J'avançais dans un soleil gelé, et mes mains restaient glacées sur les bâtons.
J'avais gardé le dress code de pluie, qui permet aussi de résister au froid,
et opté pour une variante à peine plus longue, et tellement plus jolie, qui permet d'éviter le bord de la grand route.
Je savais avoir quitté le désert de la Meseta. Il y avait de nouveau des arbres, du vert, de la montagne à l'horizon. C'était déjà la Galice.
Je me disais que j'aimerais bien continuer pendant les vacances de Noël, parce qu'il ne me reste que jours pour arriver à St Jacques.
Et puis je respirais encore et j'avançais toujours.
La cathédrale d'Astorga est apparue entre deux arbres.
Je me suis approchée.
Pas trop vite.
Une fois arrivée, j'ai fait un tour au marché,
pris une douche au refuge,
fait un tour en ville.
J'ai passé un moment avec Angelo et Ola.
Je l'aime bien Angelo, il est spécial. Il me fait penser à Franzouski.
Il parle plein de langues, c'est un genre de leader naturel.
J'aime l'accent polonais d'Ola quand elle parle anglais.
Ils attendaient l'ouverture des magasins, chienne de sieste, avant de repartir vers le village suivant.
Il m'a demandé si j'étais triste de m'arrêter là,
et franchement non.
J'ai attendu mon bus longtemps, il était en retard.
Grand chambardement à Suco.
Gros coup de cafard, ce restoroute grouillant, après les jours de peu de gens, et les passagers qui s'empoignent quand il faut récupérer les bagages pour changer de car.
J'arriverai le mercredi matin à 7h30 au péage d'Ussel.
La boucle est bouclée.
J'ai froid.
et depuis mon retour, je suis toujours fatiguée.