vendredi 22 novembre 2019

Madame Nicole essuie un coup de roulis

C'est une drôle de période.
Comme un gros bateau ivre, ma vie traverse de mini turbulences.
Chaque jour, mon esprit oscille entre une gratitude incroyable pour les belles choses,
et une sorte d'accablement à chaque tracas qui surgit.
Il y a les mercredis et les vendredis déjà.
Du temps.
Du temps pour marcher.
Pour regarder.
Pour sentir.
Pour me sentir vivante.





Du temps pour écrire.
Pour méditer.
Pour avancer.
Un luxe, dont je me sens infiniment reconnaissante.



Une semaine de trois jours de travail est un luxe inestimable.
Le mercredi est mon jour de gestion ordinaire, comme avant.
Mais le jeudi soir, je boucle la semaine suivante dans un de ces grands sacs au nom de Mme Nicole, offerts par des parents américains, et que j'avais rapportés dans mes valises.
Puis je respire.
Trois jours libres devant moi, et plus jamais le blues du dimanche soir.



Même la pluie, le vent, les trajets, me paraissent plus légers.
Probablement parce que je suis mieux préparée.

Mais reviennent les ondes grises de l'aura négative de mon voisin fou.
Bien qu'il soit redevenu calme, que le maire et la gendarmerie aient pris doucement les choses en main,
je ne me sens plus jamais tranquille.
Le bateau balance et tangue,
c'est encore un gros rhume fiévreux et douloureux qui revient et me cloue au lit.
Seule.
Vais-je pouvoir chanter dimanche ?
Rien n'est moins sûr.
Les douleurs qui vont et viennent, malgré l'efficacité de mon kiné polonais.
La peur de vieillir trop vite.

Brûlantes entre les draps glacés, les mauvaises pensées rôdaillent
les bons souvenirs pâlissent.
S'effacent.
L'hiver sera long.
A quoi bon ?
La vie est trop courte pour perdre son temps à attendre ce qui ne viendra jamais.
Tu mérites mieux que ça.

J'ouvre les yeux dans l'aube naissante.
La chambre sent les huiles essentielles, ça me rassure.
Ce roulis, c'est pas le mouvement perpétuel de la vie ?
Chchchchuuuut !
Peut-être dimanche je pourrai chanter ?




lundi 11 novembre 2019

Week-end plus size #13 Fucking planètes

Hier je me suis dit que, décidément, la semaine se termine bien mieux qu'elle n'avait commencé.
Le vendredi free, les petits signes du ciel, les arbres et les chevreuils y sont pour beaucoup.




Samedi, la brume s'est levée sur la rivière.
Première sortie de la saison avec la toue cabanée.

Photo la Chavannée





Les grands rassemblements de grues
Le son de la rivière fendue par le bateau.
La journée tous ensemble,à bricoler ici ou là


Photo la Chavannée

la répétition des chants de Noël, qui jalonnent l'entrée dans l'hiver,


Je me suis sentie pleine d'énergie,
et j'ai pris la route dimanche pour aller voir Vanouchka et consorts.

En quelque sorte, le vent a retourné de nouveau ce soir.
Ma voiture s'est sentie mal un kilomètre avant la sortie de la quatre voies, à 30 minutes de chez moi, la nuit proche de tomber.
J'ai jonglé : "allez, c'était trop beau" en me laissant aller sur la bande d'arrêt d'urgence, le voyant moteur allumé.
Grande fille, j'ai pas paniqué.
Google est mon ami, mais ça pouvait être n'importe quoi...
J'ai attendu un peu, pis j'ai tourné la clé.
Elle a démarré gentiment, j'ai tenté la seconde, la troisième... puis la sortie de la quatre voies.
Et je suis rentrée chez moi.
Une voiture de 12 ans, et 220000 km au compteur.
Je suis en sécurité chez moi, où un copain m'a appelée et raconté ses propres turbulences, bien plus graves que les miennes finalement.
Alors je fais le dos rond.
Pis j'attends encore que ça passe.
Demain il fera jour et je devrai trouver un garage honnête.
Souhaitez-moi bonne chance !

PS. La lune est très belle ce soir.

mercredi 6 novembre 2019

Quand ça veut pas...

Padna est parti le vendredi 1er novembre.
C'était prévu comme ça.
Pleine d'énergie après 10 jours au Portugal,




je m'apprêtais à rentrer dans cette période de petits gâteaux de Noël, répétitions puis concerts à Embraud.


Puis ont commencé les emmerdements.

Le voisin fou, mais qui a eu quand même suffisamment de discernement pour attendre que je sois seule et venir déverser les élucubrations de son cerveau malade sur ma personne.
Nous ne sommes que deux dans l'immeuble.
Dès vendredi après-midi j'ai dû déposer une main courante à la gendarmerie,
où j'ai appris qu'ils avaient déjà été appelés pour des faits de violence ...
J'en suis à considérer l'idée de déménager, et pourtant je ne suis pas peureuse.

L'école qui a recommencé lundi par une journée épuisante auprès d'un élève très particulier,
quand cinquante demandes attendent mes interventions, toujours pas commencées.

Franzouski, harcelé dans son travail depuis cet été, qui devait être changé de service à son retour de vacances, et qui sera finalement traduit en conseil de discipline ... même grands on souffre pour ses enfants. En tout cas on tente de les aider.
Pour moi ce sera certainement payer l'avocat, et donc avoir à travailler un an de plus.
C'est mon choix, je ne me plains pas.

Et aujourd'hui, un kyste dans le sein gauche, une inflammation subite et très douloureuse.
Certainement pas un hasard.

Ma vie en ce moment, c'est comme rouler en Renault... tous les jours un bruit nouveau.
Vivement le printemps.