La vie est une question de point de vue et d'apparence.
Qu'est-ce qui existe vraiment ?
Je passe souvent devant cet arbre
que j'appelle le mort vivant
ses longs bras noueux
figés par la mort
polis par le temps
déchirent le ciel de zébrures gris mat
à l'aplomb d'un buisson de rameaux
où la vie a repris le dessus
et qui semblent le porter
encore.
Il est là
immuable
vu d'ici
c'est l'espoir
que rien ne finisse vraiment.
Mais vu de l'intérieur
c'est un tourbillon tumultueux et confus
l'angoisse étouffante
d'une étreinte mortelle.
En passant de l'autre côté
une séparation déchirante
un dialogue de sourd
la douleur du silence
étrangère à la vie qui s'agite tout autour
ou portée par elle ?
ou portée par elle ?
Fallait-il s'approcher de si près ?
Peut-être aurait-il été préférable de continuer à le croiser sous son meilleur jour ?
Peu importe
car
si je n'étais pas entrée dans ce champ
car
si je n'étais pas entrée dans ce champ
je n'aurais pas trouvé non plus
les pieds de sédum que j'ai rapportés pour mon jardin.