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dimanche 22 novembre 2015

Un peu d'amour en plus

Je ne peux pas dire que j'aie été surprise.
Choquée oui.
Touchée oui.
Inquiète pour mes amis, évidemment oui.
Mais certainement pas surprise.

Si, depuis les années 80, tu as vu changer la banlieue où tu vivais, à Gennevilliers, quelques encablures de Saint-Denis, tu peux pas être surprise.

Si tu as quitté ce ghetto pour respirer mieux en 1999, tu peux pas être surprise.

Si tu as lu "Les territoires perdus de la République" en 2002, tu peux pas être surprise.

Si tu as travaillé sept ans en prison, tu peux pas être surprise.

Si tu as aussi enseigné le français à ceux qui ont fui leur village pour ne pas subir le sort des ces 200 gamins pakistanais tués dans leur école l'an dernier, tu peux pas être surprise.

Si tu t'es interrogée souvent sur le petit racisme ordinaire du quotidien, tu peux pas être surprise.

Et si parfois, depuis quelques années,  tu t'isoles quelques jour du flot continu d'informations, c'est que tu t'attends toujours au pire.

Et tu sais donc que ce n'est pas que le début.
Tu sais que c'était engagé depuis longtemps, et tu te dis que,
même face à un phénomène tentaculaire, et international,
la France aurait pu rester douce à elle-même si chacun, au quotidien, à commencer par l'école,
ne jugeait pas en permanence au lieu de faire de l'égalité et de la fraternité une réalité quotidienne.

Il faudra maintenant encore plus de d'amour et de patience,
et encore moins de jugements à l'emporte pièce,
pour traverser une période de fortes turbulences.
Encore plus d'éducation, encore plus d'effort sur le langage de ceux qui sont nés ici et ne parlent pas notre langue.
Un peu plus d'autorité, et beaucoup moins d'autoritarisme.

Pis je le dis clairement.
Je ne me sens pas particulièrement fière d'être française.
Disons plutôt que j'en suis très heureuse.

Heureuse d'avoir eu la chance d'y naître, d'y grandir, d'y aller à l'école, d'y être soignée quand j'étais malade.
D'y être pauvre et malgré tout de n'avoir connu la faim que très temporairement.

C'est pourquoi, sur mon profil FB, j'ai pas pris le voile tricolore.
Je dis pas ça contre ceux qui ont choisi de porter nos couleurs.
Juste qu'à ce moment, je me suis sentie mieux représentée par les drapeaux en berne.
C'est ma tristesse devant tout ce gâchis.


photo AFP -  Philippe Demaze - 2012

C'est pourquoi aussi, si ça s'aggrave, je resterais pas une deuxième année en Louisiane.
Ça me fendra le cœur, mais déjà je n'imagine pas être sauve au loin, si mes enfants ne le sont pas dans mon pays.
Et surtout, je crois que c'est l'heure de regarder devant pour voir ce que chacun peut faire, qui fasse un peu bouger les lignes.
Le battement d'ailes du papillon.




lundi 16 novembre 2015

De la théorie de la relativité

"Mais madame, pourquoi ils font ça ?
Ils sont mexicains ?"
Petit blanc à l'antenne à l'issue de la minute de silence.
Oui, 120 morts à Michoacan, ça serait considéré comme un bon bilan après un règlement de comptes entre cartellistes...
La Louisiane étant très proche du Mexique,
ça fait tout est relatif,
et parfois bien difficile à expliquer même aux adultes.

Non ce ne sont pas des syriens qui ont fait ça, mais des Français.
La fille qui s'est fait sauter à St Denis,
elle est née là où je vivais à l'époque où elle a vu le jour : à Clichy-la-Garenne...
Ce qui n'empêche pas la campagne d'un candidat gouverneur de basculer vers l'argument :"je suis le seul à m'opposer à Obama qui veut envoyer des réfugiés syriens en Louisiane..."
Non ce ne sont pas des enfants sans pères donc sans repères, qui seraient issus de familles de divorcés. Ça serait même plutôt le contraire.
Liban, Turquie, Pakistan, Mali, Syrie, il y a des pays où le sentiment d'insécurité est permanent.
Mais en France, on était supposés être en sécurité physique et sociale. C'est même pour ça que viennent s'y réfugier ceux qui fuient la guerre et la misère.

Mon cœur a saigné vraiment,
pour ces morts et leur famille, et tous ces discours haineux, c'est du sel sur la plaie.




Photos prises ce matin à Washington Square, New York.

mercredi 17 juin 2015

Ecomytho

Ami lecteur,
je souhaite soumettre une question scientifique à ta sagacité :
si on roundupait le parti socialiste,
penses-tu que ne survivrait que la gauche génétiquement modifiée ?

Eh bien moi,
je crois que s'il n'en reste qu'une
ce sera Pyralène Royal.
Elle tient ce gentil surnom de son précédent passage au ministère de l'Environnement,
quand elle aimait déjà bien qu'on parle d'elle dans les médias.
C'était avant Twitter,
il fallait donc se donner davantage de mal,
et ne pas hésiter à pousser fort pour faire de la naissance de son quatrième enfant,
la une de Match.

Ne poussez plus madame, on voit la tête...

Photo Paris Match

Même après avoir dépassé la date de péremption,
elle n'hésite pas à payer de sa personne et à se rendre dans les rayons d'une grande enseigne de jardinerie
à grand renfort de caméras
pour retirer le Round up des gondoles de libre-service
(admire la subtilité de la formulation...)

Et là on se dit que,
depuis le temps qu'on souligne à quel point le glyphosate est nocif pour l'environnement et ses habitants,
nous y compris
et à quel point la publicité de Monsanto sur son élimination
totalement contraire au principe basique selon lequel
rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
(donc le Round up se transforme en pognon, tu me suis ?)
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
enfin un acte politique responsable et courageux.



Photo le Parisien
Oui mais ça
c'est une appréciation du temps d'avant.
Soit, plus ou moins trois mois avant la présidentielle,
quand François Hollande affirmait encore "Mon véritable ennemi c'est la finance".

Maintenant que tout le monde est devenu plus raisonnable
- tout le monde à part les pauvres, qui ne pensent comme d'habitude, qu'à se goinfrer tant et plus -
il faut avoir la présence d'esprit d'aller lire les petites lignes du vrai projet de plan Ecomytho  Ecophyto 2.
Je résume : déjà, on est bien d'accord, ce n'est absolument pas une interdiction contrairement à ce qu'affirme sans broncher son altesse royale.
C'est juste qu'il ne faut plus mettre le vilain Round Up en LIBRE-SERVICE !
Mouaaaaah !
Abracadabra je crée des emplois.
Des emplois de vendeur de Round up derrière un comptoir....
Avec tout plein de conseils aux "acheteurs amateurs de cancer", n'en mettez pas trop et tout ça.
Bon, pis bien sûr, les professionnels eux pourront continuer à s'empoisonner sans problème
et à arrondir les bénéfices de l'industrie du gluten free.
(Oui, en vrai, les de plus en plus nombreux  intolérants au gluten
seraient en fait intolérants au gluten roundupé...).

Donc,
un quart de seconde,
on a eu très peur pour la cotation boursière de Monsanto,
(à 12'30 : "Vous voulez faire interdire/ enlever des rayons" ... non, le Petit Journal n'est pas toujours un gage de probité intellectuelle et d'information précise...).



Maintenant,
on respire :
il aurait pas fallu être obligés de présenter les mêmes excuses qu'à Ferrero pour son Nutella tout plein d'huile de palme durable.

En revanche, on n'a pas peur du tout pour les centrales nucléaires.


Allez
pour le fun
des valeurs sûres :
toi, tu ne changes pas, t'es comme la com de Ségolèèèèèèèèèèèèèèène !


Stone & Charden - Le prix des allumettes par caenphx

Edit : je rappelle à tout candidat à une relation affective, voire même uniquement sexuelle, avec l'auteure de ces lignes, qu'un des critères immédiatement éliminatoire est l'utilisation du Round up, à titre privé et/ou professionnel.
J'aime pas, ça donne un goût.


jeudi 23 avril 2015

Passe à ton voisin

Aujourd'hui,
on a eu une intéressante conversation sur les chiens français.

" - Les chiens français comprennent tout : assis, couché, fais le beau !
Les chiens maliens ne comprennent rien.
- Bah, c'est parce que personne  n'éduque les chiens maliens !
- Franchement madame, un chien c'est un chien... 
- Eh bien je dirais que peut-être, quand tu vis au Mali, ta priorité ce n'est pas de nourrir et encore moins d'éduquer le chien, c'est de te nourrir toi. Mais ici, parfois, on est si seul, qu'on est bien heureux d'avoir un chien. Un chien est un très bon compagnon.
- Alors ici, si on a de l'argent, on peut le laisser à son chien après notre mort ?"

Choc des cultures.

Ceux qui me connaissent savent que j'enseigne le français à ceux qui sont arrivés jusque là.

Aux Européens qui ont choisi la France,
ont traversé la frontière librement,
parce qu'ils aiment notre mode de vie,
nos paysages, notre culture.

A ceux qui viennent pour marcher en sécurité dans la rue,
pour un peu de nourriture dans l'assiette,
pour nourrir leur famille,
pour ne plus avoir peur,
ni faim.

Pour l'école.
Je t'ai déjà dit ce que c'est l'école française vu de l'Afrique ?

Aux enfants de demandeurs d'asile,
ceux qui fuient leur pays juste pour pouvoir marcher en sécurité dans la rue.

Aux bébés tigres du sud de l'Asie, aux Bangladais, aux Pakistanais, aux Penjabis,
que leurs parents ont mis dans l'avion,
et qui avaient assez d'argent  pour ne pas servir d'esclaves à leurs compatriotes,
Ceux là sont allés à l'école chez eux, et oui,
clairement, leur famille les envoie profiter du système...
Et fonde tous ses espoirs sur un tout jeune fils aîné.
14 ans quoi...
Tout seul ici, une langue, une culture, des codes que tu ne comprends pas.
Tu dois enlever ton turban, couper tes cheveux.
C'est un peu comme enlever ta culotte en public,
mais c'est ce que ton père te demande,
alors tu le fais...

A ceux qui ont traversé l'Afrique en camion,
embarqué dans une coquille de noix bondée,
ne se sont pas noyés au large de l'Italie,
ont passé la montagne en petites chaussures de toile.
Échoués dans un squat de compatriotes,
ils sont cornaqués jusqu'aux services sociaux.
Se déclarent mineurs isolés.

Depuis une circulaire Taubira,
une péréquation entre les départements les fait arriver jusque dans la Creuse.
Faut apprendre à gérer.

Je vous ai déjà raconté,
je crois,
comme ils sont heureux d'avoir un cahier et des stylos.
Mais est-ce que je vous ai déjà dit à quel point je les admire ?
Pour leur gnaque, leur respect, leur soif d'apprendre,
et cette capacité incroyable à intégrer à la vitesse de l'éclair
le principe de réalité.
Non, tu ne peux pas faire les études que tu souhaiterais.
Oui, la priorité c'est que tu sois en formation qualifiante avant tes 18 ans*,

Mais tu sais, un an ou deux ans, dans la vie c'est rien.
Tu pourras changer de métier plus tard, quand tu auras des papiers et un salaire.
Je l'ai bien fait moi !

Ils s'adaptent.

Quand ils ne sont pas allés à l'école avant,
je reste un peu plus le soir,
pour leur apprendre à écrire.
C'est mon temps, c'est mon choix.
Une toute petite chose gratuite, qui compte beaucoup pour moi, pour eux.
J'ai pas besoin de le leur rappeler :
les autres quittent la salle,
ils s'installent au fond, près du matériel.

On roule la pâte à modeler pour représenter la lettre en volume,
et il y en a un qui me dit : " Ah, en France, vous avez des moyens, c'est incroyable !"
De la pâte à modeler ! (je lui ai pas encore sorti la tablette).
Et dans ce colombin bleu, toute la pédagogie française vue de l'Afrique...

Alors à tous ceux qui disent
que la France ne peut pas absorber toute la misère du monde,
je voudrais dire
taisez votre indécence d'occidental bien nourri.
Posez un couvercle sur vos poubelles scandaleusement pleines,
et une brique dans vos toilettes alimentées en eau potable.

Je voudrais exprimer ma colère devant cette misère que nous alimentons,
et mon indignation à tous ces discours décomplexés que justifierait la crise.
La crise de quoi ?

Je voudrais faire remarquer que,
l'immigration clandestine en Europe,
c'est même pas 300 000 personnes par an,
qui, en outre, ne viennent pas toutes en France.

Autant dire rien,

En tout cas beaucoup moins que 700 qui meurent noyés.

-----------------------------------
* Âge auquel le couperet tombe : c'est nul, on a payé pour eux, et ensuite on les abandonne. Du vrai gaspillage...


mardi 7 avril 2015

Le choix et moi

Aujourd'hui,
j'ai choisi.

Choisi de ne pas être affectée par la présence d'une collègue venue m' "expertiser",
pendant une séance avec deux élèves en gros déficit d'attention.
Une collègue qui a des avis sur tout, mais surtout des avis.
Choisi de ne pas me laisser atteindre par son regard entendu devant mes activités.
Je ne savais pas ce qu'elle pensait, j'ai choisi de ne pas extrapoler.

Choisi, de ne pas rétorquer, quand elle a dit, après une heure, et sans rien connaître du dossier : "Celui là, il est EIP (= intellectuellement précoce), sinon je vois pas". Si elle voit pas, c'est probablement parce qu'elle n'est pas habilitée à faire ce genre de diagnostic. J'ai choisi de garder cette remarque pour moi.

Choisi cependant de lui dire de cesser d'intervenir pendant mon cours, et choisi de ne pas prêter attention à son énervement. Elle m'avait déjà fait le coup dans d'autres circonstances, là, j'ai choisi de ne pas laisser passer.

Choisi de couper court à la discussion juridique sur une circulaire : dix ans d'études de droit,
c'est rien face à quelqu'un qui sait tout.
Choisi de voir en elle la petite fille pour ne pas lui mettre un coup de boule.
Comme c'est terrible d'avoir besoin d'être important.
Hier, j'ai été importante pour des inconnus qui m'ont laissé des petits mots gentils sur un forum,
et aujourd'hui j'ai été importante pour une autre collègue qui m'a montré ce qu'elle avait écrit sur mon action dans l'école.
Je me suis sentie touchée
et j'ai moi-même eu moins besoin d'être importante,
alors j'ai pu choisir de "laisser faire",
comme disent les Creusois.


Avant d'avaler quelques longueurs de bassin,
je l'avoue,
je ruminais un peu.
Mais la nage alternée porte conseil,
et je me suis souvenue d'un covoitureur qui m'avait dit :
"Tu peux choisir que ta journée soit pourrie -et elle le sera- ou d'avoir de la chance -et tu en auras."
 Du coup, j'ai choisi de regarder les mésanges et les rouge-gorges dans le jardin,
qui se gavent dans la pelouse tondue d'hier,
la première tonte de la saison.

(Ste Rita et St Fulbert, j'en profite pour vous dire que j'ai bien, bien choisi de vendre mon Berlingo,
donc allez-y, trouvez moi un acquéreur).

Bon, quand même, j'ai choisi de me défouler ici,
un petit quart d'heure venin
(EXPERTISE MON CUL !)
avant de retourner boucler mon dossier pour les écoles européennes.
Une autre collègue a relu ma lettre de motivation
- vi vi, j'ai choisi de me faire aider -
et maintenant, c'est une lettre tout moi en mieux !

Demain, je porte le dossier à l'inspection.
Et j'espère qu'ils vont choisir de me mettre un avis tellement favorable,
que je pourrai moi aussi jouer dans la cour des "Experts à l'école européenne."






mercredi 18 février 2015

Et kicékibal'beur ?

"- Maîtresse, je comprends pas pourquoi il frappe le beurre !"
Craie blanche poussiéreuse, dessin rapide de baratte, mime ...
10.30
20 CE1
Lecture
La vie au château fort.
Au tableau, je tâche de bien soigner mon écriture, je ne suis plus habituée aux petits.

Appelée à 8h50,
sur le chemin du collège,
toutes affaires cessantes, comme si j'étais en train de rien foutre,
pour aller faire un remplacement....
celui de la modulatrice (partie elle, sur une classe unique, en laissant sa classe et ses prép)
la directrice étant elle-même dans son bureau en train de rédiger un bilan d'équipe éducative.

Je m'étais quand même un peu fâchée au téléphone :
"- Bla, bla, bla, avec la dernière carte scolaire, bla - bla - bla vous savez que vous êtes obligée...
- Ok, pour aujourd'hui je vais dépanner, mais j'ai une tonne de boulot qui doit être fini avant les vacances. Donc c'est pas la peine de me redemander, je dirai non... Et je m'en fous d'être sanctionnée.
- Oui, vous serez sanctionnée, vous resterez chez vous sans traitement.
- Bah, ça fera une moyenne avec les frais de déplacement que vous me devez depuis septembre..."

Ce type là, il est sympa d'habitude, mais franchement, il a eu la phrase de trop,
au moment où je constate que, d'après l'Insee, femme seule avec deux gosses de plus de 14 ans, je suis au seuil de pauvreté...
Je veux bien serrer les dents, mais je peux les montrer aussi, et en ce moment, faudrait voir à pas trop tirer sur la corde...

Pourquoi tout ce bricolage ? Tout simplement  parce qu'ils ont supprimé trop de postes de remplaçants... donc, en période de grippe, on appelle tout le monde et n'importe qui pour s'y coller, lorsqu'il n'y a pas d'autres classes où répartir les élèves.

Mais aussi parce que les gens qui prennent ces décisions n'ont aucune idée du travail que l'on fait vraiment, que l'on soit ou pas devant des élèves, du temps que ça prend par exemple d'organiser une journée départementale de préparation à un examen (qui permettra en haut lieu de se féliciter devant le recteur du nombre d'inscrits et de reçus dans un si petit département) ou du fait que j'effectue l'essentiel de mon temps dans l'amplitude horaire des collèges. C'est un peu comme si on appelait un enseignant de Segpa ou d'Ulis pour aller faire des remplacements pendant ses heures de synthèse...

Alors, le bilan :

- Finalement, j'ai été contente d'avoir rendu service, faut toujours voir les choses positivement ; les gamins étaient sympas, et éminemment adaptables....
- Ma collègue a rédigé son bilan sur son temps de service. Et moi j'ai fait double journée : à 15.15, je suis remontée au collège, jusqu'à 17.30, pour dépoter les urgences qui n'avaient pas été traitées pendant que j'étais à l'école.
- J'arrive encore à gérer une classe de CE1, en dépit de quelques erreurs de consignes, si on excepte le fait qu'à part leur prénom sur une étiquette, et des opérations dans un fichier, ils n'ont rien écrit de la journée...
- Je peux encore monter vite fait une activité de lecture compréhension....


- Je ne sais plus me servir du cahier d'appel (la barre de l'aprèm c'est horizontal ou vertical ?)

- En collège je ne surveille jamais les récrés... j'ai donc royalement zappé le service de 10 minutes avant la reprise de la cantine. J'étais là, mais je corrigeais les fichiers, et je ne m'en suis souvenue , ben qu'à 14.00... Les collègues n'ont rien dit, elles sont surveillé les gamins (je crois...).

On croit avoir touché le fond ?
Bah non, il y a encore 8 postes à supprimer sur notre département cette année.
Tout cela dans l'intérêt des élèves, bien évidemment.

mardi 17 février 2015

Fais-moi un signe #6

Un cadeau venu du fond du grand canyon
envoyé par Sally
un mini panier à récolte (qui attend le rétroviseur de la Polo pour s'y accrocher)
juste après un week-end mitigé
full of happiness côté musique,
désespérant côté maison,
dont je reparlerai sûrement.
.
Le DVD, ce sont des chansons traditionnelles,
accompagnées au tambour,
des incantations plutôt,
des prières, des ôdes
jouées dans la nature par le chef Rex Tilousi (et je pense doublées par Clayton Watahomigie pour le drum)
toutes en langue Supai.
Tout est en rapport avec cette nature justement :
les animaux, le rythme des saisons, les chemins de marche.
Les images sont magnifiques.
Je me suis sentie vraiment touchée à cette écoute,
qui n'est certainement pas un chef d'oeuvre de documentariste
(à mort l'image incrustée...)
mais la trace d'une mémoire vivante encore à travers une langue très difficile à traduire dans ses concepts mêmes.




En revanche je ne remercie pas le mec qui a ouvert le paquet pour en vérifier le contenu : j'ai dû m'acquitter de .... tadam.... 45 € - oui, vous avez bien lu - de droits de douanes. A cause du DVD j'imagine...
Je comprends pourquoi désormais la Chine est la première puissance économique mondiale : pas de barrière douanière, ça fait.
Donc, un petit conseil, les petits cadeaux entre l'US et la France, c'est plat, et dans des enveloppes courrier le plus neutre possible.

lundi 16 février 2015

Téléphone-moi ah ah...

Avant,
le covoiturage c'étaient de chouettes rencontres,
et pas mal de bla-bla dans l'habitacle.
D'où le nom du principal site de réservation j'imagine.

Maintenant ce sont quatre personnes qui s'assoient,
sortent leur smartphone
et en avant pour 500 bornes de poucette silencieuse,
entrecoupée de conversations téléphoniques
plus ou moins intimes..

Way Out from Yukai Du on Vimeo.

mercredi 4 février 2015

Faites-moi penser à m'acheter des bottes...

... de sept lieues...

L'administration d'un petit département,
c'est un peu comme une petite maternité,
on peut sortir la couveuse,
mais faut pas avoir besoin d'oxygène...

Si, dans les services, on connaît tout le monde -monde généralement très dévoué (et je mesure à quel point quand j'entends mes collègues de la région parisienne...)- on a parfois de sérieuses déconvenues.

C'est ainsi qu'à l'inspection d'académie, on a, comme ailleurs, un conseiller mobilité,
dont, par charité laïque je tairai la fonction exacte (pis aussi un petit peu pour ne pas avoir d'ennui),
vu qu'il vaut mieux ne pas être trop mobile d'un coup.

Il doit pas être du pays,
sinon, il saurait.
Il saurait que déjà, ce serait bien d'écrire sur un ton plus sympa aux gens qu'on peut croiser à tout moment.
Il saurait sûrement aussi qu'en ces contrées, il y a des cas qu'on rencontre rarement, et dont la résolution exige souplesse et réactivité.
Il aurait sans doute le sens du service que génère la proximité.
Bref, il ne m'aurait pas fait rater une opportunité.

Ce n'est un secret pour personne que j'ai envie de faire évoluer ma situation professionnelle.
Une piste, c'est de passer dans le secondaire.
Donc en novembre, j'interroge Bibi Mobility sur un détachement.
Marche à suivre recommandée : diplômes (j'en ai plein), lettre à la Dasen.
Réponse du rectorat : ah bah, ça va pas madame, faut attendre la parution de la circulaire au BO !
J'ai l'air tarte.
Merci Bibi.

Ladite circulaire attendue pour février 2015, paraît en fait trois jours après la réponse du rectorat, et quelqu'un dans le service pense à me l'envoyer. Accordons le bénéfice du doute à Bibi : c'est peut-être à son initiative.
Ma correspondante en tout cas m'aide beaucoup : il y a une page à remplir, et je ne m'en sors pas. Elle me cornaque avec diligence et gentillesse.
Je remets le dossier, mais je relis bien la circulaire, et je vois que les services doivent s'assurer que le détachement est bien la meilleure voie,
car, je découvre que je peux aussi demander mon intégration par inscription sur liste d'aptitude.
On est mi-janvier, je me dis : "bah, si j'y avais droit, on me l'aurait dit".
"Hum, tu en es sûre ?"
Dialogue avec moi-même, en pleine nuit = gyrophare orange.
Alerte,
Le 26 janvier très tôt, j'écris un courriel à Bibi.
Il s'agace pas : le 29 janvier, à 18h11, il me répond qu'il pense que c'est au rectorat ... de me répondre.
Le 30, à 8h15 le courriel du rectorat (à qui il n'a donc fallu qu'une heure pour trouver le texte) explique qu'en effet c'était possible, mais que les candidatures sont forcloses depuis le 28 janvier.

La circulaire était parue au BO le 16 décembre...
Mes premières questions dataient de novembre.
J'en déduis que :

1. il y a des gens bien placés dans la hiérarchie, et bien mieux payés que moi, qui ne lisent pas le bulletin officiel de l'éducation nationale, alors même qu'il ne se gênent pas pour nous rappeler à l'ordre si jamais on se rate sur une broutille...

2. n'est pas monsieur Mobilité qui veut....


Heureusement, 
en ce moment,
toutes mes phrases commencent par "si je pars en Louisiane...."



dimanche 11 janvier 2015

Retour vers le futur : la loi ou le néant

Attention,
article politiquement incorrect



C'est donc l'heure du grand rassemblement.
Certes, je me réjouis de l'union nationale et internationale.
C'est le bon vieil adage du coq qui ne chante que les pieds dans la merde,
mais c'est quand même précieux.
Néanmoins, mes lecteurs habituels connaissent ce travers que j'ai d'avoir de mauvaises pensées,
et là, je dois dire qu'elles m'assaillent,
alimentées par tout ce que j'entends de plus ou moins rance.
Je crains qu'immédiatement après la dislocation,
ce soit l'heure de la curée,
le bal des vampires s'étant déjà ouvert en même temps que celui des hypocrites.

Déjà, on accueille des représentants d'Etats
dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ne sont pas un modèle en matière de respect des droits de l'homme ou de liberté d'opinion
alors qu'on fait la fine bouche pour ceux du FN,
qui ne représentent pas des Etats étrangers,
mais une partie de la population française (hélas..)
Faudrait savoir...

Et cette moue dégoûtée devant Marine Le Pen
(anagramme d'amène le pire, je le rappelle pour que tout le monde reste détendu...),
me fait doucement rigoler (doucement, parce qu'on ne sait jamais) :
je pense sincèrement que beaucoup de ceux qui défilent aujourd'hui ont du sang sur les mains.

Les représentants de droite pour avoir menacé de karchériser la racaille,
en stigmatisant toute une communauté,
au profit des prédicateurs qui alimentent leur prosélytisme sectaire de cette victimisation,
Pourquoi ? Pour permettre notamment de récupérer les voix de la communauté juive,
qui se sentait, à juste titre malheureusement, menacée.

Les représentants de gauche qui,
non seulement ont toujours préféré faire l'autruche devant la montée des radicalismes,
mais ont en outre instrumentalisé l'extrême droite (déjà Mitterrand...)
pour en faire un chiffon rouge leur permettant de ratisser plus large aux élections.
On ne risquait donc pas de parler du fond du problème,
et de ce qui était en train de se passer.

Et puis ce matin,
j'ai entendu un représentant (il y a beaucoup de représentants dans ce pays...)
des musulmans de France,
(et je me réjouis que ce soit son droit de s'exprimer librement)
dire que les membres de sa communauté,
même s'ils ne sont pas d'accord avec le terrorisme,
ne pourront pas défiler au côté du premier ministre israélien,
ni accepter qu'on ridiculise le prophète dans des dessins.

Ah bon ? Mais Jésus, on peut ?
Je dis ça,
parce que lui aussi il est dans le Coran,
(sa maman s'appelle Myriam),
pis assez souvent dans Charlie hebdo
(qui lui avait même consacré un hors-série)



Voilà le problème :
personne n'aime être blessé dans sa foi par des dessins irrévérencieux et provocants,
et on a le droit de dire qu'on est fâché,
et même de manifester,
mais ils vivent dans un pays,
(le leur)
où c'est permis par la loi
de publier un pape se tapant une taupe,
de se marier avec une personne du même sexe,
de faire parler le prophète dans un dessin.

Tu pratiques la religion que tu veux,
mais tu as aussi le droit d'être un sans dieu, un mécréant,
et de l'exprimer.
Si tu n'aimes pas Charlie Hebdo,
tu ne l'achètes pas (d'ailleurs, il n'était pas en super situation financière...)
Et si tu ne veux pas aller au rassemblement,
ben t'y vas pas.
Pourquoi ? Parce que tu as la chance de vivre dans un pays où ces libertés sont constitutionnelles.

A quoi sert de toujours partir dans des polémiques sans fin,
sans revenir au principe de base : celui de l'Etat de droit ?

Soit on change la loi par les voies légales,
soit on la respecte.
Un point c'est tout.

C'est la perte de ce tiers médiateur qu'est la loi,
surtout pour des jeunes aux repères très flous,
qui nous a conduit en terre inconnue.
Qui peut penser que ça ne vient pas de loin ?
En passant des accords douteux avec ceux-là mêmes qui financent ces filières,
et totalement débordés maintenant,
en laissant humilier leurs pères,
tout en laissant s'importer -comme une contrepartie, un genre de dédommagement pour notre passé colonialiste - sur notre territoire le conflit israelo-palestinien,
justifiant ainsi tout les petites reculades sur les principes républicains,

en laissant mes collègues démunis quand,
le soir, des grands frères viennent les voir pour les menacer,
ou en classe,
ils ne peuvent plus parler des hébreux, des nazis, de la théorie de Darwin,
ou emmener les filles à la piscine...
Les gamines qui se font insulter, menacer si elles ne s'habillent pas "pudique".
et j'en passe...

Non, il ne fallait pas en parler,
c'était mal,
c'était raciste.

Je le dis tout net : ce sont eux, les politiques, qui l'ont alimenté le racisme.

En 2002 est paru ce livre,
un peu gênant, un peu passé sous silence,
et pourtant très bien fait,
avec des témoignages déjà glaçants, des statistiques qui m'avaient fait frémir :


Vous saviez-vous
que sur la totalité des actes d'agression racistes enregistrés sur notre territoire,
la majorité est le fait de jeunes se réclament de l'Islam contre des juifs ?
Ce sont les statistiques nationales officielles,
et elles étaient déjà présentes dans ce livre.

Mais bon,
ça risque de s'inverser dans les prochains jours,
et il n'y a pas de quoi s'en réjouir...

Qui s'est collé une étoile jaune sur la veste après les meurtres commis par Mohamed Merah ?
Pourquoi ? Parce que quelque part, quand c'est un juif, derrière les grands discours,
c'est pas tout à fait pareil...
Oui, pour beaucoup de gens,
120 ans après l'affaire Dreyfus,
de la même manière qu'un arabe,
muni de notre carte d'identité nationale,
c'est plus un arabe ou un musulman qu'un français,
un juif, c'est plus un israélien ...

Eviter l'amalgame ?
Laissez-moi RIRE !...

mardi 30 décembre 2014

La France qui entreprend, la France qui gagne ...

Ceci n'est pas une publicité.
Ceci est une très bonne crème de marron.
Avec des morceaux dedans.


Ceci me semble être aussi une arnaque : poids net mentionné sur l'étiquette 325 g.
Poids réel pesé sur deux balances différentes, à deux endroits différents : péniblement 270 g...
Une différence de 65 g par pot, multipliée par des milliers de bocaux...
Ceci semble aussi bien banal,
puisque,
quand on écrit au service consommateur,
il ne se donne pas la peine de répondre...
Cela m'énerve....

(On notera que Reflets de France est une marque du groupe Carrefour)

Edit 13h00 : le service consommateur vient de me rappeler. Pour me demander le code barre, mais aussi la DLUO, le numéro de lot et l'heure de fabrication de chacun des 10 pots... Il ne m'en restait que 6, le reste est en villégiature à Paris... A suivre donc...

dimanche 25 mai 2014

No shame, no gain ou l'abstentation du pire...

Faut-il avoir honte ou peur ?
Personnellement, je comprends mes concitoyens excédés devant la surdité indécente de nos hommes politiques.
Ne croyez pas que je me prenne pour Zola,
mais ce soir, j'ai envie d'écrire ça  (que j'ai tout pompé à Emile...)



"J'accuse le parti socialiste d'avoir été l'ouvrier diabolique la montée de l'extrême-droite, en inconscient, je voudrais le croire (mais j'y arrive pas), et de continuer son œuvre néfaste, depuis les années Miterrand, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. Ce soir, la politique du chiffon rouge a enfin porté ses fruits. J'accuse et j'applaudis....

J'accuse le président de la République François Hollande, de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle. De s'être vendu à son tour aux marchés financiers, de préserver l'élite avant tout, de ne pas s'attaquer aux vraies questions, de promouvoir des réformes qui ne font que rendre plus malheureux encore une partie de nos concitoyens. D'avoir servi sa gloire personnelle sans s'occuper des conséquences pour la nation, et de penser avec sa bite.

J'accuse le ministre de l'Intérieur d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de la victoire du FN,  et d'avoir fait pire que de les étouffer, de l'avoir anticipée dans un but politique et pour sauver le gouvernement compromis.  De n'avoir pas hésité à envoyer les professions de foi au dernier moment (reçues pour certains vendredi...) D'avoir réduit la campagne institutionnelle à sa plus simple expression, le minimum légal en fait, pour pourvoir minimiser les résultats et la grosse calotte au PS, en arguant de l'abstention qui biaise les résultats.

J'accuse le gouvernement tout entier, mais le précédent aussi, de s'être rendus complices du même crime, sans doute par cet esprit de corps qui fait de la protection des élites une arche sainte, inattaquable. Quand on a usé ses fonds de culottes sur les mêmes bancs de nos si démocratie friendlty grandes écoles, on se comprend, et on est prêt à tout, voire à n'importe quoi, pour sauver sa peau de politicard.

J'accuse le Front national de mener des campagnes scélérates, j'entends par là des campagnes de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans les discours et les professions de foi, un impérissable monument de naïve audace. Franchement, qui peut croire que les "héritiers" des Ciments Lafarge soient réellement préoccupés de l'intérêt du petit peuple ? Et qu'il soit souhaitable de saborder l'Union européenne ?
J'accuse les soi-disant experts en économie de tout bord (sauf Frédéric Lordon et Thomas Piketty of course) de faire des rapports mensongers et frauduleux sur les causes et les sorties possibles de la crise, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement. De justifier la fameuse politique d'austérité, qui nous est imposée par les seuls marchés financiers en fait, sans jamais parler de l'origine réelle de la dette publique, ce monstre  qui se nourrit de lui-même et qui continuerait de générer 50 mds d'euros de déficit annuel même si on supprimait demain tous les fonctionnaires.

J'accuse les médias, en ne faisant pas leur travail correctement, en se faisant la voix de l'administration et de ses dossiers de presse, de soutenir de fait, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur mots vides et creux.

Mais je n'accuse pas mes concitoyens.
Et même, je me félicite de leur choix.
C'est malheureux à dire, mais je me demande si la claque est assez forte...
Peut-être qu'il y a des gens qui vont enfin se lever pour dire non, au lieu de tout accepter.
Mais peut-être aussi que ce sera pire, et que ce gouvernement en profitera pour justifier les pires de ses décisions.
Moi, maintenant, je veux aller au bal toutes les semaines, et profiter de la vie.
Tant que c'est encore possible.



jeudi 24 avril 2014

Avis à la consommation

Tu vois ça ?


Regarde bien
cette bordure jaune verdâtre...

Il y en a absolument partout...
Sur les chemins, sur les routes, le long des champs et des jardins.
Les Espagnols utilisent tellement de produits de traitement que ça suinte.
Penses-y, la prochaine fois que tu voudras acheter des fraises ou des tomates olé olé.
Et dis-toi bien que tu t'empoisonnes...

mardi 15 avril 2014

C'est pas encore la lutte des classes ... Hélas ! #1

Source AFP
" Le président du Medef, Pierre Gattaz, s'est prononcé ce mardi pour l'instauration à titre "temporaire" d'un salaire "transitoire" inférieur au Smic, pour permettre aux jeunes, notamment, d'entrer sur le marché du travail, une proposition jugée "indécente" par FO.
"Le niveau élevé du Smic est une marche d'escalier à franchir en France" pour trouver du travail, a souligné le patron des patrons, lors de son point de presse mensuel.
Selon lui, une solution consisterait à "avoir temporairement un système permettant la première année" pour "un jeune ou quelqu'un qui ne trouve pas de travail, de rentrer dans l'entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic".
Ce système, a-t-il fait valoir, "permettrait de mettre le pied à l'étrier". "Il vaut mieux quelqu'un qui travaille dans l'entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage".
"Avec un niveau de chômage à 11%, cela fait partie des pistes a explorer", a estimé M. Gattaz qui souhaite en débattre "avec le gouvernement et les partenaires sociaux".
Comme on lui rappelait les précédentes tentatives avortées pour instituer un Smic jeune, M. Gattaz a affirmé qu'aujourd'hui "nous sommes au bord du précipice" et il qu'il faut "sortir de la doctrine et du dogme" pour créer des emplois.
Le président du Medef s'est dit en accord avec Pascal Lamy, ex-directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a plaidé il y a deux semaines pour plus de "flexibilité" sur le marché du travail, avec notamment des "petits boulots" payés en dessous du Smic.
Dans une première réaction, FO a affirmé dans un communiqué que M. Gattaz "entend ressusciter un Smic jeunes". "Une telle proposition est indécente et sera combattue par Force ouvrière".

Selon FO, cette demande "devrait faire réfléchir le gouvernement qui accède très facilement aux revendications du Medef", notamment en dispensant "les employeurs de leurs cotisations aux accidents du travail et aux maladies professionnelles pour les salariés au Smic"."

Si ça,
ne vous choque pas,
si vous pensez que c'est dans l'ordre des choses,
et qu'il faut en passer par là pour sortir de la crise,
et que tout est un peu de notre faute, à nous, les petits,
si vous trouvez normal de courber l'échine,
c'est que ça fonctionne bien.
Alors ne regardez plus les informations télévisés,
mais prenez 25 minutes,
et regardez cette vidéo
(ou encore mieux, lisez leur livre).
Vous ne savez pas quoi faire pour que ça change ?
Au moins, ne soyez pas dupes,
prenez conscience.




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Cet article est la suite de celui sur la dette publique.

dimanche 13 avril 2014

Salauds de fonctionnaires

Aujourd'hui,
l'Education nationale m'a enfin payé 720 euros sur les 1061,69 1146,21 1232,05€ de frais de déplacements et de repas qu'elle me devait depuis septembre.

Elle a aussi commencé à payer les enseignants des réseaux d'aides ainsi que ceux dont le service est partagé sur plusieurs écoles. 

En fait, j'ai été remboursée pour septembre et octobre, 
et je vais encore percevoir les 150 euros de novembre et décembre.
Pour janvier et février, on ne sait pas... Toujours pas d'enveloppe.
Mars-Avril : pas de problème, depuis la dernière rentrée
j'ai officiellement cessé mes déplacements sur le département.
Ce n'était pas une décision facile.
L'administration est restée muette.
Enfin, pas tout à fait : l'inspectrice d'académie a personnellement appelé un collège où j'officie, pour leur demander ce que je faisais en dehors de mes heures chez eux....
Le chef d'établissement lui a dit de voir ça avec l'IEN, 
mon véritable supérieur hiérarchique,
et on en est resté là.
Je pense qu'elle avait dans l'idée de m'envoyer faire des remplacements.
Mais heureusement, j'avais de nouveaux élèves sur mon secteur de rattachement,
et je m'en suis occupée intensivement pour qu'ils puissent intégrer un autre groupe à la rentrée des vacances de printemps.
Car, en principe, je reprendrai mes déplacements...




dimanche 9 février 2014

C'est pas encore la lutte finale...Hélas !

Ce soir ami lecteur,
si tu as du temps à perdre pour avaler des couleuvres,
tu regarderas sûrement cette émission soi-disant économique,
mais tout à fait inutile et qui ne sert a à rien,
j'ai nommé Capital,
la daube du dimanche soir d'M6.

Je vais te faire gagner du temps.
La spécialité de ce soi-disant magazine d'investigation,
c'est de secouer tous les marronniers possibles (aka les sujets qui reviennent régulièrement dans les médias : les régimes en avril, les illuminations de Noël en décembre, la rentrée à la rentrée...)
 pour alimenter les conversations quand on ne sait plus quoi dire sur la météo
(à part qu'ici, je pense que je vais créer une rizière).

On va donc te démontrer que tu devras encore plus te serrer la ceinture
si tu ne veux pas être personnellement responsable de l'échec du plan de l'Etat, consistant à économiser 60 Mds€ sur les 4 années à venir.
Mais coupable, tu l'es déjà, si tu es PD, juif, comme moi tu es fonctionnaire,
car,
ce soir comme toujours,
on te passera en revue tous ces avantages qui
de la sécurité de l'emploi aux vacances grassement rémunérées,
coûtent un rein chaque année au contribuable.
Ou comment continuer à dresser les Français les uns contre les autres,
au lieu de leur apprendre à coopérer.
Tout ce que j'aime donc.

Il faut dire que la ceinture, perso,
je n'en peux plus de me la serrer,
avec mon traitement qui diminue régulièrement depuis deux ans,
et mes frais toujours pas remboursés depuis septembre (plus de 1 000 euros)
et que le mauvais esprit me gagne.
Oui, Sarkozy en rêvé,
Hollande l'a fait.
Moi président, je suis un homme comme les autres :
je pense aussi avec ma bite,
et je te ferai payer les croissants de mon petit-déjeuner,
pendant que tu trimes.

Ce n'est pas que je me trouve particulièrement à plaindre.
C'est juste que devant toute cette vacuité des discours et des politiques,
la lassitude m'envahit parfois.

La ceinture, on peut bien y rajouter des trous et serrer encore, et même supprimer ces parasites de fonctionnaires,
se faire carrer l'austérité plus profond encore,
la vérité c'est que la dette publique, on n'en viendra jamais à bout.
D'où me vient ce subit coup de calgon ?
Des travaux très peu encadrés du baccalauréat de mon fils
(que soient remerciés ici les généreux contributeurs qui ont pris le temps de répondre à son questionnaire, ça a bien aidé)
Le sujet c'était "Monnaie, banque et crise"
ou comment les banques, par le système de création monétaire, créent la crise ...

Là, ami lecteur, je te le dis tout net,
si tu ne veux pas finir la soirée déprimé, cesse ici ta lecture
et va vérifier que ton fils ne s'est pas emparé du rouge à lèvres de sa mère,
et ta fille de la boîte à outils,
sujet hautement prioritaire s'il en est.

Pour les autres,
je m'efforce de résumer ce à quoi je ne cesse de penser depuis que j'ai lu et relu ce devoir.
Non, la lutte des classes n'est pas obsolète.
Je dirai même, nous vivons une nouvelle féodalité.

La monarchie de droit divin est morte
vive la dictature de droit économique !

On a même de nouveaux chouans : des bonnets rouges prêts à manifester pour les patrons, 
les employés de Sanofi pour que la Doliprane ne soit pas remplacé par des génériques...

Je m'énerve pas, j'explique...
Économiser 60 Mds€ en quatre ans,
c'est un petit peu comme pisser dans la Creuse pour la faire monter.
Pourquoi ?
Parce que la dette publique, dont on nous rebat les oreilles pour justifier tout et n'importe quoi,
génère
en France
chaque année plus de 50 milliards d'euros d'intérêts.
Et chaque année, l'Etat doit s'endetter de nouveau, non pas pour nous payer, nous, ces pourris de fonctionnaires,
mais
juste pour payer ces intérêts.
Donc il reprend du crédit, donc il génère de nouveau intérêts.
You see what I mean ?
C'est simple, l'Etat est un gros bourrin qui s'est embourbé dans un crédit revolving,
celui qu'on se tue de dire aux ménages de pas le prendre
que sinon ils vont se surendetter,
vu que t'arrives jamais à rembourser le capital,
puisque tu rames sans arrêt (dans le sable)
pour payer les intérêts.
La dette se nourrit d'elle-même.
J'invente rien, on a tout pris sur le site de la très officielle Agence France Trésor,
celle qui est payée pour gérer ce gâchis
(quand j'avais un vrai travail, c'est-à-dire avant d'être fonctionnaire, j'étais juriste,
je vais te les trouver moi, les fonctionnaires qui servent à rien)
« l'Etat emprunte chaque année pour financer son déficit et pour rembourser les emprunts passés arrivant à échéance. »
« La charge de la dette est l’ensemble des dépenses de l’État consacrées au paiement des intérêts de sa dette. Dans la loi de finances 2013, elle s’élève à 56,14 milliards d’euros en crédits de paiement, soit 14,19% du budget de l’État. Le paiement des intérêts de la dette représente ainsi aujourd’hui le troisième poste de dépenses de l’État. »
Donc, fin 2010, la dette publique française était de 1 591 mds€ : elle avait augmenté de 1 348 Mds€ depuis 1979, alors que, dans le même temps, le montant des intérêts cumulés était de 1 408 Mds€.
Non seulement il est mathématiquement impossible de la rembourser, même en réduisant constamment les dépenses, puisque ce ne sont pas ces dépenses qui l'alourdissent ; mais en outre la réduction des dépenses contribue à la récession. (Extrait du TPE de la chair de ma chair)

Tu as bien lu : plus de 90 % de la dette, ce sont des intérêts, et des intérêts d'intérêts.
Tu comprends pourquoi les croissants me restent en travers de la gorge, là ?

Mais comment se fait-ce
me diras-tu
lecteur atterré ?
Il faut d'abord que tu saches que,
contrairement à ce que tu crois,
(puisque tu l'as majoritairement  écrit dans le questionnaire)
ce n'est pas l'Etat qui crée la monnaie,
et pas non plus les banques centrales.

Non, ce sont les banques privées.
Ouai.
Chaque fois qu'elles accordent un crédit, à un particulier, une entreprise, un Etat,
elle créent de l'argent, par un simple jeu d'écriture.
De l'argent qu'elles n'ont pas en dépôt,
va pas croire qu'elles prêtent l'argent qu'on leur confie...
Donc, toi, moi et l'Etat,on leur paie des intérêts, pour qu'elles nous prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas.



De temps en temps quand même,
quand elles prêtent trop d'argent qu'elles n'ont pas,
elles en empruntent elles-mêmes aux banques centrales,
c'est-à-dire la Banque centrale européenne en ce qui nous concerne.
On appelle ça se refinancer.
Et là-dessus, comme de juste, elles paient des intérêts,
enfin, c'est-à-dire qu'en vrai,
c'est nous qui les payons.
Donc, toi, moi et l'Etat, on paie deux fois pour qu'elles nous prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas.
Ça, ça s'appelle la création monétaire par le crédit.
Les pièces, les billets, c'est de la roupie (jeu de mot) de sansonnet à côté de ça, pas même 5 % de la monnaie...



Tu me suis toujours ?
Avale le croissant, je continue.

Tout a commencé avec la privatisation de notre création monétaire - remercions le combo Giscard / Pompidou (ex-administrateur de la banque Rotschild))
Évidemment, ça s'est bien aggravé avec le système monétaire européen.
Je ne parle pas de l'euro lui-même, mais du système qui oblige les Etats à emprunter sur les marchés financiers privés, lesquels sont seuls habilités à se refinancer auprès de la BCE. Moyennant quoi, on paie deux fois les taux d'intérêt : aux banques privées + ce qu'elles paient à la BCE.
Avant, l'Etat empruntait à la banque de France, c'était gratuit.
La dette publique, y en n'avait pas.



L'intérêt, soit-disant, c'est de nous préserver de la chauffe de planche à billets et de l'inflation.
Laissez-moi rire : depuis la mise en place de l'euro, on paie, en monnaie bleue étoilée, les mêmes montants qu'en francs. C'est-à-dire que les prix ont été multipliés par 7... mais pas nos salaires.
Et, prolétaires de tous les pays unissez-vous*, c'est la même chose aux Etats-Unis...

Tu veux du beurre ou de la confiture,
pour faire glisser ?






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* Tu savais que l'anagramme de Front populaire, c'est Flop prolétaire ?