samedi 31 décembre 2011

La première séance

Si tu es contre la loi Evin
Si tu aimes le formica, la peinture au plomb et les Simca 1000.
Si tu aimes les figurants du cru, pas toujours bons acteurs.
Si tu aimes les ports industriels, où même la mer est laide.
Si tu aimes Jean-Pierre Daroussin (que perso je kiffe à mort).
Si tu aimes le rock.
Si tu aimes les histoires humaines où l'on pleure un peu à la fin.
Si tu aimes l'amour et les cerisiers en fleurs.
Alors tu aimeras ce film.





Check list

Fondant chocolat & crème anglaise : OK
Crumble poires (cueillies dans le jardin de l'hôpital)  chocolat : OK
Quiche au thon : OK
Rillettes de thon : OK
(oui, le thon c'est bon, et c'est pas cher)
Guacamole : OK
Crevettes, tarama, saumon : OK
Pain : OK
Ce soir, c'est buffet froid, pour les gamins et les copains, en accès libre.
Et moi, c'est cinoche. Deux fois.

Benêts


Qu'est-ce qui rend plus aveugle que l'amour ?
L'appât du gain...
Ils ont perdu leur économies ?
C'est bien fait pour eux.

mercredi 28 décembre 2011

Que se mueve

Le mercredi pour moi, d'habitude c'est :
réveil - stress - prison - stress - prép - déjeuner- stress - prison - stress - courses - stress - devoirs - stress - repas - stress - dormir
Un mercredi de vacances c'est :
no réveil - lentement - boulangerie - petit déj. baguette sésame - lentement - soleil - prép. 1 heure - jardin - lentement - soleil - déjeuner - écrire un truc avec du suspens, du sang et du sexe of course - lire un vrai livre que j'ai envie de lire et pas pour l'école -  devoirs - zumba - gratin - douche - lentement
j'ai l'impression chaque jour de faire des milliers de petites choses
et aussi un petit pincement au cœur à cause du compte à rebours qui commence quand on bascule dans le dernier quart des vacances.


mardi 27 décembre 2011

L'année prochaine tu seras sage...

Trouvée sur le blog de Lolobobo
une vidéo qui me fait mourir de rire
et qui fait le buzz sur le net.
Des parents qui ont offert des cadeaux pourris (parfois au sens propre)
à leurs petits cons de salopiauds de gamins
et qui ont filmé leurs réactions.
Certains sont bons publics
mais il y en a qui font peur ....

dimanche 25 décembre 2011

Hug machine

Alors c'est Barbara qui gagne le cadeau
puisqu'elle a trouvé la première à quoi correspondaient les plans du machin machine.


C'est en effet une machine à câlins
une vraie
- je veux dire qu'elle s'appelle vraiment comme cela, parce qu'elle s'inspire de ce que peut ressentir un enfant qui vient reprendre une vie dans les bras de sa mère -
un mécanisme dont la pression calme les personnes hypersensibles.
Je crois que ça a à voir avec le fait d'être contenu,
maintenu.

Ne dit-on pas, quand on est très en colère, très perturbé, que l'on est "hors de soi" ?

 Toujours est-il que cette merveille
qu'on utilise en thérapie des troubles envahissants du développement
a été inventée, en 1965,  par cette femme :
Temple Grandin

professeur d'université
un génie de la zootechnie
dont on peut dire qu'elle a révolutionné l'élevage et l'abattage des vaches aux États-Unis.
Quel est le rapport en l'élevage bovin et la machine à câlins ?
L'autisme.
Oui, cette femme est une autiste de haut niveau, et c'est son autisme qui lui permet de voir et de sentir des choses auxquelles nous restons aveugles et insensibles.
Cette machine, elle l'a d'abord inventée pour elle, parce qu'elle ne pouvait pas se réfugier dans les bras de qui que ce soit.
Elle dit que, pouvoir s'y réfugier, s'y regrouper, c'est ce qui lui a permis d'aller plus loin, et même de mener ses études jusqu'à leur terme.
Je trouve cette histoire merveilleuse.
Parce qu'elle est vraie.
Parce qu'elle est bonne.
Parce qu'elle est humaine.

Noël

 Le son  de la vidéo est affreux
alors c'est sans l'image :

j'aime bien celle-ci aussi :

samedi 24 décembre 2011

Machin machine

J'offre un cadeau
un vrai
à la première personne qui trouvera à quoi sert la machine conceptualisée sur ce plan.
Je précise que c'est une machine qui existe vraiment.

Last chance to hope



vendredi 23 décembre 2011

Télé Noël

Il se trouve qu'ayant pas mal de trucs à faire dans la maison
paperasse
linge
& so on
je regarde la télé comme jamais,
vu que ça me sert de dérivatif quand je m'acquitte des corvées.
Et pour une fois que je regarde
on peut dire que j'ai tiré la chance :
ils passent tous les jours les mêmes trois films
sur toutes les chaînes.
Donc
le premier film
ça se passe deux ou trois jours avant Noël
en Allemagne ou aux States
il y a une fille qui ne sait plus ou elle en est
des fois elle est  seule
des fois elle a un gamin (qui peut être une gamine, of course, mais, dans tous les cas, elle veut un papa, alors que sa mère elle, veut un amant,
mais ne vous inquiétez pas, à la fin ça va être le même goodfellow)
et elle rencontre un mec vraiment différent
plein aux as
beau
jeune
et libre
ou alors sur le point de se marier avec une blondasse connasse jeune fille de bonne famille
mais qui ne comprend rien à l'esprit de Noël ni à la vie des gens ordinaires en général.

le scénario connaît quelques variantes
soit il y a échange de vie momentané avec une autre personne
mais au dernier moment l'héroïne veut sa vie d'avant qui était vachement mieux finalement
soit elle est renvoyée dans le passé pour retrouver l'amoureux qu'elle avait largué à 16 ans et qu'elle regrette vachement aussi
soit la blondasse connasse jeune fille de bonne famille lui met moult bâtons dans les roues
mais au final
ça ne change rien
parce qu'elle n'a que jusqu'au 25 décembre pour prendre toutes sortes de décisions hyper dilemmatiques.
Cherchez pas dans le dico, ce mot n'existe pas. C'est juste qu'il exprime bien, je trouve, la douleur du choix qui consiste à finir pâmée dans les bras du type bien gaulé, attentionné et pété de thunes.
Sinon
quand je repasse
j'aime bien un peu d'action avec le deuxième film, j'ai nommé : le film catastrophe ! Celui avec les tsunamis qui rasent Chicago, Paris et Moscou (oui, c'est loin de la mer, et alors ? Pourquoi ces villes n'auraient-elles pas leur tsunami elles-aussi), ou les cyclones qui se donnent tous rendez-vous au-dessous de Washington, les salauds, ou la météorite géante qui passe à un cheveu de New-York.
Je ne sais pas pourquoi, mais les States attirent toujours un paquet de fléaux calamiteux,
alors qu'avec le réchauffement climatique, le cyclone rageux, il ne fera pas différence entre les continents.
Et au moment où je paie mes facture, alors là, c'est l'heure du troisième film, celui dont le héros est le Père Noël qui perd un renne, ou qui se cherche un remplaçant, le 24 au matin,
of course.
Après, j'ai fini,
alors j'éteins la télé
pour que les films aient le temps de se rembobiner
et je vais prendre l'air.
Mais à 17h00, il fait déjà nuit.

jeudi 22 décembre 2011

Lumière

Ce matin,
j'ai reçu la carte de vœux des Chavans
illustrée par le détail de la partition
d'un très ancien Noël
noté par le curé de Cérilly (Allier),
avec sa seconde voix.

Enregistré à l'arrache pour les ceusses qui ne lisent pas la musique,
mais à entendre en bien meilleure qualité
sur le CD la Fleur des Noëls,
interprété par Catherine Paris & Marjory Stéphanie.

Le père Noël a perdu une boule...

... tombée du ciel 
en Namibie
en novembre

Oki
on la voit partout sur internet.
mais j'ai pas pu résister.

mercredi 21 décembre 2011

Envie

Au commencement
il y a eu le blog de Joséphine
une mine d'idées créatives pour la classe
dans laquelle j'ai puisé une idée de carte pour la journée de regroupement des élèves dits "primo-arrivants",
le jour de la sortie.

Et après
il y a eu les cartes
que j'ai eu envie de fabriquer moi aussi,
et que du coup
j'ai eu envie d'envoyer aussi.

Heu..
après
il a fallu fabriquer des enveloppes à la bonne taille
et là j'ai eu des petits soucis techniques...
j'espère qu'elles arriveront à bons ports...

RéZeau

 
J.-J.Goldman/ 350 choristes: ensemble par Fredditharry
Qu'a changé internet dans la vie quotidienne ?
Tout
et rien.
Je ne sais plus comment je faisais avant.
Il paraît que c'est le Pentagone qui a inventé le concept.
Moi je dis non
le concept
il vient de l'Antiquité.
Les Parques, les Moires, celles qui tissent et coupent le fil fragile de la vie.
Ce sont elles, les premières
qui en croisant les fils
on tissé les premières relations improbables qui font dire aux hommes : "C'est le destin !"
C'est ce qui me paraît le plus irréversible avec internet : les réseaux.
Pas les réseaux sociaux formels et formatés,
non
les réseaux de hasard et d'affinités via les blogs.
les rencontres qui n'auraient jamais dû avoir lieu
les confidences facilitées par la distance
toutes ces relations avec ceux dont on croise les fils de vie.
Et qui
à condition d'être nourries de sincérité et de moment de chair et de souffle aussi
peuvent se révéler aussi vraies et fortes
qu'avant le temps
du virtuel.

mardi 20 décembre 2011

Arbre de Noël, arbre de vie

Cette année
c'est différent.
Pas d'angoisse qui me torde l'estomac le matin
je ne me sens pas mourir à la nuit tombée.
Enfin pas tous les soirs....
Pourtant j'appréhendais un peu ces vacances : les enfants grands, pas de compagnon au quotidien, moins de travail pour m'occuper l'esprit...
Mais en fait, je me sens libre.
Au début, ça fait un peu peur d'occuper mes journées avec un peu plus de liberté.
J'ai senti le noir affleurer au cœur quand je me suis posée la question des repas -c'est-à-dire de ma mère, de la notion même de famille-, du sapin, de l'argent aussi. Toutes ces choses privées de sens pour moi.
J'ai de plus en plus de mal à faire des choses qui n'ont pas de sens, juste parce que tout le monde le fait, et qu'il faudrait les faire aussi, donc.
Alors j'ai écouté ma petite voix, et j'ai fait des choix en tout égoïsme : j'ai opté pour ce qui ME convient.
OK, c'est pas très esprit de Noël et touci touça, mais ça fait plus de quarante ans que le soi-disant esprit de Noël me pourrit l'existence.
D'abord, j'ai écouté Paul, qui voulait un petit repas tranquille le 24, avec de bonnes choses qu'on aime, sans plus. On s'est organisé quelques sorties aussi.
J'ai appelé la maison de retraite, et on ira manger avec ma mère le 25 (j'en profite pour souligner combien il est appréciable que ce soit possible, car je n'ai plus l'énergie de la faire venir à la maison, et plus le budget pour l'inviter au restaurant).
J'ai limité le budget cadeaux : ce sera un peu dur pour mes fils, mais ils devront l'accepter. Il est temps qu'ils apprennent que le Père Noël n'existe pas, que la vie est une truie, et que oui, je préfère partir en vacances qu'accumuler des conneries hors de prix et qui ne les intéressent que momentanément, dans la pulsion de l'envie et du désir.
Paul m'a dit : "Tous les autres vont avoir ci et ça." J'ai eu un peu mal, brusquement est revenu le flash de mes retours au collège, quand je n'avais rien eu, et que les autres étalaient la liste de leurs nouvelles possessions. Mais j'ai tenu bon : c'est moi qui me tape les heures sup, c'est moi qui gère le budget.

J'espère qu'il ne mentira pas comme je le faisais parce que j'avais honte.

Décidément, je n'ai aucun goût pour le sacrifice.

J'ai commencé à vider le sous-sol et j'ai commencé par les décorations de Noël : vente en lots sur Le Bon Coin... Je n'ai gardé que celles auxquelles je suis attachée, parce qu'elles me rappellent des souvenirs avec les enfants petits, et qu'il faut bien en garder pour quand j'aurai des petits-enfants.
Après je suis allée couper des branches de noisetier dans le jardin.
Et j'ai fait ça :
La lumière dans le vase c'est une guirlande à 1,50€ de chez le suédois,
que je regrette de ne pas avoir achetée en plusieurs exemplaires
vu l'effet bœuf que ça fait en live dans le vase translucide.
Et cette petite lumière signifie beaucoup pour moi.
Allez, je retourne profiter de mes vacances.

lundi 19 décembre 2011

samedi 17 décembre 2011

Musiques actuelles

ça me fait marrer
quand on dit qu'on fait de la musique trad
ou de ce genre là

la plupart des interlocuteurs pensent qu'on a 200 ans de retard
voire plus

mais quand Laurent Voulzy
fait ça :


et J.J. Goldman
ça :


ou Camille réinvente le bourdon
avec ça :

Camille - Ta douleur from S a k u r a on Vimeo.


Alors ça confine au sublime
et c'est hyper tendance.
Ouai
comme quoi
la musique trad
on l'a tous dans l'oreille...

Pour voir le clip de Laurent Voulzy
c'est là

Incorrigible

C'était la semaine dernière
message du jeudi de l'IA
ouverture des inscriptions pour l'obtention des certifications complémentaires
il y en a une en FLE
alors je me dis que ce serait bien de la passer
je regarde tout bien le B.O.
quelques rapport de jury
ce n'est pas une formalité
et je n'ai pas très envie de rédiger quoi que ce soit avant janvier...
alors j'en conclus
que ce sera pour l'année prochaine
avec un peu plus de bouteille sur le poste.
Puis
de fil en aiguille
j'en viens à monter un des mes habituels projets pharaoniques
avec usine à gaz clé en main...
Pourquoi s'arrêter là ?
Pourquoi pas un master de FLE
à partir de la validation des acquis de l'expérience ?
Oui
parce que je pourrais quitter l’Éducation nationale
et retourner dans l'édition...
ouai
à 60 ans ?!...
Et tout d'un coup
je ME vois,

en train de chercher les facs qui dispensent cet enseignement
les cours intensifs d'été...
Exactement
comme
il y a 25 ans
un jour
je me suis vue en train de me faire vomir
pour la énième fois
après m'être gavée
pour la énième fois.

Du remplissage de temps que je n'ai pas
de l'addiction au surbooking
au stress qu'il engendre
au mal-être qui en résulte

alors même que cette année
j'ai trié
et laissé tombé tout ce qui ne me paraissait pas essentiel

du grand n'importe quoi.

Et pourtant une attitude tellement familière
qu'elle en serait presque rassurante.
Oui
on reproduit les mêmes comportements pourris
parce qu'on en connaît les conséquences
alors que changer
c'est affronter l'inconnu
finalement.
Souvent, j'ai pensé que faire entrer une millième activité
au chausse-pied
dans un emploi du temps hypertendu
c'était une façon de ne pas me retrouver seule avec l'autre.
Mais maintenant,
c'est clair
je n'ai plus cette excuse.
Je crois que tout ça
c'est pour éviter de me retrouver confrontée à moi-même

à mes pensées.

Heureusement
mon instinct de conservation a pris le dessus.
ça m'a fait penser à la fin de ce film
la leçon de piano
le moment où elle choisit de vivre
(oui, bon OK, c'est aussi parce qu'Harvey Keitel
est tout à fait le genre de mec à pouvoir me réveiller si j'étais morte...)

J'ai mis la certification dans un coin de ma tête
pour quand mon deuxième fils aura quitté la maison
(et ce sera dès la prochaine rentrée...)
J'ai pensé que d'ici là
j'aurai peut-être surtout envie de recommencer à tricoter,
à coudre
à bricoler des trucs,
ce que je n'ai pas fait depuis des lustres
Puis,
j'ai éteint mon portable.
J'ai fermé les yeux.
Et j'ai réussi à ne rien faire pendant au moins
pffff
20 minutes.
Même pas peur.



Désolée, je n'ai pas trouvé la scène en français de France.

vendredi 16 décembre 2011

Hécatombe

le Ministère vient d'annoncer les taxations par académie pour la carte scolaire 2012

Pour le Limousin, on atteint des niveaux tristement historiques :
- 131 postes dans les écoles primaires (haro sur la scolarisation des tout-petits...)
(Nous sommes ainsi l'académie la plus touchée en % d'emplois avec -3,93%.)
- 147 postes dans les collèges et lycées
- 12 postes administratifs

(Communiqué Snuipp)

Ben oui
pourquoi s'emmerder
puisque tout le monde s'en fout
et que c'est la crise...
Commençons donc déjà par supprimer tout ce qui permet au citoyen de penser
et d'exprimer cette pensée
l'éducation
oui
ne la confions plus à n'importe qui
à ces dangereux gauchistes
fainéants de surcroît.
Et puis
faisons croire à tous
que l'homme providentiel est de retour
après Napoléon
& De Gaulle
un nouveau héros va nous sauver
en remettant notre avenir
et celui de nos enfants
entre les mains de ceux qui savent
de ceux qui pensent
de ceux qui s'occupent de tout
de ceux qui vont nous expliquer comment nous passer de ce qu'ils ont
et qu'on n'a pas.
Moi je dis
c'est bon le coq
gaulois
tu peux chanter dignement
c'est plus les deux pieds que t'as dans la merde...

jeudi 15 décembre 2011

:-(

Partie pour la manif à 10h00
en regrettant amèrement d'avoir choisi une robe trop courte par ce temps affreux
revenue à 11h00
à peine
en regrettant de ne pas être allée travailler
(ce que je vais faire finalement)
Si on était 50
réfugiés sous le chapiteau du marché de Noël
c'était encore largement compté.
OK
la date était mal choisie : veille de la sortie, fêtes de Noël...
Mais elle avait été demandée par les syndicats du secondaire
rapport au projet
déjà bien engagé
d'évaluation par les chefs d'établissements
et plus si affinité.
Or
les enseignants du secondaire
il fallait les chercher pour en trouver quelques uns...
Et ce qui est sûr
c'est que ça m'étonnerait que je refasse grève d'ici les élections.
N'empêche
cette inertie
ça fait super peur.

mardi 13 décembre 2011

Petit bonheur

Cet aprèm
fête de Noël
dans la minuscule salle des fêtes de Gioux
au bout du bout
sur le plateau.

Fête de Noël = pas de cours = un déplacement en moins pour moi.

Mais la maîtresse et la directrice m'avaient proposé de venir quand même
parce que j'avais aidé à apprendre une chanson anglaise
déjà
choisie par mes deux petites Enaf (c'est pas du pâté, ce sont les élèves nouvellement arrivés en France...)
et aussi parce qu'elles ont bien vu
(il y a des collègues qui regardent bien)
que je ne me pose jamais nulle part.
J'ai chanté avec les enfants,
j'ai assisté au spectacle
après je suis partie
parce que le Père Noël
c'est un moment intime
et aussi parce que la route du retour est longue...
C'était juste bien
et je suis contente.


La chanson
c'était ça :

samedi 10 décembre 2011

La niña



Sans l'image
mais en entier

vendredi 9 décembre 2011

Billet d'humeur (again)


Fabrice Couégnas est l'un des représentant syndical du Snuipp23.


Moi aussi je serai en grève
et pourtant je n'ai pas envie.
Mais rester sans rien faire
ce serait pire.
Et c'est la seule action visible.
Même les enseignants anglais et leurs chefs d'établissement
ont fait grève il y a deux semaines,
c'est dire ...

jeudi 8 décembre 2011

Billet d'humeur

J'aime
les petits riens
- Je suis fini !
- J'ai fini ...
- Ah oui, j'ai fini...
- Mais tu as oublié la dernière phrase
- Ah MINCE !
En France depuis septembre, et déjà mes tics de langage...

J'aime pas
la xénophobie
Dans la salle des profs d'un collège :
- Ah celui-là ! Moi je dis dehors !
- Comment ça dehors, pour aller où ?
- Je m'en fous, qu'il aille n'importe où, qu'il rentre dans son pays, mais qu'il s'en aille.
-... (silence héroïque de ma part).
- Ah et puis, ce que vous avez fait pendant le stage, eh bien ça n'a servi à rien, absolument à rien !
- C'est-à-dire ? (Traduction in peto : je sais, je suis nulle ...)
- Rien n'a changé, il est revenu dans ma classe, il était toujours aussi nul, et aussi con. Je lui donne une carte à colorier, il me l'a rendue blanche. Blanche !
- Ah mais ça c'est différent, c'est du refus de travail (re-traduction in peto : ça ne m'étonne pas qu'il n'ait rien envie de faire, ...)

Je reviens un peu plus tard
en franchissant la porte
j'entends qu'on parle de moi...
- ... et là, je lui ai dit que ce qu'elle faisait ça ne servait à rien ..
Mouarf, en effet, on peut dire qu'il m'a bien mouchée en effet...
Un instant, j'ai pitié
puis
je rentre
un ange passe
en volant sur le dos, écœuré... 
- Imagine que tu sois balancé dans un pays dont tu ne parles pas la langue, à suivre des cours toute la journée, comme ça, tu penses que ce serait facile ?
- Oui mais moi, je n'attaquerais pas mes camarades avec un couteau.
- C'est vrai, il n'a pas à faire ça, tu as raison, mais toi tu es un adulte, instruit. Chacun réagit comme il peut, il n'a pas les mots. 
- Ouai, pour ce qu'il a fait, un autre serait passé en conseil de discipline, mais pour EUX, on ne fait rien évidemment.
- Je suis d'accord aussi : le conseil de discipline, ce serait le traiter comme tout le monde, finalement.

Une autre collègue explique
la maladie d'un proche :
- Ah oui, le vieux qu'ils sont en train de plumer !
- Hum, ben là, il est mort... Il est incinéré demain...
- Eh ben comme ça ils le plumeront encore mieux.

La salle est pleine de collègues.
Personne ne moufte.
Tout ça est donc parfaitement normal.
J'aime pas.

En revanche
j'ai bien aimé être capable de me retenir de lui sauter à la gorge...





Florence Foresti - J'Aime Pas Les Hommes Ni Les... par LinoaFF8

samedi 3 décembre 2011

Ballade en novembre

Ben quoi ?
je suis toujours en retard...
d'ailleurs j'ai fini de tondre la pelouse et de ramasser les feuilles jeudi....
Je voulais planter des fraisiers
mais ils ne vendent plus que des sapins...

Arbeit macht frei

C'est un post spécial pour ceux qui regardent trop la télé
et qui seraient tentés de se laisser convaincre ....

Temps de travail en Allemagne
annuel
- en 2000 : 1473 (Allemagne de l'Ouest : 1451...)
- en 2009 : 1390 (- 5,6 %) (Allemagne de l'Ouest : 1379...)
hebdomadaire
- en 2000 : 35,1
- en 2010 : 35,7


Temps de travail en France
annuel
- en 2000 : 1591
- en 2009 : 1554 (- 2,3 %)
hebdomadaire
- en 2000 : 37,2
- en 2010 : 38
Sources : OCDE

 Aaaaaaalors ? c'est qui les feignasses ?

Travailleurs à temps partiel involontaires (fréquence annuelle)
 en 2000
- Allemagne : 652
- France : 684
en 2010
- Allemagne : 1574
- France : 1021

Voilà comment ils gèrent : ils diminuent le temps de travail réel, et ils favorisent le chômage partiel...
Pour être complet, on va dire aussi qu'en France, l'emploi est plus coûteux, et plus protégé.

Salaire annuel moyen (de celui qui a la chance de bosser à temps plein....)
Allemagne
- 2000 : 37 695
- 2010 : 38 325
 France
- 2000 : 34 194
- 2010 : 38 124

Et la retraite ?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaah, la retraite !
Prenons l'exemple d'un type entré à 20 ans dans la vie active, célibataire, et sorti à l'âge légal dans son pays, il bénéficiera d'un taux de remplacement de ses revenus de :
- en Allemagne : 43,4 % à 55,6 %
- en France : 49 % à 69,4 %
Ah bon ?
Oui mais en Allemagne ça va de 55,6 % de 20 700 soit 11 509  à 43,4 % de 82 800 soit 35 935.
Et en France de 69,4 % de 16 331 soit  11 333 à 49 % de 65 326 soit 32 009.

Ah
et puis aussi, je suis allée regarder le site du parlement Européen
et là
qu'ai-je vu
je vous le demande un peu ?
C'est qu'en 2008 (dernières stat. disponibles), l'âge légal du départ en retraite était de :
- 67 ans en Allemagne
- 60 ans en France
mais que l'âge réel de sortie était d'environ :
-  62 ans en Allemagne (61 pour les femmes), soit 5 ans plus tôt....
- 59 ans en France (pour les femmes aussi....), soit 1 an plus tôt.
Au final, ils ne faisaient que 3 ans de plus, après avoir moins bossé toute leur vie.
Mais tout ça est cohérent
puisque
l'espérance de vie est de deux ans plus longue en France....
il faut donc que tout le monde ait le temps d'en profiter,
surtout si on a la thune pour ça.

Aaaaaaaaaaaaaaaaalors ? c'est qui les sangsues  qui bouffent le pognon de l'Europe (qui a financé la réunification, rappelons-le...) ?

Surtout,
ne vous méprenez pas sur le sens de ce post,
je VEUX qu'on s'aligne sur l'Allemagne, of course.
Oui,
parce que j'ai aussi regardé le salaire moyen d'un enseignant d'après le rapport Regard sur l'éducation de l'OCDE...
----------------------
C'est tout en US$

Explication de texte

Les périodes de crise réveillent les sentiments les plus glauques : LES Allemands ne veulent plus payer pour LES Grecs, LES Français croient entendre des bruits de  bottes.
LES médias montent en épingle tout ce qui pue.
Et aux chiffres, on fait dire tout ce qu'on veut : la preuve ci-dessus.
Alors moi
j'écris
pour dire que
j'en ai marre qu'on nous dresse les uns contre les autres
j'en ai marre qu'on compare ce qui ne l'est pas toujours
j'en ai marre qu'on n'entende jamais les Allemands mécontents et malheureux des conséquences de leurs choix politiques
j'en ai marre qu'il soit encore possible aujourd'hui d'agir sur les ressorts les plus archaïques de la peur pour faire avancer les foules 

et que je crains que
comme dans les années 30
tout cela ne dégénère

il y a beaucoup d'événements qui se répètent
les difficultés économiques et sociales
les scandales politico-financiers
la désunion de la gauche
la montée des nationalismes..

un paradoxe récurrent étant le discours 
alors que dans les faits
il y a de l'argent
beaucoup
et même
qu'il suinte honteusement des murs de ceux qui s'enrichissent

le paramètre nouveau étant la mondialisation de l'économie
le gigantisme des intérêts financiers en jeu
et des dirigeants prêts à tout pour préserver ces intérêts là
sans vergogne

la variable ajustable
étant l'Union européenne
qui n'existait pas alors.
Je vois bien l'Europe
je ne vois pas l'union.
J'aimerais
ça me rassurerait.


lundi 28 novembre 2011

Activités lexicales


J'aime préparer mon travail.

La lutte c'est classe

Hier j'ai vu ça :


j'ai pleuré
un peu
j'ai adoré
beaucoup

j'aime le sourire et la douceur lumineuse d'Ariane Ascarides
j'aime la bonhommie lente et parfois déchirée de Jean-Pierre Daroussin
j'aime cette histoire d'entre petites gens

à la fin
j'ai découvert que c'est inspiré d'un poème de Victor Hugo, les Pauvres Gens...
et ça ne m'a pas étonnée.

ce cinéma du dimanche soir m'a mise en joie pour la semaine.

mercredi 23 novembre 2011

La pédagogie par l'exemple

A croire que c'est Merkosy lui-même qui rédige ses communiqués...
Mais qu'est-ce qu'on lui a appris à l'école, je vous le demande ?
Une nouvelle loi peut-être ? Contre les fautes d'orthographe ?


Source : blog de l'Express

dimanche 20 novembre 2011

Idées cadeaux : les pommes







Les boîtes pommes, pour ranger des chouchous, des bijoux, des cailloux, ou des sous, exigent un travail minutieux pour s'emboîter finement.
Elles coûtent donc 58 euros, quelle que soit l'essence (là on voit du buis - clair- et de l'if -orangé-).
La queue est en fer forgé.

Les pommes décoratives sont très jolies seules ou en collection. 
Elles coûtent 25 euros.

Aucun de ces objets n'est vernis : ils sont polis avec une huile bio, et sont très doux au toucher.

Contact : jl.janavel@orange.fr




Idées cadeaux : les toupies


Elles sont en buis.
Les plus fines peuvent tourner sur le doigt, comme là  :


Souvenez-vous, ce sont celles que j'avais offertes à mes élèves de St-Léger le jour de mon départ :

5 euros la toupie
7 euros la piste en iroko (un bois foncé, pas de photo disponible, 10 cm de diamètre environ.

Idées cadeaux : les stylos en bois


 Voici le post promis à celles qui étaient intéressées par les stylos pour leurs cadeaux de Noël.
Le stylo coûte 15 euros, le socle 12 €.
Les essences sont locales : l'if est orangé, le noyer foncé, le buis clair est plus lourd, le frêne et le platane sont clairs avec des vagues, le prunier est rosé puis se patine, le magnolia et le houx sont clairs, le cade sent bon....
Contact : jl.janavel@orange.fr






Tournée

jeudi 17 novembre 2011

La voir la vie

Ce matin
il faisait froid, et il pleuvait.
Mais quand je suis revenue d'Ars,
il faisait grand beau
j'ai vu ça





















je me suis arrêtée
et j'ai regardé


Après
j'ai eu une très, très vilaine pensée.
Si tout c'était bien passé pour moi l'an dernier
j'aurais gardé mon poste
sur lequel je serais en train de m'épuiser.
Je n'aurais pas eu l'idée de demander celui-ci
où je m'organise comme je l'entends
où quand je suis dans le bon timing
je peux m'arrêter deux minutes prendre un thé dans l'odeur de la forêt,
déjeuner au hasard du soleil sur l'herbe d'un pré, ou d'un sourire (et d'un micro onde) dans une école
Je n'aurais pas eu la chance de faire ce que je fais
de travailler avec des gamins adorables -oui il en reste, et ça repose-
d'essayer
de tenter
d'imaginer
de créer des outils
jouer aux sept familles pour saisir les sons
aux dominos pour apprendre les heures
concevoir un exercice de vocabulaire spécial sur la chevalerie pour mes anglais (et une flamande) de cinquième...

Si je n'avais pas sué sang et eau l'an dernier
je ne serais pas tranquille à la maison le soir et le week-end
à lire, à nager, à réfléchir,
Je n'aurais pas aidé Paul à réviser la physique hier soir,
tous les deux, concentrés, dans mon bureau
lui dans le grand fauteuil, et moi sur la chaise
je n'aurais pas vu comme il savait bien gérer l'énergie cinétique de la navette spatiale
Je n'aurais pas pu aller voir Hilly mardi soir,
comme ça, parce que j'étais à Gioux
Je n'aurais pas vu la semaine dernière un rassemblement d'hirondelles
posées sur les fils entre deux poteaux
au milieu de nulle part.
je n'aurais pas eu l'énergie de trier
de dire non à tout ce qui me blessait.

Bref
ça me montre une fois de plus que
quand c'est la merde (je ne parle pas de trucs graves comme la mort, mais de l'intoxication professionnelle ou affective qu'on subit parfois)
faut tenir bon
on n'est pas obligé de céder à tout
de renier ses convictions
ce à quoi on croit
il suffit d'attendre : ça finit toujours par prendre du sens...


Édit 1 : en revanche, si je pouvais apprendre à ne plus partir au quart de tour quand je suis contrariée, avant soixante ans si possible, ce serait the cherry on the cake.
Édit 2 : les jeux des sept familles des sons c'est là, sur la page de Régine, au détour d'un site que tous les CP-istes devraient connaître : La petite souris.

mercredi 16 novembre 2011

La rigueur

La débrouille...

Fracture

Quand je reviens de chez moi
je veux dire, le chez-moi de là-bas
pas le chez-moi, où je suis ici, mais le chez-moi, là-bas
où la terre est si basse, plus basse que la mer
... là où les brumes sortent de terre,
les digues comme seules collines
où des lambeaux de mon cœur s'arrachent
à l'épine dorsale des cales des bateaux
où les oiseaux sont blancs et grands leurs troupeaux
dans le ciel, les nuages d'oies sauvages
les moulins font cartes postales mieux que vrais
je ne doute pas que c'est là-bas qu'on me berçait
dans un berceau, les pieds dans l'eau
dans un bateau, traversant les brumes
dans une luge sur rivière gelée
des bancs de poissons y étaient emprisonnés
quand je reviens de là-bas...

Je partais à l'école en vélo dans la nuit du matin
bleu ou jaune, vêtement de pluie
suivre la digue
qui suit le fleuve
qui suit le bas de ce qui est déjà bas
... quand je reviens de là-bas, je ne sais d'où je suis
est-ce d'ici, ou de là-bas ?
Les racines ne trompent pas
j'ai vu des noms sur des pierres tombales
des visages dans les annales
ils sont miens, je les tiens
dans mes mains tremblantes
comme une étoile filante
je suis partie un jour
et quand j'y retourne..

Hilly

Édit 1 : celle qui m'a appris que c'est sain de pleurer bien comme il faut
Édit 2 : sa langue maternelle, c'est le néerlandais...

Oreilles sensibles s'abstenir



je ne fume pas
je ne bois pas
je ne chanterai jamais comme ça
mais j'adore
sans compter les textes...

dimanche 13 novembre 2011

Les petits cailloux du petit Chaperon rouge

Les petits cailloux, que des promeneurs indélicats jettent dans l'eau de notre existence, troublent notre fontaine, y font des ronds qui s'entrechoquent parfois violemment, et qui rongent, comme seule l'eau sait le faire, nos cœurs
même lorsqu'ils se font de pierre.





J'avais quatre ans
il m'a fait asseoir sur ses genoux
et m'a demandé de toucher son sexe,
en guidant ma main et en me murmurant des mots d'apaisement
des mots pour dire que c'était une chose normale.
A trente ans,
moi qui n'ai quasiment aucun souvenir d'enfance
je me suis rappelée
comme si ça c'était produit la veille
le canapé rouge et noir, la peinture sur le mur
mon petit frère qui dormait dans sa chambre pendant que mes parents étaient au cinéma
et
du renflement de son pantalon
de la chaleur intérieure
de ce "Non" énorme qui envahit la poitrine
et asphyxie avant d'avoir pu prendre son dans un cri.
Je n'ai rien dit à mes parents.
Pas besoin d'expliquer pourquoi, c'est dans tous les bouquins qui en parlent.

Quelques années plus tard
très jeune ado
seins surgis d'on ne sait où
et règles brutales le mois suivant l'accident de ma mère
j'étais dans la cuisine chez mes grands-parents
on y faisait sa toilette près de la cuisinière à bois,
il n'y avait pas de salle de bains.
Mon grand-père est entré, m'a attrapée,
et à essayé de m'embrasser en disant "on va s'en payer une bonne tranche".
Je me suis débattue,
il a fini par me lâcher,
et s'est passé la main sur le front comme s'il reprenait ses esprits.
On n'en a jamais parlé
et je n'ai rien dit à ma grand-mère.
Elle aurait dit que j'étais vicieuse comme ma mère...

Une première chose difficile avec ces petits cailloux, c'est la brume qu'il y avait, le jour où ils ont été lancés. On ne se souvient plus très bien,
ni de l'avant,
ni de l'après.
S'est-il passé quelque chose de plus terrible que notre mémoire a occulté ?
Faire la part du fantasme et de la réalité, voilà ce qui m'a rongée pendant des années, et m'a empêchée de vivre
Parfois les gens sont morts, quand on est prêt à en parler, on ne peut plus le faire avec eux.
Où alors ils sont encore là, mais on n'a pas envie de tout casser autour d'eux.
Parce que, une fois effacé l'envie de vengeance, et de faire souffrir comme on a souffert, qui nous entrave et nous sape, il ne reste que la nécessité vitale d'en finir avec tout ça.
Il arrive qu'on pense à en finir tout court, parce que ce petit caillou nous attaque la peau et le sommeil aussi durement que le petit pois sous les vingt matelas et les vingt édredons de la princesse. Et qu'on n'a pas envie d'avoir mal comme ça tout le temps.
Mais si on a mal, c'est qu'on est vivant, et la vie, c'est bon.
Heureusement, elle reprend souvent le dessus. Boris Cyrulnik appelle ça la résilience, et j'aime beaucoup ce mot. Il tinte.

Peut-être que
ce qui s'est passé
ou pas
ça ne compte pas vraiment.
Peut-être que
ce dont on se souvient, ces petites choses,
c'est suffisant.
Je veux dire qu'elles sont LA réalité, la seule à laquelle on puisse se fier.
Ce que je crois profondément, c'est que ces ronds dans l'eau de l'innocence, troublent gravement la sécurité de base, en altérant la confiance dont on devrait pouvoir investir l'adulte responsable de notre intégrité.
Le fait qu'il nous ait donné à voir, et à sentir un aspect malsain de sa sexualité, même sans aller jusqu'au viol C'EST grave.
Il me semble même qu'essayer à tout prix de se souvenir de quelque chose de plus grave encore, revient à minimiser l'effraction dans notre intimité.

Un jour
j'étais avec une copine dans la salle de bains,
elle venait de donner le bain à sa petite fille,
et jouait avec elle
et tout d'un coup
en rigolant,
elle lui a légèrement pincé les tétons.
Je me souviens du regard de la petite fille,
très gênée, et un peu affolée.

Parfois,
je vois des parents qui embrassent leurs enfants sur la bouche
et là, c'est moi qui suis gênée,
je trouve cela terriblement déplacé.

Voir le mâle partout, je crois que ça me restera toujours. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Autant les accepter.

Justement,
le temps passait
je vieillissais en explorant vainement le passé, sans rien trouver
et en espérant un futur réparateur bien aléatoire.

Un jour
j'ai décidé d'en finir vraiment,
c'est-à-dire de vivre dans le présent.
Pour mon grand-père, c'était trop tard.
Mais la vie m'a permis de dire à l'autre ce dont je me souvenais.

Le catalyseur, c'est drôle
ça a été sa propre insistance à savoir ce qui justifiait ma froideur à son égard.
Il a émis un tas d'hypothèses, et là
j'ai bien vu qu'il n'avait pas la conscience tranquille,
et pas que pour ça.
Alors j'ai décrit le tableau accroché au pan le plus sombre de ma mémoire.
Rien de plus
et rien de moins.
Il a blêmi, sidéré.
Il était très étonné.
Et quand il s'est indigné :"Non, ce n'est pas possible, je n'ai pas pu faire quelque chose comme ça. Je ne suis pas comme ça", j'ai été traversée d'un doute fugace et douloureux.
Cette phrase ça pouvait être la réalité.
Ou sa réalité. J'étais si petite, comment aurais-je pu me souvenir, alors que lui avait presque oublié ?
Je me suis arc-boutée à deux choses.
Cette phrase de ma Cécile, "Surtout n'attend rien"
et le souvenir.
Alors j'ai répondu :"Je comprends. Mais moi, je m'en souviens. Alors ça s'est produit. Si déjà, tu peux rester là à écouter, c'est bien. Je te pardonne. Pour moi, c'est terminé."
Et ça l'était.


Pour un peu de légèreté, des chansons de petits cailloux :






Edit : ce que je crois aussi, c'est qu'il y a des familles où ce truc malsain, qui consiste à porter la main sur une sœur, un enfant, un peu à la rigolade, ou à associer un gamin à son intimité, circule de génération en génération.
Je me suis demandée, dernièrement, pourquoi ma grand-mère maternelle a pleuré et chanté toute sa vie avec nostalgie l'un de ses deux demis-frères partis sans retour à la guerre à Cuba.
Ce poids inconscient de la mémoire familiale, est-ce lui qui fait qu'un frère se glisse dans le lit de sa sœur ? Qu'un oncle initie une nièce aux attouchements ?

vendredi 11 novembre 2011

11 novembre 2011 : cookes en stock

Comme il était prévu que ce soit la fin du monde aujourd'hui à 11h11
(entre autres hypothèses)
je me suis dit
mais que faire en attendant ce passionnant moment ?

Bon
déjà des trucs très doux et un peu pervers dans mon grand lit,
mais là
j'ai pas eu la présence d'esprit de prendre des photos
c'est trop bête.

Après,
j'ai pensé aux cookies de la mort qui tuent de Caroline.
Idéal et approprié.
Évidemment, j'ai légèrement modifié sa recette,
en utilisant de la vergeoise certes (j'adore moi aussi ce mot...)
mais aussi du sucre roux de canne complet
et de la farine T65 bio
vu que si le truc de la fin du monde est une connerie
autant penser à prévenir le cancer aussi.

Alors au chocolat blanc


et au chocolat au lait

Cela dit
la prochaine fois
si les p'tits cochons nous ont pas mangés
je mettrai la pâte au frigo avant, parce que je les trouve un peu plats.
Sinon
c'est une tuerie
je confirme.

jeudi 10 novembre 2011

Ed. Nat. girl

Je reçois un premier tableau, de l'inspection.
Vingt pages, mais pour les trois départements de la région.
A remplir pour le 28 novembre : recensement des enfants non francophones pris en charge, écoles, dates d'arrivée, nationalité, etc.

Puis un deuxième tableau.
D'une autre personne.
Deux pages.
A remplir pour le 25.
Mêmes infos, mais que pour le département.
Un condensé quoi.

Je me dis : c'est le même truc, il y en a un qui est extrait de l'autre.
Ben non.
Faut remplir les deux.

Bien agaçant : le gros truc est un classeur de tableur, au moyen duquel, en principe, grâce à quelques formules, quand tu as renseigné une fois les données, elles se reportent automatiquement sur les autres feuilles.
Ben non again.
Faut tout se fader.

Suis-je bête aussi : je travaille pour l’Éducation nationale !

En même temps
comme j'ai pas mal de déplacements,
je me suis organisée en prenant exemple sur ce conducteur de bus québécois.

lundi 7 novembre 2011

Chaussures à mon pied

Il y a des jours où
même avec le maquillage le plus nude possible
tout en transparence et en beige rosé
on a l'air maquillée comme une voiture volée
tant la fatigue et le stress s'agrippent aux rides comme Chevènement à la présidentielle.
Il y a des jours où
on a juste l'air d'un boudin habillé en chif-tir
après pourtant deux heures de vaines investigations placardesques.

Et puis,
il y a ces fringues qui
immanquablement
te donnent juste l'assurance qu'il faut
pour
quand tu croises ce type qui d'habitude ne te dit jamais bonjour
le sentir se rapetisser au fond de son caleçon tellement tu l'impressionnes.
Le pull en cachemire orange qui sublime la tunique la plus mémère,
le T-shirt chemisier blanc qui dévoile juste ce qu'il faut de la naissance des seins
et donne à la veste noire un air d'évidence
les talons qui te grandissent sans te donner l'air d'un légume monté.
Bref, il y a un fond minimum de fringues à posséder pour ne pas se rabattre plus que de raison
sur la nourriture régressive
celle qui reste dix minutes dans la bouche et dix ans sur les fesses.
Moi,
j'avais déjà la paire de boots Coline pour André, que je regrette amèrement de ne pas avoir achetée en bleu et en marron à sa sortie.
Shoppées en solde au retour du festival de Rodez l'an dernier, elle vont avec tout, et je les aime tellement d'amour que j'ai limite attendu l'automne avec impatience pour pouvoir les reporter.

Cette année, j'ai en plus des bottes de fille pas cavalières, qui font la cheville divine et le mollet galbé.
Oui, à un moment, faut décider d'arrêter de s'habiller en sac,
vu que les sacs n'attirent pas les mecs, alors que les filles si (la plupart du temps).
Et samedi donc, j'ai fait l'expérience de me balader sur le petit talon mutin qui les sublime,
avec une assurance que j'aimerais avoir plus souvent,
et qui tient, d'après moi
davantage à la cambrure appropriée de la voute plantaire
qu'à la hauteur réelle,
un genre de message subliminal distillant subtilement toutes sortes de promesses quant aux autres cambrures dont nous dote mère nature.

jeudi 3 novembre 2011

Livret de famille

"Tu t'appelles Rousseels, t'es né rue de la gare à Bruxelles !"
En intégrant la légion, il a effacé son passé au soleil de l'Afrique.
Mais de ce passé, il restait une femme, trois filles et une petite graine, plantées en Berry.
--------------
Il a rencontré ma mère.
Début 59, elle est partie un matin travailler à la pharmacie, avec son petit sac à main. Elle n'y est pas arrivée, elle n'est pas rentrée non plus.
Mon grand-père, fou de rage, un type affreux avec ma grand-mère, est allé voir le commandant. Sa fille avait 20 ans, elle était mineure : l'amoureux a été envoyé au désert.
Ma mère, seule dans sa chambre d'hôtel, portait un enfant. Elle ne savait rien. Elle pleurait.
Ma grand-mère avait elle-même été enlevée trente ans plus tôt, pour échapper à l'existence sordide que lui faisait sa marâtre, après la mort de sa propre mère.
Elle aimait ses huit enfants plus qu'elle-même, bien qu'ils aient vu le jour pour avoir échappé à l'aiguille à tricoter avec laquelle elle se déchirait chaque année les entrailles. Et elle adorait cette fille qui lui ressemblait tant.
En recevant une lettre d'inconnus qui l'avaient trouvée abandonnée et mourant de faim et de peur dans cet hôtel, elle a supplié son mari et imploré sa pitié. Il l'a laissée partir avec un chauffeur pour ramener la fille perdue.
Mes parents se sont mariés en juillet. Maman portait une robe cousue par sa mère, blanche, avec des petites cerises.
Rouges sang.
En octobre 59, une petite fille est née, le cordon autour du cou.
Morte, après neuf mois de grossesse sans problème.
Une erreur de l'accoucheur.
Une punition de Dieu, a dit maman.
Elle allait au cimetière chaque jour, papa la trouvait allongée sur la tombe, à gratter cette terre rouge d'Algérie.
Il a dit, "il faut en faire un autre".
Je suis née en octobre 1960, le jour de l'anniversaire de ma mère.
Tu parles d'un cadeau !...

J'ai toujours eu l'impression de porter autre chose que mon histoire propre, et surtout de ne pas me reconnaître dans mon prénom.
Quand j'ai découvert l'existence de cet enfant dans le livret de famille, j'ai demandé à mon père, qui n'est pas un adepte de Dolto :
- "Quand même, vous ne l'auriez pas appelée Nicole ?
- Pas du tout, elle s'appelait Colette."

J'ai été sidérée : il m'ont appelée Nicole, pour nier Colette ?
De fait, c'est le même prénom, le second étant le diminutif du premier...
Oui, en plus, c'est moi l’œuvre complète.
Conçue en février 60, juste un an après elle, j'ai aussi été sevrée brutalement en février 61, maman ayant perdu son lait à la suite de violentes émeutes.
Quand ça veut pas hein...

Personnellement j'ai été autrement plus fine : mon premier enfant s'est arrangé pour être un garçon, et pour venir au monde la veille de mon anniversaire.
Mais je l'ai bien eu quand même : Nicolas, ah ah ...

Et la petite famille berrichonne pendant ce temps ?
Ah, ça, c'est une autre histoire.
Que je ne raconterai pas, parce que c'est la leur d'histoire.
Mais la mienne aussi un peu quand même : papa a accepté, pour satisfaire la jalousie de maman, de ne jamais revoir son ex-femme et ses filles (oui des filles ce ne sont pas de VRAIS enfants).
Du coup, elle n'a jamais aimé tranquille, inquiète qu'elle était de se voir infliger le même traitement.
Mais le Dieu de cette mère insecure et jalouse, qui devait toujours être en colère, et qui ne regarde pas toujours ailleurs, l'a envoyée dans le décor onze ans plus tard, lui faisant perdre la tête, et vouant mon père à porter sa croix.

Bon
ben
maintenant
on la pose où la croix ?
Parce qu'elle est lourde, et que mes enfants ne veulent plus se la fader.

mercredi 2 novembre 2011

A voir absolument

Effet anti dépresseur garanti.
Bon d'accord
je suis raide dingue d'Omar Sy.
Mais quand même
le film est magnifique,
drôle et émouvant,
jamais racoleur.
J'ai adoré.

vendredi 28 octobre 2011

Karaoké

Hier soir
à la télé, ils avaient programmé un show télévisé, avec en vedette, Calimero.
Calimero, président de son état, est la malheureuse victime de tous ces vilains banquiers, socialistes, et même -le complot est vaste- ses prédécesseurs à l'UE, qui l'ont empêché de nous conduire sur les voies de la croissance et de la sécurité qu'il se faisait fort de nous garantir en 2007.
N'est pas visionnaire qui veut.
Tandis que -très certainement- il expliquait à mes compatriotes comment rajouter un trou à la ceinture déjà serrée au dernier cran, j'ai décidé d'accompagner S. au karaoké.
Certes, n'ayant prévu aucune sortie, vu l'état de loque dans lequel je suis arrivée lundi, je n'avais aucune tenue adaptée. Je n'étais même pas maquillée, c'est dire. Néanmoins, une modeste tunique sur un jogpant a fait l'affaire, de toute façon je n'étais pas venue pour me faire remarquer, mais j'ai quand même pas pris la polaire. Il y a des limites au laisser-aller.
Ah, le dernier karaoké de la saison thermale !
Peu d'appelés, beaucoup d'élus, hier soir, tout le monde avait sa chance, et franchement, je n'ai pas regretté ma soirée.
D'abord, il y avait un type absolument fabuleux, le genre qui pèse 150kg, et que la scène transcende. Le look rock'n roll attittude, veste cuir à franges, bottes western, et lunettes noires,
mais qui assume.
Et vachement bien même.
Voix du tonnerre, champion toute catégorie de Johnny à Aznavour.
Le genre  de type qui peut te chanter même le bottin, et que tout le public se lève pour faire les chorus girls.
Classe et respect.
Toutes celles qui sont là pour se marrer et choisissent des chansons drôles, des trucs que tu savais même pas que tu les connaissais par cœur, qui te rappellent plein de trucs, de la maternelle au lycée, en passant par ton premier baiser (avec la langue of course).
Les deux ado prépubères qui voudraient bien, mais qui n'osent pas, et que, même à deux micros, on n'entend pas.
Le type de 25 ans qui a un coup dans le nez, et qui demande un deuxième micro sans arrêt pour accompagner. Il connaît tout, même les vieux nanards, il meurt d'envie. Mais trop les flipettes pour venir tout seul sur scène. Pourtant, avec ce qu'il avait ingurgité, il aurait dû être largement déshinibé.
Et, la cherry on the (cup)cakes : celle qui chante faux. Mais alors faux. De quoi dérégler les sonotones les plus high-tech.
Faux
oui
mais qui y va
et qui y va franchement qui plus est.
Et ça, moi, j'admire.




Édit : j'avais malheureusement oublié mon appareil photo, et de toute façon, j'ai pas mon câble USB. Mais en hommage à tous les karaokéistes du monde, j'ai choisi ce morceau d'anthologie, sans lequel une soirée karaoké n'aurait certainement pas la même saveur.

mardi 25 octobre 2011

Fin de saison

C'est la dernière semaine de la saison.

Samedi, le centre ferme ses portes, et ne les rouvre qu'après Noël pour les skieurs.

Une station thermale en fin de saison, ce sont essentiellement des retraités, des places vides, le calme.
Des soldes à tout casser dans des boutiques habituellement hors de prix, parce que, dans quelques jours, ils virent tout, accrochent les racks de skis et de chaussures. De toute façon, non seulement j'ai raclé les fonds de tiroirs de mes derniers chèques vacances pour venir, mais en plus, la petite enveloppe bonus de mes ventes sur le Bon coin va financer mon passage chez le suédois de St-Etienne.

Plus de robe d'été, légère, qu'on enfile rapidement, même avec les cheveux un peu humides. Je frissonne parfois un peu. Mais enfiler un pull en cachemire à même la peau, c'est juste divin.

Les horaires qui changent, la piscine qui ferme plus tôt, personne sur le chemin, j'ai l'impression d'être seule au monde. La nuit qui vient vite, je n'aurai pas le temps de remonter à pied. Mais quel délice de pouvoir pour quelques jours encore, marcher le nez au vent, respirer le grondement du torrent, et me glisser dans l'eau thermale, rouge et tiède comme un bain romain.

Je prends mes repas en solo. C'est drôle, pour une fois, je n'ai pas envie de parler (si, si, ça m'arrive). J'entends les conversations des tables voisines, qui tournent essentiellement autour de la nourriture et des bonnes résolutions du retour, qui évaluent les calories de tout le menu. Moi je n'ai plus envie de m'interdire quoi que ce soit et je n'ai pas envie de parler de bouffe non plus. Juste de profiter de ce cadeau somptueux : pas de course, pas de qu'est-ce-qu'on-mange-ce-soir-y-a-rien-d'autre ?
Le serveur me demande à chaque repas si j'ai demandé un changement : ça ne risque pas, je ne sais pas ce qu'il va me servir...
On ne peut pas dire que l'énergie économisée du fait de mon abstinence verbale soit dédiée au silence intérieur. Ce serait même le contraire et c'est un vrai plaisir que de pouvoir laisser vagabonder mon esprit sans péril, ni souffrance, ne rien faire, lire, écrire, beaucoup, parce que j'ai le temps.
Le temps m'est un luxe, le seul auquel je ne puisse renoncer.

vendredi 21 octobre 2011

Vacances

Je suis rentrée.
Je me suis dit : "ça y est, ce sont les vacances !"
J'ai posé mon sac.
Je l'aime bien mon sac cette année, avec plein de trucs, des jeux, des crayons de couleur, des bidules...


Je n'ai pas vu passer la période.
Pas de bulletin, pas de programmes,
sauf pour les aider sur ce qui leur pose vraiment problème : l'histoire, la géographie, le langage mathématique.
Je fixe des objectifs, avec leurs enseignants (ou pas), je fais des progressions.
Mais pas de paperasse inutile.

Bien sûr, le temps m'est compté.
Mais,
je pensais me sentir seule
et ce n'est pas vraiment le cas.
Déjà, je m'organise pour déjeuner dans des écoles sympa.
Et puis il y a les collègues qui ont envie d'échanger.
Alors on s'arrange, on se répartit les tâches, je traduis pendant un entretien avec des parents...
Parfois je me sens un tout petit peu utile, ça change de la culpabilité permanente de l'enseignant.
Et cette alternance de moments de communication, de travail avec les enfants, qui n'ont pas tous les mêmes besoins, et de trajets de solitude, de radio et de musique, c'est bon pour moi.

Parfois, il faut improviser,  et ça aussi, c'est bon pour moi.

En dernière séance ce soir, un collège, quatre élèves, trois absents... Ils n'ont pas pensé à me prévenir.
J'avais préparé des évaluations en français, puisque je ne les avais jamais vus.
Le seul qui soit là me dit : "Je suis en France depuis 8 ans".
Je reste un peu interdite, en principe, il ne bénéficie plus du dispositif. Je remets le matériel dans mon sac.

On discute.
"J'aimerais bien faire mes devoirs quand vous venez, ceux qui sont difficiles, pour avoir de l'aide."
Bon, ça relève plus du soutien par l'établissement que de mon action. En même temps, si je viens pour trois, je peux en prendre un de plus.
Et puis, il a le brevet à la fin de l'année.
Il sort un bouquin de son sac : à lire pendant les vacances, contrôle à la rentrée.
"En fait, même quand je comprends un texte, je rate le contrôle : je ne comprends rien aux questions." 
Le genre de truc qui m'énerve : comment font les mauvais lecteurs, ceux qui n'ont pas accès au sens ?

Mais là, on a une heure devant nous.
On lit la quatrième de couverture : c'est l'histoire d'une lycéenne de Jérusalem, qui jette une bouteille dans la mer, à Gaza, avec une lettre.
Je lui explique le contexte : la création de l’État d'Israël, la misère, les attentats...
Il ne sait rien de tout ça.
Comment comprendre un livre quand on ne sait rien de ce à quoi il se rapporte ?
Je lui propose de lui offrir la lecture des premiers chapitre, et on dépote : éléments de la situation d'énonciation, ligne chronologique, repérage des retours en arrière, constellation des personnages, champ lexical des attentats, substituts lexicaux pour Jérusalem...

"C'est le genre de question que tu auras au brevet."
Il commence à connecter avec ce qu'on attend de lui.
Mine de rien, j'ai lu un bon tiers du livre !
"Essaie de le terminer pendant les vacances, je reviens une fois avant le contrôle, on finira, et tu seras prêt."
Il part content.
Moi aussi.
Pas de bureau à ranger, d'angoisse pour la rentrée.
Vacances.
Édit : Chez nous on dit :"Vacances en Creuse, vacances heureuses",
et on rajoute "Vacances ailleurs, vacances meilleures".
Donc je pars lundi et je reviens samedi.
Parce que je le vaux bien.
Mais s'il y en a des qui veulent venir me voir aux prochaines échéances de ces vacances scandaleusement longues dont nous bénéficions trop souvent, y a qu'à demander.