Une de mes grandes découvertes professionnelles américaines, c'est le ... zip loc.
Vi vi...
dans les petits je mets mon snack.
Oki.
Mais je prépare aussi le matériel de chaque groupe pour les sciences, ça va bien plus vite en séance.
Et quand on n'a pas fini avec les étiquettes du cahier interactif,
vite on range dans la pochette individuelle pour pas que ça vole partout (la deuxième découverte c'est le clip pour tout attacher..)
Sur la photo tu vois 4-12.
ça veut dire 4ème grade (CM1) élève 12.
Ah, mais les élèves ont un numéro me diras-tu ?
Oui et franchement c'est bien pratique.
Ils sont rangés par ordre alphabétique depuis tout petits (alors le premier de la ligne change chaque jour... ) et donc ils ont un numéro, qu'ils connaissent.
Et ça va très bien avec les zip locs (mais on pourrait mettre les prénoms..)
Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois. Dans le Bourbonnais je m'étais réparée. Ici je veux m'épanouir. Ce n'est pas toujours facile. Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
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mardi 8 décembre 2015
jeudi 3 décembre 2015
Saint Nicolas en mode oublieux...
Chez une collègue,
on habille Saint Nicolas...
Mais des fois il est distrait et il oublie un truc...
mardi 30 juin 2015
École avec vue # 9 le village
Situation de simulation globale
"Le village "
conduite dans son groupe cycle 3 par ma collègue.
Ils ont inventé une ville, son nom, ses habitants, son drapeau et ses infrastructures.
mardi 23 juin 2015
Cela commence par un peu de chagrin, l'Amérique #2 School
Aujourd'hui,
c'était mon dernier jour
dans une toute petite école,
qui avait tiré le gros lot anglophone...
Pas un mot de français en septembre...
Notez le premier petit mot, avec la référence à "Hermès, dieu de la chance et des voyageurs",
écrit par un Boimare addict qui nous a donné bien du mal...
Et une page spéciale de mes collègues,
ça fait vraiment plaisir...
Carte immédiatement collée dans mon bullet journal...
mercredi 17 juin 2015
Au nom de Zeus
J'adore ce dessin
d'un élève anglophone
d'après une description écrite.
C'est quelqu'un qu'il a fallu vraiment tirer-pousser pour qu'il entre dans le français.
Et c'est toujours pas gagné, car il rencontre déjà des difficultés dans sa langue.
Je le fais travailler en binôme avec un autre boy qui lui se jette partout,
et ne supporte pas l'inquiétude de l'apprentissage.
Je m'étais dit, pourquoi ne pas utiliser la démarche de Boimare avec les allophones aussi ?
Qu'y a-t-il de plus universel que les angoisses archaïques et la mythologie réparatrice ou les contes ?
Ce dessin, d'après une description écrite dans un langage quand même assez soutenu,
c'est le point d'orgue,
ce temps de suspension, ce silence après lequel on reprend le tempo.
Sans les silences, pas de musique...
Les plus anciens lecteurs se souviendront peut-être de cet ancien billet sur les élèves empêchés de penser.
Je suis en train, entre deux cartons, de lire un opus plus récent
où je retrouve l'essentiel du discours de Boimare,
(qu'on a eu le bonheur d'écouter en conférence à Guéret cette année)
mais avec cet angle de vue singulier
sur l'impact, en terme de gestion de classe et de pédagogie,
de la gestion mal comprise de ces enfants qui ont peur d'apprendre.
Ça me servira toujours...
Il contient des pistes de travail encore plus précises que dans les ouvrages précédents,
et notamment un test à faire en début d'année
dont le déroulement et l'interprétation sont bien explicités.
Très facile et très rapide à mettre en oeuvre.
Limpide.
Adapté à la réalité quotidienne de l'enseignement.
Du Boimare quoi.
mercredi 18 février 2015
Et kicékibal'beur ?
"- Maîtresse, je comprends pas pourquoi il frappe le beurre !"
Craie blanche poussiéreuse, dessin rapide de baratte, mime ...
10.30
20 CE1
Lecture
La vie au château fort.
Au tableau, je tâche de bien soigner mon écriture, je ne suis plus habituée aux petits.
Appelée à 8h50,
sur le chemin du collège,
toutes affaires cessantes, comme si j'étais en train de rien foutre,
pour aller faire un remplacement....
celui de la modulatrice (partie elle, sur une classe unique, en laissant sa classe et ses prép)
la directrice étant elle-même dans son bureau en train de rédiger un bilan d'équipe éducative.
Je m'étais quand même un peu fâchée au téléphone :
"- Bla, bla, bla, avec la dernière carte scolaire, bla - bla - bla vous savez que vous êtes obligée...
- Ok, pour aujourd'hui je vais dépanner, mais j'ai une tonne de boulot qui doit être fini avant les vacances. Donc c'est pas la peine de me redemander, je dirai non... Et je m'en fous d'être sanctionnée.
- Oui, vous serez sanctionnée, vous resterez chez vous sans traitement.
- Bah, ça fera une moyenne avec les frais de déplacement que vous me devez depuis septembre..."
Ce type là, il est sympa d'habitude, mais franchement, il a eu la phrase de trop,
au moment où je constate que, d'après l'Insee, femme seule avec deux gosses de plus de 14 ans, je suis au seuil de pauvreté...
Je veux bien serrer les dents, mais je peux les montrer aussi, et en ce moment, faudrait voir à pas trop tirer sur la corde...
Pourquoi tout ce bricolage ? Tout simplement parce qu'ils ont supprimé trop de postes de remplaçants... donc, en période de grippe, on appelle tout le monde et n'importe qui pour s'y coller, lorsqu'il n'y a pas d'autres classes où répartir les élèves.
Mais aussi parce que les gens qui prennent ces décisions n'ont aucune idée du travail que l'on fait vraiment, que l'on soit ou pas devant des élèves, du temps que ça prend par exemple d'organiser une journée départementale de préparation à un examen (qui permettra en haut lieu de se féliciter devant le recteur du nombre d'inscrits et de reçus dans un si petit département) ou du fait que j'effectue l'essentiel de mon temps dans l'amplitude horaire des collèges. C'est un peu comme si on appelait un enseignant de Segpa ou d'Ulis pour aller faire des remplacements pendant ses heures de synthèse...
Alors, le bilan :
- Finalement, j'ai été contente d'avoir rendu service, faut toujours voir les choses positivement ; les gamins étaient sympas, et éminemment adaptables....
- Ma collègue a rédigé son bilan sur son temps de service. Et moi j'ai fait double journée : à 15.15, je suis remontée au collège, jusqu'à 17.30, pour dépoter les urgences qui n'avaient pas été traitées pendant que j'étais à l'école.
- J'arrive encore à gérer une classe de CE1, en dépit de quelques erreurs de consignes, si on excepte le fait qu'à part leur prénom sur une étiquette, et des opérations dans un fichier, ils n'ont rien écrit de la journée...
- Je peux encore monter vite fait une activité de lecture compréhension....
- Je ne sais plus me servir du cahier d'appel (la barre de l'aprèm c'est horizontal ou vertical ?)
- En collège je ne surveille jamais les récrés... j'ai donc royalement zappé le service de 10 minutes avant la reprise de la cantine. J'étais là, mais je corrigeais les fichiers, et je ne m'en suis souvenue , ben qu'à 14.00... Les collègues n'ont rien dit, elles sont surveillé les gamins (je crois...).
On croit avoir touché le fond ?
Bah non, il y a encore 8 postes à supprimer sur notre département cette année.
Tout cela dans l'intérêt des élèves, bien évidemment.
Craie blanche poussiéreuse, dessin rapide de baratte, mime ...
10.30
20 CE1
Lecture
La vie au château fort.
Au tableau, je tâche de bien soigner mon écriture, je ne suis plus habituée aux petits.
Appelée à 8h50,
sur le chemin du collège,
toutes affaires cessantes, comme si j'étais en train de rien foutre,
pour aller faire un remplacement....
celui de la modulatrice (partie elle, sur une classe unique, en laissant sa classe et ses prép)
la directrice étant elle-même dans son bureau en train de rédiger un bilan d'équipe éducative.
Je m'étais quand même un peu fâchée au téléphone :
"- Bla, bla, bla, avec la dernière carte scolaire, bla - bla - bla vous savez que vous êtes obligée...
- Ok, pour aujourd'hui je vais dépanner, mais j'ai une tonne de boulot qui doit être fini avant les vacances. Donc c'est pas la peine de me redemander, je dirai non... Et je m'en fous d'être sanctionnée.
- Oui, vous serez sanctionnée, vous resterez chez vous sans traitement.
- Bah, ça fera une moyenne avec les frais de déplacement que vous me devez depuis septembre..."
Ce type là, il est sympa d'habitude, mais franchement, il a eu la phrase de trop,
au moment où je constate que, d'après l'Insee, femme seule avec deux gosses de plus de 14 ans, je suis au seuil de pauvreté...
Je veux bien serrer les dents, mais je peux les montrer aussi, et en ce moment, faudrait voir à pas trop tirer sur la corde...
Pourquoi tout ce bricolage ? Tout simplement parce qu'ils ont supprimé trop de postes de remplaçants... donc, en période de grippe, on appelle tout le monde et n'importe qui pour s'y coller, lorsqu'il n'y a pas d'autres classes où répartir les élèves.
Mais aussi parce que les gens qui prennent ces décisions n'ont aucune idée du travail que l'on fait vraiment, que l'on soit ou pas devant des élèves, du temps que ça prend par exemple d'organiser une journée départementale de préparation à un examen (qui permettra en haut lieu de se féliciter devant le recteur du nombre d'inscrits et de reçus dans un si petit département) ou du fait que j'effectue l'essentiel de mon temps dans l'amplitude horaire des collèges. C'est un peu comme si on appelait un enseignant de Segpa ou d'Ulis pour aller faire des remplacements pendant ses heures de synthèse...
Alors, le bilan :
- Finalement, j'ai été contente d'avoir rendu service, faut toujours voir les choses positivement ; les gamins étaient sympas, et éminemment adaptables....
- Ma collègue a rédigé son bilan sur son temps de service. Et moi j'ai fait double journée : à 15.15, je suis remontée au collège, jusqu'à 17.30, pour dépoter les urgences qui n'avaient pas été traitées pendant que j'étais à l'école.
- J'arrive encore à gérer une classe de CE1, en dépit de quelques erreurs de consignes, si on excepte le fait qu'à part leur prénom sur une étiquette, et des opérations dans un fichier, ils n'ont rien écrit de la journée...
- Je peux encore monter vite fait une activité de lecture compréhension....
- Je ne sais plus me servir du cahier d'appel (la barre de l'aprèm c'est horizontal ou vertical ?)
- En collège je ne surveille jamais les récrés... j'ai donc royalement zappé le service de 10 minutes avant la reprise de la cantine. J'étais là, mais je corrigeais les fichiers, et je ne m'en suis souvenue , ben qu'à 14.00... Les collègues n'ont rien dit, elles sont surveillé les gamins (je crois...).
On croit avoir touché le fond ?
Bah non, il y a encore 8 postes à supprimer sur notre département cette année.
Tout cela dans l'intérêt des élèves, bien évidemment.
Libellés :
Classe en sac,
Coline au boulot,
Coline s'énerve
Apprendre avec ses doigts et ses yeux
Le leçons à manipuler
j'aime bien..
J'en fabrique souvent désormais,
fractions, comment poser une question....
Déjà, mes élèves maliens qui découvrent l'école, les ciseaux (argh le découpage soigneux à 17 ans...) la colle, le pliage (le long des traits, non rien d'évident), ça leur fait du bien, surtout qu'il faut moins écrire.
Surtout, une fois qu'on a fait tous les groupes, associés à des couleurs, j'ai constaté un net progrès dans la mémorisation des terminaisons, et la gestion des subtilités comme la cédille de commencer ou le "e" de manger.
Pour la conjugaison je l'ai prise sur le blog de la classe d'Irys,
et je l'ai mise en oeuvre à ma façon (j'ai refait les pochettes, ajouté des verbes, présenté d'autres autrement, en fonction des difficultés rencontrées.)
j'aime bien..
J'en fabrique souvent désormais,
fractions, comment poser une question....
Déjà, mes élèves maliens qui découvrent l'école, les ciseaux (argh le découpage soigneux à 17 ans...) la colle, le pliage (le long des traits, non rien d'évident), ça leur fait du bien, surtout qu'il faut moins écrire.
Surtout, une fois qu'on a fait tous les groupes, associés à des couleurs, j'ai constaté un net progrès dans la mémorisation des terminaisons, et la gestion des subtilités comme la cédille de commencer ou le "e" de manger.
Pour la conjugaison je l'ai prise sur le blog de la classe d'Irys,
et je l'ai mise en oeuvre à ma façon (j'ai refait les pochettes, ajouté des verbes, présenté d'autres autrement, en fonction des difficultés rencontrées.)
On trouve aussi le terme "cahier interactif",
mais ça ne me paraît pas réellement approprié, je préfère "leçon à manipuler".
vendredi 23 janvier 2015
Avec les doigts
J'avais trouvé ça joli,
quelques photos sur le blog de Loulou,
au moment où je cherchais une idée rapide et facile
en lien avec "Chanson pour les enfants l'hiver" de Prévert.
Sauf que c'est vraiment pour les petits,
et que je rêvais d'une vraie séance d'arts visuels,
représenter la neige,
exploiter un tableau....
Hésitation.
Je n'ai pas assez de temps avec eux pour y consacrer plusieurs séances,
pas de matériel,
pas d'espace.
Je peux juste faire un one shot en salle d'arts plastiques,
avec de la peinture récupérée dans mon école de rattachement,
ma propre réserve de papiers,
et quelques ... flocons de maïs à coller !
Alors j'ai décidé de le faire quand même,
en leur précisant bien que c'est une activité pour de jeunes enfants,
mais pour leur faire apprendre le vocabulaire :
papier à dessin, pinceau, peinture, les pots, rincer, essuyer...
Ils se sont lancés de bon cœur
en tirant un peu la langue,
très impliqués.
A la fin, ils ont insisté : le selfie pour FB....
- heu oui, mais le téléphone est interdit en classe.
- S'iiiiiiiiiiiiiiiiiiil vous plaaaaaaaaît madame !
C'est très bête, mais ils sont quelques uns à ne jamais avoir été à l'école,
et à avoir plus de 16 ans.
Donc les papiers colorés, le découpage minutieux, le collage, les pinceaux, la peinture, et même la salle du collègue,
c'était une occasion unique.
quelques photos sur le blog de Loulou,
au moment où je cherchais une idée rapide et facile
en lien avec "Chanson pour les enfants l'hiver" de Prévert.
Sauf que c'est vraiment pour les petits,
et que je rêvais d'une vraie séance d'arts visuels,
représenter la neige,
exploiter un tableau....
Hésitation.
Je n'ai pas assez de temps avec eux pour y consacrer plusieurs séances,
pas de matériel,
pas d'espace.
Je peux juste faire un one shot en salle d'arts plastiques,
avec de la peinture récupérée dans mon école de rattachement,
ma propre réserve de papiers,
et quelques ... flocons de maïs à coller !
Alors j'ai décidé de le faire quand même,
en leur précisant bien que c'est une activité pour de jeunes enfants,
mais pour leur faire apprendre le vocabulaire :
papier à dessin, pinceau, peinture, les pots, rincer, essuyer...
Ils se sont lancés de bon cœur
en tirant un peu la langue,
très impliqués.
A la fin, ils ont insisté : le selfie pour FB....
- heu oui, mais le téléphone est interdit en classe.
- S'iiiiiiiiiiiiiiiiiiil vous plaaaaaaaaît madame !
C'est très bête, mais ils sont quelques uns à ne jamais avoir été à l'école,
et à avoir plus de 16 ans.
Donc les papiers colorés, le découpage minutieux, le collage, les pinceaux, la peinture, et même la salle du collègue,
c'était une occasion unique.
Et puis le soir, il a neigé.
et ça, c'était aussi très cool,
pour ceux qui n'ont jamais vu la neige...
Les deux bonhommes qui sautent de joie,
ce sont ceux des élèves maliens.
Ils iront rejoindre les calligrammes d'automne.
mardi 20 janvier 2015
dimanche 18 janvier 2015
Les portes du pénitencier
J'ai vidé mon sac.
Comme brusquement, il est devenu très urgent que je m'en aille,
sans attendre d'être remplacée,
faut que je rapporte les clés du camion.
J'ai pas tout compris,
sûrement des trucs que je sais pas ont biaisé les cartes,
à un moment c'est presque devenu comme si je me faisais virer.
Mon collègue m'a écrit qu'il se débrouillera très bien sans moi
et que je dois rapporter tout ce qui a été payé avec les sous de l'école.
Il a mis tout le ban et l'arrière-ban de l'administration en copie, of course.
La grande classe...
Alors j'ai reformaté la clé USB,
inventorié les ressources disponibles dans un tableau synthétique,
rédigé une petite fiche de liaison sur les élèves qui m'attendent mercredi prochain.
J'ai vidé mon sac de tous les trucs que j'y trimballe,
pis,
pour faire bonne mesure,
je l'ai rerempli avec le contenu des deux casiers de mon meuble suédois
dédiés, jusque là, à mon école du mercredi.
Ca a fait comme six années en tranches...
Mais surtout, en regardant les deux casiers vides (et la poubelle pleine)
je me suis sentie flotter,
comme quand j'avais vendu la maison.
Voir ce vide,
ça m'a fait prendre conscience de la place libérée dans ma vie pour faire autre chose.
Jusque là, je voulais mettre fin à situation inconfortable,
et vu le tour que ça a pris,
je sais que j'ai bien fait de renoncer à ces heures sup.
Mais depuis l'opération tiroir,
je mesure la place que ça occupait en réalité.
Et ce luxe incomparable que je viens de m'octroyer : un peu de temps en plus.
Le mois prochain je vends Berlingo chéri pour me libérer aussi du crédit.
Comme brusquement, il est devenu très urgent que je m'en aille,
sans attendre d'être remplacée,
faut que je rapporte les clés du camion.
J'ai pas tout compris,
sûrement des trucs que je sais pas ont biaisé les cartes,
à un moment c'est presque devenu comme si je me faisais virer.
Mon collègue m'a écrit qu'il se débrouillera très bien sans moi
et que je dois rapporter tout ce qui a été payé avec les sous de l'école.
Il a mis tout le ban et l'arrière-ban de l'administration en copie, of course.
La grande classe...
Alors j'ai reformaté la clé USB,
inventorié les ressources disponibles dans un tableau synthétique,
rédigé une petite fiche de liaison sur les élèves qui m'attendent mercredi prochain.
J'ai vidé mon sac de tous les trucs que j'y trimballe,
pis,
pour faire bonne mesure,
je l'ai rerempli avec le contenu des deux casiers de mon meuble suédois
dédiés, jusque là, à mon école du mercredi.
Ca a fait comme six années en tranches...
Mais surtout, en regardant les deux casiers vides (et la poubelle pleine)
je me suis sentie flotter,
comme quand j'avais vendu la maison.
Voir ce vide,
ça m'a fait prendre conscience de la place libérée dans ma vie pour faire autre chose.
Jusque là, je voulais mettre fin à situation inconfortable,
et vu le tour que ça a pris,
je sais que j'ai bien fait de renoncer à ces heures sup.
Mais depuis l'opération tiroir,
je mesure la place que ça occupait en réalité.
Et ce luxe incomparable que je viens de m'octroyer : un peu de temps en plus.
Le mois prochain je vends Berlingo chéri pour me libérer aussi du crédit.
Moi je dis : vive la décroissance...
lundi 12 janvier 2015
Ambiance-toi !
Je vous ai déjà parlé de mes élèves maliens ?
De grands types tout noirs et très jeunes.
Des mineurs isolés,
qui ont dû traverser le nord de l'Afrique en camion,
prendre un bateau bondé,
eu la chance de ne pas finir par-dessus bord,
et bricolé encore un peu pour arriver jusqu'en France.
J'en ai d'abord eu un premier,
tout doux, tout timide, la gentillesse incarnée,
un futur champion de foot.
Quand il est arrivé,
il a amené du calme avec lui,
du calme et du courage.
Il a débarqué, il savait à peine écrire,
il comprenait juste assez pour survivre.
C'est étonnant quand on vient de la capitale d'un pays
dont le français est une langue officielle.
Mais en fait pas tant que ça,
parce que le Mali, c'est un des Etats où on est le moins scolarisé.
L'école est payante déjà,
et en général, à la place, ils fréquentent un peu l'école coranique.
Donc lui, il ne parlait que le bambara,
ouvrait les livres à l'envers (l'habitude du Coran...)
mais il savait former quelques lettres et il connaissait l'alphabet,
déchiffrer des mots simples.
Comment ?
Facile : il avait un copain qui allait à l'école publique,
et qui lui faisait un petit reporting le soir.
Respect.
Quoi que je lui donne à faire, il va au bout.
Mais c'est dur, parce qu'il n'a pas encore la relation grapho-phonétique,
alors il écrit vraiment pas compréhensible.
Il va y arriver, je le sais.
Un deuxième vient de débarquer,
une grande bringue qui me dépasse d'une tête,
qui pose plein de questions,
sur les mots, les coutumes françaises
et qui se marre tout le temps,
ou qui pousse de petits cris joyeux pour manifester sa surprise,
son étonnement.
Hé ?
Il est 15h00 et on s'organise pas pour la prière ?
Ah ben non, pas de prière ici, l'école est laïque,
Dieu, la prière, c'est dans ton cœur, et surtout le soir en privé dans ta chambre.
Hé ?
Je lui explique comment font les autres (toutes les prières d'un coup),
et où se trouve la mosquée.
Il faut tracer un trait.
Hé ?
Il n'a pas appris à tenir une règle, je lui montre.
Lui, il ne parle que soninké
(si quelqu'un sait où on peut trouver un dictionnaire...)
et pour écrire, il faut qu'il s'accroche,
parce qu'il vient juste d'apprendre.
Ils ont 16 ou 17 ans,
on les appelle des NSA : non scolarisés antérieurement.
Les ciseaux, la colle, le compas, la règle...
tout ça, ils ne connaissent pas.
(mais ils savent lire une carte, ce qui n'est pas le cas de tous les NSA).
Surtout, ils apprennent à une allure étonnante
et c'est tant mieux : à 18 ans, pas de contrat jeune majeur.
Soit tu as une formation en alternance et tu peux subvenir à tes besoins,
soit c'est charter pour Bamako,
soit tu restes illégalement sur le territoire français avec ton visa étudiant...
Avant les vacances de Noël,
j'avais deux trois zozos qui plombaient un peu l'ambiance du groupe,
un brin laxatifs.
Depuis que les deux Maliens sont arrivés,
la classe est ambiancée.
Apaisée et productive.
Ils ont un truc, cette espèce de joie africaine,
une gnaque sereine,
faite d'espérance, de courage et de pragmatisme.
Tellement heureux d'avoir un cahier, un classeur avec des POCHETTES PLASTIQUES !
Et les stylos multicolores qu'on utilise pour la mémorisation.
Moi je dis,
c'est mieux de financer les mineurs isolés
que de les laisser traîner dans des squats avec n'importe qui...
Je ne leur demande pas pourquoi ils sont venus,
je m'en doute,
et de toute façon ça ne me regarde pas,
ils m'en parleront d'eux-mêmes en fin d'année,
quand ils auront les mots,
c'est toujours comme ça.
Mais je les admire beaucoup.
Le dessin vient de là.
De grands types tout noirs et très jeunes.
Des mineurs isolés,
qui ont dû traverser le nord de l'Afrique en camion,
prendre un bateau bondé,
eu la chance de ne pas finir par-dessus bord,
et bricolé encore un peu pour arriver jusqu'en France.
J'en ai d'abord eu un premier,
tout doux, tout timide, la gentillesse incarnée,
un futur champion de foot.
Quand il est arrivé,
il a amené du calme avec lui,
du calme et du courage.
Il a débarqué, il savait à peine écrire,
il comprenait juste assez pour survivre.
C'est étonnant quand on vient de la capitale d'un pays
dont le français est une langue officielle.
Mais en fait pas tant que ça,
parce que le Mali, c'est un des Etats où on est le moins scolarisé.
L'école est payante déjà,
et en général, à la place, ils fréquentent un peu l'école coranique.
Donc lui, il ne parlait que le bambara,
ouvrait les livres à l'envers (l'habitude du Coran...)
mais il savait former quelques lettres et il connaissait l'alphabet,
déchiffrer des mots simples.
Comment ?
Facile : il avait un copain qui allait à l'école publique,
et qui lui faisait un petit reporting le soir.
Respect.
Quoi que je lui donne à faire, il va au bout.
Mais c'est dur, parce qu'il n'a pas encore la relation grapho-phonétique,
alors il écrit vraiment pas compréhensible.
Il va y arriver, je le sais.
Un deuxième vient de débarquer,
une grande bringue qui me dépasse d'une tête,
qui pose plein de questions,
sur les mots, les coutumes françaises
et qui se marre tout le temps,
ou qui pousse de petits cris joyeux pour manifester sa surprise,
son étonnement.
Hé ?
Il est 15h00 et on s'organise pas pour la prière ?
Ah ben non, pas de prière ici, l'école est laïque,
Dieu, la prière, c'est dans ton cœur, et surtout le soir en privé dans ta chambre.
Hé ?
Je lui explique comment font les autres (toutes les prières d'un coup),
et où se trouve la mosquée.
Il faut tracer un trait.
Hé ?
Il n'a pas appris à tenir une règle, je lui montre.
Lui, il ne parle que soninké
(si quelqu'un sait où on peut trouver un dictionnaire...)
et pour écrire, il faut qu'il s'accroche,
parce qu'il vient juste d'apprendre.
Ils ont 16 ou 17 ans,
on les appelle des NSA : non scolarisés antérieurement.
Les ciseaux, la colle, le compas, la règle...
tout ça, ils ne connaissent pas.
(mais ils savent lire une carte, ce qui n'est pas le cas de tous les NSA).
Surtout, ils apprennent à une allure étonnante
et c'est tant mieux : à 18 ans, pas de contrat jeune majeur.
Soit tu as une formation en alternance et tu peux subvenir à tes besoins,
soit c'est charter pour Bamako,
soit tu restes illégalement sur le territoire français avec ton visa étudiant...
Avant les vacances de Noël,
j'avais deux trois zozos qui plombaient un peu l'ambiance du groupe,
un brin laxatifs.
Depuis que les deux Maliens sont arrivés,
la classe est ambiancée.
Apaisée et productive.
Ils ont un truc, cette espèce de joie africaine,
une gnaque sereine,
faite d'espérance, de courage et de pragmatisme.
Tellement heureux d'avoir un cahier, un classeur avec des POCHETTES PLASTIQUES !
Et les stylos multicolores qu'on utilise pour la mémorisation.
Moi je dis,
c'est mieux de financer les mineurs isolés
que de les laisser traîner dans des squats avec n'importe qui...
Je ne leur demande pas pourquoi ils sont venus,
je m'en doute,
et de toute façon ça ne me regarde pas,
ils m'en parleront d'eux-mêmes en fin d'année,
quand ils auront les mots,
c'est toujours comme ça.
Mais je les admire beaucoup.
Le dessin vient de là.
vendredi 9 janvier 2015
Interclasse
Hier, en arrivant au collège de mon groupe du jeudi,
j'ai demandé ce qui était prévu dans l'établissement.
11h55, un rassemblement dans la cour,
quelques phrases de la principale,
très sobres, très justes, très claires aussi sur la tolérance et le respect,
Dissolution des rangs,
je suis descendue avec une collègue au rassemblement sur l'esplanade Nelson Mandela,
juste à côté de la médiathèque.
Je pleure,
Quand je suis seule.
Comme Bénédicte que j'ai croisé au rassemblement du soir,
j'ai le cœur au bord des larmes.
Tout ce gâchis.
Ils sont nombreux les responsables,
Ceux qui ont humilié les pères.
Ceux qui ont instrumentalisé les communautarismes pour en tirer un profit politique.
Les discours décomplexés ou fourbes sur la violence de l'Islam,
qui finalement autorisent symboliquement que des jeunes se conforment à ce qu'on attend d'eux.
Sont-ils vraiment conscients qu'ils ont du sang sur les mains ?
On a semé des graines dans un terreau fertile.
C'est l'heure de la récolte sanglante.
Je trie,
je ne me laisse pas submerger par le flot d'informations.
Je ne veux pas céder à la peur.
Mais j'ai cette image,
toute une culture du rire, de l'économie, de la question gênante décimée
et je prends conscience de ce que je n'avais pas saisi avant :
ils savaient qu'ils étaient en danger,
rappelés à cette réalité par une présence policière permanente,
et pourtant ils n'ont pas faibli.
On peut mourir de rire.
Je réfléchis.
Et l'école ? Qu'a-t-elle manqué dans tout ça ?
Un charter pour les camps d'entraînement
à défaut d'un ascenseur social bridé par un plafond de verre ?
Alors hier, je me suis aussi recentrée sur la seule chose que je sois à même de faire :
enseigner.
Je suis partie d'un support institutionnel ;
Et puis j'ai fait une séance de compréhension orale.
Qui parle à qui ?
Où?
Quand ?
De quoi parle-t-il ?
Les questions ont fusé. Le vocabulaire déjà,
fondamental pour des primo-arrivants non francophones :
fusillade, attentat, terroriste, République, c'est quoi ?
"Liberté, en France, ça veut dire quoi madame, qu'est-ce qu'on a le droit de faire ici ?".
La place de la religion dans notre société.
Le sens des dessins publiés.
Quand la séance a été terminée,
j'ai dit : "Maintenant on va faire de la grammaire".
"Venir de..."
Le verbe et ses prépositions.
Parce qu'il faut avancer.
Mais un peu plus tard, une rencontre dans les couloir,s après la minute de silence, m'a troublée.
Deux élèves de l'an dernier,
des musulmans,
qui sont venus me voir.
"Madame, qu'est-ce qui s'est passé hier ? De quoi on parle là ?".
Alors aucun collègue n'en avait parlé dans leur classe ?
J'ai expliqué.
Ils ont blêmi.
J'ai dit : "il faut en discuter avec vos parents ce soir, et puis vendredi, à la mosquée, votre imam vous
en parlera certainement".
Et mon cœur a saigné pour eux aussi.
Edit : Ici, un lien vers la page Eduscol qui propose des ressources pour enseigner et débattre sur la liberté de la presse, la liberté d'expression, la laïcité et les droits de l'Homme, avec notamment un lien vers la page du CLEMI.
Je reste très gênée par une interview entendue en début d'après-midi, d'une collègue qui avait agi à chaud (comme beaucoup d'entre nous), en accueillant ses élèves avec au vidéo projecteur, les caricatures de Mohamed publiées par Charlie Hebdo, et qui s'est étonnée de n'être arrivée à rien de constructif pendant sa séance, concluant que ce n'était quasiment pas possible de parler de tout cela dans une classe avec beaucoup d'élèves turcs et maghrébins.
Personnellement j'en conclus plutôt que le support n'était pas adapté, surtout frontalement comme ça.
De mon point de vue, rajouter de l'émotion à l'émotion, ça ne crée pas un climat propice à des débats apaisés et argumentés.
Si le plan c'est de faire dire "à des turcs et à des maghrébins" qu'ils désapprouvent, ce n'est plus de la pédagogie. Je préférerais qu'on se recentre sur l'enseignement du cadre juridique de tout exercice de la liberté.
j'ai demandé ce qui était prévu dans l'établissement.
11h55, un rassemblement dans la cour,
quelques phrases de la principale,
très sobres, très justes, très claires aussi sur la tolérance et le respect,
Dissolution des rangs,
je suis descendue avec une collègue au rassemblement sur l'esplanade Nelson Mandela,
juste à côté de la médiathèque.
Je pleure,
Quand je suis seule.
Comme Bénédicte que j'ai croisé au rassemblement du soir,
j'ai le cœur au bord des larmes.
Tout ce gâchis.
Ils sont nombreux les responsables,
Ceux qui ont humilié les pères.
Ceux qui ont instrumentalisé les communautarismes pour en tirer un profit politique.
Les discours décomplexés ou fourbes sur la violence de l'Islam,
qui finalement autorisent symboliquement que des jeunes se conforment à ce qu'on attend d'eux.
Sont-ils vraiment conscients qu'ils ont du sang sur les mains ?
On a semé des graines dans un terreau fertile.
C'est l'heure de la récolte sanglante.
Je trie,
je ne me laisse pas submerger par le flot d'informations.
Je ne veux pas céder à la peur.
Mais j'ai cette image,
toute une culture du rire, de l'économie, de la question gênante décimée
et je prends conscience de ce que je n'avais pas saisi avant :
ils savaient qu'ils étaient en danger,
rappelés à cette réalité par une présence policière permanente,
et pourtant ils n'ont pas faibli.
On peut mourir de rire.
Je réfléchis.
Et l'école ? Qu'a-t-elle manqué dans tout ça ?
Un charter pour les camps d'entraînement
à défaut d'un ascenseur social bridé par un plafond de verre ?
Alors hier, je me suis aussi recentrée sur la seule chose que je sois à même de faire :
enseigner.
Je suis partie d'un support institutionnel ;
Et puis j'ai fait une séance de compréhension orale.
Qui parle à qui ?
Où?
Quand ?
De quoi parle-t-il ?
Les questions ont fusé. Le vocabulaire déjà,
fondamental pour des primo-arrivants non francophones :
fusillade, attentat, terroriste, République, c'est quoi ?
"Liberté, en France, ça veut dire quoi madame, qu'est-ce qu'on a le droit de faire ici ?".
La place de la religion dans notre société.
Le sens des dessins publiés.
Quand la séance a été terminée,
j'ai dit : "Maintenant on va faire de la grammaire".
"Venir de..."
Le verbe et ses prépositions.
Parce qu'il faut avancer.
Mais un peu plus tard, une rencontre dans les couloir,s après la minute de silence, m'a troublée.
Deux élèves de l'an dernier,
des musulmans,
qui sont venus me voir.
"Madame, qu'est-ce qui s'est passé hier ? De quoi on parle là ?".
Alors aucun collègue n'en avait parlé dans leur classe ?
J'ai expliqué.
Ils ont blêmi.
J'ai dit : "il faut en discuter avec vos parents ce soir, et puis vendredi, à la mosquée, votre imam vous
en parlera certainement".
Et mon cœur a saigné pour eux aussi.
Edit : Ici, un lien vers la page Eduscol qui propose des ressources pour enseigner et débattre sur la liberté de la presse, la liberté d'expression, la laïcité et les droits de l'Homme, avec notamment un lien vers la page du CLEMI.
Je reste très gênée par une interview entendue en début d'après-midi, d'une collègue qui avait agi à chaud (comme beaucoup d'entre nous), en accueillant ses élèves avec au vidéo projecteur, les caricatures de Mohamed publiées par Charlie Hebdo, et qui s'est étonnée de n'être arrivée à rien de constructif pendant sa séance, concluant que ce n'était quasiment pas possible de parler de tout cela dans une classe avec beaucoup d'élèves turcs et maghrébins.
Personnellement j'en conclus plutôt que le support n'était pas adapté, surtout frontalement comme ça.
De mon point de vue, rajouter de l'émotion à l'émotion, ça ne crée pas un climat propice à des débats apaisés et argumentés.
Si le plan c'est de faire dire "à des turcs et à des maghrébins" qu'ils désapprouvent, ce n'est plus de la pédagogie. Je préférerais qu'on se recentre sur l'enseignement du cadre juridique de tout exercice de la liberté.
jeudi 11 décembre 2014
Made my day
Aujourd'hui, j'ai appris que c'est un anglais qui a inventé les cartes de vœux de Noël (Sir Henry Cole en 1846)
et que ça porte malheur de laisser le sapin dans la maison après le 1er janvier.
J'ai aussi mangé du gâteau au fromage blanc polonais (je valide) et des bonbons chinois.
et que ça porte malheur de laisser le sapin dans la maison après le 1er janvier.
J'ai aussi mangé du gâteau au fromage blanc polonais (je valide) et des bonbons chinois.
samedi 6 décembre 2014
Ecole avec vue #4
Vue sur le monde
Noël en Géorgie
Assez similaire au nôtre
(avec de la dinde dedans, le satsivi)
Sauf que c'est le 31 décembre
parce qu'ils sont orthodoxes,
et qu'il y a du khatchapuri, des khinkalis, et des gozinakis ....
Noël en Angleterre
Mention spéciale pour la tradition des crackers
et l'humour de mes deux bristish
Sinon
je raffole des lapbooks
ces supports d'exposé,
une simple chemise cartonnée pliée en trois
plein de petits trucs à soulever pour lire des informations rangées par thème
un structurateur de pensée assez proche de la carte mentale
mais en plus fun.
vendredi 14 novembre 2014
Fais-moi un signe #1
Hier, je me suis fait pourrir par une collègue de collège,
qui m'a infligé la longue litanie de toutes les tares du premier degré.
J'ai essayé de discuter avec elle,
mais elle savait mieux que moi comment on gère nos classes,
et à chaque argument que je tentais d'avancer (j'arrivais pas à en placer une, c'est dire si je suis en petite forme...),
elle me rétorquait en colère : "c'est faux !"
J'ai finalement mis un terme à cette explosion en lui disant qu'elle ne me convaincrait pas,
ni moi non plus, vu qu'elle n'arrêtait pas de crier.
Mais hier soir, galvanisée,
j'ai quasiment bouclé mon dossier Codofil.
J'en peux plus de ces débats stériles quand on devrait tous apprendre les uns des autres
au lieu de s'accuser mutuellement.
J'en peux plus non plus de la langue de bois de l'Education nationale,
qui me fait serrer les dents -et parfois les poings- à chaque journée du réseau Casnav.
Faut que je change d'air.
Je peaufine ma lettre de motivation...
Aujourd'hui,
le garage qui va débosseler Berlingo chéri tout grêlé,
m'a prêté un petit suppositoire à autobus,
une boîte à sardines électrique
dite "véhicule de courtoisie".
Je prends place,
et là,
bonheur,
c'est une automatique.
Une journée sans pied gauche, projetée aux States...
trop cool.
Et c'est décidé, je me sépare aussi de Berlingo.
Pas pour un char américain, non
mais pour mettre fin à mon crédit.
Une petite voiture payée comptant avec ce qui me restera de la vente, c'est ce qu'il me faut
pour que la fin du mois ne commence plus le 10....
Aujourd'hui aussi, j'ai découvert le petit truc qu'il me fallait
pour rebooster la longue attente devant moi : le lapbook,
brusquement objet de désir
qui permet de faire tenir dans un espace limité, une foule d'informations "à tiroir".
Parfait pour présenter notre "village" en cours de création
via la simulation globale
(concept du français langue étrangère, que je conseille à tous ceux qui veulent encourager la production d'écrit dans leur classe).
Une foule de vidéos sur internet
Et une ligne en plus dans la rubrique "Principaux travaux ou projets réalisés dans le cadre de vos activités professionnelles (dont projets en langue vivante)" de mon dossier....
qui m'a infligé la longue litanie de toutes les tares du premier degré.
J'ai essayé de discuter avec elle,
mais elle savait mieux que moi comment on gère nos classes,
et à chaque argument que je tentais d'avancer (j'arrivais pas à en placer une, c'est dire si je suis en petite forme...),
elle me rétorquait en colère : "c'est faux !"
J'ai finalement mis un terme à cette explosion en lui disant qu'elle ne me convaincrait pas,
ni moi non plus, vu qu'elle n'arrêtait pas de crier.
Mais hier soir, galvanisée,
j'ai quasiment bouclé mon dossier Codofil.
J'en peux plus de ces débats stériles quand on devrait tous apprendre les uns des autres
au lieu de s'accuser mutuellement.
J'en peux plus non plus de la langue de bois de l'Education nationale,
qui me fait serrer les dents -et parfois les poings- à chaque journée du réseau Casnav.
Faut que je change d'air.
Je peaufine ma lettre de motivation...
Aujourd'hui,
le garage qui va débosseler Berlingo chéri tout grêlé,
m'a prêté un petit suppositoire à autobus,
une boîte à sardines électrique
dite "véhicule de courtoisie".
Je prends place,
et là,
bonheur,
c'est une automatique.
Une journée sans pied gauche, projetée aux States...
trop cool.
Et c'est décidé, je me sépare aussi de Berlingo.
Pas pour un char américain, non
mais pour mettre fin à mon crédit.
Une petite voiture payée comptant avec ce qui me restera de la vente, c'est ce qu'il me faut
pour que la fin du mois ne commence plus le 10....
Aujourd'hui aussi, j'ai découvert le petit truc qu'il me fallait
pour rebooster la longue attente devant moi : le lapbook,
brusquement objet de désir
qui permet de faire tenir dans un espace limité, une foule d'informations "à tiroir".
Parfait pour présenter notre "village" en cours de création
via la simulation globale
(concept du français langue étrangère, que je conseille à tous ceux qui veulent encourager la production d'écrit dans leur classe).
Une foule de vidéos sur internet
Et une ligne en plus dans la rubrique "Principaux travaux ou projets réalisés dans le cadre de vos activités professionnelles (dont projets en langue vivante)" de mon dossier....
vendredi 20 juin 2014
Un bout de chemin
Ils arrivent, ils ne parlent pas un mot de français.
Et puis, plus vite qu'on ne croit, vient le moment de se séparer.
Recto
verso
mercredi 26 mars 2014
Makayn mouchkil
OK !
Reçu cinq sur cinq...
(Un truc que font tous mes élèves marocains :
quand ils ne comprennent pas ce qu'il faut faire, ils recopient toute la consigne,
plusieurs fois s'il le faut...)
(Un truc que font tous mes élèves marocains :
quand ils ne comprennent pas ce qu'il faut faire, ils recopient toute la consigne,
plusieurs fois s'il le faut...)
Base dix base annexe quatre
J'adore.
J'ai jamais fini d'apprendre.
Quand on pense que nous,
on se limite à dix...
C'est assez impressionnant de les voir faire,
même si là, ils se mélangent un peu les pinceaux,
parce que c'est en français.
mercredi 12 mars 2014
Le mercredi, des fois, c'est yummy aussi # 19
Le deuxième meilleur jour de l'année,
après celui où on respire enfin à laisser la porte du jardin ouverte toute la journée,
c'est quand on peut enlever ses chaussettes,
et se dire que ce sera comme ça jusqu'en octobre.
C'est quand je demande à Franzouski de rentrer les quatre planches que je viens d'acheter
et qu'il me répond : "Je pourrais avancer la voiture non ?".
Que, pour la première fois,
je lui tends les clés de Berlingo chéri.
Et que je réalise que, oui, il a vraiment eu son permis vendredi...
(Et que je prends sur moi pour ne pas l'espionner pendant qu'il manœuvre dans la cour.)
Et c'est aussi quand,
mes séances de lecture marchent vraiment bien avec les voyageurs.
Juste, aujourd'hui,
j'ai fabriqué cette fiche
Et j'avoue, j'ai eu un doute ...
confirmé pendant la séance.
On arrive à la dernière illustration.
Il la barre au crayon, et il me dit : "Ah non, je n'écris pas ça !"
J'étais occupée à aider son cousin, qui suait à grosses gouttes sur un autre texte où il fallait élucider des reprises anaphoriques.
Je me retourne.
Il insiste : " - Celui-là, c'est vous qui l'écrivez.
- Ok, mais vous trouvez le mot dans le texte et vous me l'épelez."
Dans le deuxième exercice,
il faut compléter le texte de closure avec les mots du premier.
Rebelote.
Je lui dis : "Bon, j'écris, mais vous m'épelez. Moi je m'en moque, je n'ai pas peur".
Alors il me reprend le crayon, et il écrit D-I-A-B-L-E.
Au moment de partir, il prend un feutre.
"Je vais le recouvrir, qu'on ne le voit plus."
Je vois bien qu'il n'a pas l'intention de repartir en cellule avec celui qu'il ne faut pas nommer.
Alors je prends les ciseaux, je découpe, et je lui dis :"Mettez-le à la poubelle".
Et lui, il retrouve le sourire, et il range dans sa pochette plastique, la feuille rognée.
Vade retro, Satanas !
Libellés :
Classe en sac,
Coline en famille,
Coline en prison,
yummy
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