Il était temps que moman revienne prêter main forte et douce aux boys.
Ranger le fatras dans les boîtes vides des placards vides.
Trier les torchons, les outils, les couettes et les chaussures.
Finir le déménagement quoi.
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J'ai laissé trop de vêtements.
Dans ma douce Louisiane,
je vis avec peu.
Et je sais désormais qu'il ne me faut pas plus, que toutes ces caisses sont inutiles.
J'avais tant vidé en vendant la maison,
et encore allégé en préparant mon départ.
Mais il y a des choses qu'on retient, on ne sait pas pourquoi.
Un vieux manteau trop grand,
un vieux pull bouloché,
une vieille chemise qu'on ne remettra jamais.
Toutes les vieilles terreurs de manquer alors qu'on a tout.
Maigrir, grossir... pfff! ...
Martine dit "je n'arrive pas à les laisser aller".
Martine, comme Hilly, dit souvent de jolies choses qui me restent.
Et d'être invitée dans l'appartement des boys, ça m'a rappelé cette petite phrase.
J''ai toujours cette sensation qu'on ne doit pas encombrer ses enfants avec ce qui ne concerne que nous.
Alors j'ai laissé aller. parce qu'il est temps.
Temps de se séparer des hardes,
se débarrasser des oripeaux,
de faire de la place au présent,
de souffler fort sur la poussière des fantômes en guenilles,
toutes les frusques qui sentent la douleur et le chagrin,
ces effluves qui attirent le loup sur ta trace.