lundi 20 août 2018

Si loin, si proche

Un vague air de Louisiane.
C'est un commentaire écrit par une amie sous un post de FB.
Et c'est parfois l'allure que prend le Bourbonnais, pourtant vallonné de collines et peuplé de charolaises...
Il y a l'eau déjà.



La dernière rivière libre.
Une liberté tranquille et fantasque.
Dont le cours se permet de varier au gré des tours et détours de ses méandres.
Dont on se protège par des levées.
Bien sûr moins imposantes que celles du Mississippi. Mais sur lesquelles j'aime marcher.



Il y a eu cette chaleur, dont j'ai profité au maximum.
Car je sais que l'hiver sera long pour moi.
Il y a les ciels d'orage, sur les maïs qui me rappellent les clos de canne.


Et il y a les oiseaux, qui naviguent en hardes dans le ciel d'une terre protégée en tant que réserve naturelle.






Comme ces hérons garde-boeufs, qui quand ils sont effarouchées, s'accrochent en pompons aux branches des saules...



Avec cette touche de grâce en plus, qui émane de la terre de France, et n'appartient à aucune autre.
Nos églises de plus de mille ans...



Abbaye de Souvigny

Cette douce idée d'être à ma place, sur le chemin...



Une terre où "ancien" signifie quelque chose...

 Maisons à colombages, et sur les côtés, le graphisme de briques typique de la région (Moulins)

Et ses lieux un peu magiques, comme Embraud bien sûr,
ou ce château du Plaix, chez les Thiaulins de Lignières.






Un get together, comme sur l'autre bord, mais avec un petit quelque chose en plus,
les pierres et les tuiles, certainement...


J'ai eu la belle opportunité d'y faire une demi-heure de bal chanté.
Portée par cette belle énergie participative de danseurs bienveillants,
j'ai jonglé combien il est bon de pouvoir s'exprimer comme on veut.
En Louisiane, j'ai continué d'apprendre qui je suis.
Et j'ai goûté à cette liberté qui semble ne pas m'abandonner en venant replier mes gaules sur ces terres,

vendredi 10 août 2018

Vis ma vie de préretraitée....

C'est donc dans mon dortoir préféré que je goûte quelques bienvenus jours de vraies vacances.
Depuis que j'ai pris la décision de m'accorder moi-même deux ans de préretraite, je pratique assidûment.
Réveil sans alarme, petit déjeuner silencieux et lent, organisation de la journée, et randonnée  quotidienne.
Je m'abstiens de penser à la rentrée.
Qui sera légère de toute façon, vu que j'ai pas de classe à préparer.

J'explore les environs de mon nouveau chemin de vie.





Et c'est bien joli.


Aujourd'hui était un jour spécial.
C'était le premier jour en Louisiane de la jeune femme que j'ai trouvée pour me remplacer à Pierre Part.

C'était le premier jour après l'incendie de la maison de Rachel, principale adjointe de Pierre Part. Ils ont tout perdu, sauf la vie...
J'ai écrit à mon blaireau qu'il envoie des sous de ma part, comme ça se fait tout le temps là-bas.

C'est le jour où j'ai trouvé un sac dans l'herbe, sur le bord de la route.
Un sac avec un passeport néerlandais, un téléphone, un portefeuille plein de cartes, et pas mal d'argent.


Il était à droite. Je marche à gauche. J'aurais pas dû le voir.
Mais je suis allée trop loin sur la route.
Quand je m'en suis rendue compte, j'ai d'abord voulu couper, par un autre chemin que je voyais sur la carte.
Ça m'aurait fait rater l'endroit que je voulais voir.
Alors j'ai décidé de revenir sur mes pas.
Donc j'ai changé de bord.
Et j'étais en train de me dire que depuis mes premières foulées vers Compostelle, j'ai quand même fait de sacrés progrès question condition physique....
Quand j'ai trouvé le sac.
Je l'ai pris avec moi pour le rapporter à la gendarmerie.
Vingt minutes plus tard, le téléphone a sonné.
C'était le mari de la propriétaire. J'ai expliqué que j'étais à pied, et qu'ils devaient attendre une heure environ, le temps pour moi de revenir au village.
Ils étaient chez le médecin.
Elle s'était fait piquer par une guêpe, et dans l'affolement le vélo était reparti sans le sac.
Une heure plus tard, on a bu un coup.
Parlé un moment.
Elle m'a proposé des sous.
J'ai dit : gardez-les pour aider une autre personne.
Ils ont dit ok.
Je suis partie. J'avais rendez-vous au centre équestre pour un de mes autres projets de préretraitée.
En rentrant, j'ai ramassé les pommes tombées en masse devant la maison, qui pourrissent en attirant les guêpes et les frelons.
J'étais contente d'avoir passé encore une journée dehors.
Je crois pas que j'aurai vraiment besoin d'un jardin.
J'ai Embraud.

dimanche 5 août 2018

Prête à la grosse aventure

Dans l'antiquité grecque, comme on n'avait pas encore inventé l'assurance,
les armateurs de navires commerciaux se faisaient avancer de l'argent pour couvrir leur voyage et ses risques.

Mauvaise fortune de mer ? Le financier perdait tout.
Bonne fortune ? Il récupérait son capital grassement rémunéré par un taux usuraire.

On appelait ça : le prêt à la grosse aventure.
J'ai toujours bien aimé cette expression, ce qu'elle sous entend de riche et risqué,
avec son parfum iodé d'avant la tempête.

C'est quand même autre chose que le : je m'en fous, avec tout ce que j'ai payé comme cotisations, à mon tour d'en profiter, je vais rester en maladie jusqu'à la retraite.
Ou sa version lutte du prolétariat : le système est pourri, y a pas de raison de pas en profiter.

J'ai envie de dire : si, il y en a des raisons.
D'abord notre système social n'est pas pourri. Il tient bon et repose encore - pour combien de temps, hélas...- sur la mutualisation des risques et la solidarité.
Tu verras la différence quand les assureurs privés auront récupéré le gâteau perdu à la Libération.
Oui les bien portant paient pour les malades et les jeunes pour les vieux. C'est bien pour ça que quand tu es vieux ou/et malade, on ne te jette pas dehors.
Ensuite si tu peux te "mettre à l'assurance", c'est parce qu'il y a des connes comme moi qui se lèvent tous les matins pour bosser et qui paient leurs cotisations.
Enfin parce que c'est une injure à ceux qui souffrent -et je connais au moins deux lectrices qui savent malheureusement de quoi je parle-, que de prétendre être malade quand on ne l'est pas.

Pourquoi dans ce cas ne pas foutre le feu à ta maison, vu que ça fait 30 ans que tu paies le risque incendie sans que ça brûle
Donc, à moins d'une vraie dépression que je ne me souhaite pas, voici mon plan de grosse aventure.
Deux ans de dispo, et des road trips aux quatre coins de l'Europe

Pourquoi l'Europe ? Pas trop loin pour aller et venir back, voir les enfants (et les petits-enfants), pas de tracas de visa, et un tas de places que je connais pas...
Et la grosse aventure me direz vous ?
Ce sera de chanter.
Partout.
Enfin partout où la police m'embarquera pas.
Avec un chapeau.
Pour faire la manche....
Devant les monuments, les théâtres, les stades...
Rendez vous dans deux ans...





samedi 4 août 2018

Accepter ce qu'on ne peut pas changer...

C'est une énorme déception.
Il est clair désormais qu'il soit impossible que je satisfasse jamais à cette nouvelle disposition : pour les carrières longues, on ne compte que les trimestres cotisés.
Pas d'échappatoire, pas de recours.
C'est mort, un point c'est tout.
Alors j'ai demandé : ok, quelle sera la décôte si je pars à 60 ans ?
Pas de décôte.  Retraite à taux plein.
Mais à 62 ans.
Il ne m'aura pas fallu longtemps pour prendre ma décision : c'est de toute façon mon avant dernière année.
Après je prendrai 2 ans de dispo.
Sans traitement.
J'ai compté, j'ai juste assez d'économies.
Si le bon Dieu me laisse aller jusque là, non c'est pas cher payé pour la liberté.




Se poser et profiter

Ce qui est bien, quand on n'a rien de spécial à faire, c'est qu'on peut "se poser et profiter de l'instant présent"
comme l'écrivait joliment Leyley dans son commentaire.
Ce qui est bien quand on n'a rien de spécial à faire,
c'est qu'on peut regarder autour de soi,


respirer tranquillement, et se dire "tiens, si j'allais marcher un peu et profiter de la rivière.



Ce qui est bien, quand on n'a rien de spécial à faire,
c'est qu'on peut s'attarder un peu sur un souvenir de l'an dernier.
Et se dire que, tant qu'il y aura de l'eau, un chemin et des oiseaux, je me sentirai à la bonne place.



Ce qui est bien, quand on n'a rien de spécial à faire, c'est qu'on jouerait volontiers les prolongations.
Ça fait que pour mes vacances, cette semaine,
je vais retourner à Embraud.
Et commencer tout de suite le tourisme dans l'Allier.
Sans attendre l'hiver, qui reviendra bien assez vite.


jeudi 2 août 2018

Get together

Encore un plein mois d'août.
Une fois tournée la page de la très jolie 50ème fête de l'été de la Chavannée ...





...je suis rentrée chez moi continuer mes cartons (remise des clés le 23).

C'est drôle, je m'étais dit que j'allais profiter à fond de ces festivals d'août dont j'étais privée les trois dernières années.
Pis finalement je ne suis plus trop motivée.
J'ai gardé les chats, arrosés les plantes, aidé a trier et jeter, pris le temps pour les autres,
je crois qu'il me faudrait quelques jours pour moi.
Marcher, nager, cuisiner.... bref des vacances.
Sauf que mon blaireau a repris l'avion pour la Louisiane, que j'ai prêté ma tente au Kid, et que je n'ai rien prévu.
Il me reste donc 3 jours pour décider quoi faire...

Hier, je jonglais à ça en bouclant des cartons. Puis j'ai pris la route pour un rv en Allier avec mon nouveau médecin traitant.
J'ai découvert une femme rassurante et à l'écoute.
J'ai posé mes cartons chez une copine, dont j'ai décliné l'invitation, et je suis redescendue à Embraud pour une soirée tranquille mais seule.

Ah ben non finalement.
Pas seule.
Ils ont débarqué, toute une bande de ces enfants et petits enfants de Chavans. Certains travaillent et d'autres non.
Mais ils profitent du lieu et de l'été.
Pizza (maisons, yummi yummi...)  et mojitos....
Les enfants couraient autour.
On a parlé, on a ri.
Je me suis dit qu'ici, c'étaient déjà des vacances.
Juste d'être ensemble comme ça, avec la rivière en toile de fond.