dimanche 28 juin 2020

Il faut savoir...

...garder sa dignité, quitter la table, et tout ça...
Mais c'est pas bien facile, j'avoue.
Bon je le chanterais pas comme lui,


mais vous avez le draft !

Ce qu'il y a c'est que cet été, d'une manière ou d'un autre, sera particulier.
Sans festival, sans padna, et surtout... sans rentrée !
Et je dois dire que ça change pas mal la donne, en desserrant l'étreinte.
Comme si, malgré le tic tac de la pendule qui tourne inlassablement vers mes soixante ans tout ronds, le temps prenait une autre ampleur, s'interdisant tout urgence affective.
Au fond, je n'ai que deux priorités ce soir : survivre honorablement à cette dernière semaine et attendre, le plus sereinement possible, le règlement de mon dossier de rupture.
Je reste persuadée que l'univers n'a rien à me refuser, que je mérite ce tournant vers une vie plus libre et créative, et qu'il se trouvera bien, quelque part sur le chemin,un chèque d'indemnité et, quand je serai prête, un compagnon de route qui se fera une joie de vieillir avec moi.


Pour fêter la dissolution de ma tristesse dans le présent et la confiance  dans mon avenir
samedi matin, sur un coup de tête, je suis allée couper mes cheveux, acte hautement symbolique et libérateur.
Je suis remontée à vélo, tignasse au vent, et j'avais VRAIMENT dû m'alléger, parce que j'ai monté la côte de Château sans  (presque) mettre pied à terre.
Entre épisodes caniculaires et piscine, je crois que mon quotidien va apprécier ce changement.


J'ai fini mon samedi entre jardin (le mien) et corvées ménagères. Je suis aussi montée dans le grenier, où j'ai récupéré une porte qui manquait. Je l'ai replacée, me reste plus qu'à convaincre le cantonnier de l'ajuster et de la repeindre.
Le soir j'ai pédalé jusqu'à Embraud, où on a toujours quelque chose à célébrer, y compris honorer la mémoire d'un des nôtres trop tôt disparu.
Ce matin encore du jardin (le nôtre).
Je ne me lasse pas d'être dehors, les mains dans la terre, ce que je ne faisais plus depuis mon départ en Louisiane.
Et en fin d'après-midi, me voilà partie à la Charité-sur-Loire pour un tout mini festival trad.
Vous ai-je dit à quel point la danse me manque ?
Sauf que quand ça veut pas...
Les 10% de chance de pluie se sont réalisé, le festival a été annulé au dernier moment, quarante-cinq minutes de route pour rien, tourisme forcé en poncho.
Eh bien je peux dire que la Charité c'est très joli, et que j'y reviendrai.





Dans l'église du prieuré, j'ai croisé d'autres danseurs désœuvrés, on s'est posé pour discuter un moment, échanger nos infos sur les lieux qui reprennent doucement et prudemment vie.
Dîner en terrasse avec vue sur la Loire.
Et retour pour cette dernière semaine de travail du reste de ma vie !











mercredi 24 juin 2020

Appuyer sur pause

Le temps s'emballe déjà.
Les bilans se succèdent.
A quelques jours du dernier...jour, m'a pris l'idée saugrenue d'utiliser une autre batterie d'évaluation pour les CE1.
La nouvelle est bien mieux, elle sera plus utile par les temps qui courent,
 mais je ne maîtrise pas encore la rédaction de sa synthèse.
Hier soir, course à l'échalote pour rejoindre mon garagiste en vue d'un probablement problématique contrôle technique.
Et aujourd'hui, funérailles d'un Chavan qui va beaucoup nous manquer.
Alors hier soir, au moment de repartir avec le véhicule de courtoisie, je me suis dit que non, j'allais pas me taper toute cette route.
Il était tard et il me restait 15% de batterie.
Jusque de quoi réserver une chambre et trouver le chemin vers cette vue sublime.


Au loin le Puy de Dôme.
Sur la table une soupe et un verre de vin offert gentiment.


L'hôtesse est anglaise, intéressante.
La maison bourgeoise magnifique, retapée avec goût.
La chambre reposante, comme si elle avait toujours été là.
Et le petit déjeuner fait maison très réconfortant.



J'ai traîné deux heures au jardin, réglé la paperasserie,
les coups de fil.
Avec toujours cette vue.
Je suis rentrée à temps pour la cérémonie, rechargée quand même par ce petit moment suspendu.
Comme des vacances volées a la semaine.
Il faut tenir encore deux jours avant le week-end !




mardi 23 juin 2020

Prudence et confiance

J'ai donc repris le chemin de l'école hier, pour mon avant dernière-semaine du reste de ma vie.
C'est très clair dans mon esprit, il n'y aura pas de machine arrière.
Pour les modalités, je fais confiance à l'univers et à la nouvelle lune.
Ma bonne étoile aussi, ça ne sera pas de trop !
Comme un bonheur n'arrive jamais seul, ma piscine de proximité vient de rouvrir ses portes.
Inscription simple sur un créneau,
soixante longueurs en mode piscine privée (deux personnes à mon arrivée... puis seule.)
La crue de la semaine dernière m'ayant momentanément dissuadée de traîner à la rivière,
j'ai éprouvé un plaisir incroyable à glisser de nouveau dans l'eau.


Bien sûr, on pense aux risques.
Personnellement, je me soumets globalement aux règles et je tente de ne pas courir de risques inutiles.
Mais une petite voix me souffle de profiter asteure, que le printemps  nous tient dehors, en répit, car qui peut dire ce que sera la situation cette automne ?
Il nous faut louvoyer sans cesse entre prudence et confiance.
C'est pourquoi les fins de semaines sont raisonnablement festives.
Samedi, à Embraud, autour de la table, nous avons eu une pensée, et des chansons, pour un de nos membres qui vient de décéder.
L'après-midi, une visite amicale impromptue, le soir une amie de passage hébergée pour la nuit, les aller-retour à vélo, une de ces journées solaires qui redonne des forces.
Le dimanche, après une matinée lente, et un petit coup de main à notre association maraîchère de proximité, s'est étiré dans la fraîcheur du soir, à la fête de la musique de Franchesse.
On a chanté, on a dansé, on a bien ri.
Sans masque, les distances se réduisent un peu.
Mais une partie de nous préfère vivre dans la confiance que dans la crainte.
Et ça fait du bien.
Personnellement, c'est ce qui me permet de retourner à l'école, masquée et prudente, pour tenter de finir honorablement ces derniers jours de vie professionnelle.


jeudi 18 juin 2020

Demain youpi c'est vendredi !

So far, so good !
J'ai donc survécu à cette semaine d'école, masquée au long cours pour la première fois.
Une semaine de trois jours seulement (je suis à 80 %).
Pourtant, mardi soir j'étais cuite, et hier, le mercredi s'est terminé en pleurs et en tristesse.
C'est on ne peut plus clair, je ne dois plus travailler.
Je dois aller me promener...


Cela dit, l'esprit plus frais après un mois d'arrêt complet,
je suis assez contente de faire deux ou trois choses utiles,
comme préparer au maximum le terrain, pour la rentrée que je ne ferai pas.
Ajoutons à cela qu'aujourd'hui, les collègues ayant envie de soutenir un restaurant local,
nous nous sommes téléportés pour déjeuner,
dans la bonne humeur d'un mouvement qui a bien servi les deux qui voulaient se rapprocher de chez eux.
Rigolades (franches) et ragotages (modérés) ont bien remis le facteur sur le vélo.
Je préfère donc ne pas penser à la semaine prochaine, bien chargée, y compris le vendredi,
le dernier que je dois, et qui tombe à pic.



Sentant revenir la tristesse en fin d'après-midi,
j'ai décidé de braver les giboulées de juin (WTF ????)
pour commencer à explorer les chemins autour de chez moi.
J'ai suivi le chemin enherbé, qui longe mon jardin, pour m'enfoncer sous le couvert de cette canopée fantastique,
que je vois habituellement ondoyer de la fenêtre de ma cuisine,
traversée par toutes sortes d'oiseaux qui passent juste à ma hauteur.
(C'est mon Netflix à moi...).
Je crois que ce sentier est la trace des anciennes douves de Château (le nom de mon village, en effet édifié sur une motte). Je vais bien trouver quelqu'un à Embraud qui m'éclairera sur ce point !

J'ai donc changé de point de vue, et c'est très beau, apaisant comme le souffle d'un ange.
Malgré ce chagrin que je traîne, et dont je voudrais bien me débarrasser, je me sens bien chanceuse.
Mieux vaut se sentir triste dans un bel endroit, que dans une cité pourrie de banlieue.




Je vais ressortir ma carte IGN (ma grande copine de confinement) pour explorer ces nouveaux environs,
où l'on croise régulièrement le balisage rouge et blanc d'un GR.


En route pour trois jours de détente, avant les deux dernières semaines, qui verront rouvrir (enfin) la piscine...
Lecteur fidèle ou de passage, tu peux me soutenir en priant Sainte Rita, patronne des causes déZespérées.
Toi aussi clique la pétition mentale à l'univers, pour que, ma rupture conventionnelle se règle à mon avantage. Sens-toi libre d'ajouter un homme qui aime, chérisse et respecte ma nature sauvage.

vendredi 12 juin 2020

Les parfums du souvenir

Encore un atelier d'écriture à distance, animé par Claire Garand.
Sur le thème du souvenir.
Plus précisément du souvenir olfactif.
J'aime beaucoup ces ateliers, dont les textes reflètent bien la diversité des auteurs.
Ceux de ma plume sont signés Madame Nicole.
C'est mon nom de scène, et aussi de plume désormais.



mercredi 10 juin 2020

Just because

C'est pas grand chose.
Un film que j'ai adoré, Alabama Monroe.
ça se passe en Belgique, mais ça semble que c'est aux Etats-Unis, à cause du blue grass.
Un beau film triste, avec cette chanson magnifique,
If I needed you, qui s'adresse directement à ma mélancolie.
Car je sais bien que, si j'avais besoin de lui, il ne viendrait pas à moi,
il n'est jamais là...


Il revient dans un mois, plus ou moins.
Je crois pas qu'il m'appellera, il a déjà tourné la page.
Moi je n'y arrive pas (encore), c'est dur.
Et surtout,c'est long cette tristesse qui t'empoigne le cœur, et ne veut rien entendre de raisonnable.

Tout à fait à l'opposé, une petite trace d'optimisme, en partant à Limoges hier.
Quelqu'un avait déposé ceci sur le bord de la route.
Aucun rapport me direz-vous.
Et vous aurez raison.
Mais pas tout à fait.
C'est juste un de ces détails qui accrochent l’œil et donnent confiance en l'avenir.
On te donne, tu plantes, le temps passe,
et efface
bien des chagrins.
Où en sera mon cœur quand ces courges seront en soupe ?



La vie de Château

Un peu plus d'une semaine dans mon nid d'aigle avec vue.
Et décidément pas de regret.
Et plus aucun maux de tête (alors que je viens quand même de passer une IRM cérébrale).

Sans le basculement de mon voisin, je ne serais pas partie si vite.
Je sentais la puissance de son aura négative.
Cela va vous paraître étrange peut-être, mais je suis très sensible à certains lieux, et je crois aux bonnes comme aux mauvaises ondes. Pas toujours facile pour les autres de le comprendre. Moi même parfois je ne saurais pas expliquer pourquoi je fais ceci ou cela. Je connais seulement que je dois le faire.

Bref, c'est drôle comme le vent de la vie nous pousse dans le dos. Un peu comme sur le chemin, quand les bourrasques s'engouffrent sous ta cape et te font perdre courage. Pourtant tu marches et tu trouves refuge.

Me voilà donc à Château, à goûter le soleil sur ma peau en étendant mon linge, pieds nus, dehors,
à planter un pied de vigne,
à contempler, sans me lasser, les vues sur le fouillis d'arbres et de chemin,


à traîner dans la lumière du soir après avoir monté mon composteur.

 

La quiétude d'un bout de jardin, la liberté de rejoindre la piscine de Sancoins à vélo,


la lumière traversante quand je suis chez moi, tout est cadeau.

En retournant voir mon ancien appartement, pour le ménage, j'ai remarqué qu'il était moins lumineux.
Et surtout que j'en suis déjà détachée.
Avec, au coin du cœur, un élan de gratitude pour ce lieu que je quitte, mais qui m'avait opportunément accueillie en rentrant de Louisiane, au moment où j'avais besoin d'une place propre, bon marché et situé au centre de mon secteur de travail.

Si maintenant l'univers veut bien aboutir ses projets pour moi, en résolvant ma rupture conventionnelle et en croisant le fil d'un vrai padna, ça serait un bel alignement.

lundi 1 juin 2020

Ta Pentecôte mon pote, elle me botte !

Samedi fut une magnifique journée.
Le Kid est venu me prêter la main, ou plutôt ses bras musclés et sa jeunesse. 
Ses bras, il les a ouverts en arrivant, pour me serrer contre son cœur d'1m80.
Je suis bien fière d'avoir fait des garçons démonstratifs !
Inlassablement, il a monté et dévalé les escaliers, pendant que je continuais mes cartons au départ,
et que j'installais et rangeais à l'arrivée.
On a réussi à écluser toutes les petites choses, la salle de bain, les vêtements, la vaisselle....
tout ce que je n'avais pas envie d'emballer pour déballer 15 km plus loin.
Il m'a gratifiée d'une intéressante discussion pendant la pause sandwichs.
Et a rajouté sans parti pris, que le nouvel appartement est bien mieux que l'ancien.
Ce qui, désormais, est aussi mon avis.

Quand il est reparti, je suis allée décompresser à Embraud.
Mes Chavans avaient ratiboisé la savane qu avait envahi le lieu.
Lavage des mains, apéro et musique en plein air,
danse pour ceux qui sont déjà ensemble,
(c'est là vraiment qu'on regrette de ne pas avoir de Padna...)
nous étions si heureux.
En dehors du fait qu'on ne cuisine pas sur place pour l'instant, c'était presque comme avant.
Mais il n'y aura pas de fête de l'été fin juillet.

Dimanche fut aussi une magnifique journée.
Nombreux Chavans à la rescousse.
Et efficaces.
Déménagement plié en trois heures !
Petites suées pour les grosses pièces,
à caser dans cet appartement qui n'est pas fait comme l'autre.
Mais tout est rentré au quart de poil, même la commode géante, mon vieux lit extra-large,
et le tapis de deux mètres de diamètre, qui accueille les étirements matinaux.



On a bien mérité le deuxième apéro du week-end, 
pour baptiser ma cuisine, 
prolongé par un pique-nique improvisé à la vigne d'Embraud.
Tu sais là où j'ai enregistré le 42ème jour de confinement ?


Un lieu magique, posé entre le soleil qui caresse la peau,
le vent qui joue à faire danser l'ombre du taillis, la rivière en contrebas, les rires joyeux, la délicieuse nourriture partagée, et le bon vin.

Et enfin ce lundi fut encore une magnifique journée.
Je me suis réveillée avec la sensation parfaitement juste et droite, 
d'être plantée à la bonne place.
Hier, pendant le yoga matinal, j'avais dit merci et au revoir à l'arbre qui m'avait tenue debout,

Ce matin, en ouvrant mes volets, j'ai réalisé que pour la première ligne,
de cette première page,
de ce premier chapitre,
de la suite de ma vie,
un marronnier a remplacé le chêne.
Ce soir, tout est parfaitement aligné.
Dans la gratitude, l'amour, l'entraide, le partage, l'amitié, la joie et la confiance,
la tristesse semble se dissoudre.