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mercredi 18 avril 2012

Mort vivant

La vie est une question de point de vue et d'apparence.
Qu'est-ce qui existe vraiment ?



Je passe souvent devant cet arbre
que j'appelle le mort vivant
ses longs bras noueux
figés par la mort
polis par le temps
déchirent le ciel de zébrures gris mat
à l'aplomb d'un buisson de rameaux
où la vie a repris le dessus
et qui semblent le porter 
encore.

Il est là
immuable
vu d'ici
c'est l'espoir 
que rien ne finisse vraiment.


Mais vu de l'intérieur
c'est un tourbillon tumultueux et confus
 l'angoisse étouffante
d'une étreinte mortelle.


En passant de l'autre côté
une séparation déchirante
un dialogue de sourd
la douleur du silence
étrangère à la vie qui s'agite tout autour
ou portée par elle ?

Fallait-il s'approcher de si près ?
Peut-être aurait-il été préférable de continuer à le croiser sous son meilleur jour ?

Peu importe
car
si je n'étais pas entrée dans ce champ
je n'aurais pas trouvé non plus
les pieds de sédum que j'ai rapportés pour mon jardin.


mercredi 22 février 2012

École de campagne

Ce fut un meeting de campagne ordinaire,
avec un couplet supplémentaire sur la ruralité.
Les avisés organisateurs avaient,
comme il se doit,
retenu une salle trop petite
laissant deux cents personnes dehors.
C'était donc blindé, ce qui n'aurait peut-être pas été le cas à la salle po.
Mais la sono était bonne et on a pu profiter du discours, dehors, au soleil.
Moi, je n'étais pas venue pour soutenir le candidat.
J'étais venue pour écouter ce qu'il a à dire sur l'école,
et l'interpeler sur cette question si possible.
Possible ce ne le fut pas : il aurait fallu pourfendre la foule pour accéder à la salle, et, de toute façon,
tout est réglé à la minute près,
ce genre d'exercice n'a rien d'un débat, c'est plus proche d'une insémination artificielle.
A la sortie cependant
installés en haut des marches avec nos panneaux
pour être vus
nous étions aux premières loges,
aux côtés des salariés de Delbard.
Il est venu vers nous,
et nous avons pu lui parler :





La Montagne, édition Creuse, 20 février 2012
Édit 1 :
Hasard de montage
le "on en prend acte" s'oxymore à "la lutte continue"...
mais c'est la lutte qui l'emporte :
une action par jour au moins
avec les parents d'élèves dans le département : écoles occupées, routes ou voies ferrées bloquées...
non
on ne baisse pas les bras.
Quel intérêt y aurait-il à lutter seulement si on était sûr de gagner ?

Édit 2 :
J'ai aussi été promue "Rased", mais  peu importe : on est déjà bien content que la radio locale évoque ces actions dans ses bulletins tous les matins.


mercredi 16 novembre 2011

La rigueur

La débrouille...

vendredi 30 juillet 2010

Objet trouvé


De là
à là



















il n'y a qu'un pas
(parfois)
le pas du loup ...

samedi 1 mai 2010

Il est revenu le temps du muguet

Aujourd'hui
ce n'est pas juste férié
ce n'est pas juste chômé
ce n'est pas juste le temps ou tu achètes un brin de muguet inodore
qui te coûtera un bras (voire un rein dans certaines régions)
c'est le jour aussi
où tu te lèves
pour dire
et même
tu peux crier
faut pas te gêner
chez nous c'est à 10 heures
départ de la Gare de Guéret
A tout à l'heure donc



Je mets les paroles (pour Cathy surtout)

Amis dans cette vie
livrons-nous au changement
les dangers qui nous lient
doivent nous conduire en avant

Refrain
Levons-nous et levons le poing
Pour rester tous chaque matin
maîtres de nos destins

Nous ne sommes pas venus
ici pour passer le temps
mais pour occuper la rue
montrer qu'on reste présents

Refrain

Amis dans cette vie
livrons-nous au changement
car le temps d'une vie
ne dure pas si longtemps

Refrain

Et puis aussi
la musique n'est pas de moi
c'est celle d'une chanson à boire
répertoire Chavannée
arrangée par Frédéric Paris
et tant que j'y suis
si vous voulez entendre la vraie
il faut venir le jeudi de l'Ascension
à la Fête de la rivière à Embraud
programme très bientôt dans ces colonnes ...
La bise
comme on dit là-bas...

mercredi 24 mars 2010

Opération escargot


Alors oui, oui on était nombreux,
et aussi il a fait très beau,
un vrai printemps pour se lever
et lever le poing ...

Les gendarmes mobiles étaient là,
aussi
ceux de Bordeaux, évidemment,
pas de Guéret,
des fois que ça aurait viré Potemkine ...
mais bon,
sympas finalement,
si
faut pas oublier qu'ils n'ont pas le droit de grève eux ...
Le seul pas au rendez-vous,
c'était mon enregistreur.
Enfin, tout a été enregistré, mais là,
ce pur produit du capitalisme
ne veut pas rendre gorge
et donc pas de diaporama en sons et lumières

Celle-ci est ma préférée.
On ne voit pas bien,
mais il y avait plein de petits vieux
(ah oui, c'est vrai, on ne dit pas des petits vieux,
mais des aînés ...,
enfin,
ils étaient vachement vieux quand même)
avec leur canne,
qui franchissaient la rambarde.
Comme quoi, la conscience politique ça conserve,
et la mémoire,
et la forme !
Trop cool non ?

jeudi 20 novembre 2008

Jour de grève à Guéret

Aujourd'hui j'ai vu passer les grues et je les ai vraiment regardées.
Ça m'agace toujours quand je suis en pleine séance de lecture et que les enfants s'agitent brusquement en me disant "Maîtresse, maîtresse, les grues !". Ben oui les grues, et alors ?
Mais là, j'étais en grève, j'avais besoin d'un peu de poésie après la manif du matin.
Et donc, je les ai vues se rassembler au-dessus de Fressange.
Au bruit, je suis sortie. Il faisait beau dans le jardin, c'était doux après tous ces jours de grisaille. Elles ont tourné quelques minutes, elles ne semblaient pas décidées sur le chemin à prendre.
Parfois je me demande comment elles font pour le chemin justement, avec toutes ces villes illuminées qui troublent le velours de la nuit, ces ondes qui rayent l'espace en grinçant, le bruit, la fureur des hommes qui couvre l'écho du ressac, toute cette folie.
En tournant, elles se sont déplacées vers l'est, en changeant de formation à chaque rotation.
Et puis finalement elles se sont décidées. Elles sont revenues vers le jardin. J'avais envie de leur faire signe, c'était un peu puéril. Elles ont formé le grand V du voyage et en avançant, c'est devenu une pointe de flèche, et la flèche a filé plein sud.
J'ai songé au grand voyage de Nils. Quand elles reviendront, que serons-nous devenus ? Ce qui est sûr c'est que maintenant je ne m'agacerai plus au passage des grues.
Ce sont les enfants qui ont raison de s'émerveiller et de se réjouir de leurs passages annuels.