'en avoir acheté qu'un seul.
Même pas peur.
jeudi 6 juin 2013
Spring is still alive
Premier déjeuner copine en robe et au soleil hier.
J'ai nettoyé la table du jardin,
qui n'avait pas servi depuis, pff, je ne sais plus.
Ce qui est bien
avec cette météo pourrie
c'est qu'on apprécie bien mieux
ce qui ne sonne plus comme une évidence :
le retour du printemps.
Pouvoir quitter l'enceinte de la voiture
pour pique-niquer au bord de l'eau,
ça va être mon kif des prochains jours
je crois.
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